@ Dona
J'apporterai toutefois une nuance conséquente. J'ai un mal de chien à apprendre mes répliques... et pour tout avouer, je joue un truc depuis 4 ans, que j'ai écrit moi-même de ma p'tit' mimine, qui marche du feu de Dieu... avec le texte sous les yeux (mais subtilement, hein... personne ne le sait, le répète pas !). Faut dire que c'est un texte labyrinthe, mais quand même !
@ Sapotille
Pour quelqu'un qui hésitait... tu t'en sors à merveille. Essaye encore, pour voir ?
Je me souviens de la lame tranchante du couteau qui trancha mon doigt en même temps que la pomme.
Je me souviens de l'histoire de Mademoiselle Pipuce, inventée de toutes pièces par ma mère, et qu'elle me racontait TOUS les soirs tant je l'aimais.
Je me souviens des oeufs de Pâques dans la ferme du Berry.
Je me souviens de l'odeur de l'huile de ricin pendant les courses de hors-bord de Saint Aignan.
Je me souviens du chewing gum trouvé par terre, récupéré et mâché avec délices (j'avais deux ans)
Je me souviens du meuglement des vaches, la nuit, pendant l'été, à Gif sur Yvette
Je me souviens des petits beurre que je n'ai pas mangé pour les apporter à ma mère, à l'hôpital.
Je me souviens de Margaret, ma poupée plus grande que moi et de l'odeur de ses cheveux blonds.
Je me souviens de la broche en toc que j'ai offert pour la fête des mères, plus brillante que si elle avait été faite avec de vrais diamants.
Je me souviens des Escargots de Bourgogne de chez Lanvin, un seul le soir, après le dîner.
Je me souviens des parties de "bataille" et de ma mauvaise humeur quand je perdais.
Je me souviens de Marcelle, la chatte des gens qui me gardaient du temps où il fallait me préserver de mon père.
Je me souviens du bouton de varicelle entre mes seins de gosse.
Je me souviens du rasoir qui saccagea les premiers signes de ma puberté, la veille de mon opération d'appendicite (elle avait raison, l'infirmière, trois de rasés, dix de repoussés ! :lol: )
Je me souviens de Joselito, le petit chanteur Espagnol que j'aimais tant.
Je me souviens des scoubidous
Je me souviens du twist, parfaitement dansé.
Je me souviens de mon tricycle
Je me souviens du jour où ma mère me coursait autour de la table de la salle à manger pour me filer une taloche, et de ses yeux exorbités parce que j'étais plus agile qu'elle.
Je me souviens de 7 fois 7, 49 parce qu'il a fallu que je l'écrive cent fois.
Je me souviens avoir écrit dix lignes de mayot de bains, pour corriger l'impossible maillot à retenir...
Je me souviens de la 2cv de ma voisine journaliste, quand elle me prenait avec elle pour aller à "91 Essonne", le local de Longjumeau.
Je me souviens de la peau de banane que tenait Coluche dans ses mains, et du public s'attendant à la recevoir sur la tête.
Je me souviens du grand patron de Jean-Patou, avec ses cravates (une par an) fixées sur la ceinture de son pantalon le jour de la Ste Catherine.
Je me souviens de ma terreur, quand ma mère a failli mourir de rire et du verre d'eau qu'il a fallu lui lancer au visage pour qu'elle cesse.
Je me souviens du jour où nous avons glissé dans une mare boueuse, ma mère et moi, et qu'il a fallu traverser la ville avec les jambes crottées jusqu'aux cuisses.
Je me souviens de "Joy" "Amour-Amour", "Câline", les parfums et eaux de toilette de Jean Patou.
Je me souviens des trésors que ma mère me ramenait tous les soirs : perles pour robes du soir, échantillons de tissus rares, broderies somptueuses...
Je me souviens de mon dernier dessin à la craie sur mon petit tableau noir : ma chambre reconstituée.
Je me souviens des grands rideaux rouges de ma chambre (comme ceux d'un théâtre)
Je me souviens des champs de tulipe en Hollande
Je me souviens de la boîte aux lettres généreuse (et je m'en souviens tant que j'en rêve encore la nuit), toujours pleine de lettres pour moi...
Je me souviens de mon premier transistor, de mon premier "tourne-disques" et de mon premier disque "Le Chat Botté" : Braves gens, si vous n'dites pas à tout le monde que je suis le Marquis de Caraba, vous serez tous hachés, menus, comme chair à pâté ! Tacatac ! tacatac ! tacatac !
Je me souviens de ceux qui souffrirent du mal de la vie : Alain avant qu'il se tire un coup de carabine sous le menton, Marie-Françoise, qui fut amputée des deux jambes après son accident de moto, Christine qui périt avec sa grande soeur en voiture...
Je me souviens avoir chanté précisément le jour de sa mort, la chanson que Christine fredonnait l'air fripouille "On dit, que j'ai des belles gambettes, c'est vrai !", ...
Je me souviens m'être longtemps demandé comment ça pouvait être fabriqué, un garçon.
Je me souviens la boîte de pastilles remplie de sable, pour jouer à la marelle, et de son bruit dans la cour, quand on la lançait.
Je me souviens du dentiste qui m'appelait "La Dame" pour ne pas m'offenser en m'appelant "Petite fille"... et du col Mao de sa blouse verte.
Je me souviens de Solférino, La Madeleine, Denfert Rochereau, Concorde, et de la ligne de Sceaux.
Je me souviens de "la grimpette", ce petit sentier qui menait de la gare de Gif sur Yvette au plateau.
Je me souviens du Docteur dont j'avais une trouille énorme.
Je me souviens quand il fallait que je dise au-revoir à maman, pour une semaine complète.
Je me souviens des salopards qui m'ont dit que le Père-Noël n'existait pas.
Je me souviens du salopard de la même famille, qui me lorgnait de travers.
Je me souviens du voisin qui se tapait un numéro d'acrobatie de sa fenêtre à la mienne, quand j'avais oublié les clés à l'intérieur.
Je me souviens du réchaud électrique que ma mère m'avait acheté pour me faire cuire mon steak haché du jeudi, sans utiliser le gaz.
Je me souviens....... et toutes ces images sont à la fois douces et cruelles.