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| Total des votes : 4 |
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| | Finkielkraut et la blogosphère | |
| | Auteur | Message |
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Fulmi Prolixe infatigable
Nombre de messages : 5214 Age : 69 Date d'inscription : 16/10/2004
| Sujet: Finkielkraut et la blogosphère Jeu 8 Déc - 16:32 | |
| Le philosophe Alain Finkielkraut, pessimiste notoire, donne un avis sur la chiasse blogueuse qui sévit depuis deux-trois ans, souvent au détrment des forums. J'ai piqué cet extrait d'interview au blog de Pierre Assouline, eu Monde : Finkielkraut veut faire "dérailler" internet
L’entretien en question paraît ces jours-ci dans le numéro de décembre de La Revue littéraire (No21, 256 pages, Editions Léo Scheer). Il s’intitule "Après la défaite" et il est conduit par deux piliers de la revue, Vincent Roy et Florent Georgesco.
Question : (…) On entend partout que vous êtes un conservateur. Mais je crois plutôt que vous êtes moderne au point de réinventer la modernité. Vous dites : regardons ce qui se passe derrière nous pour exister aujourd’hui
Finkielkraut : Oui, j’entends bien –il faudrait être sourd pour ne pas l’entendre !- qu’on me traite de conservateur, voire de réactionnaire. Je suis considéré par toute une intelligentsia progressiste comme un personnage pas fréquentable (…) On connaît aujourd’hui un durcissement, une radicalisation politique. Et, comme d’autres, j’en fais les frais (…)
Question : Vous semblez ne pas avoir renoncé à l’idée qu’en philosophie, la vérité ne peut exister en dehors d’une forme de beauté. Mais n’est-il pas trop tard ? (…)
Finkielkraut : La poésie consiste à rendre grâce. La célébration est sa tonalité fondamentale. Or, l’une des tendances de la modernité est de substituer à la gratitude envers le donné un ressentiment illimité à son encontre. Ce ressentiment conduit à la création de ce que le philosophe Rüdiger Safranski appelle une « cité tautologique », c'est-à-dire un monde où l’homme ne rencontre que lui-même, à travers ses produits, ses instruments, où l’homme, tout harnaché de prothèses, vit dans une connexion perpétuelle, au milieu des écrans. On assiste à une éclipse de la nature – une disparition progressive du donné (…)
Question : Vous connaissez les blogs, où tant de gens, qui parfois ne s’adressent plus à personne, se répandent. Eh bien, j’ai entendu récemment un mot nouveau : blogosphère, dont je ne sais pas ce qu’il désigne au juste, sinon peut-être ce bavardage permanent, ce bruit de fond de l’expression universelle où tout attention, et toute contemplation, est devenue impossible.
Finkielkraut : Vous avez raison. L’avenir de la culture, ce n’est pas le désert du silence total sous un pouvoir écrasant, mais, en effet, la glossolalie, la volubilité exubérante d’une blogosphère planétaire. (…) Voyez-vous, internet est une thèse sur l’être : l’être est information, et une information, disponible, malléable (…) L’information, internet noient les œuvres dans un flux textuel informe, sans contenu. Et cela satisfait une certaine forme d’égalitarisme. On nous parle beaucoup d’humiliation à l’école : l’humiliation par les notes ; l’humiliation, aussi, par ces œuvres trop belles, trop transcendantes pour reprendre votre terme, et qui manifestent un écart insupportable entre leurs auteurs et ceux qui les lisent. Cet écart doit être comblé et c’est à cela que la technologie moderne, ou hypermoderne, se voue. Je ne vois pas bien comment résister à ce phénomène, car il a pour lui une double légitimité : celle du progrès technique et celle de la démocratie triomphante.
Question : En somme, ce processus consiste, pour combler l’écart entre les œuvres et ceux qui étaient censés les recevoir, à détruire les œuvres.
Finkielkraut : Oui. »http://passouline.blog.lemonde.fr/livres/ | |
| | | Anti Phrasophile averti(e)
Nombre de messages : 1439 Localisation : sur l'enterprise Date d'inscription : 20/10/2004
| Sujet: Re: Finkielkraut et la blogosphère Ven 23 Déc - 15:35 | |
| Sur le monde virtuel et la réalité : La Tribune - édition électronique du 22/12/05 à 18:11 internet - Droits d'auteurs: coup de théâtre à l'Assemblée nationale Hier soir, les députés ont adopté contre l'avis du gouvernement deux amendements légalisant la copie privée sur les réseaux "peer-to-peer". Le Ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres veut revenir sur le vote. Les industriels s'insurgent contre un texte, jugé à l'encontre de l'intérêt des ayant-droits. Les députés ont voulu prouver hier soir au gouvernement que le projet de loi qu'il présentait sur les "droits d'auteur, droits voisins" n'allait pas de soi. D'où un coup de théâtre inattendu pour ce texte, censé adapter les droits d'auteurs à l'ère numérique, dans le cadre de la transposition de la directive européenne de mai 2001. Les députés de droite comme de gauche ont ainsi adopté peu avant minuit mercredi deux amendements identiques légalisant la copie privée de fichiers pour des usages non commerciaux. Ces amendements vont à l'encontre de la philosophie du projet de loi concocté par le Ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres. Ce dernier n'a donc pas caché sa colère jeudi. Il a dit son intention de revenir sur ce vote en le reportant en fin de débat. Cette procédure lui permettrait de disposer de temps pour convaincre sa majorité de revenir sur sa décision. Pourtant, précédemment à cette annonce, le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale Bernard Accoyer affirmait qu'il était hors de question de revenir sur ce vote, et qu'il fallait se donner du temps pour poursuivre les débats. En séance, centristes, Verts et communistes se sont insurgés contre la réaction du ministre. Du coup, les députés PS, Patrick Bloche, Christian Paul et Didier Mathus, ont demandé un report de l'examen du projet de loi sur les droits d'auteur "afin de permettre à la mission d'information sur les conséquences du développement de l'internet" de "commencer ses travaux". Amendements controversés Les amendements décriés étendent à Internet les exceptions de copie privée, moyennant une rémunération des ayant-droit (auteurs, interprêtes...). Dans le monde physique, le fait de copier un disque est autorisé dans un cadre purement privé. Pour dédommager les artistes, une taxe est ainsi prélevée sur les supports vierges. C'est ce principe de copie qui a été transposé hier soir à Internet, et donc aux réseaux d'échange Internet "peer-to-peer". Ces deux amendements identiques, qui proviennent pour l'un d'Alain Suguenot (UMP) et pour l'autre du groupe socialiste, vont totalement à l'encontre du projet du de loi gouvernement. Le texte initial prévoyait ainsi que la copie sur les réseaux, et donc la circulation des oeuvres soit contrôlée par les producteurs et les éditeurs. En adoptant ces amendements, les députés ouvrent la voie à la licence globale, également à l'étude. Objet de la plus forte controverse, la licence globale consiste à ponctionner un prélèvement sur les forfaits Internet afin de rémunérer les auteurs. Poussé notamment par Alain Suguenot et par Christian Paul (PS), le principe a été catégoriquement rejeté par le gouvernement et le Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique (CSPLA), qui l'a qualifié de "fausse bonne idée". Ses détracteurs arguent qu'outre le fait que les montants prélevés ne suffiraient pas à rémunérer les ayants-droits, sa répartition entre les parties seraient impossible à mettre en place, et n'inciteraient pas à la création. En tout cas, la légalisation des échanges, applaudie par les associations de consommateurs, a suscité une pluie de critiques de la part des industriels de tout bord. Dans un communiqué, plusieurs organisations représentant le cinéma (Blic, Bloc...) et l'audiovisuel (ARP, Procirep, USPA...) ont dénoncé "l'expropriation des droits d'auteurs sur internet". La Fnac.com et Virginmega.fr ont jugé que, "sous couvert d'organiser une licence légale, [l'amendement] autorise en réalité le piratage", tandis que beaucoup d'artistes ont publiquement affirmé leur désaccord. Travaux en cours Les travaux étaient en tout cas loin d'être terminés puisqu'hier soir, ces amendements n'étaient que les premiers d'une longue série que les députés devaient encore examiner. Dans le cadre du contrôle des échanges sur Internet, le gouvernement souhaitait notamment généraliser les DRM, ces systèmes de cryptage, dont le détournement constituerait un délit de contrefaçon. Autre mesure envisagée: la mise en place d'une "réponse graduée" qui aurait consisté à avertir les consommateurs, soupçonnés d'enfreindre les droits d'auteurs, avant d'envisager des sanctions plus lourdes. Sandrine Cassini http://www.latribune.fr/Tribune/Articles.nsf/ArticlesWeb/ID52A3508D85113128C12570DF002E6158*Protégez-vous : http://www.droitauteur.com/phtml/index.php | |
| | | Fulmi Prolixe infatigable
Nombre de messages : 5214 Age : 69 Date d'inscription : 16/10/2004
| Sujet: Re: Finkielkraut et la blogosphère Ven 23 Déc - 15:43 | |
| On bazarde le modèle social français. Ceci dit à l'intention du Cap'tain qui se (me) pose la question ailleurs : le droit d'auteur est une invention française (Baumarchais), et un principe de base du droit social français.
Là, on remplace le droit d'auteur par le droit de l'usager, moyennant contribution, mais une contribution n'est pas le versement d'un droit. C'est une dégradation de la notion de droit. | |
| | | le Veilleur Phrasophile averti(e)
Nombre de messages : 1024 Localisation : ici Date d'inscription : 01/05/2005
| Sujet: Re: Finkielkraut et la blogosphère Ven 23 Déc - 20:28 | |
| Ah! mon cher Fulmi, j'avais raté jusqu'aujourd'hui cet interview de Finkielkraut. Epatant! Merci. Tu as le chic pour dégoter les bons trucs. | |
| | | Capitain Invité
| Sujet: Re: Finkielkraut et la blogosphère Sam 24 Déc - 13:31 | |
| - Fulmi a écrit:
- On bazarde le modèle social français. Ceci dit à l'intention du Cap'tain qui se (me) pose la question ailleurs : le droit d'auteur est une invention française (Baumarchais), et un principe de base du droit social français.
Là, on remplace le droit d'auteur par le droit de l'usager, moyennant contribution, mais une contribution n'est pas le versement d'un droit. C'est une dégradation de la notion de droit. J'ai posé une question sur les droits d'auteurs, moi ? |
| | | Fulmi Prolixe infatigable
Nombre de messages : 5214 Age : 69 Date d'inscription : 16/10/2004
| Sujet: Re: Finkielkraut et la blogosphère Sam 24 Déc - 15:48 | |
| - Capitaine ad hoc a écrit:
- J'ai posé une question sur les droits d'auteurs, moi ?
Non, tu as posé une question sur le modèle français. Ici, le sort des droits d'auteurs est une illustration de la mise à mal du modèle français en cours actuellement en politique. | |
| | | Capitain Invité
| Sujet: Re: Finkielkraut et la blogosphère Dim 25 Déc - 23:56 | |
| - Fulmi a écrit:
- Capitaine ad hoc a écrit:
- J'ai posé une question sur les droits d'auteurs, moi ?
Non, tu as posé une question sur le modèle français. Ici, le sort des droits d'auteurs est une illustration de la mise à mal du modèle français en cours actuellement en politique. Ah ! OK... Je vais essayer d'écrire un roman anonyme, si c'est de la merde je le fous en l'air, si ça tient la route, j'offre les droits d'auteur. à qui ? Chais pas, je peux essayer de pasticher un gus un peu mort et de faire passer ça pour une édition posthume. |
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| Sujet: Re: Finkielkraut et la blogosphère | |
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