J’AI NOM SANS BRUIT. Le dernier roman d'Isabelle Jarry.
« J’ay nom sans bruit
Feuille sans fruit,
Dures espines me font flours :
Ainsi me gouvernent amours,
Sans avoir autre saufconduit :
Le jour m’est nuit. »
Martin Le Franc (1410-1461)
Le livre commence ainsi : « Il y a quelques temps, je suis partie vivre à la campagne. »
La narratrice, c’est Marie, une poétesse que la douleur de perdre son mari, Philippe, a privée de l’usage des mots. Alors, très vite, elle sombre dans la déchéance sociale et se voit aussi enlever sa petite Nisa, confiée à une institution spécialisée.
Sans ressources, Marie se retrouve dans la rue, à Paris où elle vit, seule et minée par le chagrin. Pendant cinq mois, elle va errer « là où rien n’existe parce que le regard n’y pénètre plus ».
Désespérée, elle choisit de rejoindre une très modeste maison que Philippe avait hérité en pleine campagne. Ce sera son refuge. Elle va laver, ranger cette maison presque abandonnée et sans confort. Elle qui ne connaît rien à la campagne, elle coupe du bois, défriche le terrain. Son dernier espoir, c’est de reconstruire un cadre de vie décent pour Nisa qu’elle veut retrouver.
Ce livre est le portrait poignant d’une femme admirable, pure et sage. En filigrane aussi, la critique d’un monde où les liens sociaux se sont délités et où la création est en danger.