L'été dernier, je suis entrée dans une bar de nuit. Evidemment, je n'ai vu que ses cheveux blonds dans une savante coiffure en pétard, sa silhouette gracieuse, son collier de strass, son bustier léopard, sa jupe fendue, si fendue qu'elle dévoilait avec audace le haut de ses bas, son maquillage soigné. Cette beauté était accoudée au bar, fumant cigarette sur cigarette, attendant le chalant. Assise de l'autre côté, je bénéficiais d'un très beau trois quart. Puis, je l'ai vu debout. Au bas mot 1m 95. Il y avait quelque chose de fascinant dans sa beauté, de je ne sais quoi de surnaturel. Un décolleté qui semblait vertigineux, semblait car il était soigneusement arrangé pour qu'on ne puisse que le deviner. J'étais comme hypnotisée par son dos nu. J'avais une irrésistible envie de le toucher, le caresser comme pour vérifier que je n'étais pas victime d'une hallucination.
Je n'ai jamais vu un homme aussi beau de ma vie entière. C'est peut être cette rencontre qui n'en fût pas une (nous n'avons échangé que des mots insignifiants sur le petit ado qui lui faisait du gring) qui m'a fait porter attention à la pochette du disque de Anthony and the Johnsons où figure une très belle photo de travesti en noir et blanc, ok, il y avait aussi quelques commentaires aguicheurs.
Anthony and the Johnsons est...
Ecoutez plutot :
http://arachide.skynetblogs.be/Je n'ai trouvé aucune comparaison à faire. A découvrir en tout cas quitte à trucider père et mère !
Sur les inrocks, il y a çà :
Les mystères d'Anthony & The Johnsons en clip
Portrait : Antony & The Johnsons
Zoom image
Peu avant leur passage au festival des Inrocks Black XS 2005, Antony & The Johnsons visitent lesinrocks.com avec le clip du très beau morceau You are my sister (je confirme, magnifique morceaux parmi les autres magnifiques...), en duo avec Boy George.
Album : I am a bird now
C’est l’un des chocs musicaux les plus troublants de ces dernières années : une voix comme rarement il en a été donnée d’entendre, chaude, soul, avec une préciosité et une singularité rare.
Une voix dont on ne sait de prime abord si elle est féminine ou masculine, le genre n’ayant pas réellement d’importance dans le fond.
La première fois qu’elle est parvenue à nos oreilles, c’était à la Fondation Cartier à Paris en novembre de l’année dernière. L’équipe des Soirées Nomades avait très intelligemment invité CocoRosie à installer leur capharnaüm au milieu d’une des salles d’expositions. C’est juste avant la prestation de Bianca et Sierra qu’Antony (un grand ami des deux filles) s’est frayé un chemin jusqu’au piano. Caché derrière un rideau de cheveux, habillé tout de noir, il a joué dans un silence quasi religieux plusieurs morceaux de son répertoire, happant peu à peu l’auditoire dans une transe hallucinée.
Né en Angleterre, Antony Hegarty a grandi en Californie avant de monter à New-York au début des années 90. C’est dans l’underground artistique de cette ville qu’il épanouit peu à peu sa vision artistique singulière, en mettant notamment en avant son ambiguïté sexuelle et ses prétentions avant-gardistes au sein de la troupe de cabaret Blacklips (
www.blacklips.org).Dans ce vivier de personnages hauts en couleur (le transformiste Genesis P. Orridge, leader des très cultes Throbbing Gristle et Psychic TV en faisait également parti) qui mêle acteurs, artistes et musiciens, Antony ne tarde pas à se faire un nom. Il monte peu après une première mouture de son groupe, The Johnsons, et publie en 2000 un premier album, Antony & The Johnsons, à la très étrange pochette.
Les ballades sombres qu’Antony compose empruntent au jazz, à la musique de cabaret et au blues, et trouvent une extrême singularité dans son interprétation vocale et dans le jeu pas très orthodoxe de ses musiciens. Il ne tarde pas à rencontrer plusieurs de ses héros, dont Lou Reed, qui le prend sous son aile en le faisant participer à ses albums The Raven et Animal Serenade, puis comme choriste sur sa longue tournée mondiale.
Il ne manquait plus à Antony que la reconnaissance du public, après celle de ses pairs. C’est chose faite avec l’envoûtant I am a bird now qui a gagné il y a peu le Mercury Prize anglais, aux yeux et à la barbe des albums des Kaiser Chiefs, Coldplay ou The Magic Numbers. Sur ce deuxième album, Antony accueille notamment son ami de longue date Boy George, mais également Rufus Wainwright, Lou Reed et Devendra Banhart.
En attendant de le découvrir sur scène avec ses musiciens dans le cadre du festival Les Inrocks Black XS 2005, lesinrocks.com n’ont pas résisté à vous montrer le très beau clip de You are my sister.
www.antonyandthejohnsons.comJoséphine