On critique bien ou mal? On critique comment?

Trouvé ce lien sur le forum Fluctuat: http://www.fluctuat.net/breve.php3?id_breve=375 au sujet de "J.A.L en guerre contre les critiques littéraires".

Intéressant d'approfondir le sujet peut-être et de lire certains de ses articles puisque son constat semble tout de même fondé: on critique mal, on critique systématiquement, on critique sans critiquer...L'actualité littéraire récente laisse apparaître cette réflexion...
Qu'en pensez-vous?

Dona a écrit:

Qu'en pensez-vous?

1) Qu'il n'y a pas de vraies critiques aujourd'hui : ceux qui critiques ne sont pas libres : ils sont employés de la presse, les médias, publiés par les éditeurs des livres qu'ils critiquent.

2) Une partie immense (je dirai 90% pour simplifier) de la littérature imprimée aujourd'hui en première ou deuxième (=poche) parution est digne d'éreintage. Au lieu de cela, elle est l'objet de recensions sur le ton publicitaire, au lieu d'etre éreintée. Au lieu de lire tous ces conseils de lecture serinés par Savigneau, Gavalda ou Pivot-Durand, on devrait lire 90% d'éreintages systématiques. Mais c'est un reflet que le francémoyen (qui ne lit qu'un demi-livre par an en myenne) ne désire pas trouver dans son miroir médiatique.

3) Jack-Alain Léger est régulièrement éreinté, mais il a une écriture qui le mérite. Ses pamphlets contre l'islam sont cependant épatants (et fort mal écrits). En tant qu'opposant intelligent à l'islam, Jack-Alain Léger est en position sociale d'être massacré par les médias français qui ne se gênent pas. Il est donc logique qu'il récuse la critique laquelle est excécrablement faite en France (effet Pivot, œuf corse).

4) Le client d'une publication, c'est celui qui paye la publication, donc le publicitaire (et non l'acheteur qui n'en paye qu'une petite partie). Le « journaliste » sert donc ses clients, qui sont, dans la presse littéraire, les éditeurs. Il vante donc les livres qui devraient être éreintés puisqu'ils sont bâclés.
Jack-Alain Léger étant un tantinet idéaliste, il n'aime pas cette critique servile.

Fulmi a écrit:

3) Jack-Alain Léger (...) Ses pamphlets contre l'islam sont cependant épatants (et fort mal écrits). En tant qu'opposant intelligent à l'islam

Que veut dire "opposant intelligent"?

Dona a écrit:

Que veut dire "opposant intelligent"?

opposant : qui n'est pas partisan
intelligent : qui n'est pas bête.

Voir : Jack-Alain Léger :
Tartuffe fait ramadan. Denoël 2003
À contre-Coran. Hors Commerce 2OO4)

Les deux sont excellents.

Pour le manque d'intelligence, dans le même domaine, voir les pamphlets d'Oriana Fallacci.

Fulmi a écrit:

Dona a écrit:

Que veut dire "opposant intelligent"?

opposant : qui n'est pas partisan
intelligent : qui n'est pas bête.

On frôle la tautologie donc ça ne m'explique rien...

Dis donc ptit Fulmi, je ne peux m'acheter tous les livres que tu préconises à chaque fois...

Dona a écrit:

Dis donc ptit Fulmi, je ne peux m'acheter tous les livres que tu préconises à chaque fois...

Je prête, moi. Envoie ton adressse postale en bal.

Fulmi a écrit:

Dona a écrit:

Dis donc ptit Fulmi, je ne peux m'acheter tous les livres que tu préconises à chaque fois...

Je prête, moi. Envoie ton adressse postale en bal.

Ah! c'est bien gentil ça.

On peut lire pas mal sur ce sujet dans le blog du Stalker sur Hautetfort
http://stalker.hautetfort.com/
à filtrer quand même !

Une belle critique, façon de dire :

Ben on voit surtout que son fils de quatre ans et demi n'est pas mort au critique. Ma foi, il fait son boulot mais son ironie, aussi acerbe soit elle, ne sera jamais à la hauteur du drame dont il s'agit. Et puis se régalent ceux qui aiment se nourrir de ce genre d'articles.

Si c'est vraiment un drame, je trouve douteux de tenter d'en faire un succès de librairie aussi mal écrit. Mais après Camille Laurens et Laure Adler, pourquoi pas, on n'est plus à une bassesse près…

Fulmi a écrit:

Si c'est vraiment un drame, je trouve douteux de tenter d'en faire un succès de librairie aussi mal écrit. Mais après Camille Laurens et Laure Adler, pourquoi pas, on n'est plus à une bassesse près…

Ce n'est encore qu'une question de rhétorique. Comme il est aisé de constater que le critique en question ne semble pas vouloir reconnaître les figures de style si simples et par ailleurs si éloquentes que sont la répétition et l'accumulation. Elles servent à point le propos (le traumatisme de la perte d'un enfant), faut-il encore qu'on ait lu le livre.

Je conçois que le bonhomme ne soit pas enclin à approfondir, sur un long terme, les conséquences psychologiques d'un drame de cette nature et aux souffrances qu'il engendre mais de là, pour boucher un trou de son canard, à rédiger un mauvais article de mauvaise foi, ce n'est digne d'aucun intérêt, critique justement. Ou bien alors, c'est la couleur de son édito.

Quant à Darrieusecq, son boulot c'est d'écrire. Or il se trouve qu'à user de ce type d'écriture, le récit trouve une véracité qu'on n'aurait peut-être pas su lui donner autrement (mais il faut le lire). Faire un roman sur la douleur, la mort et le deuil qu'on fait d'un enfant c'est une expérience fondamentale. Soit on y est passé soit on s'éprouve à la transcrire. Je pense qu'il s'agit bien plus d'un défi d'écriture (car il faut être juste, être vrai et rendre sensible une douleur qui n'est pas sienne).
Et comme disait Flaubert hein -elle ressert toujours celle-là: "on fait de la critique quand on ne peut pas faire de l'art, de même qu'on se met mouchard quand on ne peut pas être soldat. "

ps: la polémique Laurens/Darrieuseq est idiote. A cela je penche pour Darrieusecq: "un roman n'a pas à se légitimer d'une expérience vécue "

Dona a écrit:

Ce n'est encore qu'une question de rhétorique. Comme il est aisé de constater que le critique en question ne semble pas vouloir reconnaître les figures de style si simples et par ailleurs si éloquentes que sont la répétition et l'accumulation. Elles servent à point le propos (le traumatisme de la perte d'un enfant), faut-il encore qu'on ait lu le livre.

P'têt qu'il connaît Thomas Bernhard et qu'il sait ce qu'acumuler veut dire…

Citation :

Et comme disait Flaubert hein -elle ressert toujours celle-là: "on fait de la critique quand on ne peut pas faire de l'art, de même qu'on se met mouchard quand on ne peut pas être soldat. "

Ceci ne peut s'apppliquer à Patrick Besson dont l'œuvre romanesque est importante et très souvent de belle qualité. C'est un des auteurs français qui publie le plus.

Citation :

ps: la polémique Laurens/Darrieuseq est idiote. A cela je penche pour Darrieusecq: "un roman n'a pas à se légitimer d'une expérience vécue "

Elle n'est pas idiote, elle est publicitaire. Ces deux auteurs sont aussi insignifiantes et mal-écrivantes l'une que l'autre !

Fulmi a écrit:

P'têt qu'il connaît Thoms Bernhard et qu'il sait ce qu'acumuler veut dire…

Ben p'têt mais on ne parle pas de la même chose.

Fulmi a écrit:

Cela ne peut s'apppliquer à Patrick Besson dont l'œuvre romanesque est importante et très souvent de belle qualité. C'est un des auteurs franaçis qui publie le plus.

Eh bien qu'on critique sérieusment le Tom est mort au lieu de le réduire en torchon. Depuis quand le style est une affaire de médiocrité littéraire quand il équivaut, par essence, au fond?

Fulmi a écrit:

Elle n'est pas idiote, elle est publicitaire. Ces deux auteurs sont aussi insignifiantes et mal-écrivantes l'une que l'autre !

Ce qui n'est pas insignifiant (mais tant de thèses abondent à ce suje)t c'est que le sujet de roman se distingue de la réalité tant il est fictionnel par essence et s'accapare la réalité tant il est vraisemblable par nature -du moins le récit réaliste-(ce n'est pas de moi mais de Maupaussant: le concept, pas la phrase)

Dona a écrit:

Ben p'têt mais on ne parle pas de la même chose.

En effet. Citer Thomas Berhard à propos des écrivaillonnes de chez P.O.L. est indécent. Je le regrette déjà.

Fulmi a écrit:

Eh bien qu'on critique sérieusment le Tom est mort au lieu de le réduire en torchon. Depuis quand le style est une affaire de médiocrité littéraire quand il équivaut, par essence, au fond?

Lorsque le fond lui aussi est médiocre, sans doute. Pourquoi critiquer sérieusement Tom est mort ? Cela n'intéresserait personne et aucun magazine ne voudrait de l'article. Mais si tu le fais ici (ou ailleurs), j'irai le lire volontiers.

Fulmi a écrit:

Ce qui n'est pas insignifiant (mais tant de thèses abondent à ce suje)t c'est que le sujet de roman se distingue de la réalité tant il est fictionnel par essence et s'accapare la réalité tant il est vraisemblable par nature -du moins le récit réaliste-(ce n'est pas de moi mais de Maupaussant: le concept, pas la phrase)

Oui, mais je ne sache pas que Maupassant ait radoté à longueur de pages sur un thème aussi mince que Tom est mort. pour autant qu'il m'en souvienne, Le Horla ne contient pas quarante-douze-mille fois « Le horla est en moi, le horla est en moi »…

Fulmi a écrit:

Lorsque le fond lui aussi est médiocre, sans doute.

Mais pourquoi l'est-il justement, le fond?

Manque d'envergure des petites dames qu'on a lancées sur le marché du livre industriel lorsqu'elles étaient fraîches. Camille Laurens était très jolie et Marie Darrieussecq a produit un très amusant premier roman.

De là à en faire des écrivains, il y a un pas que l'industrie n'aurait pas dû franchir (mais l'industrie, elle appelle les macdonalds des restaurants, alors…)

Fulmi a écrit:

(mais l'industrie, elle appelle les macdonalds des restaurants, alors…)

Pourquoi, c'est pas des restos, les macdo's?

Si, mais les dieux étaient immortels, ils ne le sont plus.

Fulmi a écrit:

Si, mais les dieux étaient immortels, ils ne le sont plus.

J'ai pas bien compris ... les macdos étaient des restos mais ne le sont plus ?

ambroisie tout ça...