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| Total des votes : 4 |
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| | Virtuosité technique | |
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+5Hématite Croustine Clair Obscur Petit poisson rouge alejandro 9 participants | |
Auteur | Message |
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Clair Obscur Clavieriste confirmé(e)
Nombre de messages : 1737 Localisation : Nulle part ailleurs Date d'inscription : 21/10/2004
| Sujet: Re: Virtuosité technique Jeu 4 Nov - 21:22 | |
| On est d'accord !!! Maintenant, si on prend l'artiste qui se fout du fric, on reprend la question : pourquoi s'adonne t-il à l'art ? J'avais dit : par désir de s'exprimer autrement. J'ajoute "comme une nécessité essentielle, un besoin incontournable et j'ai envie d'ajouter qu'il y va peut-être de sa survie intérieure" | |
| | | vilain Logorrhéique talonnesque
Nombre de messages : 924 Date d'inscription : 16/10/2004
| Sujet: Re: Virtuosité technique Jeu 4 Nov - 21:28 | |
| - Clair Obscur a écrit:
Maintenant, si on prend l'artiste qui se fout du fric, on reprend la question : pourquoi s'adonne t-il à l'art ? J'avais dit : par désir de s'exprimer autrement. J'ajoute "comme une nécessité essentielle, un besoin incontournable et j'ai envie d'ajouter qu'il y va peut-être de sa survie intérieure" Quelle est cette nécessité essentielle, ce besoin incontournable ?....sinon un besoin d'exprimer à sa façon sa vision de la réalité ou ( le plus souvent) fuir la réalité en créant son propre monde.... | |
| | | Fulmi Prolixe infatigable
Nombre de messages : 5214 Age : 69 Date d'inscription : 16/10/2004
| Sujet: Re: Virtuosité technique Jeu 4 Nov - 21:35 | |
| - Clair Obscur a écrit:
- Maintenant, si on prend l'artiste qui se fout du fric, on reprend la question : pourquoi s'adonne t-il à l'art ?
J'avais dit : par désir de s'exprimer autrement. Je passe sur l'expression exacerbée du désir qui est en grande partie de la mise en scène de ce désir. Il a donc du désir. De quoi ? De s'exprimer. Bien. Mais pour s'exprimer, il faut un public, sinon, ce n'est pas une expression. Donc l'artiste va viser ce public, même s'il ne parvient jamais à l'atteindre, ce qui est possible. Et pour atteindre ce public, sauf à lui imposer son art, il faut bien lui plaire. On en revient à la question du rapport avec le public : même si le bénéfice financier est nul, il y a un bénéfice moral : être reconnu, apprécié. D'où l'importance du moua, lequel est inculqué à tout un chacun depuis le début du XIXe siècle, en occident. Or le moua se vend bien, de nos jours. L'artiste qui n'a pas de moua surgonflé ne fait pas carrière, aujourd'hui. On enseigne donc le moua aux apprentis artistes. D'ailleurs, l'artiste qui ne vend pas, il tient bien l'argent avec lequel il vit de quelque part, sinon, rapidement, il n'est plus artiste, mais clochard. | |
| | | vilain Logorrhéique talonnesque
Nombre de messages : 924 Date d'inscription : 16/10/2004
| Sujet: Re: Virtuosité technique Jeu 4 Nov - 21:43 | |
| Exact, Fulmi....Mais ceci parce que la société dans laquelle nous vivons à attribuée une valeur marchande à l'oeuvre d'Art....Il y a plein d'artistes de talent qui ne vende pas ou qui ne savent pas se vendre....cela ne retire rien à leur talent....si Van Gogh avait "vendu" de son vivant....le scandale serait moins grand | |
| | | Fulmi Prolixe infatigable
Nombre de messages : 5214 Age : 69 Date d'inscription : 16/10/2004
| Sujet: Re: Virtuosité technique Jeu 4 Nov - 21:53 | |
| - vilain a écrit:
- Exact, Fulmi....Mais ceci parce que la société dans laquelle nous vivons à attribuée une valeur marchande à l'oeuvre d'Art....
... Comme à tout le reste. mais je doute que les artistes du moua contemporain acceptent de travailler pour un « autre », à savoir leur protecteur. Que penserait Clair Obscur de l'obligation d'avoir le maire de Bayonne tenir un rôle dans ses pièces, comme Louis XIV l'imposait à Lully ? (Louis était danseur, Molière a donc échappé à l'obligation, mais pas son musicien) | |
| | | Clair Obscur Clavieriste confirmé(e)
Nombre de messages : 1737 Localisation : Nulle part ailleurs Date d'inscription : 21/10/2004
| Sujet: Re: Virtuosité technique Jeu 4 Nov - 21:55 | |
| J'ajouterais que dans l'acte de créer, le public n'existe pas. L'artiste est seul. | |
| | | Croustine Vocabulivore émerite
Nombre de messages : 2275 Localisation : 45°46/4°50 Date d'inscription : 15/10/2004
| Sujet: Re: Virtuosité technique Jeu 4 Nov - 23:08 | |
| - Fulmi a écrit:
D'ailleurs, l'artiste qui ne vend pas, il tient bien l'argent avec lequel il vit de quelque part, sinon, rapidement, il n'est plus artiste, mais clochard. J'en connais, de qualité, qui vendent encore peu et vivent (plutôt mal) du RMI - Citation :
- D'où l'importance du moua, lequel est inculqué à tout un chacun depuis le début du XIXe siècle, en occident. Or le moua se vend bien, de nos jours. L'artiste qui n'a pas de moua surgonflé ne fait pas carrière, aujourd'hui. On enseigne donc le moua aux apprentis artistes.
et dans les siècles précédents ? Etait-ce d'après toi le moua qui motivait le travail de l'artiste ?
Dernière édition par le Jeu 4 Nov - 23:37, édité 1 fois | |
| | | Fulmi Prolixe infatigable
Nombre de messages : 5214 Age : 69 Date d'inscription : 16/10/2004
| Sujet: Re: Virtuosité technique Jeu 4 Nov - 23:31 | |
| - Croustine a écrit:
- et dans les siècles précédents ? Etait-ce d'après toi le moua qui motivait le travail de l'artiste ?
Je ne sais pas ; on n'imagine pas comme les mentalités ont pu être différentes aux autres époques. L'histoire des mentalités est une discipline toute récente, et je n'y connais rien, mais une chose est sûre : on ne pensait pas comme aujourd'hui, loin de là. Les musiciens de l'époque baroque qui composaient des opéras de trois heures destinés à n'être représentés qu'une demi-douzaine de fois, et dont la musique serait reprise par d'autres compositeurs, pour d'autres opéras, n'avaient pas la même mentalité, forcément, que celle des compositeurs de chansons d'aujourd'hui qui font des procès pour trois mesures qu'ils prétendent qu'on leur a chouravées. | |
| | | Hématite Incontinent verbal
Nombre de messages : 330 Date d'inscription : 19/10/2004
| Sujet: Re: Virtuosité technique Ven 5 Nov - 1:49 | |
| [quote="Croustine"] je comprends quand, mais pas quelle est la finalité, pour la société. Pourquoi y a-t-il une production artistique aujourd'hui ? ce n'est pas juste pour la satisfaction de l'artiste au moment de la conception (que tu décrit d'ailleurs comme un coït plus que comme un acte religieux)Qu'entends-tu en fait par "finalité pour la société"? s'agit-il de la finalité de l'artiste envers la société? si oui, je ne suis même pas sûre qu'il y en ait systématiquement une... Platon voulait bannir les artistes de la cité idéale car celle-ci, pour fonctionner, prospérer et se reproduire, n'a pas besoin d'eux. Sans vouloir marginaliser l'artiste et le ravaler à un rôle de parasite, je ne pense pas qu'il ait une place prédéfinie dans la logique de la société. Son travail, qui comporte des efforts tout aussi réels que n'importe quel autre métier, se situe en-dehors de la chaîne économique qui imbrique toutes les autres tâches. Loin de moi l'idée de vouloir, comme dans l'ouvrage de Platon, un monde sans art, mais on remarque que dans les utopies par exemple, lorsque l'on cherche à légitimer "l'utilité" de l'artiste en en faisant une sorte d' "employé" comme tous les autres, cela aboutit à des échecs. L'un des meilleurs exemples qui me vient est celui de SOS Bonheur, une bédé scénarisée par Van Hamme. Dans un futur hypothétique, on voit des artistes "utiles" qui créent sous patronage du gouvernement. Attention: ce ne sont pas des artistes "de propagande" mais simplement des individus sélectionnés pour leur talent, que le gouvernement reconnaît comme utiles et rétribue comme des fonctionnaires (exemple: salaire de fonction alloué en échange d'un roman par an). Mais le prix de ce deal est la perte de leur liberté créatrice: en effet pour garder son rôle d' "utile" et ne pas être considéré comme "nuisible" l'artiste doit éviter par exemple certains sujets susceptibles de blesser le public, comme la misère ou la dépression. Je crois que, même si l'artiste doit être ouvert au monde et aux appréciations d'autrui, il ne doit surtout pas se chercher une utilité et s'inquiéter de ce qu'on attend de lui, sous peine de voir s'amputer toute une part de son potentiel créateur. Il doit rester à distance (ça lui permet d'ailleurs de mieux voir.) - Citation :
Je crois que faire de l'art, c'est comme aimer. .... De la même façon, je crois que l'acte d'art se suffit à lui-même et se justifie par lui-même, quelle que soit la foultitude de motivations mineures qu'on puisse lui rajouter par la suite. L'art existe parce que l'acte d'art est. C'est ça ? Ça se mord la queue....
Pourquoi l'art ? "L'Art est utile. Pourquoi? parce qu'il est l'Art" écrivait Baudelaire. Ca se mord peut-être la queue mais c'est pourtant ça. L'art se suffit à lui-même et le besoin de créer se suffit à lui-même. Les motivations diverses de pécule, de reconnaissance, de propagande, de partage d'idées, sont bien là à divers degrés suivant la personnalité du créateur, mais elles ne sont pas la source véritable de l'art et de la puissance créatrice. Certes, c'est un "pourquoi" simpliste, mais simpliste ne veut pas dire erronné. Sans vouloir tomber dans le pédantisme j'aimerais citer Rilke qui a évoqué ce problème de la genèse créatrice mieux que je ne saurais le faire ("Lettres à un jeune poète"): "Vous me demandez si vos vers sont bons. Vous me le demandez à moi. Vous l'avez déjà demandé à d'autres. Vous les envoyez aux revues. Vous les comparez à d'autres poèmes et vous vous alarmez quand certaines rédactions écartent vos essais poétiques. Désormais (puisque vous m'avez permis de vous conseiller), je vous prie de renoncer à tout cela. Votre regard est tourné vers le dehors; c'est cela surtout que maintenant vous ne devez plus faire. [...] (suivent deux pages où Rilke parle de la plongée en lui-même et des efforts de sincérité et de simplicité que doit effectuer l'artiste pour se "retrouver") Et si, de ce retour en vous-même, de cette plongée dans votre propre monde, des vers vous viennent, alors vous ne songerez pas à demander si ces vers sont bons. Vous n'essaierez pas d'intéresser des revues à ces travaux, car vous en jouirez comme d'une possession naturelle, qui vous sera chère, comme d'un de vos modes de vie et d'expression. Une oeuvre d'art est bonne quand elle est née d'une nécessité. C'est la nature de son origine qui la juge. Aussi, cher monsieur, n'ai-je pu vous donner d'autre conseil que celui-ci: entrez en vous-même, sondez les profondeurs où votre vie prend sa source. C'est là que vous trouverez la réponse à la question: devez-vous créer? De cette réponse recueillez le son sans en forcer le sens. Il en sortira peut-être que l'Art vous appelle. Alors prenez ce destin, portez-le, avec son poids et sa grandeur, sans jamais exiger une récompense qui pourrait venir du dehors. Car le créateur doit être tout un univers pour lui-même, tout trouver en lui-même et dans cette part de la Nature à laquelle il s'est joint." | |
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