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 Le poème du jour

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ours impatient
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MessageSujet: Re: Le poème du jour   Le poème du jour - Page 7 EmptyMar 9 Mai - 8:35

suffisamment pour savoir que savonarole a mal fini
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ours impatient
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MessageSujet: Re: Le poème du jour   Le poème du jour - Page 7 EmptySam 13 Mai - 7:57

Un Hugo qui donne envie d'baiser dans Les Contemplations, on fait pas la fine bouche Mr green

Elle était déchaussée, elle était décoiffée,
Assise, les pieds nus, parmi les joncs penchants;
Moi qui passais par là, je crus voir une fée,
Et je lui dis: Veux-tu t'en venir dans les champs?

Elle me regarda de ce regard suprême
Qui reste à la beauté quand nous en triomphons,
Et je lui dis: Veux-tu, c'est le mois où l'on aime,
Veux-tu nous en aller sous les arbres profonds?

Elle essuya ses pieds à l'herbe de la rive;
Elle me regarda pour la seconde fois,
Et la belle folâtre alors devint pensive.
Oh! comme les oiseaux chantaient au fond des bois!

Comme l'eau caressait doucement le rivage!
Je vis venir à moi, dans les grands roseaux verts,
La belle fille heureuse, effarée et sauvage,
Ses cheveux dans ses yeux, et riant au travers.
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le Veilleur
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le Veilleur


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MessageSujet: Re: Le poème du jour   Le poème du jour - Page 7 EmptySam 13 Mai - 8:51

ours impatient a écrit:
Un Hugo qui donne envie d'baiser dans Les Contemplations, on fait pas la fine bouche Mr green .
Mais alors corrigeons sans vergogne le grand poète :

Elle me regarda de ce regard de braise
.................................................................
Et je lui dis: Veux-tu, c'est le mois où l'on baise,
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ours impatient
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MessageSujet: Re: Le poème du jour   Le poème du jour - Page 7 EmptySam 27 Mai - 20:59


    L'Ours et l'Amateur des Jardins

    Certain Ours montagnard, Ours à demi léché,
    Confiné par le sort dans un bois solitaire,
    Nouveau Bellérophon vivait seul et caché :
    Il fût devenu fou ; la raison d'ordinaire
    N'habite pas longtemps chez les gens séquestrés :
    Il est bon de parler, et meilleur de se taire,
    Mais tous deux sont mauvais alors qu'ils sont outrés.
    Nul animal n'avait affaire
    Dans les lieux que l'Ours habitait ;
    Si bien que tout Ours qu'il était
    Il vint à s'ennuyer de cette triste vie.
    Pendant qu'il se livrait à la mélancolie,
    Non loin de là certain vieillard
    S'ennuyait aussi de sa part.
    Il aimait les jardins, était Prêtre de Flore,
    Il l'était de Pomone encore :
    Ces deux emplois sont beaux : Mais je voudrais parmi
    Quelque doux et discret ami.
    Les jardins parlent peu ; si ce n'est dans mon livre ;
    De façon que, lassé de vivre
    Avec des gens muets notre homme un beau matin
    Va chercher compagnie, et se met en campagne.
    L'Ours porté d'un même dessein
    Venait de quitter sa montagne :
    Tous deux, par un cas surprenant
    Se rencontrent en un tournant.
    L'homme eut peur : mais comment esquiver ; et que faire ?
    Se tirer en Gascon d'une semblable affaire
    Est le mieux : il sut donc dissimuler sa peur.
    L'Ours très mauvais complimenteur,
    Lui dit : Viens-t'en me voir. L'autre reprit : Seigneur,
    Vous voyez mon logis ; si vous me vouliez faire
    Tant d'honneur que d'y prendre un champêtre repas,
    J'ai des fruits, j'ai du lait : Ce n'est peut-être pas
    De Nosseigneurs les Ours le manger ordinaire ;
    Mais j'offre ce que j'ai. L'Ours l'accepte ; et d'aller.
    Les voilà bons amis avant que d'arriver.
    Arrivés, les voilà se trouvant bien ensemble ;
    Et bien qu'on soit à ce qu'il semble
    Beaucoup mieux seul qu'avec des sots,
    Comme l'Ours en un jour ne disait pas deux mots
    L'Homme pouvait sans bruit vaquer à son ouvrage.
    L'Ours allait à la chasse, apportait du gibier,
    Faisait son principal métier
    D'être bon émoucheur, écartait du visage
    De son ami dormant, ce parasite ailé,
    Que nous avons mouche appelé.
    Un jour que le vieillard dormait d'un profond somme,
    Sur le bout de son nez une allant se placer
    Mit l'Ours au désespoir, il eut beau la chasser.
    Je t'attraperai bien, dit-il. Et voici comme.
    Aussitôt fait que dit ; le fidèle émoucheur
    Vous empoigne un pavé, le lance avec roideur,
    Casse la tête à l'homme en écrasant la mouche,
    Et non moins bon archer que mauvais raisonneur :
    Roide mort étendu sur la place il le couche.
    Rien n'est si dangereux qu'un ignorant ami ;
    Mieux vaudrait un sage ennemi.

la fontaine yeah
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Marcel
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MessageSujet: Re: Le poème du jour   Le poème du jour - Page 7 EmptySam 2 Sep - 20:13

"La femme fut crée
d'une côte de l'homme.

Pas de sa tête pour
être au dessus de lui,

Ni de ses pieds
pour être piétinée,

Mais d'une de ses côtes
pour être son égale,

Sous son bras
pour être protégée

Et près de son coeur
pour être aimée."

Anonyme
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ours impatient
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MessageSujet: Re: Le poème du jour   Le poème du jour - Page 7 EmptyDim 10 Sep - 10:46

deux ptits blasons (consistent à épingler un personnage ou une partie du corps, cf Marot et son Blason du beau tétin)

BLASON DU CON

« Petit mouflard, petit con rebondi,
Petit lapin plus que lévrier hardi,
Plus que lion au combat courageux.
Agile et prompt en les folâtres jeux
Plus que le singe ou le jeune chaton,
Lapin vêtu de ton poil folaston,
Plus riche que la toison de Colchos,
Lapin grasset, sans arêtes, sans os,
Friand morceau de naïve bonté,
Petit sentier qui du vit mène à la bonde
D’excellent bien et souverain plaisir,
Heureux sera celui duquel le désir
Contenteras, qui prendre te pourra
Et qui de toi pleinement jouira. »

Auteur inconnu.

celui plus connu de Brassens, Le Blason

Ayant avecque lui toujours fait bon ménage,
J'eusse aimé célébrer, sans être inconvenant,
Tendre corps féminin, ton plus bel apanage,
Que tous ceux qui l'ont vu disent hallucinant.

Ç'eût été mon ultime chant, mon chant du cygne
Mon dernier billet doux, mon message d'adieu.
Or, malheureusement, les mots qui le désignent
Le disputent à l'exécrable, à l'odieux.

C'est la grande pitié de la langue française,
C'est son talon d'Achille et c'est son déshonneur,
De n'offrir que des mots entachés de bassesse
À cet incomparable instrument de bonheur.

Alors que tant de fleurs ont des noms poétiques,
Tendre corps féminin, c'est fort malencontreux
Que ta fleur la plus douce et la plus érotique
Et la plus enivrante en ait un si scabreux.

Mais le pire de tous est un petit vocable
De trois lettres, pas plus, familier, coutumier,
Il est inexplicable, il est irrévocable,
Honte à celui-là qui l'employa le premier.

Honte à celui-là qui, par dépit, par gageure,
Dota du même terme, en son fiel venimeux,
Ce grand ami de l'homme et la cinglante injure,
Celui-là, c'est probable, en était un fameux.

Misogyne à coup sûr, asexué sans doute,
Au charme de Vénus absolument rétif,
Était ce bougre qui, toute honte bu', toute,
Fit ce rapprochement, d'ailleurs intempestif.

La malepeste soit de cette homonymie!
C'est injuste, madame, et c'est désobligeant
Que ce morceau de roi de votre anatomie
Porte le même nom qu'une foule de gens.

Fasse le ciel qu'un jour, dans un trait de génie,
Un poète inspiré, que Pégase soutient,
Donne, effaçant d'un coup des siècles d'avanie,
À cette vrai' merveille un joli nom chrétien.

En attendant, madame, il semblerait dommage,
Et vos admirateurs en seraient tous peinés,
D'aller perdre de vu' que, pour lui rendre hommage,
Il est d'autres moyens et que je les connais,

Et que je les connais.
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ours impatient
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MessageSujet: Re: Le poème du jour   Le poème du jour - Page 7 EmptyDim 10 Sep - 10:47

et, tant qu'on y est...

« L’AMOUR INVENTIF »

Ça, je veux fourmiller en ton joli fourneau :
Car j’ai de quoi étendre et allumer la flamme,
Je veux vous chatouiller jusqu’au profond de l’âme
Et vous faire mourir avec un bon morceau.
Ma petonne, inventons un passe-temps nouveau.
Le chantre ne vaut rien qui ne dit qu’une gamme,
Faites donc le seigneur et je ferai la dame,
Serrez, poussez, entrez et retirez tout beau.
Je remuerai à bonds d’une vitesse ardente,
Nos pieds entrelacés, notre bouche baisante :
La langue frétillarde ira s’entremouillant.
Jouons assis, debout, à côté, par derrière -
Non à l’italienne - et toujours babillant :
Cette diversité est plaisante à Cythère.

Marc Papillon de Lasphrise.
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Topaze
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MessageSujet: Re: Le poème du jour   Le poème du jour - Page 7 EmptyDim 10 Sep - 13:50

Waoh. Du cul au lit trés lettré...j'adhère.
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Croustine
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MessageSujet: Re: Le poème du jour   Le poème du jour - Page 7 EmptyDim 10 Sep - 23:39

du cul ? c'est pour animer le forum ?Mr green

Tiens, une petite question en passant : quelqu'un sait-il quand, ou comment, ou pourquoi on est passé du mot con (= connin = lapin) au mot chatte pour désigner un sexe féminin ? On a dans les deux casla fourrure et la fertilité, mais pourquoi ce glissement ? Est-il contemporain de la diffusion de l'insulte "con" ?
Notez que le lapin est resté dans cunnilingus...
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ours impatient
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MessageSujet: Re: Le poème du jour   Le poème du jour - Page 7 EmptyLun 11 Sep - 8:57

Croustine a écrit:
du cul ? c'est pour animer le forum ?Mr green

Tiens, une petite question en passant : quelqu'un sait-il quand, ou comment, ou pourquoi on est passé du mot con (= connin = lapin) au mot chatte pour désigner un sexe féminin ? On a dans les deux casla fourrure et la fertilité, mais pourquoi ce glissement ? Est-il contemporain de la diffusion de l'insulte "con" ?
Notez que le lapin est resté dans cunnilingus...
ah pasque ça t'intéresse pas toi l'étymologie de lapin ? Moi si, depuis qu'j'ai vu laper yeah

nan pasque chatte c'est le même principe que l'terrier, un endroit sombre et planqué, où qu'i faut mettre les doigts pour ramasser Mr green

"La fourrure de la bestiole fait évidemment penser à notre "moderne" chatte, mais c'est une dérive. Au départ, parmi les innombrables surnoms du sexe de la femme (dans le "dictionnaire érotique", dont je ne me rappelle plus le nom de l'auteur, il y a plus de 600 entrées...)on avait aussi le "chas". On voit tout de suite pourquoi: outre la forme, évidemment, c'est par là qu'on enfile... Par la suite fautivement orthographié "chat", puis, (par souci de rendre à l'anatomie féminine ce qui relève du féminin ? ) est devenu "chatte"" (merci Langue sauce piquante peur )

Bon quart d'heure label-qualité-on-est-pas-qu'des branleurs
(d'après le dictionnaire historique de la langue française Le Robert – Alain Rey)

CON nom masculin est hérité, vers 1195-1200, du latin cunnus, attesté chez les satiriques et dans les graffitis comme désignation du sexe de la femme : c'est un mot d'origine obscure apparenté au grec kusthos, au persan kun et peut-être à culus (cul). En latin, l'usage du mot est réservé aux textes érotiques.

Ce mot bref et malsonnant offre pour l'histoire du lexique un intérêt remarquable : son ancienneté, son origine latine, sa double valeur, ses nombreux dérivés et composés, enfin le tabou qui l'efface de la plupart des recueils de mots et des études linguistiques du XVIIe siècle jusqu'à une époque récente, tous ces éléments requièrent une mise au point.

Courant du XIIe siècle jusqu'au milieu du XVIIe siècle dans la prose et la poésie "libres", il donne lieu à de nombreux dérivés et d'innombrables jeux de mots, rendus aisés par la fréquence de la syllabe con (souvent issu du latin cum) en français. Dans le "Moyen de parvenir" de Béroalde de Verville (1610), l'auteur décline ainsi connaud, connasse, connin (homonyme de connin ou connil, "lapin" du latin cunniculus, apparemment sans rapport avec cunnus). Rare à partir du milieu du XVIIe siècle, et jusqu'à la seconde moitié du XIXe siècle, époque où il est souvent déguisé en noc abrégé ou épelé, con redevient alors courant avec son sens initial, mais surtout avec la valeur figurée d'imbécile, d'abord (1780) comme nom, puis, comme adjectif (vers 1830 chez Stendhal ou Mérimée). Ce changement de sens n'est pas clair : on peut y déceler des comparaisons désobligeantes pour la virilité (faire quelque chose comme un con , attesté à la fin du XVIIIe siècle) mais aussi l'influence de conart, connart, ancien mot ou cornard (de corne) et une dérivation avaient pu se confondre : cependant, con qui a eu en moyen français des emplois métonymiques appliqués aux femmes, n'était jamais injurieux. Cet emploi non érotique est parallèle à ceux de cul, couillon et à celui du verbe foutre. Le mot donne lieu en ce sens à une abondante phraséologie (con comme la lune, à la con…).

Le mot a produit une série de dérivés.

Le plus ancien est CONNARD nom masculin (XIVe siècle), peut-être même identifié dès 1280 dans la leçon conart, mais qui semble alors un croisement de cornart et de con (voir ci-dessus).

Le féminin CONNASSE est la désignation péjorative du sexe de la femme (1610) et signifie au figuré, femme bête (vers 1810 en parlant de la femme honnête et de la prostituée inexperte).

CONNERIE nom féminin, ( 1845 Flaubert), CONNE nom féminin (1872), CONNEAU nom masculin (1896), CONNEMENT adverbe (1953) concernent le sens figuré seul. Le premier est extrêmement courant dans l'usage familier pour "bêtise, imbécillité") tant comme nom de ce défaut que pour désigner une action ("Quelle connerie la guerre", Jacques Prévert) une parole inepte et, par affaiblissement, une chose insignifiante, à la manière de bêtise.

DECONNER verbe intransitif, continue quant à la forme (1833) un ancien verbe érotique (1655) signifiant "sortir du vagin, en parlant de la verge". Par son sens actuel, il se rattache à la série des dérivés de sens figuré et aussi usuel que connerie. Il a donné à son tour DECONNAGE et le plaisant DECONOPHONE discours inepte et DUCON, pseudo-nom propre est lui aussi courant.



paraît que cunnus est même pas dans l'Gaffiot je vérifie c'soir
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Croustine
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MessageSujet: Re: Le poème du jour   Le poème du jour - Page 7 EmptyLun 11 Sep - 23:24

Merci, Maître Ours, pour ces précisions !
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MessageSujet: Re: Le poème du jour   Le poème du jour - Page 7 EmptyMar 12 Sep - 1:21

Elle est pas con, Ours.
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MessageSujet: Re: Le poème du jour   Le poème du jour - Page 7 EmptyVen 15 Sep - 11:46

Boileau, chais pas s'il traîne pas déjà kek part cestui, boaf on s'en fout c'est du nanan

Craignez-vous pour vos vers la censure publique ?

Craignez-vous pour vos vers la censure publique ?
Soyez-vous à vous-même un sévère critique.
L'ignorance toujours est prête à s'admirer.
Faites-vous des amis prompts à vous censurer ;
Qu'ils soient de vos écrits les confidents sincères,
Et de tous vos défauts les zélés adversaires.
Dépouillez devant eux l'arrogance d'auteur ;
Mais sachez de l'ami discerner le flatteur :
Tel vous semble applaudir, qui vous raille et vous joue.
Aimez qu'on vous conseille et non pas qu'on vous loue.
Un flatteur aussitôt cherche à se récrier :
Chaque vers qu'il entend le fait extasier.
Tout est charmant, divin : aucun mot ne le blesse ;
Il trépigne de joie, il pleure de tendresse ;
Il vous comble partout d'éloges fastueux :
La vérité n'a point cet air impétueux.
Un sage ami, toujours rigoureux, inflexible,
Sur vos fautes jamais ne vous laisse paisible :
Il ne pardonne point les endroits négligés,
Il renvoie en leur lieu les vers mal arrangés,
Il réprime des mots l'ambitieuse emphase ;
Ici le sens le choque, et plus loin c'est la phrase.
Votre construction semble un peu s'obscurcir ;
Ce terme est équivoque, il le faut éclaircir.
C'est ainsi que vous parle un ami véritable.
Mais souvent sur ses vers un auteur intraitable
À les protéger tous se croit intéressé,
Et d'abord prend en main le droit de l'offensé.
De ce vers, direz-vous, l'expression est basse, -
Ah ! monsieur, pour ce vers je vous demande grâce,
Répondra-t-il d'abord. - Ce mot me semble froid ;
Je le retrancherais. - C'est le plus bel endroit ! -
Ce tour ne me plaît pas. - Tout le monde l'admire.
Ainsi toujours constant à ne se point dédire,
Qu'un mot dans son ouvrage ait paru vous blesser,
C'est un titre chez lui pour ne point l'effacer.
Cependant, à l'entendre, il chérit la critique ;
Vous avez sur ses vers un pouvoir despotique,
Mais tout ce beau discours dont il vient vous flatter
N'est rien qu'un piège adroit pour vous les réciter.
Aussitôt il vous quitte ; et, content de sa muse,
S'en va chercher ailleurs quelque fat qu'il abuse :
Car souvent il en trouve : ainsi qu'en sots auteurs,
Notre siècle est fertile en sots admirateurs
Et, sans ceux que fournit la ville et la province,
Il en est chez le duc, il en est chez le prince.
L'ouvrage le plus plat a, chez les courtisans,
De tout temps rencontré de zélés partisans ;
Et, pour finir enfin par un trait de satire,
Un sot trouve toujours un plus sot qui l'admire. [...]

(Chant I)
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MessageSujet: Re: Le poème du jour   Le poème du jour - Page 7 EmptyMer 1 Nov - 12:50

Sonnet du trou du cul
(on attribue les huit premiers vers à Verlaine, et les six derniers à Rimbaud)

Obscur et froncé comme un œillet violet
Il respire, humblement tapi parmi la mousse
Humide encore d’amour qui suit la pente douce
Des fesses blanches jusqu’au bord de l’ourlet

Des filaments pareils à des larmes de lait
Ont pleuré, sous l’autan cruel qui les repousse,
À travers de petits caillots de marnes rousses,
Pour s’en aller où la pente les appelait.

Ma bouche s’accoupla souvent à sa ventouse,
Mon âme, du coït matériel jalouse,
En fit son larmier fauve et son nid de sanglots.

C’est l’olive pâmée et la flûte câline,
C’est le tube où descend la céleste praline,
Chanaan féminin dans les moiteurs éclos !

Joyeuses Pâques tirlalang
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MessageSujet: Re: Le poème du jour   Le poème du jour - Page 7 EmptyMar 7 Nov - 12:12

Quand la poésie meurt à l'école... RIP

Étranges étrangers (Prévert)

Kabyles de la Chapelle et des quais de Javel
hommes des pays lointains
cobayes des colonies
Doux petits musiciens
soleils adolescents de la porte d'Italie
Boumians de la porte de Saint-Ouen
Apatrides d'Aubervilliers
brûleurs des grandes ordures de la ville de Pans
ébouillanteurs des bêtes trouvés mortes sur pied au beau milieu des rues
Tunisiens de Grenelle
embauchés débauchés
manoeuvres désoeuvrés
Polacks du Marais du Temple des Rosiers

Cordonniers de Cordoue soutiers de Barcelone
pêcheurs des Baléares ou bien du Finisterre
rescapés de Franco
et déportés de Franco et de Navarre
pour avoir défendu en souvenir de la vôtre la liberté des autres
Esclaves noirs de Fréjus
tiraillés et parqués
au bord d'une petite mer
où peu vous vous baignez

Esclaves noirs de Fréjus
qui évoquez chaque soir
dans les locaux disciplinaires
avec une vieille botte à cigares et quelques bouts de fil de fer
tous les échos de vos villages
tous les oiseaux de vos forêts
et ne venez dans la capitale
que pour fêter au pas cadencé la prise de la Bastille le quatorze juillet

Enfants du Sénégal
dépatriés expatriés et naturalisés

Enfants indochinois
jongleurs aux innocents couteaux
qui vendiez autrefois aux terrasses des cafés de jolis dragonsd'or
Faits de papier plié

Enfants trop tôt grandis et si vite en ailés
qui donnez aujourd'hui de retour au pas
le visage dans la terre
et des bombes Incendiaires labourant vos rizières

On vous a renvoyé
la monnaie de vos papiers dorés
on vous a retourné
vos petits couteaux dans le dos

Étranges étrangers
Vous êtes de la ville
vous êtes de sa vie
même si mal en vivez
même si vous mourez.
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Anti
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MessageSujet: Re: Le poème du jour   Le poème du jour - Page 7 EmptyMar 7 Nov - 12:34

Pour moi, le poème du jour sera de Victor Hugo :

L'aube est moins claire...

L'aube est moins claire, l'air moins chaud, le ciel moins pur ;
Le soir brumeux ternit les astres de l'azur.
Les longs jours sont passés ; les mois charmants finissent.
Hélas ! voici déjà les arbres qui jaunissent !
Comme le temps s'en va d'un pas précipité !
Il semble que nos yeux, qu'éblouissait l'été,
Ont à peine eu le temps de voir les feuilles vertes.

Pour qui vit comme moi les fenêtres ouvertes,
L'automne est triste avec sa bise et son brouillard,
Et l'été qui s'enfuit est un ami qui part.
Adieu, dit cette voix qui dans notre âme pleure,
Adieu, ciel bleu ! beau ciel qu'un souffle tiède effleure !
Voluptés du grand air, bruit d'ailes dans les bois,
Promenades, ravins pleins de lointaines voix,
Fleurs, bonheur innocent des âmes apaisées,
Adieu, rayonnements ! aubes ! chansons ! rosées !

Puis tout bas on ajoute : ô jours bénis et doux !
Hélas ! vous reviendrez ! me retrouverez-vous ?

Victor Hugo
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MessageSujet: Re: Le poème du jour   Le poème du jour - Page 7 EmptyMer 27 Déc - 13:29

Aujourd'hui, ce sera un Ronsard :

Mignonne, allons voir si la rose...

Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au soleil,
A point perdu cette vêprée,
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vôtre pareil.

Las ! Voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place,
Las, las ! Ses beautés laissé choir !
Ô vraiment marâtre Nature,
Puis qu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !

Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que votre âge fleuronne
En sa verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse
Comme à cette fleur, la vieillesse
Fera ternir votre beauté.

Allez Pierrot !

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MessageSujet: Re: Le poème du jour   Le poème du jour - Page 7 EmptyMer 13 Juin - 13:27

Ils cassent le Monde....

Ils cassent le monde
En petits morceaux
Ils cassent le monde
A coups de marteau
Mais ça m'est égal .......
Ca m'est bien égal ......
Il en reste assez pour moi ......
Il en reste assez ......
Il suffit que j'aime ..........
Une plume bleue .......
Un chemin de sable....
Un oiseau peureux.....
Il suffit que j'aime........
Un brin d'herbe mince.....
Une goutte de rosée......
Un grillon de bois .....
Ils peuvent casser le monde.......
En petits morceaux......
en reste assez pour moi ..........
Il en reste assez ...
J'aurais toujours un peu d'air ....
Un petit filet de vie ......
Dans l'oeil un peu de lumière ....
Et le vent dans les orties....
Et même, et même
S'ils me mettent en prison .....
Il en reste assez pour moi .........
il en reste assez......
Il suffit que j'aime ......
Cette pierre corrodée .......
Ces crochets de fer
Où s'attarde un peu de sang .....
Je l'aime, je l'aime ..... La planche usée de mon lit....... La paillasse et le châlit ...... La poussière de soleil...... J'aime le judas qui s'ouvre.... Les hommes qui sont entrés .... Qui s'avancent, qui m'emmènent Retrouver la vie du monde Et retrouver la couleur......... J'aime ces deux longs montants..... Ce couteau triangulaire ..... Ces messieurs vêtus de noir C'est ma fête et je suis fier ...... Je l'aime, je l'aime ..... Ce panier rempli de son .... Où je vais poser ma tête ...... Oh, je l'aime pour de bon ...... Il suffit que j'aime ..... Un petit brin d'herbe bleue... Une goutte de rosée .... Un amour d'oiseau peureux .... Ils cassent le monde Avec leurs marteaux pesants ....... Il en reste assez pour moi ..... Il en reste assez...... mon cœur ................................................................... Boris VIAN.......................................................
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MessageSujet: Re: Le poème du jour   Le poème du jour - Page 7 EmptyVen 22 Fév - 14:40

ben dis donc Ourse, tu nourris plus tes piafs? Même cette section se meurt. J'te reconnais plus.
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MessageSujet: Re: Le poème du jour   Le poème du jour - Page 7 EmptyLun 25 Fév - 18:57

Pas con comme idée ça ! Tiens Ours, un bon cru :

Chemin faisant

Jamais je n'ai cherché la gloire
Ni voulu dans la mémoire
des hommes
Laisser mes chansons
Mais j'aime les mondes subtiles
Aériens et délicats
Comme des bulles de savon.
J'aime les voir s'envoler,
Se colorer de soleil et de pourpre,
Voler sous le ciel bleu, subitement trembler,
Puis éclater.

A demander ce que tu sais
Tu ne dois pas perdre ton temps
Et à des questions sans réponse
Qui donc pourrait te répondre?

Chantez en coeur avec moi:
Savoir? Nous ne savons rien
Venus d'une mer de mystère
Vers une mer inconnue nous allons
Et entre les deux mystères
Règne la grave énigme
Une clef inconnue ferme les trois coffres
Le savant n'enseigne rien, lumière n'éclaire pas
Que disent les mots?
Et que dit l'eau du rocher?

Voyageur, le chemin
C'est les traces de tes pas
C'est tout; voyageur,
il n'y a pas de chemin,
Le chemin se fait en marchant
Le chemin se fait en marchant
Et quand tu regardes en arrière
Tu vois le sentier que jamais
Tu ne dois à nouveau fouler
Voyageur! Il n'y a pas de chemins
Rien que des sillages sur la mer.

Tout passe et tout demeure
Mais notre affaire est de passer
De passer en traçant
Des chemins
Des chemins sur la mer

Antonio Machado

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MessageSujet: Re: Le poème du jour   Le poème du jour - Page 7 EmptyMar 26 Fév - 18:07

putaiiiiin

tiens, du mallarmé, pour la peine
et que j'vous y r'prenne pu ^^

Les fenêtres

Las du triste hôpital, et de l'encens fétide
Qui monte en la blancheur banale des rideaux
Vers le grand crucifix ennuyé du mur vide,
Le moribond sournois y redresse un vieux dos,

Se traîne et va, moins pour chauffer sa pourriture
Que pour voir du soleil sur les pierres, coller
Les poils blancs et les os de la maigre figure
Aux fenêtres qu'un beau rayon clair veut hâler,

Et la bouche, fiévreuse et d'azur bleu vorace,
Telle, jeune, elle alla respirer son trésor,
Une peau virginale et de jadis ! encrasse
D'un long baiser amer les tièdes carreaux d'or.

Ivre, il vit, oubliant l'horreur des saintes huiles,
Les tisanes, l'horloge et le lit infligé,
La toux; et quand le soir saigne parmi les tuiles,
Son oeil, à l'horizon de lumière gorgé,

Voit des galères d'or, belles comme des cygnes,
Sur un fleuve de pourpre et de parfums dormir
En berçant l'éclair fauve et riche de leurs lignes
Dans un grand nonchaloir chargé de souvenir !

Ainsi, pris du dégoût de l'homme à l'âme dure
Vautré dans le bonheur, où ses seuls appétits
Mangent, et qui s'entête à chercher cette ordure
Pour l'offrir à la femme allaitant ses petits,

Je fuis et je m'accroche à toutes les croisées
D'où l'on tourne l'épaule à la vie, et, béni,
Dans leur verre, lavé d'éternelles rosées
Que dore le matin chaste de l'Infini

Je me mire et me vois ange ! et je meurs, et j'aime
- Que la vitre soit l'art, soit la mysticité
A renaître, portant mon rêve en diadème,
Au ciel antérieur où fleurit la Beauté !

Mais, hélas ! Ici-bas est maître : sa hantise
Vient m'écoeurer parfois jusqu'en cet abri sûr,
Et le vomissement impur de la Bêtise
Me force à me boucher le nez devant l'azur.

Est-il moyen, ô Moi qui connais l'amertume,
D'enfoncer le cristal par le monstre insulté
Et de m'enfuir, avec mes deux ailes sans plume
- Au risque de tomber pendant l'éternité ?
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MessageSujet: Re: Le poème du jour   Le poème du jour - Page 7 EmptyMar 26 Fév - 18:16

qui me fait ach'tement penser à :

Any where out of the world (baudelaire -petits poèmes en prose)

Cette vie est un hôpital où chaque malade est possédé du désir de changer de lit. Celui-ci voudrait souffrir en face du poêle, et celui-là croit qu'il guérirait à côté de la fenêtre.

Il me semble que je serais toujours bien là où je ne suis pas, et cette question de déménagement en est une que je discute sans cesse avec mon âme.

"Dis-moi, mon âme, pauvre âme refroidie, que penserais-tu d'habiter Lisbonne? Il doit y faire chaud, et tu t'y ragaillardirais comme un lézard. Cette ville est au bord de l'eau; on dit qu'elle est bâtie en marbre, et que le peuple y a une telle haine du végétal, qu'il arrache tous les arbres. Voilà un paysage selon ton goût; un paysage fait avec la lumière et le minéral, et le liquide pour les réfléchir!"

Mon âme ne répond pas.

"Puisque tu aimes tant le repos, avec le spectacle du mouvement, veux-tu venir habiter la Hollande, cette terre béatifiante? Peut-être te divertiras-tu dans cette contrée dont tu as souvent admiré l'image dans les musées. Que penserais-tu de Rotterdam, toi qui aimes les forêts de mâts, et les navires amarrés au pied des maisons?"

Mon âme reste muette.

"Batavia te sourirait peut-être davantage? Nous y trouverions d'ailleurs l'esprit de l'Europe marié à la beauté tropicale."

Pas un mot. - Mon âme serait-elle morte?

"En es-tu donc venue à ce point d'engourdissement que tu ne te plaises que dans ton mal? S'il en est ainsi, fuyons vers les pays qui sont les analogies de la Mort.

- Je tiens notre affaire, pauvre âme! Nous ferons nos malles pour Tornéo. Allons plus loin encore, à l'extrême bout de la Baltique; encore plus loin de la vie, si c'est possible; installons-nous au pôle. Là le soleil ne frise qu'obliquement la terre, et les lentes alternatives de la lumière et de la nuit suppriment la variété et augmentent la monotonie, cette moitié du néant. Là, nous pourrons prendre de longs bains de ténèbres, cependant que, pour nous divertir, les aurores boréales nous enverront de temps en temps leurs gerbes roses, comme des reflets d'un feu d'artifice de l'Enfer!"

Enfin, mon âme fait explosion, et sagement elle me crie: "N'importe où! n'importe où! pourvu que ce soit hors de ce monde!"
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MessageSujet: Re: Le poème du jour   Le poème du jour - Page 7 EmptyMar 26 Fév - 18:17

normal'ment, là, j'ai la paix pour un an, quel revers afro
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MessageSujet: Re: Le poème du jour   Le poème du jour - Page 7 EmptyMar 26 Fév - 22:00

!? j'y comprend définitivement rien à la poésie cingle

coucou
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MessageSujet: Re: Le poème du jour   Le poème du jour - Page 7 EmptyMar 26 Fév - 22:16

Disons que lorsqu'elle n'est point trop absconse, elle peut servir de support à une mélodie de chansonnette.
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MessageSujet: Re: Le poème du jour   Le poème du jour - Page 7 Empty

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