Pour ne pas déprimer en novembre : lectures.

Pour ne pas déprimer en novembre, quoi de mieux que de bons vieux films sympas (Orange mécanique, Zorba le Grec...) et des lectures chouettes.
J'ai découvert un auteur norvégien, Erlend Loe, et un petit plaisir de lecture assuré dans : Naïf. Super. qui a reçu le 3ème prix européen des Jeunes Lecteurs cette année.

La première phrase du livre donne le ton : « J’ai deux amis. Un bon et un mauvais. Et puis j’ai mon frère.
Il n’est peut-être pas aussi sympathique que moi, mail il est OK. »

Ce livre, c'est l'histoire d'un jeune homme qui, à l'aube de sa 26e année remet tout en question, la vie, l'absurdité du monde sur un mode ironique et naïf à la fois. C'est profond et drôle. Quand on le lit, on a tous envie de jouer au ballon après. Si, si ! J'vous l'dis !

Voici un commentaire glané sur le net :
http://titresurlenet.blogs.com/le_blog/2006/01/coup_de_coeur_e.html
Un livre culte, un incontournable, une petite merveille de fraîcheur, de drôlerie, de loufoquerie, de sérieux et de tendresse. Le narrateur de Naïf.Super, qui le jour de ses 25 ans prend conscience de l’absurdité de la vie, a le charme irrésistible des paumés maniaco-dépressifs de Nick Hornby, la vulnérabilité d’Holden Caulfield, et se pose sur le temps et le sens de la vie, des questions existentielles que ne désavoueraient ni Sartre ni Einstein ! C’est en faisant des listes hilarantes, en tapant sur une planche, en se liant d’amitié avec un petit garçon de 5 ans, en tombant amoureux, en lisant un livre scientifique et aussi à l’occasion d’un inénarrable séjour à New York, qu’il va s’apercevoir que ce sont finalement les petites choses toutes simples qui donnent un sens à la vie.

Joséphine qui vous souhaite un bel automne ! olé !

l'automne est toujours beau

Je viens de lire Entre les murs de françois Bégaudeau. Un récit, genre autofiction, d'une année d'enseignement dans un collège. Peu d'action, mais une langue ! On s'y croirait...
Quatrième de couverture :
“Ne rien dire, ne pas s'envoler dans le commentaire, rester à la confluence du savoir et de l'ognorance, au pied du mur. Montrer comment c'est, comment ça se passe, comment ça marche, comment ça ne marche pas. Diviser les discours par des faits, les idées par des gestes. Juste documenter la quotidienneté laborieuse.“
Entre les murs s'inspire de l'ordinaire tragi-comique s'un professeur de français. Dans ce roman écrit au plus près du réel, François Bégaudeau révèle et investit l'état brut d'une langue vivante, la nôtre, dont le collège est la plus fidèle chambre d'écho.

François Bégaudeau est l'auteur chez Verticales de deux romans remarqués, Jouer juste (2003) et Dans la diagonale (2005), et d'une fiction biographique consacrée aux Rolling Stones, Un démocrate, Mick Jagger 1960-1999 (Naïve, 2005)

J'ai lu ensuite Vacances anglaises de Joseph Connolly. Mais là je me suis trompée de saison, c'est un bouquin de plage... Peu de consistance, mais des personnages gentiments croqués et farfellus à l'anglaise, le tout dans une ambiance théatre de boulevard...

Je change de genre avec un polar, La cinquième femme de Henning Mankell. Je vous en dirais plus...

Bidouille a écrit:

En fait je suis la réincarnation d'Isis (si si carrement !)

C'est où, qu'on dépose les offrandes ?

allez courage fulmi, le mois de novembre est presque terminé. Dans huit jours, fini la déprime, une nouvelle année commence pour toi. Un nouveau chantier ne cours ?

http://www.cherche-midi.com/Fr/catalogue/fichelivre.asp?id=1133
Un premier petit roman (120 pp.) qui devrait plaire à Ours, en tous les cas, que j'ai eaucoup aimé : Les Petites Douleurs de
Valérie Lévy (petite nana sympa qui écrit aussi pour le théâtre).

Une femme « s’illusionne en passant d’un désir à l’autre », comme il est écrit dans « Le Dialogue des courtisanes ». Une brèche est ouverte. Le cœur « se brise ou se bronze ». En précipitant ses aventures sexuelles, décrites avec une précision rare, cette femme veut en découdre avec son corps, son passé, sa judaïté. Elle veut l’amour, elle a peur de l’amour.

Découvert lors du salon du premier roman qui se tenait à Draveil les 18 et 19 novembre 2006, Les petites douleurs est mon coup de cœur du moment.
Valérie est une femme d’environ la quarantaine qui évolue dans le milieu artistique parisien. Elle fréquente du beau monde, et elle le fréquente de près, de très près. Dans ce roman, l’héroïne dépucelée à 20 ans use et abuse du sexe pour pallier à ses angoisses.
Les petites douleurs en trois mots : jouissance, égoïsme, culpabilité. En un mot : puissance voire sur-puissance. Surpuissance de l’angoisse d’être femme, mère, juive, solitaire qui se vautre dans la multitude des amants, dans un étourdissement des sens infini. Puissance de l’écriture impudique et mélodieuse à la fois.
En écho de cette lecture m’est revenu en souvenir l’essai d’Aldo Naouri Les pères et les mères. En écho. Et je n’ajouterai rien sinon : « Lisez-le aussi, Naouri, c’est Naouri ».

Valérie. Eh bien Valérie c’est au choix : - Soit réellement un roman, alors chapeau bas, madame à l’imagination fertile.
- Soit auto-biographique alors là, chapeau bas, madame a su se libérer de bien des carcans.

Mon dieu ! Une semaine maintenant que je l’ai lu et ça me travaille tout autant. Mais lisez plutôt :
En fait, c’est bête, mais c’est impossible de choisir un extrait tant ce texte est.

« Le lendemain, dans la chambre de P. , nous sommes tous les trois nus. Je suce P. pendant que E. me prend. Je n’aime pas la queue de P ., elle est trop grosse. P. n’est pas à l’aise, il préfère prendre des potos. Je préfère ; P. mitraille. E. me fait l’amour. Je regarde les photos après. Je m’impressionne. Je ne me reconnais pas. »

Vous avez lu ? Eh bien, cet extrait, ne reflète pas du tout le livre. Ce serait comme un mauvais polaroïde. Ce livre est extra.

Joséphine

joséphine a écrit:

http://www.cherche-midi.com/Fr/catalogue/fichelivre.asp?id=1133
Un premier petit roman (120 pp.) qui devrait plaire à Ours, en tous les cas, que j'ai eaucoup aimé : Les Petites Douleurs de
Valérie Lévy
« Le lendemain, dans la chambre de P. , nous sommes tous les trois nus. Je suce P. pendant que E. me prend. Je n’aime pas la queue de P ., elle est trop grosse. P. n’est pas à l’aise, il préfère prendre des potos. Je préfère ; P. mitraille. E. me fait l’amour. Je regarde les photos après. Je m’impressionne. Je ne me reconnais pas. »

Vous avez lu ? Eh bien, cet extrait, ne reflète pas du tout le livre. Ce serait comme un mauvais polaroïde. Ce livre est extra.

Joséphine

ouais ben la quatrième donne pas envie non plus 'spèce de jésuite

mouais, fait pas envie. faudrait trouver d'autres extraits. Et les ragnagnas n'empêchent rien...

J'ai terminé la cinquième femme de Mankell. Très bonne intrigue policière, l'inspecteur Kurt Wallander, qui est un homme sensible, perturbé par la perte de sens que suppose et signifie pour la société une série de crimes autant incompréhensibles qu'ignobles. Sa ténacité et son intuition, tous les méandres de son raisonnement pour aboutir son enquête sont minutieusement racontés, mais cela ne génère pas de longueurs, au contraire. On sent l'urgence de découvrir le meutrier avant son prochain méfait, et on est vraiment pris par ce roman. Il manque juste un peu de panache, cet anti-héros d'inspecteur, mais je suppose que c'est pour ça qu'on l'apprécie...

Ensuite Le festin de Babeth de Karen Blixen. « Les seules choses que nous pourrons emporter en quittant la vie terrestre seront celles que nous auront données aux autres. »
Le dîner de babeth est une nouvelle pleine de douceur et de nostalgie, où une femme française offre un repas fastueux à celles qui l'accueillirent après son exil, suite à la répression de la Commune en 1871. Elle trouve refuge comme servante dans une pauvre communauté luthérienne très pieuse. Un soir, elle offrira « un vrai repas français » à ses douze convives émerveillés qui communieront dans l’amitié et l’émotion.
Les quatres autres nouvelles sont également très douces et très sages, pleines de charme.

Et puis Aimer à peine, de Michel Quint. Un court roman autonome, mais qui est également une suite à Effroyables jardins. Dans une très belle écriture mêlée de patois du nord, le personnage de cette triste histoire d'amour avortée s'adresse à son père juste décédé et lui raconte les coincidences qui lient les évènements de la seconde guerre et l'attentat de Munich en 72, et comment les personnages de ce récit y sont mêlés.
J'ai préféré ce roman à Effroyables jardins, que j'avait pourtant beaucoup aimé, mais je me demande comment je l'aurais perçu si je n'avais pas lu le premier...

Je n'ai pas lu "Le festin de Babeth" par contre j'ai eu l'occasion de voir le film de Gabreil Axel (1988) avec Stéphane Audran qui a été tiré de ce roman. J'ai beaucoup aimé.
.
Il existe en DVD et a aussi été diffusé 3 fois l'année dernière sur Arte.
http://www.cinemovies.fr/fiche_film.php?IDfilm=8168

Quant à Michel Quint, ton commentaire donne envie de le lire.

Joséphine.

Oui, j'avais vu le film à sa sortie, et je l'avais beaucoup aimé. Mais je ne l'ai pas revu depuis. Dans mon souvenir, la préparation du repas, la cuisine prend beaucoup de place. J'ai été surprise par la nouvelle. Karen Blixen élude les scènes de casserole, et l'essentiel du récit mets en place les douze convives et les liens qui les réunissent. Seule la description de la surprise extasiée de la dégustation rejoignait mon souvenir du film.

Et de deux ! livres à me lire prochainement.

Youpie !

Joséphine

Croustine a écrit:

mouais, fait pas envie. faudrait trouver d'autres extraits.

C'est très difficile ce que vous me demandez-là tant le texte est dense. En prendre un bout, c'est comme ne montrer qu'un morceau d'une image, ça ne reflète pas du tout le tout. Enfin, je tente :

J'ai onze ans et je viens d'entrer en sixième. Je suis timide. Je ne parle pas encore aux garçons. Mon école primaire n'était pas mixte. Je découvre. Nous sommes quatre copines toujours ensemble. Nous nous croyons les plus belles. Je me souviens. Il y a Valérie la blonde, Sylvie, Anne et moi. Nous avons choisi nos quatre chevaliers servants. Le mien s'appelle Laurent. Je crois qu'il y avait Olivier, Christophe et je ne sais plus. Nous sommes au fond du car lors d'une sortie pour découvrir les carrières du bord de Seine. Je n'ai pas embrassé Laurent. Pas même pris la main. Je crois juste que c'est comme ça un petit ami. Je serai dans sa classe jusqu'en seconde. Je l'aime bien mais je n'ai aucune autre envie. Ma copine, elle, embrasse les garçons. Elle sort avec les garçons. Moi, jamais je ne ferai cela. Cela ne m'intéresse pas, c'est une perte de temps. Ca peut empêcher de bien travailler.

En sixième, notre prof de sciences naturelles est une vieille fille un peu bizarre. Pour débuter les cours sur les sciences du corps humain, elle nous balance un film sur un accouchement. Il me traumatise. Je suis terrorisée à la vue de la souffrance de cette femme, du sang qui coule entre ses cuisses. Je vois l'enfant naître mais je ne sais même pas comment il est arrivé dans son ventre. Elle saigne mais je ne comprends rien, je suis sous le choc. La prof nous montre aussi des embryons d'au moins trois mois dans du formol. C'en est trop ! Ma mère et d'autres vont faire un scandale. Il est trop tard. Le mal est fait. J'en veut à mademoiselle Ulrich et à son absence de discernement. Les petites filles de onze ans ne sont pas des jouets. Je suis traumatisée.

J'ai quinze ans et je n'ai toujours pas mes règles. Je ne sais même pas comment cela doit se passer. Toutes mes copines les ont mais moi, ça ne vient pas. Je crois que c'est bloqué. Je crois que mon corps est bloqué. Je pense que je n'ai pas de trou en bas.

Joséphine

Elle maîtrise bien la technique du sujet-verbe-complément. l'écriture, pas encore vraiment, mais cela viendra.