Et si les pauvres nous humanisaient?

J'ai écouté sur les ondes ce matin une émission dont les invités étaient les auteurs de ce livre sur l'exclusion...Ils ont choisi, pour mieux témoigner, de vivre le quotidien des gens dans la rue...Je les ai trouvés très "humanisés" par leur expérience...

Voici ce que j'ai pu trouver sur ce livre:

Michel et Colette COLLARD-GAMBIEZ : "Et si les pauvres nous humanisaient"
En 1998 paraissait aux éditions Fayard/Le Sarment un ouvrage intitulé Quand l'exclu devient l'élu. Ses auteurs, Colette et Michel Collard-Gambiez, avaient décidé de pénétrer l'univers de la grande exclusion sociale en devenant eux-mêmes sans-domicile fixe, et témoignaient du vécu et du ressenti des personnes qu'ils avaient rencontrées au cours de cette expérience. Cet ouvrage amena Michel et Colette Collard-Gambiez à rencontrer de nombreux publics. Au cours des échanges et des débats, les mêmes interrogations, les mêmes points d'achoppement revenaient sans cesse.
De là est née l'idée d'un second livre. En quoi consiste vraiment l'exclusion ? Pourquoi sommes-nous plus émus par le dénuement matériel des pauvres que par leur détresse existentielle ? Quelle aide voulons-nous apporter ? Certains ne préfèrent-ils pas rester dans la rue ?
Au fil des pages, le lecteur est positivement bousculé, invité à revoir ses schémas de pensée, ses attitudes, sa conception de l'aide à apporter à l'autre afin d'être plus proche de ses désirs et besoins réels en comprenant mieux sa vie, son histoire, sa psychologie.
Cet ouvrage s'adresse à tous ceux qui souhaitent développer une approche humaine et humanisante des personnes qui souffrent, quelle que soit la nature de cette souffrance, et, plus largement, se veut une contribution à la recherche de sens et d'humanité.

Ce sujet m'invite à reparler d'un roman que j'ai lu il y a peu : "J'ay nom sans bruit" d'Isabelle Jarry.
Voici ce que j'avais déjà posté à propos de ce livre:

J’AI NOM SANS BRUIT.

« J’ay nom sans bruit
Feuille sans fruit,
Dures espines me font flours :
Ainsi me gouvernent amours,
Sans avoir autre saufconduit :
Le jour m’est nuit. »
Martin Le Franc (1410-1461)

Le livre commence ainsi : « Il y a quelques temps, je suis partie vivre à la campagne. »
La narratrice, c’est Marie, une poétesse que la douleur de perdre son mari, Philippe, a privée de l’usage des mots. Alors, très vite, elle sombre dans la déchéance sociale et se voit aussi enlever sa petite Nisa, confiée à une institution spécialisée.
Sans ressources, Marie se retrouve dans la rue, à Paris où elle vit, seule et minée par le chagrin. Pendant cinq mois, elle va errer « là où rien n’existe parce que le regard n’y pénètre plus ».
Désespérée, elle choisit de rejoindre une très modeste maison que Philippe avait hérité en pleine campagne. Ce sera son refuge. Elle va laver, ranger cette maison presque abandonnée et sans confort. Elle qui ne connaît rien à la campagne, elle coupe du bois, défriche le terrain. Son dernier espoir, c’est de reconstruire un cadre de vie décent pour Nisa qu’elle veut retrouver.
Ce livre est le portrait poignant d’une femme admirable, pure et sage. En filigrane aussi, la critique d’un monde où les liens sociaux se sont délités et où la création est en danger.