Vraiment, j'aime lire le Figaro, d'une part, parce que c'est à mon avis le seul quotidien écrit dansnune langue correcte et ensuite parce qu'on y trouve aussi des bonnes nouvelles :
[09 décembre 2005]
http://www.lefigaro.fr/societe/20051209.FIG0148.html?080705Lecture : Robien enterre la méthode globale ÉDUCATION Le ministre de l'Éducation nationale juge «criminel» de persévérer dans une méthode «dangereuse» pour les enfants. Le b.a.-ba va faire son retour à l'école dès la rentrée 2006. Le ministre de l'Éducation nationale tord définitivement le cou aux partisans des méthodes globale et semi-globale.
LA MÉTHODE globale d'apprentissage de la lecture et toutes celles qui s'en rapprochent seront formellement et définitivement proscrites à la rentrée 2006. «Persévérer dans cette méthode alors qu'on en connaît la nocivité est criminel, accuse Gilles de Robien. C'est un danger pour les enfants et mon devoir est d'y mettre un terme.» Une circulaire précisant les conditions de cet abandon devrait être publiée «sous huit jours», et elle sera adressée aux formateurs dans les IUFM, aux inspecteurs et aux enseignants.
Les ouvrages basés sur cette méthode, également appelée «analytique», ne pourront plus être utilisés, les enseignants n'auront plus le droit de l'appliquer et les réfractaires pourront être sanctionnés. Parallèlement, ceux qui utilisent la méthode syllabique ne le seront plus, comme cela a pu encore se produire récemment.
Une semaine après s'être saisi de ce sujet hautement polémique à la demande de Dominique de Villepin qui en a fait une des mesures de son plan pour l'égalité des chances, le ministre de l'Éducation nationale tord définitivement le cou aux partisans des méthodes globale (1) et semi-globale, accusées par certains orthophonistes d'être «responsable de l'épidémie actuelle de dyslexie». Répandue depuis une quinzaine d'années, cette méthode «mixte» propose à l'enfant sur une période allant de quinze jours à trois mois un ensemble de mots et de phrases à apprendre par coeur. Cette étape est ensuite suivie de la phase «synthétique» traditionnelle.
«Immerger l'enfant dans le langage pour lui faire reconnaître les mots grâce à ses capacités de mémorisation conduit à la noyade. Les conséquences sont désastreuses, les experts scientifiques sont formels», explique Gilles de Robien prônant le retour au bon vieux «b.a.-ba» des familles, aujourd'hui baptisée «phonème-graphème» (travail sur le son et sur la manière dont il s'écrit).
«Recul de l'illettrisme»
Pour ses détracteurs, cette mesure remet en question la liberté pédagogique des instituteurs en vigueur depuis la fin du XIXe siècle. Ils s'élèvent aussi contre une annonce assimilée à de la «démagogie». «La méthode syllabique a produit de nombreux analphabètes», souligne Georges Dupon-Lahitte, président de la FCPE (principale fédération de parents d'élèves), ironisant sur un «combat» contre une méthode «abandonnée depuis belle lurette». «De telles instructions nécessitent de modifier complètement les programmes, s'inquiète Gilles Moindrot, secrétaire général du Snuipp-FSU, principal syndicat enseignant, rappelant que la dernière édition élaborée en 2002 avait abouti à un «bon équilibre». En revanche pour la Confédération syndicale de l'Éducation nationale, «une méthode d'apprentissage plus réaliste et moins teintée d'idéologie ne peut que permettre un recul de l'illettrisme».
Aujourd'hui, environ 25% des jeunes qui entrent en 6e n'ont pas le niveau requis. Parmi eux, plus de la moitié est en grande difficulté de lecture, 4% des enfants en moyenne – 11% en ZEP – ne savent pas déchiffrer un texte et 10% ne comprennent pas ce qu'ils déchiffrent. «Cette polémique masque une réalité qui n'a rien à voir avec les méthodes : les difficultés socioculturelles de certains enfants», dénonce Gilles Moindrot.
Mais selon Gilles de Robien, l'abandon de la méthode globale entraînera dans une quinzaine d'années la baisse du nombre d'enfants ne sachant pas correctement lire et écrire à leur entrée en 6e. Selon un sondage réalisé l'an dernier pour la Peep, association de parents d'élèves du public, plus de la moitié des parents plébiscitaient la méthode syllabique contre 12% qui la rejetaient.
(1) Introduite au XVIIIe siècle par le pédagogue Nicolas Adam, elle a été popularisée en Europe en 1930 par le pédagogue belge Ovide Decroly pour les enfants sourds.
Anti, hip hip hip !