Ch'sais pus quoi faire...

Je vous parlerais bien encore d'une ou deux lectures que j'ai pu apprécier ces temps-ci mais comme Fulmi taxe mes commentaires de soporifiques...et de publicitaires (il est évident que je ne m'étais pas fendue d'un commentaire pour un livre sans intérêt pour moi!), me voilà complètement désarmée pour écrire quoi que ce soit...


Je cherche une solution....

Peut-être utiliser les smilies comme les T avant les films dans Télérama:
- Correc'
- :Pas mal .
- très bon livre
Et puis je n'explique plus jamais pourquoi parce que j'ai bien trop peur d'être soporifique...Pis, vous êtes bien assez dégourdis pour aller vous renseigner sur le livre...

coline a écrit:

Je vous parlerais bien encore d'une ou deux lectures que j'ai pu apprécier ces temps-ci mais comme Fulmi taxe mes commentaires de soporifiques...

Le mieux est de les publier à quatorze heures, alors.

Je sais bien qu'il n'est pas le seul lecteur mais je ne m'habitue pas...Il m'a cassé le moral....Je suis comme ça, tout de suite en doute, tout de suite déstabilisée...

En ce moment je lis des pièces, des monologues de Fabrice Melquiot:

-"C'est ainsi mon amour que j'appris ma blessure"
(NB: Titre inspiré de ce poème de Neruda:
"Tal vez herido voy sin ir sangriento
Por uno de los rayos de tu vida
Y a media selva me detiene el agua:
la lluvia que se cae con su cielo.
Entonces toco el corazon llovido:
alli sé que tus ojos penetraron
Por la region extensa de mi duelo
Y un susurro de sombra surge solo:
Quién es? Quién es? Pero no tuvo nombre
La hoja o el agua oscura que palpita
A media selva, sorda, en el camino,
y asi, amor mio, supe que fui herido
Y nadie hablaba alli sino la sombra,
La noche errante, el beso de la lluvia.
(Extrait de "Cent sonnets d'amour")
-"L'Actrice empruntée" ( Je vais le jouer prochainement)
-"Le gardeur de silence" (en théâtre jeunesse)
-
-L'inattendu"

J'ai en réserve encore "Le laveur de visages" et "Ma vie de chandelle"....et surtout surtout j'attends avec impatience (toujours aussi tarte que je suis!) une pièce de lui qui sera prochainement éditée et qui s'intitule "Je peindrai des étoiles filantes et mon tableau n'aura pas le temps"...Je fais confiance au titre, je le trouve extraordinaire...

Lu aujourd'hui du même Fabrice Melquiot "Le laveur de visages":


De temps en temps, offrez-vous le plaisir de lire un peu de théâtre aussi...

coline a écrit:

Je sais bien qu'il n'est pas le seul lecteur mais je ne m'habitue pas...Il m'a cassé le moral....

Y'a pas de quoi se casser le moral pour ça...Quelques grammes de brute déguisée en peluche ne valent que quelques octets. Fulmi c'est Fulmi, François Martini c'est François Martini.
Avec mon respect aux deux, c'est-à-dire aux quatre personnes: les virtuels et les réels.

Bonne soirée ma ptite dame.



Et: pourquoi conseilles-tu de lire parfois du théâtre? Je connais plein de gens qui trouvent ça terriblement ennuyeux, moi comprise. Et puis la vraie question ne serait pas "pourquoi" mais plutôt "comment"...

Dona a écrit:

Et: pourquoi conseilles-tu de lire parfois du théâtre? Je connais plein de gens qui trouvent ça terriblement ennuyeux, moi comprise. Et puis la vraie question ne serait pas "pourquoi" mais plutôt "comment"...

Et pourquoi ne le conseillerais-je pas , du moment que j'aime ça? ...Quelle question!...Il me semblait que la rubrique littéraire était le lieu d'échanger des idées de lectures, non?...
Eh bien, je le conseille justement parce que beaucoup de gens trouvent ennuyeux de lire du théâtre : je le regrette et c'est pour cela que j'écris cette invitation à en lire parfois...
Parce que c'est aussi une forme littéraire intéressante...Tout autant que les autres...

Parce qu'il se trouve que j'en lis beaucoup, et notamment les auteurs contemporains, et que parfois j'ai envie de faire partager mes coups de coeur...
Là, je suis en train de lire tout Fabrice Melquiot parce que j'apprends une pièce de Melquiot...Au théâtre il est nécessaire d'appréhender l'univers de l'auteur pour pouvoir travailler sur un texte de lui...Voilà, Melquiot fait en ce moment mon bonheur...Juste après Gaudé ...
Si tu veux lire de temps à autre du théâtre pas ennuyeux, Dona, laisse tomber les classiques que tu connais et découvre le contemporain...Tu peux parfois suivre les conseils de lecture que je donne si tu veux...
Et si tu aimes lire à voix haute, lis de cette façon. Le théâtre est écrit pour ça (tout comme la poésie je trouve...mais ça c'est mon point de vue et il est sans doute comme tous mes autres points de vue fort discutable)...
Bonne nuit ma p'tite dame...

chère Coline, permet moi de justifier Dona (que je ne connais pas ) Un peu de vinaigre c'est du piment dans la vie .... enleve ta perruque de blonde et tes lunettes Ray Charles , tu comprendras que c'est parce que tu es appréciée que ces carresses de papier de verre te sont administrées.

ps : les costumes de scenes sont consignés

Je ne vois qu'une façon de lire le théâtre.
En imaginant ce qu'il y a autour du texte.

Coline, tu dis si je m'trompe. Il se pourrait que je sois à côté de mes pompes.

Ah. C'est le théâtre dans un fauteuil pour parodier le Spectacle dans un fauteuil de Musset (1830 ou des poussières de cette décennie-là).
Ce que je me demande, et c'est valable pour les auteurs contemporains tout autant, c'est si le texte de théâtre à lire peut traduire la réelle dynamique scénique qui ne peut être que représentée sur scène (les décors, les costumes, les couleurs, les bruits, les sons, les mouvements, les déplacements, les actions...).
A quoi sert-il, en tant que lecteur, de lire une pièce de théâtre quand le matériau d'origine et surtout l'extrême finalité s'inscrivent forcément dans le représentation visuelle, sur scène?
Ou bien alors, le texte de théâtre, à lire, est-il produit pour être lu, aussi? Du coup -et je crois qu'Alejandro en a parlé quelque part en cinéma mais je ne sais plus où- quelle valeur a le texte de théâtre s'il peut être écrit, non pas seulement pour être joué, mais pour être lu? Peut-on l'analyser avec les mêmes éléments qu'une narration ordinaire?

Dona a écrit:

Peut-on l'analyser avec les mêmes éléments qu'une narration ordinaire?

La narration ordinaire aussi est très lacunaire et il faut en imaginer le décor, les personnages, et plein de choses. C'est même souvent considéré comme un défaut que d'être trop descriptif (on le reproche assez à Zola ou Verne).

Perso, je lis le théâtre comme le roman : je ne m'aperçois qu'à peine qu'il manque la mise en scène.

Entièrement d'accord avec Fulmi. Trop de descriptions tue mon imaginaire et j'ai besoin de laisser venir mes propres images. A tel point que si le bouquin fait l'objet d'un film, j'évite maintenant d'aller le voir. J'ai toujours été déçue par les films tirés de livres. C'est plus chouette dans ma tête.

Lire le théâtre revient à créer instantanément les images, costumes, sons, décors, les tics des personnages, l'intonation de leur voix. Je pensais que c'était parce que j'évolue dans ce milieu, mais le message de Fulmi et ce qui précède me font rappellent que je fonctionne ainsi depuis l'enfance.

pffffff je relis pas, hein. Vous arriverez à déchiffrer !

Clair Obscur a écrit:

Je ne vois qu'une façon de lire le théâtre.
En imaginant ce qu'il y a autour du texte.

Coline, tu dis si je m'trompe. Il se pourrait que je sois à côté de mes pompes.

Clair Obscur, toi et moi savons trop bien que tu n'es pas à côté de tes pompes...

Quand je lis une pièce, je me fais mon propre casting d'acteurs, je deviens la costumière, j'imagine et monte le décor, avec éclairages et tout et tout...Et ensuite je deviens scénographe et metteur en scène....
Au fond, c'est bien cela...Il n'y avait nécessité que d'avoir un texte pour en arriver là, mais un texte qui me parle...Et ce n'est pas toujours le cas...Mais pas moins au théâtre que parmi les romans...
Ces temps-ci, cela m'arrive avec Fabrice Melquiot...Juste avant, c'était avec Laurent Gaudé...Et c'est pourquoi j'ai eu envie de vous le faire partager...

Tator c clair a écrit:

chère Coline, permet moi de justifier Dona (que je ne connais pas ) Un peu de vinaigre c'est du piment dans la vie .... enleve ta perruque de blonde et tes lunettes Ray Charles , tu comprendras que c'est parce que tu es appréciée que ces carresses de papier de verre te sont administrées.

ps : les costumes de scenes sont consignés

Le problème est que je préfère de loin le miel au vinaigre...
Et la perruque de blonde et les lunettes Ray Charles apparemment c'est juste sur Vocabulis qu'on me les prête...Je sais qu'elles sont consignées, je les rends avant déconnection...Parfois, elles servent pour d'autres...

[quote="Dona"] A quoi sert-il, en tant que lecteur, de lire une pièce de théâtre quand le matériau d'origine et surtout l'extrême finalité s'inscrivent forcément dans le représentation visuelle, sur scène?
quote]

Cela peut servir à se faire soi-même, avec un peu d'imagination, son propre spectacle...On a même parfois de bonnes surprises!...
C'est comme pour le cinéma...Tu lis un livre qui te plaît et tu vas voir ensuite le film adapté d'après le bouquin: neuf fois sur dix, tu es déçue car tu t'étais fait TON film en lisant le livre...
Là, pareil: tu lis ton texte de théâtre, tu te fais TA pièce...

Ce qui me fascine toujours c'est de voir comment un même texte de théâtre (même bourré de didascalies)peut être mis en scène de cent façons différentes...C'est donc bien que le même texte ouvre des imaginaires qui sont propres à chacun de ses lecteurs...Le texte de théâtre tout autant que les autres textes littéraires...
Rêve Dona, laisse aller et ne te prends pas le chou à savoir comment l'auteur aurait voulu que ce soit mis en scène...
Dans le théâtre contemporain, l'auteur fait évoluer et peaufine son texte dans le travail avec le metteur en scène, le scénographe et les acteurs...C'est souvent de ce genre d'aventure de groupe qu'il s'agit maintenant...

coline a écrit:

Ce qui me fascine toujours c'est de voir comment un même texte de théâtre (même bourré de didascalies)peut être mis en scène de cent façons différentes...

Je te rejoins parfaitement Coline. C'est d'ailleurs un sacré hommage rendu à l'auteur, de voir que des metteurs en scène montent ses pièces de mille manières différentes. Richesses de l'imaginaire !
Je n'aurais aucun plaisir à voir se figer une mise en scène. Dans mon esprit, ça ne collerait pas au caractère vivant de cet art.
Je pense même que transgresser les didascalies n'est pas une trahison.
La seule trahison inadmissible, c'est le détournement du propos de l'auteur.

[quote="Clair Obscur"]

coline a écrit:

Ce qui me fascine toujours c'est de voir comment un même texte de théâtre (même bourré de didascalies)peut être mis en scène de cent façons différentes...

Je te rejoins parfaitement Coline. C'est d'ailleurs un sacré hommage rendu à l'auteur, de voir que des metteurs en scène montent ses pièces de mille manières différentes. Richesses de l'imaginaire !
Je n'aurais aucun plaisir à voir se figer une mise en scène. Dans mon esprit, ça ne collerait pas au caractère vivant de cet art.
Je pense même que transgresser les didascalies n'est pas une trahison.
La seule trahison inadmissible, c'est le détournement du propos de l'auteur.[/quote]

Entièrement d'accord avec toi Clair...

Clair Obscur a écrit:

Je pense même que transgresser les didascalies n'est pas une trahison.
La seule trahison inadmissible, c'est le détournement du propos de l'auteur.

Mais si l'auteur écrit des didascalies, c'est qu'il veut qu'elles soient prises en compte. Les transgresser, c'est trahir l'auteur.

Si on peut transgresser les didascalies, on peut aussi transgresser le dialogue (ce dont on ne se prive guère, d'ailleurs).
Autant y aller franco : pour les metteurs en scène, les auteurs sont des cons. Des cons nécessaires mais des cons tout de même.

Enfin, si tout le monde est d'accord avec tout le monde, c'est merveilleux. Youpi.

Fulmi a écrit:

Enfin, si tout le monde est d'accord avec tout le monde, c'est merveilleux. Youpi.

non.
Vous m'faites chier les théâtreux à vous trouver confortables dans toutes les situations de pseudo création, et de salopage de textes, ou de didascalies.

Je préfère mille fois lire du théâtre que d'me taper une insupportable 'interprétation' théââââââtreuse.
z'êtes pourtant les premiers à cracher sur les littéraires qui prétendent analyser un texte mais pour qui qu'i s'prend çui-là ? Et vous faites pire en "adaptant" un auteur qui s'débrouillait pas assez bien sans vot' participation, et en prétendant qu'ça l'honore... mais vous auriez l'droit sous l'prétexte fumeux qu'vous faites les zouaves sur quat' planches ?

Rââââh scrogneugneu... Redidascaler, est-ce tromper ?

ours impatient a écrit:

Vous m'faites chier les théâtreux à vous trouver confortables dans toutes les situations de pseudo création, et de salopage de textes, ou de didascalies.

Faut leur pardonner, ils ont besoin de se sentir exister. Et, finalement, un Dom Juan par Mesguich, n'est-ce pas aussi beau qu'un air l'opéra par Florent Pagny ou un roman d'amour par PPDA ?

C'est vrai que l'adaptation de texte existe aussi. C'est même très fréquent. Dans ces cas là, faut être honnête et le préciser sur l'affiche.

Certains auteurs interdisent toute adaptation et obligent le metteur en scène à respecter scrupuleusement ce qu'il a écrit tant dans les dialogues que dans les didascalies.
D'autres donnent des précisions très claires sur ce qu'il autorise tout ou partiellement.
D'autrent s'en foutent éperdument, et aiment savoir que ce qu'ils ont écrit sert à épanouir de mille manières.

Je pense à Molière. Molière et sa difficulté d'approche par les jeunes. Au même âge, c'était moins rébarbatif pour nous que pour eux. Les temps ont changé pour un tas de raisons. Allez donc faire comprendre à un gamin de 3ème que Molière est génial !
Heureusement que certains metteurs en scène ont choisi d'autres manières plus novatrices, pour présenter les alexandrins. Ça permet une première approche percutante au niveau du jeune public, lequel évoluera ensuite pour apprécier plus tard le classique.
Le raisonnement est le même pour toute une population frileuse, qui préfère le petit écran au théâtre. L'apprentissage en douceur.

Ceci dit, comme dans toute chose, y'a les bonnes et les mauvaises adaptations !

Clair Obscur a écrit:

Allez donc faire comprendre à un gamin de 3ème que Molière est génial !

Ce n'est pas nécessaire. Ils n'ont qu'à l'étudier, quoiqu'ils en pensent. On n'a pas à juger à 13 ans mais à apprendre. Leur demande-t-on si les équation du second degré sont géniales ? Non.
Débat clos.

D'ailleurs lorsqu'on joue Molière à Malakoff, y'a pas besoin d'adapter. Ça marche toujours. Les zyvas adorent. Et puis je ne vois pas pourquoi on ferait chier les adultes qui payent avec des adaptations pour enfants débilisés par la télé.

Ben tant mieux pour vous si vos gosses ne sont pas cabochards... Le mien a consenti à approcher de Molière après avoir vu "L'avare" dans une adaptation à se tordre de rire, qui utilisait l'eau et toutes les formes possibles de robinets, plutôt que la bourse emplie d'or.
Ce contact positif a déclenché l'envie d'écrire des vers, et a permis une autre adaptation de Molière : une scène classique, suivie de la même modernisée, et ainsi de suite.
Ce qui a eu pour effet d'effondrer les barrières entre Molière et mon gamin.

Pour moi, c'est le résultat qui compte. Les moyens pour y parvenir ont été porteurs.