La Tzigane
Elle danse
Elle danse et s’élance
Et se fout du silence
Et de son indécence
Comme un oiseau gris bleu
Amoureux de son ciel
Elle tangue au milieu
De son rêve de miel
Ivre de liberté
Sans mur ni barbelés
Elle danse
Elle danse et s’élance
Et se fout du silence
Et de son indécence
Féminité sauvage
Rebelle impétueuse
Elle a dans son sillage
La musique fugueuse
Qu’un vieux saxo complice
Pour elle seule esquisse
Elle danse
Elle danse et s’élance
Et se fout du silence
Et de son indécence
Pieds nus dans la poussière
Elle a fermé les yeux
Elle enfante cet air
Au sourire radieux
Et dans l’or du couchant
Elle danse simplement
Elle danse
Elle danse et s’élance
Et se fout du silence
Et de son indécence
Elle danse à la vie
Sur une dune blonde
Et son ballet défie
De sa beauté le monde
Dans sa blanche guipure
Se plissent ses murmures
Elle danse
Elle danse et s’élance
Et se fout du silence
Et de son indécence
Qui peut dire comment
Retenu dans ses bras
Elle emporte le vent
D’un désert de là-bas
Elle ondule avec lui
Jusqu’au cœur de la nuit
Elle danse
Elle danse et s’élance
Et se fout du silence
Et de son indécence
Chevelure océane
Sirène en nulle part
Ou peut-être tzigane
Son corps est-ce un hasard
Epouse une musique
Muette et magnifique
Elle danse
Elle danse et s’élance
Et se fout du silence
Et de son indécence
Clair Obscur - 2004