Vocabulis
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Vocabulis


 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Sondage
Êtes-vous d'accord ?
Oui
Mon deuxième roman : LE YOGI Vote_lcap75%Mon deuxième roman : LE YOGI Vote_rcap
 75% [ 3 ]
Oui
Mon deuxième roman : LE YOGI Vote_lcap25%Mon deuxième roman : LE YOGI Vote_rcap
 25% [ 1 ]
Total des votes : 4
Derniers sujets
» Noël en terre d'islam
Mon deuxième roman : LE YOGI EmptyJeu 12 Juil - 23:18 par alejandro

» Moudéjnou et Courbette sont dans un veto
Mon deuxième roman : LE YOGI EmptyVen 15 Mar - 12:52 par ours impatient

» 25e concours francophone de nouvelle Castres/Encrier renvers
Mon deuxième roman : LE YOGI EmptyVen 11 Jan - 18:59 par Scribup

» Bien le bonsoir...
Mon deuxième roman : LE YOGI EmptyDim 9 Déc - 2:40 par alejandro

» Le questionnaire de Sophie Calle
Mon deuxième roman : LE YOGI EmptyVen 19 Oct - 12:17 par ours impatient

» La Victoire est En Nous
Mon deuxième roman : LE YOGI EmptyVen 29 Juin - 20:12 par Moirrirmonbomoirir

» Réflexion actuelle ?
Mon deuxième roman : LE YOGI EmptyJeu 14 Juin - 0:08 par Moirrirmonbomoirir

» [Récit] La mort du père.
Mon deuxième roman : LE YOGI EmptyMer 21 Sep - 13:04 par Parici

» 23e concours de nouvelle Castres/Encrier renversé
Mon deuxième roman : LE YOGI EmptyJeu 14 Avr - 8:54 par Scribup

Sujets les plus vus
Les expressions régionales bien de chez vous
Blanche-Neige et Pinocchio
la citation du jour
Le cinéma est-il un art mineur ?
contrepétrie...
Le poème du jour
Gaudé : La mort du roi Tsongor
Koan
Votre définition de l'art
La Mort du Loup - Alfred de VIGNY
-50%
Le deal à ne pas rater :
-50% Baskets Nike Air Huarache Runner
69.99 € 139.99 €
Voir le deal

 

 Mon deuxième roman : LE YOGI

Aller en bas 
AuteurMessage
Marcel
Invité




Mon deuxième roman : LE YOGI Empty
MessageSujet: Mon deuxième roman : LE YOGI   Mon deuxième roman : LE YOGI EmptyLun 24 Juil - 2:17

Voici le début de mon roman intitulé "Le yogi". Je posterai la suite un peu plus tard après avoir fait quelques petites corrections à la suite du texte :


LE YOGI


1. Légende hindoue.

Lorsque les dieux eurent terminé la création de l’univers et de l’homme, ils voulurent cacher la vérité à celui-ci pour s’amuser. Ils se concertèrent, et certains proposèrent de la cacher sur la lune, ou au sommet des montagnes, d’autres pensaient au fond de l’océan, pour que l’homme ne puisse atteindre l’objet de la quête dont les dieux devinaient que l’homme ferait sienne. Mais l’un d’eux suggéra que la vérité soit cachée à l’intérieur de l’homme lui-même, afin que l’idée de la rechercher là où il le faudrait ne lui vienne pas à l’esprit. C’est finalement cette proposition qui fut entérinée, et depuis, les hommes parcourent le monde à la recherche de la vérité, sans se douter que celle-ci se trouve enfouie au fond d’eux-mêmes.


2. Dîner en famille chez les De La Tour Flapie.

« L’aristocratie à trois âges successifs : l’âges des supériorités, l’âge des privilèges, l’âge des vanités. Sortie du premier, elle dégénère dans le second et s’éteint dans le dernier. »
Chateaubriand

- Pierre Henri, vous allez encore déjeuner avec ce maillot de corps en coton, ça fait si peuple.

- Menfin, ma chère, nous sommes seuls en famille.

- Si vous voulez que les enfants vous voient débraillé, ensuite ce sont eux qui vont venir s’installer à table à peine vêtus.

- Je vous promets que je ferais un effort pour le souper très chère.

- Je ne vous demande pas de mettre votre Loden, mais tout de même.

- Oui, oui, Marie Thérèse, vous avez raison, je vais me changer. De quelle denrée va t-on se repaître aujourd’hui ?

- Je crois qu’Ascencion nous a préparé des pommes sautées.

- Encore ?!

- Comment ça encore ? Ce n’est pas tous les jours que Jean Louis rentre pour le week-end de son internat, un petit plat de pommes sautées avec du bœuf grillé et de la sauce tomate, ça lui fait très plaisir, ça le change des plats de haricots dont il doit certainement se contenter en pension.

- Bien, je vous prie de m’excuser.

Pierre Henri se leva de sa chaise et mit la serviette qui était sur ses genoux sur la table pour aller enfiler une chemise et un gilet. Au moment où il revint dans la salle à manger, sa fille Bénédicte, son fils Jean Louis et une odeur de friture avaient pris place autour de la table.

- Alors Jean Louis, comment s’annonce ce nouveau trimestre, tu penses avoir prochainement de meilleurs résultats à tes examens de mathématiques ? questionna l’aristocrate génitrice.

- Ça s’annonce plutôt bien je crois, mère. L’ami de Bénédicte m’a dit qu’il m’aiderait pour mes cours de maths.

- Ah, Ludovic, le fils des Du Glandier, ses parents ont eu des problèmes récemment avec le trésor public non ? Béné ?

- J’sais pas maman, répondit la jeune fausse blonde à sa mère, tes copines du club de bridge sont mieux renseignées que moi.

- Ne sois pas sarcastique ma chérie s’il te plaît, tu aurais pu fréquenter plutôt ce jeune Jean Baptiste, le fils des De La Trémoille, ton Ludo ne brille pas par son ambition et ses parents ne sont pas très fortunés. Mais tu me diras, puisque tu as déjà fréquenté ce…

- François.

- Oui, c’est cela, eh bien, maintenant il est un peu tard pour changer d’avis, si tu changes encore de jeune ami, on va finir par te prendre pour une fille de mauvais aloi.

- J’aime beaucoup Ludo maman, il me fait rire, et t’inquiète pas pour son ambition, et puis ton Jibé, excuse moi mais, t’as vu sa trogne ? On dirait une télécommande.

- Oh voyons, il a encore un peu d’acné, c’est vrai, mais il a tout de même un certain charme. Si tu n’as pas envie de faire un beau mariage…

- Mangez donc vos pommes sautées au lieu de bavarder, protesta timidement le patriarche, qui ne voulait pas s’immiscer dans la conversation, les choix sentimentaux de sa fille étant toujours sujets de frictions entre lui et son épouse. Elles vont refroidir.

- J’aimerais quand même que ta fille ait de quoi vivre quand nous ne serons plus là, Péache !

- Mère, intervint Jean Louis, qui engloutissait ses frites avec délectation, Ludovic est un bon garçon, et puis ses parents ne sont pas si défavorisés, ce n’est pas un protestant tout de même, et vous serez là toi et père pour les aider si besoin était.

- Eh bien justement, même si nous avons de quoi vivre avec ce que nous avons, votre père et moi ne voulons pas jouer les vaches à lait.

- En tout cas il est doué en mathématiques, dit Jean Louis, et sa proposition de m’aider en maths est très aimable, vous n’aurez pas besoin de débourser pour me payer des cours particuliers.

Les sourcils de Marie Thérèse se haussèrent, son visage prit une expression choquée, et ses yeux braquaient Jean Louis.

- Eh bien voyons, dis tout de suite que je suis économe pendant que tu y es !

- Excuse moi maman.

- S’il te plaît Jean Louis ! De toutes façons tu prends toujours la défense de ta sœur, c’est normal entre toi et Bénédicte, mais enfin, j’espère de tout mon cœur que vous aurez un avenir digne de notre nom. Quant à toi, en internat, et à ton âge en plus (Jean Louis avait 18 ans), tu ne risques pas de faire la connaissance d’une jeune fille, mais je me fais un peu de mauvais sang, je ne voudrais pas que mes enfants fassent une mésalliance, même si Pierre Henri et moi n’avons pas été très prolixes, il y a tellement de choses inouïes qui se passent de nos jours…

Evidemment, Jean Louis ayant un physique plutôt agréable et un bagout digne de sa lignée, il avait fait son baptême de jambes en l’air depuis un certain nombre de lunaisons déjà, ce que sa chère mère était aux antipodes de soupçonner. Vieil avantage des mâles sur les femelles, il était impossible d’établir un certificat de virginité pour les futures épousailles de Jean Louis. C’est finalement vrai qu’il se passe des tas de choses inouïes de nos jours. Jean Louis avait perdu son pucelage avec quelques jouvencelles pensionnaires de l’établissement pour jeunes filles Sainte Thérèse, près de celui où il créchait, il avait pris l’habitude de faire le mur avec quelques camarades et ne s’était encore jamais fait pincer. Quant à Bénédicte, son précieux pucelage avait sauté lui aussi (le pucelage des jeunes filles devenait de plus en plus rare, et donc aussi plus cher, dans le triangle doré d’Auteuil, Neuilly et Passy). Mais elle avait trouvé en la personne de Ludo un compagnon compréhensif, il se contenterait d’une belle occasion plutôt que du neuf et elle éviterait ainsi d’interminables diatribes avec sa mère.

(À suivre...)


Dernière édition par le Lun 24 Juil - 7:11, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Marcel
Invité




Mon deuxième roman : LE YOGI Empty
MessageSujet: Re: Mon deuxième roman : LE YOGI   Mon deuxième roman : LE YOGI EmptyLun 24 Juil - 2:46

(Suite du yogi) :


3. Extrait des Kamas soutras.

L’homme, dont la période de vie est de cent années, doit pratiquer Dharma (religion), artha (réussite sociale) et kama (plaisirs sensuels) à différentes époques, et de telle manière qu’ils puissent s’harmoniser entre eux sans le moindre désaccord. Il doit acquérir de l’instruction dans son enfance, dans sa jeunesse et à l’âge mûr, il s’occupera d’artha et de kama, et dans la vieillesse, il poursuivra dharma, s’efforçant ainsi de gagner moksha, c’est à dire la dispense de transmigration ultérieure.



4. Cours de philosophie au lycée Sainte Jeanne.

« Celui qui est toujours à la recherche de la vérité est bien plus près d’elle que celui qui a toujours cru la détenir. »
Anonyme


Cette année, les élèves du lycée Sainte Jeanne, la fine fleur de l’aristocratie française, avaient changé de professeur de philosophie. La directrice avait simplement signalé que monsieur Van de Port « nous avait quitté ». Vu l’âge approximatif que pouvaient lui prêter les élèves, Jean Louis et d’autres pensionnaires du lycée devinaient que le vieux prof de philo avait maintenant l’occasion de vérifier les thèses de Platon et de Saint Augustin, penseurs qu’il avait l’habitude de citer avec abondance. Le nouveau professeur avait donc été choisi pour son jeune âge, en tout cas pour Jeanne D’Arc, trente cinq ans bien tassés à vue de nez. La directrice avait également voulu s’assurer, comme d’habitude pour le recrutement d’un professeur d’établissement catholique, que ledit professeur Cavignon n’était pas un matérialiste ou un vieux soixante-huitard, mais bel et bien un authentique catholique qui tenait en haute estime les Saint Thomas, les Saint Augustin, etc. et qu’il portait au pinacle les valeurs chrétiennes, surtout en ce qui concerne les valeurs traditionnelles de la société catholique, monsieur Cavignon était marié et père de trois enfants, ce qui était pleinement rassurant pour le standing du bahut huppé. Le professeur Cavignon était à ses élèves très sympathique, toujours sapé en complet veston, prestige et sérieux de l’établissement oblige, son langage était quant à lui moins taillé à quatre épingles, plus chaleureux, sans être vulgaire, Monsieur Cavignon ne faisait pas faux-jeune, il ne faisait pas vieux croulant non plus, et savait intéresser ses pupilles à la pensée occidentale en illustrant ses explications par des exemples concrets du quotidien. Il faisait cet après midi son cours, assis sur son bureau, les bras croisés, dans sa veste verte foncée.

- Aujourd’hui, le programme prévoit que l’on s’intéresse brièvement, trop brièvement peut-être, à la pensée d’Arthur Schopenhauer, philosophe allemand du XIX° et enseignant cette discipline, comme votre serviteur… Ouvrez donc vos livres à la page 147… Je disais que l’étude prévue par le programme de ce philosophe pouvait être trop abrégée, en fait, je voulais parler de « l’école », en quelque sorte, à laquelle il se rattache, puisque Schopenhauer à fortement été influencé par les doctrines spirituelles de l’Inde, et que le programme de philosophie des écoles occidentales ne prévoit toujours pas, en ce tiers du vingt-et-unième siècle, à l’heure de la mondialisation, de faire explorer aux élèves un autre horizon philosophique que celui de la culture occidentale. En effet, l’Orient ne nous a pas attendu pour réfléchir, ils ont même probablement commencé avant nous. Qui, par exemple, n’a jamais entendu parler du « karma », du « nirvana », ou même du fameux « tao » ? Si un philosophe occidental ne s’était pas intéressé aux spéculations sur le sens de la vie des orientaux, et s’il n’avait traduit dans un langage qui lui soit propre les idées essentielles de ces doctrines, notre système scolaire les ignoreraient alors complètement. Donc, vous avez compris que la formation philosophique du penseur qui doit nous occuper aujourd’hui doit autant à Platon, à Kant, puisqu’il était allemand, qu’aux textes sacrés de l’Inde. Ainsi, Schopenhauer n’hésite pas à employer le terme sanscrit de « maya », qu’il choisit de traduire par « illusion », pour définir la représentation des phénomènes de l’espace et du temps, comme les concevaient Kant. Et il va se distinguer radicalement du maître du rationalisme allemand en affirmant que nous pouvons atteindre la chose en soi. Le « noumène », que Kant considérait comme totalement imperceptible à la raison humaine, Schopenhauer prétend le découvrir dans l’expérience intérieure. Jusque là, rien qui distingue sa pensée de celle de Platon ou d’autres philosophes idéalistes. Mais il avance encore que le monde n’existe pas seulement en tant que « représentation », mais aussi en tant que « volonté ». Le monde est considéré comme le fruit d’une volonté aveugle qui ne cherche qu’à produire de l’être, toujours plus, d’où l’absurdité fondamentale du monde. Arrêtons nous là, Schopenhauer emprunte à Platon, à Spinoza, aux upanishads… plusieurs idées qu’il assemblera pour en faire un système, mais qui ne semble pas si hétéroclite et syncrétiste que ça, puisque, rappelons-le, il s’agit surtout, à y regarder de plus près, d’une sorte de tentative de vulgarisation et de systématisation de la métaphysique hindoue en l’exprimant dans le langage de la pensée occidentale. D’ailleurs, on le verra par la suite, ce système débouchera sur l’apologie d’une ascèse tout à fait comparable à celle préconisée par le bouddhisme, où la volonté de vivre bornée sera, non domestiquée, mais annihilée, car cette volonté, le « vouloir-vivre », à n’importe quel prix, et sans autre finalité qu’elle-même, absurde en un mot, est aussi la seule cause de la souffrance.

- Mais c’est du nihilisme, intervint un élève.

- C’est en tout cas comme ça que beaucoup ont considéré la philosophie bouddhiste, mais ces derniers se défendent pourtant d’une telle interprétation de leur doctrine, ce qui personnellement m’amène à me questionner sur la pertinence du si peu d’intérêt que suscite chez les occidentaux l’approfondissement des pensées orientales. Il me semble que nous comprenons mal cette pensée et que nous la disqualifions un peu trop vite en la considérant comme une tradition religieuse parmi d’autres, et en ne lui accordant pas l’intérêt que nous portons aux réflexions des européens.

- Mais vous savez, Monsieur Cavignon, que les programmes de philo sont faits pour passer en revue les différentes philosophies qu’a produites l’histoire occidentale, et ce dans un but laïcisant, afin de mettre sur un pied d’égalité la pensée de Marx avec la révélation du Saint Esprit par exemple.

- Oui, euh…

- Maxime.

- Maxime, oui, je partage votre « opinion ». mais si nous devons passer en revue la pensée des hommes, leurs réflexions sur le sens de la vie, sur la vérité, il est profondément injuste d’écarter certaines d’entre elles, il faut pouvoir connaître le patrimoine philosophique dans son universalité.

- L’universalité, c’est le catholicisme, c’est ce que signifie Chatolicos, trancha Maxime, étudier quoi que ce soit d’autre ne nous est imposé que par l’Education Nationale de l’Etat usurpateur.

- Hem… Certes, maxime, certes… Mais s’intéresser à d’autres modes de pensée ne veut pas dire les faire siens, il s’agit simplement d’enrichir sa culture, nous vivons dans un monde qui à une histoire, qui est façonné par elle, et que par conséquent nous devons connaître. Et les philosophies et spiritualités autres qu’occidentales ne devraient pas selon moi faire exception à cette culture générale.

Jean Louis avait été attentif, comme d’habitude, à ce cours de philo, mais cette fois plus particulièrement, car il lui avait semblé que les raisonnements de ce Schopenhauer recoupaient certaines des intuitions qu’il avait eu à propos du monde. Car il aimait la philo, ou plutôt, il aimait à se poser des questions existentielles, et le catéchisme de son enfance l’avait quelque peu laissé sur sa faim. D’autant plus qu’il n’était pas sûr d’avoir tout compris, si tant est qu’il y eut quelque chose à comprendre, cette histoire de trois personnes en Dieu, d’innocent sacrifié pour les fautes d’autrui, le péché originel, on devait donc naître coupable, coupable de quoi, il ne savait trop, une seule entité en trois personnes, mais sans idée de complémentarité, non, puisque le père le fils sont identiques, ainsi que le saint esprit, non, décidément, cela l’embrouillait plus que cela ne l’éclairait sur le sens de la vie. Ne pas faire de mal, être charitable, aller à la messe le dimanche, pour aller au Paradis après la mort, ça, ça semblait plus simple, mais tout de même, un peu trop à vrai dire, et Jean Louis était aussi intelligent que curieux, il aurait aimé avoir des certitudes plus solides, une explication du monde plus approfondie. Descartes avait en partie résolu dans son esprit ces petits tracas métaphysiques, mais il ne partageait pas l’idée que le bon sens fut la chose la mieux partagée au monde, l’observation du monde qui l’entourait n’avait jusque là pas confirmée cette thèse, au contraire. Et surtout, le salut de l’âme par la grâce ne le satisfaisait pas non plus ; ce qu’il aurait aimé, c’est comprendre qui était Dieu, qu’est ce qu’il était, pourquoi avait-il créé le monde et l’homme, seulement pour faire un test moral ? Et qu’y avait il par-delà la mort, mis à part la résurrection, il lui semblait difficile de croire que la conscience ne soit que le produit de la matière, mais il lui semblait aussi difficile d’imaginer qu’on puisse penser sans le support des sens, comme le disait Aristote. Et puis Cavignon avait raison, on a tous entendu parler du Tao, de la réincarnation, etc… et en ce qui concerne le yin et le yang, on avait une vague idée de ce dont il s’agissait, mais il est vrai qu’à l’école, ces notions n’avaient jamais été approfondies, bien qu’il lui semblât qu’elles correspondent à une réalité. Samedi, il ferait un crochet par la Fnac pour acheter un bouquin sur les spiritualités orientales, c’était décidé, il était vrai que cela étendait la culture générale et qu’ainsi, cette étude était tout à fait justifiée.


5. Thésaurus spiritus

Les anciens de la tradition occidentale divisaient la durée du monde en quatre phases : l’âge d’or, l’âge d’argent, l’âge d’airain et l’âge de fer, correspondant respectivement aux étapes de la dégradation de la spiritualité dans le règne humain. Pour eux, comme pour les hindous, le monde n’allait pas dans le sens du progrès au fur et à mesure que s’écoulait le temps, au contraire, plus le temps passe, et plus, selon eux, les hommes régressent. D’après la tradition hindoue, nous sommes actuellement dans la dernière des quatre phases du manvantara, le cycle de l’existence humaine, cette dernière phase est l’âge sombre, celui à propos duquel les textes disent : « Les castes seront mêlées, la famille même n’existera plus ». Donc, selon cette doctrine, à notre époque, la spiritualité est réduite à son minimum. Cela se manifeste selon certains par des progrès correspondants dans le domaine purement matériel ; mais ce que les occidentaux appellent « progrès » devra un jour atteindre sa limite, l’âge noir disparaîtra alors pour laisser la place à un nouveau cycle, et apparaîtra le « kalkîn avatâra », celui qui est monté sur un cheval blanc et qui porte sur sa tête le triple diadème, signe de la royauté sur les trois mondes (ciel, atmosphère et terre, ou esprit, âme et corps). Toutes choses seront alors rétablies dans l’intégralité de leur état primordial.


6. Réunion du comité de rédaction d’un hebdomadaire national.

« L’amour rend aveugle, mais le mariage rend la vue. »
Anne Roumanoff.

Fatou Fasslawsky dévisageait Guillaume, l’éditorialiste qu’elle avait engagé sept auparavant, derrière ses verres correcteurs, l’interrogant du regard après l’avoir fait de sa voix encore mélodieuse à quarante quatre ans. Celui-ci tarda un peu à répondre, fit mine de réfléchir et interrompit le silence qui commençait à devenir un peu pesant.

- Nous ne sommes pas obligés de traiter d’un sujet en particulier, on peut se contenter de l’info courante et des faits divers, ce ne serait pas la première fois qu’on sèche.

- Justement, répondit Fatou, et c’est ce qui risque de nous coûter, si on se contentait toujours de ça, on devrait faire un quotidien, ça ne m’intéresse pas, je veux avoir un sujet approfondi.

- Le canard enchaîné n’est pas un quotidien et il ne traite que l’actualité la plus récente.

- Je m’en fiche du canard enchaîné, on a une ligne éditoriale Guillaume, et c’est toi l’éditorialiste, tu devrais avoir un sujet.

- J’ai bien quelque chose, mais tu n’en voudras pas.

- Essaie toujours, soupira Fatou en s’impatientant légèrement.

- Le foulard islamique.

Cette fois elle soupira avec plus d’ampleur en levant les yeux au ciel.

- T’as raison j’en veux pas.

- Ça fait pourtant vendre, enfin… c’est toi la patronne. D’habitude toi aussi tu as des idées de sujet, qu’est ce qui se passe en ce moment ?

- Oh, ben, voyons, c’est peut-être mon divorce, ça me stresse un peu, quelle procédure, et mon mari qui ne vient pas au rendez-vous chez l’avocat…

- Alors, tu veux quand même qu’on trouve un sujet qui fasse plus de cinq pages ?

- J’ai parfois l’impression que tu y mets de la mauvaise volonté… Bon, je vais m’en occuper moi-même, t’as raison… Je te tiendrais au courant par téléphone au début du week-end.

- Je pense pas au boulot le week-end.

- Je ne te demande pas de penser Guillaume, et puis discute pas avec ta patronne.

Voilà quatre mois que Fatou avait décidé de divorcer d’Alfred, l’idée lui avait bien traversé l’esprit depuis un certain nombre d’années, mais c’était déjà un signe que les choses ne pouvaient plus continuer. Arthur, leur unique descendance, était déjà bien grand maintenant, et sa mère lui avait plusieurs fois fait part de l’exaspération que lui inspirait son géniteur. Alfred n’avait plus écrit de bouquin depuis quatre ans, pas une seule ligne, il vivait des droits des cinq bouquins qu’il avait déjà pondu et de son dilettantisme. Il est vrai qu’au début, le beau regard émeraude et les compliments de littérateur avaient produit un effet convaincant chez Fatou, et puis le mari qu’on avait voulu lui faire épouser de force, et puis le fait qu’Alfred fut son premier flirt, tout ça avait contribué à faire dire oui à la jeune journaliste devant le maire, mais en mettant à part ces éléments, elle pensait aujourd’hui qu’elle aurait dû faire preuve de plus de discernement, on ne construit pas un mariage sur de beaux yeux verts et des flatteries. Ce connard pissait dans les plantes vertes, elle en était sûre, même si elle ne l’avait jamais vu, il avait la flemme de se déplacer jusqu’aux chiottes quand il tentait d’écrire dans le salon. En plus, il fumait du shit avec son fils en cachette, Arthur le lui confirma plus tard, lui qui avait pris une baffe par sa mère quand elle avait senti l’odeur reconnue identique à celle qu’elle avait déjà sentie plusieurs années auparavant dans la chambre de son frère à elle, mais à l’époque, le gamin avait couvert son paternel. Connard. C’était devenu le surnom d’Alfred dans la bouche de celle qui était encore sa femme, mais plus pour très longtemps. Lui, qui continuait à l’appeler ma chérie, ne comprenait pas trop ce qui lui arrivait, mais il avait compris que la décision de Fatou était irréversible. Non et puis cette odeur de tabac dans le salon, il s’était mis à fumer le cigare, quelle puanteur, non mais vraiment mais quel connard.


(À suivre...)
Revenir en haut Aller en bas
Marcel
Invité




Mon deuxième roman : LE YOGI Empty
MessageSujet: Re: Mon deuxième roman : LE YOGI   Mon deuxième roman : LE YOGI EmptyLun 24 Juil - 2:52

(Suite :)

7. Une lecture éclairante.

« Ne courez jamais après une rame de métro ou après une femme, il en vient toujours d’autres dans les cinq minutes. »
Inconnu


Jean Louis passa un coup de fil à sa mère pour la prévenir qu’il serait un peu en retard ce samedi, il devait faire un crochet ferroviaire vers une librairie pour y acquérir un livre conseillé par son prof de philo. Marie Thérèse De La Tour Flapie fut ravie de la ferveur studieuse de sa progéniture à l’approche du repos dominical. Notre jeune philosophe déambula dans la Fnac, admirant les rondeurs dessinées par les jeans des jeunes femmes et les illustrations sur les couvertures des bouquins. Il se fraya un chemin dans l’affluence décuplée de ce samedi après –midi jusqu’au rayon religion et philosophie. Il s’arrêta devant les publications sur l’hindouisme. Une jolie jeune fille à lunettes exhalant de doux effluves passa près de lui, ils échangèrent un regard, puis il continua son exploration de la faune littéraire. La fille en question, qui pouvait être à n’en pas douter une martiniquaise ou une guadeloupéenne, passa derrière lui, puis se retourna, il avait encore relevé la tête pour la contempler, elle lui adressa un charmant sourire, hésita une fraction de seconde, puis pencha son corps en avant et s’enquit de l’heure qu’il était. Jean Louis était pris au dépourvu, il regarda sa montre et eut peine à se concentrer sur les deux aiguilles et les chiffres qu’elles indiquaient, il fit un effort pour se reprendre et satisfit à la demande malgré son émotion. Elle le remercia dans un autre sourire et s’éloigna. Le garçon regretta que l’échange verbal fut si bref et si raisonnable, il aurait voulu pouvoir prolonger la conversation, sourire à son tour, il ne pouvait imaginer qu’elle lui fasse une requête, qu’elle lui adresse la parole. Zut, triple zut, dommage, vraiment dommage, elle est vraiment mignonne. Il se remit à son étude des titres et des quatrièmes de couverture des ouvrages de spiritualité. Son regard et son intérêt s’arrêtèrent sur un livre de poche : Ananda K. Coomaraswamy, Hindouisme et bouddhisme, la quatrième de couverture lui donna envie de l’acheter, ce qu’il fit, en recherchant du regard la jeune et belle antillaise pendant qu’il attendait en caisse, et il remarqua deux beautés féminines qui valaient elles aussi le détour, il n’osa pas leur demander l’heure, ou plutôt, cela ne l’intéressait pas, se faire aborder par une fille est chose bien plus agréable que la réciproque, et c’est cela qui lui fit regretter de ne pas avoir pensé à répliquer à l’attrayante binoclarde. Un « on ne s’est pas déjà rencontré ? » aurait perpétué un dialogue, il aurait pu obtenir son nom, la flatter, lui faire cracher son numéro de portable, dommage, zut. Il marcha jusqu’à la station RATP et, le plus confortablement possible il prit place sur la banquette du métro, ouvrit l’essai, et commença sa lecture.


8. Une idée de reportage.

« L’épouse, c’est pour le bon conseil ; la belle-mère, c’est pour le bon accueil ; mais rien ne vaut une douce maman. »
Léon Tolstoï


Fatou téléphona à son fils, qui, à vingt cinq ans, avait déjà passé un DESS de Psycho et ouvert un cabinet de psychothérapie, il était donc à son compte et avait quitté la demeure parentale. Comme toute mère consciencieuse, Fatou voulait savoir comment se portait son gamin, d’autant qu’il était célibataire, son « amie » Théodora ne partageait pas encore le même appartement que lui, elle le considérait donc comme un garçon solitaire qui devait certainement avoir des fringues à laver ou se nourrir mal. Arthur Fasslawsky pouvait sembler à quelques uns un peu marginal dans sa façon de considérer les choses, un peu « bizarre », du genre à rouler dans une voiture avec des roues carrées, il tenait sans nul doute cette relative excentricité de son connard de père, pensait Fatou, mais il était adorable avec sa mère. Oui, Arthur avait des fringues à laver, mais non, il était inutile de les confier à maman, puisqu’il avait acheté une machine à laver, et oui, il avait mangé, non, il ne voulait pas de tieb, et si, le tieb de sa mère était le plat qu’il affectionnait le plus, mais il avait tellement mangé qu’il n’aurait plus faim avant le lendemain, et non, il n’avait pas fait les courses, il avait dîné au restaurant, et oui, il passerait le lendemain pour rendre visite à sa mère et déguster sa si chère cuisine. Fatou finit par appuyer sur le bouton de son portable pour interrompre la conversation, puis il lui vint une idée : mais oui ! Pourquoi n’y avait-elle pas pensé plus tôt, son hebdo n’avait jamais fait de papier sur le sujet qui lui venait maintenant à l’idée, la profession de son fils venait de la lui inspirer. Fatou était si fière qu’Arthur soit psychologue, une profession intellectuelle supérieure, un peu comme la sienne, mais en mieux, on pouvait considérer son fils comme un médecin, voire un scientifique, un spécialiste des sciences humaines. Ok, il fallait qu’elle bigophone à Guillaume, bup, biip, bup, bup, buup, boup, bip, biip…

Ce con ne répond pas, il n’a même pas de répondeur sur son fixe. Décidément, elle était entourée par des connards, sauf son fils, évidemment, il y en avait au moins un pour racheter les autres, il faudrait qu’il se marie bientôt, on est pas pressé, bien sûr, mais il a quand même vingt cinq ans et ce serait du gâchis, un si joli garçon, avec les yeux verts de son père, intelligent. Fatou avait fait la connaissance de Théodora, l’actuelle petite amie de son fils, mais l’entrevue avait été trop courte à son goût, son activité l’avait d’abord inquiétée, la jeune femme prétendait ne rien faire pour gagner sa vie, mais elle paraissait charmante, tant physiquement que moralement, enfin, il n’avaient pas parlé de vie commune ou de mariage, et ça aussi, ça inquiétait un peu Fatou.


9. Séance de méditation.

« L’Orient est l’Orient, l’Occident est l’Occident, et ils ne se rencontrent jamais. » Rudyard Kipling.


Jean Louis avait été fasciné par la lecture de Coomaraswamy, et il avait acheté d’autres livres sur l’hindouisme, un bouquin de René Guénon « Etudes sur l’Hindouisme », un autre de Sri Aurobindo, et un que-sais-je sur le yoga. Sur Internet, pendant le week-end dans la masure familiale, il avait déniché des sites très intéressants sur la question, dont un qui décrivait la manière de méditer dans la position du lotus, posture qu’il eut d’abord grand peine à prendre. Dans sa chambre, il avait allumé quelques bâtons d’encens et s’était mis contrôler sa respiration et à essayer de détacher son attention de ses pensées, aussi bien que de tout objet extérieur. Il inspirait lentement, retenait son souffle un instant, puis expirait en articulant la syllabe sacrée « Aaaauuuumm ».

Il avait bien lu les instructions sur son écran, et avait commencé à les mettre en application pour la première fois. Le manuel prévoyait que le corps soit quasiment nu, mais la température de cette grande maison de deux étages difficiles à chauffer n’était pas suffisamment élevée pour qu’il puisse se passer de vêtements, le froid aurait gêné sa méditation. Sa mère aurait d’ailleurs manifesté encore plus de trouble si elle avait trouvé son fils à moitié à poil dans sa chambre, mais elle ne le trouva qu’assis en tailleur, les yeux fermés, en train de faire des sons étranges, ce qui la désarçonna déjà pas mal, elle avait été attirée par l’odeur de l’encens, et avait peur que Jean Louis ne fumât quelque opiacée. Ce qu’elle vit ne la rassura pas pour autant, elle constatait que son petit dernier était en train de pratiquer une sorte de rituel sorcier, ou encore une coutume de ces extrêmes orientaux que l’Eglise n’avait malheureusement pas réussi à évangéliser complètement. Elle perturba l’aspiration à la sérénité de Jean Louis en lui adressant la parole pour lui demander ce qu’il faisait, était-il devenu fou ? Avait-on idée de faire des choses pareilles dans sa chambre quand on était un jeune homme sensé ? S’il voulait regarder la télé, il pouvait aller dans la salle de séjour du premier, personne ne la regardait ; il pouvait aller visiter ses amis, étudier, mais comment l’idée saugrenue de baragouiner assis à même le sol pouvait lui être venue ? Marie Thérèse, dont les réactions étaient souvent excessives, avait l’air d’être au seuil de l’affolement.

« Juste Ciel, Jean Louis, que t’arrive t-il encore ?! D’abord tu donnes ta bicyclette qui à coûté si cher à un enfant, alors que tu ne l’avais que depuis une semaine à peine, ce qui est charitable de ta part, mais qui me semble bizarre tout de même, et maintenant tu te mets à imiter les primitifs en t’asseyant par terre et en faisant brûler du parfum ! Ton comportement m’inquiète mon fils. Que t’arrive t-il enfin ? »

Le yogi tenta d’expliquer à sa mère son engouement pour la spiritualité de l’orient, le don du vélo n’était pas dû à un élan de charité chrétienne, mais la manifestation du désir de se détacher des désirs, de renoncer aux possessions matérielles qui sont un obstacle sur la voie de « moksha », la délivrance. Marie Thérèse fit remarquer à son rejeton que la bécane qu’elle lui avait acheté quelques jours auparavant lui avait coûté plus de 1 500 balles, et qu’à ce titre, il pouvait bien se rendre à moksha avec. Quant à son attitude étrange depuis quelques temps, et l’occupation dans laquelle elle venait de le trouver, elle en concevait une inquiétude quant à sa santé mentale, on utilise pas des mots d’immigrés impunément chez les De La Tour Flapie, elle s’en ouvrirait au père Breuille qui viendrait sermonner le jeune infortuné. Jean louis essaya à nouveau d’expliquer à « mère » que son attitude n’était pas celle d’un dément ou d’un hérétique, le mot moksha pouvait être traduit approximativement par « félicité ».

- La félicité est toute entière dans l’acceptation de Jésus, et dans la réussite de tes études aussi, c’est vrai…, dit-elle alors, qui donc t’a inspiré toutes ces histoires fantastiques ? Tu fréquentes des immigrés depuis quelques temps, c’est ça hein ? Jean Louis c’est ça ?

- Mais non mère, il s’agit simplement de s’ouvrir à des cultures différentes, pour mieux les connaître. Notre monde est le résultat d’une histoire, histoire de la pensée, qu’il faut connaître pour notre culture générale, sinon comment comprendre le monde qui nous entoure ?

- Ne me dis pas que ces pratiques et ces religions de chinois ont quelque chose à voir avec l’histoire de la civilisation, Jean Louis ! tu as perdu la tête ? Et ne discute pas avec ta mère !

(À suivre...)


Dernière édition par le Lun 24 Juil - 4:53, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Marcel
Invité




Mon deuxième roman : LE YOGI Empty
MessageSujet: Re: Mon deuxième roman : LE YOGI   Mon deuxième roman : LE YOGI EmptyLun 24 Juil - 4:51

Up.
Revenir en haut Aller en bas
Marcel
Invité




Mon deuxième roman : LE YOGI Empty
MessageSujet: Re: Mon deuxième roman : LE YOGI   Mon deuxième roman : LE YOGI EmptyLun 24 Juil - 6:54

haut merci
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Mon deuxième roman : LE YOGI Empty
MessageSujet: Re: Mon deuxième roman : LE YOGI   Mon deuxième roman : LE YOGI Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Mon deuxième roman : LE YOGI
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» AUBE, la saga de l'Europe, roman historique
» Mon roman : Le projet Melqart
» La crypte au palimpseste mon 4e roman gratuit
» Un roman, Le sang des femmes, Prix Pergaud

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vocabulis :: Ecriture :: Textes personnels-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser