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 Lettres de Westerbork Etty Hillesum

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Lettres de Westerbork Etty Hillesum Empty
MessageSujet: Lettres de Westerbork Etty Hillesum   Lettres de Westerbork Etty Hillesum EmptyDim 31 Oct - 20:57

Lettres de Westerbork, d’Etty Hillesum
Parues à la suite du journal intime Une vie bouleversée
« Les Lettres de Westerbork » ont été écrites entre 1942 et 1943 par Etty Hillesum, « résidente » de Westerbork, et adressées à l’attention de ses amis d’Amsterdam. Westerbork fut un camp de transit hollandais via les camps d’extermination nazis, en Pologne et que l’on surnommait : « l’antichambre de l’Holocauste ».

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Seconde guerre mondiale, Etty Hillesum, jeune femme juive de 27 ans réside à Amsterdam. Le 15 juillet 1942, elle obtient un petit emploi au service « Affaires culturelles » du Conseil Juif (le « Oodse Raad » était l’un des organes officiels juifs crées par les nazis en Allemagne et même dans de nombreux pays occupés pour assurer l’administration courante de la communauté juive. C’était en fait un organe de transition, contraint de collaborer à l’application des mesures anti-juives allemandes et en particulier à l’organisation des déportations - note rédigée par Philippe Noble, préfacier). En août 42, Etty reçoit sa convocation pour Westerbork. Elle part sans hésiter, avec son père et sa mère. En tant que membre du Conseil Juif, elle dispose d’un laissez-passer spécial et se charge de diverses missions à l’extérieur (achat de médicaments, visite aux familles des déportés). Etty assure au camp une fonction « d’assistante sociale » auprès des détenus, l’hôpital étant son lieu d’action privilégié.

Découverts en 1981, aux Pays-Bas , des extraits de son journal intime et les « Lettres de Westerbork » révèlent le personnage d’Etty Hillesum, une victime anonyme parmi tant d’autres. Ce n’est pas tant la portée documentaire et historique de ses écrits qui mènent cet ouvrage à un succès immédiat (bien que précieux car très descriptifs) mais plutôt l’itinéraire personnel et intérieur de la jeune femme, cheminant au travers de l’événement le plus effroyable que l’Histoire ait connu. Chaque lettre est l’évocation scrupuleuse du quotidien infernal d’un camp de transit mais aussi le témoin d’une intériorisation sensible du vécu, d’une personnalité vouée aux autres, d’une réflexion humaniste qui s’accomplit, degrés par degrés, en plein génocide. Une vocation de sainte dirait-on, une martyre ayant embrassé le sacrifice en toute conscience. L’écriture (et le harcèlement nazi ira jusqu’à raréfier autant que possible l’autorisation de correspondre) demeure le seul lien vers l’autre monde, là où continue l’existence d’autrefois. Ainsi écrit-elle :« Chaque mot, une nécessité intérieure : l’écriture ne doit pas être chose. »

Affectée à l’hôpital de Westerbork, la tâche d’Etty est aussi d’aider les déportés à partir en convoi. Dès lors, pour nous, que d’interrogations suscitent ces actes. Comment les Juifs ont-ils pu laisser faire ? Pourquoi ne se sont-ils pas révoltés ? Quelles formes de renoncement ou d’anéantissement sont parvenues à les faire taire, à les dépersonnaliser de la sorte ? Etty n’a pas de réponse et le texte n’en fournira aucune à nous qui lisons plus de 60 ans plus tard, ces crimes en masse, hors du commun. Pourtant l’interrogation est bien là et ne cesse de se poser : « Lorsqu’un accident se produit quelque part, un instinct naturel à l’homme le pousse à porter secours. Je pourrais me maudire. Nous savons très bien que nous abandonnons nos malades, nos pensionnaires sans défense, à la faim, à la chaleur, au froid, au dénuement, à l’extermination et, pourtant, nous les habillons nous-mêmes et nous les conduisons nous-mêmes jusqu’aux wagons à bestiaux de bois nu ; mais que se passe-t-il donc ? Quelles sont ces énigmes, de quel fatal mécanisme sommes-nous prisonniers ? » La jeune femme ne propose aucune autre clé que celle de l’abnégation, du sacrifice, du pardon. « Les gens ne veulent pas l’admettre : un moment vient où l’on ne peut plus agir, il faut se contenter d’être et d’accepter. [...] Je ne puis rien faire, je n’ai jamais rien pu faire, je ne puis qu’assumer et souffrir. C’est toute ma force, et c’est une grande force. »

En plein cœur de l’horreur, de la folie et de l’absurdité, des mères rendues hystériques par l’angoisse, le sein tari, l’abandon des enfants dont les parents ont déjà été déportés et dont personne ne s’occupe, les bébés qui agonisent de faim (un nourrisson de trois mois survit grâce à la soupe aux choux), les vieux qui meurent lentement sans soin, les convois qu’on remplit, la terreur des appels nocturnes qui déclament les noms de ceux qui partent dans quelques heures, une femme sur le point d’accoucher qu’on enfourne dans un wagon à bestiaux, une jeune paralytique qui pleure sa douleur de partir, et qui s’écrie, terrifiée : « Dire que tout ce que l’on a appris dans sa vie n’aura servi à rien. », un enfant de neuf mois qu’on enferme jour et nuit, sans sortir, parce qu’il relève d’une expérience disciplinaire, des hordes de gens démunis, privés d’affection, de dignité, de vêtements... Terrible d’éprouver sa vie de la sorte, d’en mesurer la fatale stérilité. Etty, d’une écriture sensitive et empreinte d’une foi indéfectible en l’homme, témoigne, lettre après lettre, consignant par menus détails la sordide réalité des camps de concentration : la promiscuité qui réduit à néant toute tentative d’intimité, la crasse, les poux, le froid, la faim, l’agonie, la mort et pire encore, l’animalité qui ressort de l’expérience de survie. Il peut sembler curieux au prime abord de ne déceler que très peu de sentiments émotionnels dans son écriture. Etty ne pleure ni ne hurle. Au fil de la lecture, se dessine progressivement toutefois, la figure d’une jeune femme, « une personnalité rayonnante » disent les détenus du camp, en qui s’épanouissent une spiritualité profonde, un sentiment d’existentialité et un humanisme sans tache comme dessillés par l’hécatombe environnante. Combien d’allusions porte-t-elle sur la déshumanisation qui s’empare de ses compagnons, sur la peur qui dicte leurs actes de survie, sur la démence qu’engendre l’angoisse de mourir. Pugnacement mais en vertu d’une liberté intérieure qu’elle analyse selon une clairvoyance incroyable, la jeune femme atteint un développement personnel et spirituel qui va jusqu’à la libération intime. De fait, une sorte d’abnégation la pousse à se tourner vers les autres, à irradier de sa présence ses frères de déportation et d’extermination. C’est cette conscience qui frappe tant dans cet écrit et qu’on pourrait résumer en un mot : l’altruisme. Voici la clé de tout ceci : « On ne doit pas se noyer dans le chagrin et l’inquiétude que l’on éprouve pour sa famille, au point de ne plus être capable d’attention ni d’amour pour son prochain. »

C’est ce qui semble si étonnamment révélateur chez Etty Hillesum : la sérénité qui émane de sa réflexion, son dévouement, trouvant une vérité et une force particulières dans le chaos de la Shoah. C’est cette pensée édifiante qui nous laisse touché, ému, grandi de savoir qu’en plein l’enfer sur terre, là où se sont déchaînées les fureurs de l’idéologie aryenne existent des êtres plus grands que d’autres. Son amour est un hymne à l’existence : « Dire que l’on a assez d’amour en soi pour pardonner à Dieu ! » Sont particulièrement forts et bouleversants dans cet écrit, le contraste entre l’horreur pure, débridée et la souffrance sublimée d’une jeune femme de 27 ans.

Partie en convoi le 7 septembre 1943. Exterminée à Auschwitz le 30 novembre de la même année.

Disponible aussi dans la même collection , le journal d’Etty Hillesum : « Une Vie bouleversée », transmis sous la forme de huit cahiers manuscrits, avant le départ pour Westerbork, et gardés par la famille Smelik. Le journal d’Etty Hillesum a déjà été réédité huit fois, annoté et commenté de manière toujours plus complète. Dorénavant, par choix d’édition, il est publié en même temps que les « Lettres de Westerbork » qui constituent la suite de l’écrit intime. Toutefois, les lettres qui s’adressent à une communauté d’amis, sont plus fragmentaires que le journal et davantage orientées vers une logique descriptive et narrative des lieux. Le journal privé d’Etty témoigne de beaucoup plus d’introspection et d’analyse personnelle que ses lettres.


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