Quatrième de couverture :
« Écrit au début des années soixante par un jeune inconnu qui devait se suicider en 1969, à l'âge de trente-deux ans, parce qu'il se croyait un écrivain raté, La Conjuration des imbéciles n'a été éditée qu'en 1980. Le plus drôle dans cette histoire, pour peu qu'on goûte l'humour noir, c'est qu'aussitôt publié, le roman a connu un immense succès outre-Atlantique et s'est vu couronné en 1981 par le prestigieux prix Pulitzer. Une façon pour les Américains de démentir à retardement le pied de nez posthume que leur adressait l'écrivain, plaçant en exergue à son livre cette citation de Swift: "Quand un vrai génie apparaît en ce bas monde, on peut le reconnaître à ce signe que les imbéciles sont tous ligués contre lui." » - Bernard Le Saux, Le Matin
Une tumultueuse et gargantuesque tragi-comédie humaine, qui a pour cadre les faubourgs perdus et les bas quartiers de la Nouvelle-Orléans. Le héros tient à la fois du Don Quichotte adipeux, du saint Thomas d'Aquin pervers et du Oliver Hardy délirant (cf. la préface). Tout ce qu'il entreprend tourne au grotesque ou frôle la catastrophe. Une oeuvre picaresque, originale et accessible, qui a fait, tardivement, l'unanimité de la critique. Hélas, puisque se croyant un écrivain raté, l'auteur s'est suicidé en 1969. Il avait écrit ##La conjuration## au début des années 1960.
Commentaire de Daniel Conforto :
On ne peut pas lire ce roman sans éprouver un puissant sentiment de jubilation. On y suit les tribulations d'un personnage loufoque et obése, Ignatius Reilly, diplomé de lettres et néanmoins chomeur invétéré au grand désespoir de sa mére. Les autres personnages de cette monumentale farce ne sont pas mieux lotis, telle la secrétaire de l'usine de pantalons (ma préférée), dont le gatisme précoce fournit la matière à plusieurs passages comiques. Je suis entré avec plaisir dans l'univers de l'auteur que je trouve original, dépouillé de conformisme ou d'idées convenues. Mais ce qui m'a le plus emballé ce sont les écrits d'Ignatius Reilly, notamment les lettres qu'il envoie à sa copine, avec laquelle il vit une étrange relation d'amour/répulsion.
Commentaire de Sébastien Mirc :
Avez-vous déjà lu un livre essentiellement génial, c'est-à-dire que la lecture de chacune des pages est un bonheur à l'état pur ? Descriptions, dialogues, situations... Tout est absolument excellent. C'est à John Kennedy Toole que l'on doit ce chef d'œuvre, jeune auteur américain qui, persuadé d'être un auteur raté, se donne la mort à la fin des années soixante. Convaincue de l'immense talent de son fils, la mère de John parviendra à rassembler l'ensemble des pages constituant la Conjuration et trouver un éditeur : en 1980, le livre décroche le prestigieux Prix Pulitzer. Un Mozart de la littérature ?
Raconter l'histoire ? Vraiment impossible. Disons, pour la situer, qu'elle se déroule à la Nouvelle-Orléans. Ajoutons, par ailleurs, qu'il s'agit d'un jeune homme, Ignatius J. Reilly. Celui-ci préfère se cloîtrer chez sa mère, à écrire ses réflexions sur de petits cahiers d'écolier. Obèse, paranoïaque et méchant, Ignatius doit malgré tout trouver un emploi suite à un malheureux et onéreux accident de voiture. Et puis, il y a aussi Jones, un Black au cynisme sans limite... Et Mancuso, un flic que la chance fuit à toute vitesse... Sans oublier Marlene, qui voit en son perroquet une ressource financière assurée... Ou encore Monsieur Levy dont la femme est passée maîtresse dans l'art du chantage... Vous l'aurez compris, il est impossible de résumer cette histoire, ou plutôt cet ensemble d'histoires enchevêtrées par une main de maître.
Il faut véritablement le lire pour le croire ! Cruel, drôle, affligeant, délirant, émouvant... La Conjuration des Imbéciles fascine de la première à la dernière page. Mais il faut cependant rendre justice à Jean-Pierre Carasso, le traducteur de ce pamphlet à la crétinerie humaine, qui réalise ici un véritable travail d'orfèvre. Un livre qui vous laissera, à n'en pas douter, bouche bée !
Commentaire de Marcel (moi, donc) :
Le meilleur roman que j'ai lu de toute ma vie.