Anti Phrasophile averti(e)
Nombre de messages : 1439 Localisation : sur l'enterprise Date d'inscription : 20/10/2004
| Sujet: Mais non... Mar 25 Oct - 14:29 | |
| "... Céline, ta vie n'est pas perdue Nous sommes les enfants que tu n'as jamais eus Il y a longtemps que je le savais"
Céline, je ne l'ai pas lu. Tout juste feuilleté et aussitôt refermé, effrayée.
Effrayée et fascinée. Effrayée et fascinée à la fois. Céline écrit au scalpel. Cet incisif, net et précis. Tout comme lors d'une opération chirurgicale, une fois ouvert le livre, c'est pas beau, ça pue mais c'est la réalité. Je suis intriguée par ce personnage de Ferdinand que j'imagine malheureux comme les pierres. Comment pourrait-il en être autrement ? Comment cet homme aurait-il si bien dépeindre les hommes dans leur médiocrité s'il ne les avait pas aimé d'un amour sans borne, d'un amour qui tiendrait de celui qu'un jeune enfant porte à sa maman, d'un amour éperdu et qui n'aurait de pendant que la haine suscitée quand l'amour sera trahi. J'imagine cet homme grand amoureux de ses semblables, l'admiratif effondré se tranformer en haineux devant les désastres de la guerre, devant le déclin des âmes. Ses mots ont la violence de l'impuissance.
Céline évoque pour moi l'injuste.
Je ne suis toujours pas prête à le lire.
Anti, Caliméro. | |
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Fulmi Prolixe infatigable
Nombre de messages : 5214 Age : 69 Date d'inscription : 16/10/2004
| Sujet: Re: Mais non... Mar 25 Oct - 14:34 | |
| - Bégonia a écrit:
- Je ne suis toujours pas prête à le lire.
Tiens, un passage du Voyage trouvé sur le net : La beauté, c’est comme l’alcool ou le confort, on s’y habitue, on n’y fait plus attention. C’est quelque chose de toujours vrai un corps, c’est pour cela que c’est presque toujours triste et dégoûtant à regarder. Autant ne pas se faire d’illusions, les gens n’ont rien à se dire, ils ne se parlent que de leurs peines à eux chacun, c’est entendu. Chacun pour soi, la terre pour tous. Ils essaient de s’en débarrasser de leur peine, sur l’autre, mais alors ça ne marche pas, et ils ont beau faire, ils la gardent toute entière leur peine… Les hommes y tiennent à leurs sales souvenirs, à tous leurs malheurs, et on ne peut pas les en faire sortir. Ca leur occupe l’âme. Ils se vengent de l’injustice de leur présent en besognant l’avenir au fond d’eux-mêmes avec de la merde. Justes et lâches qu’ils sont au fond. C’est leur nature. De la morale de l’humanité, moi je m’en fous, énormément, ainsi que tout le monde d’ailleurs. Ainsi finissent nos secrets dès qu’on les porte à l’air et en public. Il n’y a de terrible en nous et sur la terre et dans le ciel peut-être que ce qui n’a pas encore été dit. On ne sera tranquilles que lorsque tout aura été dit, une bonne fois pour toutes, alors enfin on fera silence et on n’aura plus peur de se taire. | |
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Capitain Invité
| Sujet: Re: Mais non... Mar 25 Oct - 18:16 | |
| Moi je ne m'habitue pas à la beauté.
J'aimerais me déshabituer du confort et du tabac, j'yarrive pas.
Comme j'arrive pas à m'habituer au whisky et à la bière.
Bien que j'aime le vin.
Et je crois que tout a été dit déjà.
Depuis bien longtemps.
Je sais pas si je vais lire Céline finalement.
Déjà que je me retape le discours de la méthode au cas où ça me servirait... |
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Fulmi Prolixe infatigable
Nombre de messages : 5214 Age : 69 Date d'inscription : 16/10/2004
| Sujet: Re: Mais non... Mar 25 Oct - 19:35 | |
| - Capitaine Caverne a écrit:
- au cas où ça me servirait...
Sûr que c'est un angle d'approche foireux... | |
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