Votre patronyme et vous

Quelle importance accordez vous à votre nom ?
L'aimez-vous ?
Que signifie t-il pour vous ?
Quelle serait votre réaction, si un jour vous appreniez qu'en réalité, vous portez un autre nom ?

Je pense à cela, parce que je viens de me souvenir d'une émission TV dans laquelle un nomme témoignait du bouleversement de sa vie entière, lorsqu'il apprit, adulte, que son vrai nom n'était pas celui qu'il portait depuis toujours.

Je me souviens de son tremblement, comme s'il vivait son propre écroulement...

Clair Obscur a écrit:

Quelle importance accordez vous à votre nom ?
L'aimez-vous ?
Que signifie t-il pour vous ?

Et toi ?

Fulmi a écrit:

Et toi ?

Gamine, je détestais mon nom. Ce n'était pas du à l'alchimie des lettres qui le composent, mais plutôt à l'atmosphère qu'il dégageait dans mon Etre tout entier.

Il représentait... comment dire...

un vide rempli de négatif
le malsain
le fuyant
le regard en dessous
c'était sale
je me sentais bafouée
salie.
Oui, c'est ça...

Il représentait le dégoût des fuites éperdues pour me protéger, pour me cacher ailleurs que là où mon père pourrait me débusquer. Le dégoût de toutes ces images de l'enfance, qui font que plus rien ne sera plus pareil, une fois qu'elle aura fini d'être massacrée...

Il est celui qui m'a été donné lorsque ma mère m'a déclarée à l'administration, c'est-à-dire son nom d'épouse.

Symbole de l'alliance rompue, des ténèbres, des silences, de l'oubli, des coups bas... tout ça.

J'ai grandi avec, bien obligée.

Ensuite, je me suis mariée. J'ai donc pu me libérer de ce nom pour un autre que je n'aimais pas davantage, mais qui ne me blessait pas.

Puis vers 22 ans, j'ai été adoptée.
Le Notaire m'a demandé ce que je désirais faire : supprimer mon premier nom ? Garder les deux avec un trait d'union ? Lequel faire passer en premier ?

Ma réponse a été spontanée : Ne pas le supprimer. Le supprimer serait me tuer. Je suis d'abord ce nom là. C'est moi. Mon entité. Mon être entier.

Les joindre par un trait d'union. Le mien d'abord, suivi par mon nom d'adoptée (un nom d'oiseau libre)

C'est à partir de cet instant que j'ai compris à quel point je m'accrochais à la pensée de vouloir être moi-même, à quel point la moitié manquante de mes deux piliers me faisait demi quelque chose, mais à quel point j'étais faite de mon demi entier et de mon demi Rien.

Quand j'ai divorcé, bien plus tard, on m'a aussi demandé si je souhaitais garder mon nom d'épouse, ou si je voulais retrouver mon nom de jeune fille.

J'ai rayé le nom d'épouse et repris mon nom de jeune fille, mon double nom : Abandon et Amour.

Mes deux moitiés sont devenues très nettement TROIS : et je suis TROIS.

Mais je SUIS.

Il est connu ici, évidemment, puisque je bouge beaucoup au sein de ma commune et des communes environnantes. Je l'assume complètement, je l'aime tel qu'il est.

Je n'en changerais pour rien au monde...

un nom, c'est un coup d'tampon sur le front, pas plus.

ours impatient a écrit:

un nom, c'est un coup d'tampon sur le front, pas plus.

C'est aussi ce que pensent les aristos, mais pour eux c'est un label mais attention pas un label rouge, un label blanc !

j'avais horreur de mon nom de jeune fille parce que c'est le nom des établissements de confection du cornichon de la région et on le voit sur les camions transporteurs...(non! sans dég...)
Mon nom actuel évoque une longue dynastie arabe, des chefs, ça rend bien. D'autant qu'il crée une harmonie phonique avec mon prénom et qu'il est aussi celui d'un super boxeur champion du monde: ça sert des fois, les jours de confusion...On me demande si je fais partie de la famille du boxeur en question. Selon les têtes je réponds "oui"...
Je ne sais s'il est réellement partie intégrante de mon identité qui se définit plutôt par rapport à mon parcours et à ma personnalité. Peut-être l'habitude de l'entendre prononcer joue-t-elle un rôle dans le fait que nous y tenons? Je ne sais...Mais l'onomastie, dans tous les peuples qui choisissent véritablement leur nom ou le nom de quelqu'un est vraiment plus évidente en termes d'identité.
Ceci dit, je ne veux plus m'appeler comme les établissements de cornichons...

Dona a écrit:

Ceci dit, je ne veux plus m'appeler comme les établissements de cornichons...

Et... les établissements de moutarde, de fromage, de pâtes, de... :lol:

Oui, je comprends tout à fait, Dona.

@ Ours
Sans blague, si demain on te disait "Il faut qu'on te dise, ma p'tit' fille, tu ne t'appelles pas.... mais Simone Potichon" par exemple (hein c'est un exemple !!) ça ne te ferait rien ???
Moi je crois que j'irais d'abord me regarder dans la glace pour être sûre qu'on ne m'a pas tout enlevé ! Réflexe stupide, je te l'accorde, mais quand même...

CONSTANTIN TARTAUXPOMMES a écrit:

C'est aussi ce que pensent les aristos, mais pour eux c'est un label mais attention pas un label rouge, un label blanc !

Dona a écrit:

Mais l'onomastie, dans tous les peuples qui choisissent véritablement leur nom ou le nom de quelqu'un est vraiment plus évidente en termes d'identité.

voilà, c'est ça, mon nom, c'est ours impatient du bordel de merde, label le plus sanglant possible, tartop et il me va très bien

ah! la reconnaissance paternelle!!!!
perso j'ai été abandonnée, adoptée, je me suis mariée et j'ai divorcé, alors les patronymes... C'est plutôt comme des habits, il y en a qui me sont plus seyants que d'autres...mais çà ne se fait pas de se balader à poil...alors :lol:

Clair Obscur a écrit:

Quelle importance accordez vous à votre nom ?
L'aimez-vous ?
Que signifie t-il pour vous ?

Claude...

On m'a aussi appelé : Ti-Claude, mon Ti-Claude, Claudius, Cloclo, Claudio, Caudio, Cla-ude...

J'aime-j'adore mon prénom, peut-être parce qu'on l'a prononcé avec tant de dentelles, d'amour et d'affection...

Mon nom de famille, lui, sonne l'universel, comme pour me rappeler que nous sommes frères et sœurs en humanité...

Claude

Letendre a écrit:

On m'a aussi appelé : Claudio


Claude

Serait-ci sur le net, un tchat où l'on est censé parler littérature ?

Letendre a écrit:

J'aime-j'adore mon prénom, peut-être parce qu'on l'a prononcé avec tant de dentelles, d'amour et d'affection...

Mon nom de famille, lui, sonne l'universel, comme pour me rappeler que nous sommes frères et sœurs en humanité...

Claude

Beaux liens...
Très.

Clair Obscur

Letendre a écrit:

On m'a aussi appelé : Ti-Claude, mon Ti-Claude, Claudius, Cloclo, Claudio, Caudio, Cla-ude...

Si tu viens en Bretagne tu gagneras une nouvelle appellation, " CLOTE ", avec l'accent ça donnera :

CLOTE LETENDE

Je comprends que tu n'aimes pas !!!

Avant je n'aimais pas trop mon prénom: trop de filles de ma génération le portent (au point que deux de mes meilleures amies ont le même). Ceci dit je l'aime pour sa signification, il évoque l'aurore en latin, la lumière en hébreu.

Mon nom de famille évoque le voyage. J'aime bien son côté un peu "passe-partout": bien qu'hébraïque, on peut aussi le croire (et cela m'est déjà arrivé) d'origine arabe ou française. Hormis à ceux qui savent parler hébreu, il n'indique pas immédiatement de quelle origine je suis: il faut creuser. Cependant, avant, j'avais du mal avec: quand j'étais plus jeune, les personnes qui avaient de l'antipathie à mon égard (camarades de classe, certains profs...) faisaient exprès de m'appeler par mon nom de famille (certains en le "crachant" de façon agressive plutôt qu'en le prononçant normalement) au lieu de mon prénom. Aussi, quand je m'entendais appeler par mon patronyme, je me raidissais, par mon prénom, je me détendais.

Je n'ai jamais eu de problème de nom ou de prénom. Mon nom étant celui d'une marque très connue d'apéritif (Martini), j'ai été surnommé évidemment Cinzano, mais aussi Bartissol, Schweppes, Pastis, Muscadet, même Perrier ou Badoit, et j'en passe des tas que j'ai oubliés. Le seul qui me soit resté, c'est "on the rocks", qui est le slogan de la réclame traditionnelle pour le Martini. Ontherocks a aussi longtemps été mon pseudo sur le net.

Martini est, au gré des rencontres italien ou corse. Cela m'a valu d'etre chouchouté par un surveillant général corse, en terminale, à Marseille, ou pris pour un latin lover par quelqu'une. En fait, c'est napolitain.

Au XIXe siècle, un ouvrier agricole italien, du nom de Martini vint gagner sa vie comme journalier dans une ferme des environs de Giens, au bord de la Loire. La latin lover rural séduidit la fille du fermier, l'engrossa, et sous la menace très claire de « la fourche ou la fille », il préféra cesser de fuir devant le fermier et épousa la fille, ce qui valut à notre famille de s'implanter en France.

D'autre part, il existait en Corse un juif, au XIXe siècle. Le seul, un rescapé d'un naufrage, un certain Martinovic (prononcer Martinovitch). Rapidement il devint le Corse le plus riche de l'île, et un jour, la maman d'un petit Napoleone lui demanda de financer les études de son rejeton qui, c'était certain, ferait fortune. Maman Buonaparte promit à Martinovic que Napoleone rembourserait le prix de ses études, parole de mamma corse.

Martinovic accepta, mais demanda qu'au lieu d'être remboursé un jour, ce dont il se fichait, il demanderait à Napoleone de faire une chose, et Napoleone devrait le faire. Ce qui fut accepté par mamma Buonaparte.

On sait la carrrière que fit Napoleone, et Martinovic suivit toute la famille au Louvre, en qualité de conseiller. Il francisa son nom en Martini, et, un jour, vint voir l'Impératrice mère et demanda que l'Empereur fît ce qui était promis. Voici ce qu'il demanda : que les juifs de France devinssent citoyens. Ce qui fut fait et explique l'implantation de ma famille en Île-de-France.

Il se trouve que mon nom de jeune fille n'a rien de particuliier s'il n'est dérivé d'un nom de métier.

Le plus amusant étant que c'est un nom de deux syllabes, le nom de mon mari est à deux syllabes aussi dont la première est exactement la même que mon nom de jeune fille, et les trois premières lettres de mon prénom forment à nouveau cette première syllabe. Vous voyez ? non ou peut-être ?

enfin aucune importance sinon que je ne peux pas élégament accoter nom de jeune fille et nom d'épouse, mais bast.

Cerise sur le gâteau l'initiale de mon second prénom est la même.

Pimprenelle a écrit:

Il se trouve que mon nom de jeune fille n'a rien de particuliier s'il n'est dérivé d'un nom de métier.

Le plus amusant étant que c'est un nom de deux syllabes, le nom de mon mari est à deux syllabes aussi dont la première est exactement la même que mon nom de jeune fille, et les trois premières lettres de mon prénom forment à nouveau cette première syllabe. Vous voyez ? non ou peut-être ?

enfin aucune importance sinon que je ne peux pas élégament accoter nom de jeune fille et nom d'épouse, mais bast.

Cerise sur le gâteau l'initiale de mon second prénom est la même.

Morale: vous étiez vraiment faits pour vous rencontrer!

Croustine a écrit:

J'ai pas bien compris cette belle histoire : tu es descendant du napolitain ou du corse ?

Ce sera comme tu préfères. Je ne suis pas contrariant, sur ce coup-là.

Pimprenelle a écrit:

Il se trouve que mon nom de jeune fille n'a rien de particuliier s'il n'est dérivé d'un nom de métier.

Le plus amusant étant que c'est un nom de deux syllabes, le nom de mon mari est à deux syllabes aussi dont la première est exactement la même que mon nom de jeune fille, et les trois premières lettres de mon prénom forment à nouveau cette première syllabe. Vous voyez ? non ou peut-être ?

enfin aucune importance sinon que je ne peux pas élégament accoter nom de jeune fille et nom d'épouse, mais bast.

Cerise sur le gâteau l'initiale de mon second prénom est la même.

Ah! Pimprenelle, je cherche, je cherche...
Allez, je propose: BERger, BER..., BERnadette-Brigitte...

Mon patronyme de jeune fille, je l'aimais bien...il m'avait valu le surnom de Moulinette...c'était plutôt affectueux, sympa...
A vingt ans, j'ai adopté très fièrement celui de mon mari...Je les ai encore...lui ,et son nom!... Depuis ce moment-là, lorsque je vois ce nom précédé de mon prénom, il n'y a aucun doute, aucun regret...c'est bien moi maintenant!
Ce qui me "chagrine" un peu plus, c'est que nous avons une fille unique et qu'elle a, comme moi (à vingt ans aussi!...) pris avec fierté le nom de celui qui devenait son mari...sans y associer notre nom de famille ...Il va ainsi se perdre (que des enfants uniques dans cette famille-là!)...Nous sommes cependant fiers et émus car elle signe toutefois ses créations artistiques avec ses deux noms...Cela prouve donc pour nous que nous sommes attachés tous les trois à notre nom de famille...

Quelle importance accordez vous à votre nom ?
Quelle importance est-ce que j’accorde à mon nom ? Eh bé ! Je ne me suis jamais posée la question.
L'aimez-vous ?
NON. Ca au moins, ça me parle. Je n’aime pas ce nom. Je lui trouve une sonorité dure à l’oreille et il me rappelle mon père, tout aussi dur. Quand je l’entend, ce nom, je vois ma sœur cadette, je vois mon père, je ne me vois pas moi, ni les autres membres de ma famille.
Je suis issue d’un petit village où il y avait deux noms de famille très répandus, dont le mien. Et c’était toujours, les machins ceci, les trucs cela et patati et patata. Quand je me suis mariée, j’ai adoré mon nouveau nom. Enfin, je n’allais plus porter l’autre de l’autre con ! Et puis, il y a eu le divorce. J’ai toujours pensé garder le même nom que celui que portent mes enfants et puis, et puis… il y a eu un autre homme dans ma vie qui e se voyait pas forcément vivre avec. Et puis, le sieur portant un nom d’alcool et moi aussi, au final c’est assez amusant comme couple ! De là à en faire un cocktail, faudrait oser ! N’empêche, maintenant, je vis assez bien avec le nom de mon père. Allez comprendre…

Quelle serait votre réaction, si un jour vous appreniez qu'en réalité, vous portez un autre nom ?
J’en était sûre !

Anti