Albanie août 2007 - 01 Shkodër

Voici quelques jours que je m'escrime à composer des pages html pour mettre quelques photos de vacances sur le net. Mais ce n'est pas commode, l'html, alors que l'insertion d'images en forum, c'est d'une simplicité biblique et, justement, il existe un forum bien tranquille où personne ne viendra m'embêter !


Voici donc, en quasi privé, mes photos, pour commencer, du milieu de mon voyage de cet été, du pays le plus bizarre d'Europe, l'Albanie.

10 août, par la petite route entre Ulcinij et Shkodër, j'entre en Albanie.



Une heure et demie d'attente, la frontière est au bout du chemin. C'est la route internationale.

Juste sur la ligne de démarcation, entre les postes monténégrins et albanais, le premier blockhaus. Les Albanais en ont construit des dizaines de milliers, pour défendre le pays contre les « impérialistes » du monde entier qui menaçaient le pays. il faut dire qu'ils étaient fâchés avec absolument tout le monde.

Le poste albanais se rapproche doucement. En fait, l'attente était surtout dûe à l'heure du déjeuner, ai-je cru comprendre.

Première vision de l'Albanie humaine, dix kilomètres plus loin, le fleuve Bunes.

Aussitôt, un monstrueux embouiteillage bloque tout pendant encore une heure et demie : c'est le pont, il est étroit.
Sur l'autre rive, la citadelle me nargue.

Donc je photographie ce que je vois autour de moi (de la voiture, quoi).

La rue avant le pont :



Comme ça, on dirait un bidonville. le contraste avec le Monténégro est saisissant, mais, en fait, ce n'est pas pire qu'ailleurs, je le découvrirai bientôt.

Un camion dans la rivière. L'Albanie n'appartenait pas au bloc soviétique : les vieux camions ne sont pas russes.

Un petit mendiant s'accroche à la voiture qui me précède (il a aussi essayé sur la mienne, mais mon apareil photo l'a effrayé.



J'ai craint d'être harcelé par les mendiants, mais non, ce fut le seul, zone frontière avec un pays riche oblige, sans doute (le Monténégro est assez riche) et le fait que Shkodër soit tout près de la frontière.

Le pont sur le fleuve Bunès.



Tout le problème venait de ce que deux véhicules se bloquaient au milieu du pont et aucun ne voulait céder (le sens de l'honneur est primordial en Albanie, d'ailleurs la vendetta a repris depuis la contre-révolution, indique le Petit Futé).

En plus, je le découvrirai plus tard, la police n'a absolument aucune autorité : tout le monde l'ignore.

Photos prises pendant l'attente au pont sur le Bunès :



L'entrée du pont





L'enfant et la mercédès. L'Albanie est le pays des blockhaus et des mercédès.




Paraboles




Détail




Jeunes mendiants




Les grosses bagnoles

Enfin, Shkoder-city : les premiers hlms maos de ma vie. Émotion.



Objectivement, ils sont très typiques. Différents de ceux du titisme et de ceux du brejnevisme.

L'avenue Skanderbeg (un héros albanais de première importance).
Ça me manquait, cette ambiance typiquement post-communiste.






Le gardien des HLM, heu… non, c'est, en fait, la statue d'Isa Bolentini, un héros, un vrai.



Isa Bolentini fut un héros de la guerre du Kosovo, la vraie, celle de 14-18. Il lutta contre l'empire Ottoman et contre la Serbie pour le rattachement du Kosovo à l'Albanie. Il fut assassiné à Podgorica, capitale du Monténégro, en 1916.

À l'hôtel Rozafa, du nom d'une héroïne albanaise. Elle s'est sacrifiée pour permettre la construction d'un pont. Emmurée vivante, comme elle était jeune mère, les maçons lui ont laissé deux trous dans la muraille pour qu'elle puisse alaiter son bébé. Ismaïl Kadaré s'est inspiré de cette légende dans Le pont aux trois arches.



L'hôtel Rozafa est un bel exemple d'hôtel soviétique. Après l'époque soviétique, il n'y a plus eu d'hôtels en Albanie, puisque le pays était fermé aux étrangers, hors Tirana.

Le hall, l'escalier, le couloir et ma chambre.



    



Évidemment, il faut s'imaginer tout cela peint en gris.

Merci Fulmi....

amitiés

De même. Ce n'est pas fini. J'ai photographié tout ce que je pouvais. J'ai ramené quatre mille photos de ce voyage, en tout (seulement cinq jours en Albanie)

Quelques vues depuis les fenêtres d'étage de l'hôtel :

Des héros albanais de la libération (l'Albanie s'est débarrassée elle-même des nazis, c'est leur fierté).



Pur style soviétique stalinien. Une merveille, d'une certaine manière.

La grande mosquée, toute neuve, l'hôtel Colosseo, tout neuf, le clocher de l'église (en construction). Les communistes ayant fait abattre tous les batiments religieux, les Albanais les reconstruisent, malgré le peu d'intérêt des gens pour la religion.

Le carrefour qui constitue le centre effectif de Skoder. Ce soir, ce sera noir de monde, mais, là, il fait encore très chaud et très lourd, le seul touriste de la ville, moi, ose sortir pour son plaisir (j'exagère à peine).



Les bâtiments sont très colorés depuis la contre-révolution. C'est le moyen le plus simple qu'ont trouvé les municipalités pour éviter aux gens de continuer à déprimer. En fait, les Albanais ne paraissent pas dépressif, pas du tout. Ils sont très cools. On le verra.

Sur le rond-point près de l'hôtel Rozafa, un ancien restaurant qui a du être très beau.

Quelques maisons ont chappé à la folie rénovatrice de la dictature. Elles sont en mauvais état, mais pleines de promesses.

Le bâtiment orange qui me permit de circuler sans plan de la ville !
Inratable. Mieux qu'une boussole !

L'avenue Vasil Shanto, en plein centre

Un bâtiment d'habitations. C'est bête, mais j'adore ce genre de hlm typique du communisme.



On remarque les échoppes installées dans des garages au rez-de-chaussée.

Sur le trottoir. Le soir approche, les gens commencent à sortir pour la passegiatta, comme en Italie.



Les générateurs électriques font un bruit d'enfer. Ils fonctionnent jusque tard dans la nuit, l'électricité étant la plupart du temps coupée.