C'est triste...

Parfois, on se dit que le monde est beau, les oiseaux chantent, le soleil brille...Mais à d'autres occasions, on constate que ce monde n'est pas si beau que ça: famine, guerre, épidémies, enfants et femme violés, mutilés, frappées, guerres de religion... On voit des présidents qui se réunissent soit disant pour changer le monde, et rien ne change, il y a toujours les mêmes problèmes aux mêmes endroits, il y a toujours autant de viols, meurtres, guerres, violence.... les messages de paix ne dépassent pas la haîne... c'est bien triste je trouve...

Eleanora a écrit:

Parfois, on se dit que le monde est beau, les oiseaux chantent, le soleil brille...Mais à d'autres occasions, on constate que ce monde n'est pas si beau que ça: famine, guerre, épidémies, enfants et femme violés, mutilés, frappées, guerres de religion... ...

S'il n'y avait que cela, ce ne serait rien, mais...

Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa force
Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit
Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix
Et quand il croit serrer son bonheur il le broie
Sa vie est un étrange et douloureux divorce

Il n'y a pas d'amour heureux

Aragon.

Eleanora a écrit:

...c'est bien triste je trouve...

en plus, la haine est gratuite, alors que pour l'amour, la pipe c'est 30 euros


(citation lue sur une affiche, hier soir, en attendant le bus)

C'est que la haine, ça se paie après coup.

Eleanora a écrit:

Parfois, on se dit que le monde est beau, les oiseaux chantent, le soleil brille...Mais à d'autres occasions, on constate que ce monde n'est pas si beau que ça: famine, guerre, épidémies, enfants et femme violés, mutilés, frappées, guerres de religion... On voit des présidents qui se réunissent soit disant pour changer le monde, et rien ne change, il y a toujours les mêmes problèmes aux mêmes endroits, il y a toujours autant de viols, meurtres, guerres, violence.... les messages de paix ne dépassent pas la haîne... c'est bien triste je trouve...

Oui, rien ne change. Beaucoup de gens font ce constat à un moment ou à un autre, d'une manière ou d'une autre. Alors, pourquoi rien ne change-t-il ? Nous avons tout essayé mais rien ne marche. Peut-être n'abordons-nous pas le problème de la bonne façon ? Nous regardons le monde, le reste de l'humanité comme s'ils étaient distincts de nous, et nous disons :que de haine, comme c'est triste ; puis nous montrons du doigt les hommes politiques, telle ou telle religion, telle ou telle nation, les gens de droite ou ceux de gauche, les blancs ou les noirs, les patrons ou les ouvriers, etc. Nous ne regardons jamais tout ça sans juger, sans condamner : il nous faut des coupables (car nous nous posons volontiers en victimes) ; il y a nous, qui pensons agir correctement ou à peu près correctement, et les autres, qui accumulent sur leurs têtes toute la sottise et toute la méchanceté du monde, et c'est évidemment uniquement parceque ces derniers nous y obligent par la menace qu'ils représentent que nous devenons parfois nous-mêmes violents, "légitimement", par réaction : nous donnons ainsi naissance à ces notions tellement subjectives de "bonnes" ou de "mauvaises causes", qui sont pourtant, les unes comme les autres, entachées de violence. Voilà comment nous raisonnons ou comment nous ressentons à peu près les choses pour la plupart d'entre-nous. Tant qu'il en ira ainsi, tant que nous ne verrons pas clairement que nous sommes en chacun de nous l'humanité toute entière, il y aura de la discrimination, des conflits, de la haine et de la violence, et rien ne changera.

et l'alternative, c'est quoi?

alejandro a écrit:

et l'alternative, c'est quoi?

S'intéresser à la question ou ne pas. C'est booléen.

alejandro a écrit:

et l'alternative, c'est quoi?

l'alternative ? Nous voyons que l'humanité va mal (guerres, injustices, violences, etc.); alors, nous inventons une religion ou une idéologie politique censée régler le problème. C'est ce que nous avons toujours fait, d'accord ? Et ça n'a jamais marché, en tout cas jamais pleinement ni durablement : c'est un fait incontestable. Nous avons tout essayé : tous les systèmes religieux, tous les systèmes politiques, tous les systèmes sociaux. Le monde n'a peut-être jamais été aussi empli de violence et de menaces de destructions. Nous pouvons continuer d'inventer de nouveaux systèmes si ça nous chante, avec l'illusion que ça marchera un jour, mais ces nouvelles inventions ne seront jamais que des modifications des anciennes et ne marcheront pas davantage. Alors, que faut-il faire? Est-ce le principe même de nos actions qui est inapproprié et qui les condamne ainsi d'avance ? Tous nos projets pour améliorer la société ou l'humanité sont établis sur le savoir, sur l'expérience, et partent donc d'idées préconçues. Mais le savoir est-il l'intelligence, le savoir procure-t-il l'intelligence ? Evidemment, non ! Le savoir, en dehors du domaine de la technologie, des techniques, semble au contraire faire obstacle à l'intelligence quand il s'agit de régler les problèmes psychologiques de l'humanité (lesquels suscitent ou aggravent les problèmes matèriels ).
L'alternative, c'est donc de continuer comme maintenant des actions élaborée par le savoir telles que la plupart d'entre-nous les menons avec les résultats que nous voyons ou une action qui laisse de côté le savoir et permet à l'intelligence d'intervenir. L'intelligence ne se convoque pas mais elle ne peut pas être là où se trouvent les préconçus élaborés par le savoir.

le Veilleur a écrit:

L'alternative, (...)

Putain ! la vache ! Il doit être rudement bon celui-là ! Au moins du double 00 ou de l'Afghan.

Joséphine, envieuse.

joséphine a écrit:

le Veilleur a écrit:

L'alternative, (...)

Putain ! la vache ! Il doit être rudement bon celui-là ! Au moins du double 00 ou de l'Afghan.

Joséphine, envieuse.

C'est quoi cette histoire, blagueuse ?

joséphine a écrit:

le Veilleur a écrit:

L'alternative, (...)

Putain ! la vache ! Il doit être rudement bon celui-là ! Au moins du double 00 ou de l'Afghan.

Joséphine, envieuse.

ça ne vaut peut-être pas la skunk. Faut voir. Mais bon, c'est garanti Krishnamurti : peace and love, quoi...

le Veilleur a écrit:

C'est quoi cette histoire, blagueuse ?

C'est pas une blague mon grand, t'as fumé ! avoue !

Mais laissons parler un maître en la matière du désespoir. Laissez-vous porter par les maux... :

Que l'homme perde sa faculté d'indifférence: il devient assasssin virtuel; qu'il transforme son idée en dieu: les conséquences en sont incalculables. On ne tue qu'au nom d'un dieu ou de ses contrefaçons. Les époques de ferveur excellent en exploits sanguinaires: Ste Thérese ne pouvait qu'être contemporaire des autodafés, et Luther du massacre des paysans...
Le diable paraît bien pâle auprès de celui qui dispose d'une vérité, de sa vérité. Les vrais criminels sont ceux qui établissent une orthodoxie sur le plan religieux ou politique, qui distinguent entre le fidèle et le schismatique. Lorsqu'on se refuse à admettre le caractère interchangeable des idées, le sang coule...

Regardez autour de vous: partout des larves qui prechent; chaque institution traduit une mission... La société est un enfer de sauveurs! Ce qu'y cherchait Diogène avec sa lanterne, c'était un indifférent... Il me suffit d'entendre quelqu'un parler sincèrement d'idéal, d'avenir, de philosophie, de l'entendre dire "nous" avec une inflexion d'assurance, d'invoquer "les autres" et s'en estimer l'interprète pour que je le considère mon ennemi...
On se méfie des finauds, des fripons, des farceurs; pourtant, on ne saurait leur imputer aucune des grandes convulsions de l'histoire... L'humanité leur doit le peu de moments de prospérité qu'elle connut... Le fanatique, lui, est incorruptible: si pour une idée, il tue, il peut tout aussi bien se faire tuer pour elle; dans les deux cas, tyran ou martyr, c'est un monstre; les grands persécuteurs se recrutent parmi les martyres auxquels on n'a pas coupé la tete...
Dans tout homme sommeille un prophète, et quand il s'éveille il y a un peu plus de mal dans le monde...

In : Précis de décomposition - Cioran

Joséphine

Docteur Mékouille a écrit:

ça ne vaut peut-être pas la skunk

Qu'est-ce que c'est qu'ce shunk ?

Joséphine

joséphine a écrit:

le Veilleur a écrit:

C'est quoi cette histoire, blagueuse ?

C'est pas une blague mon grand, t'as fumé ! avoue !

Ben oui ! Il a fumé du Krishnamurti, comme moi je fume le Coran (sérieux, vous devriez essayer, c'est un trip extra).

joséphine a écrit:

Docteur Mékouille a écrit:

ça ne vaut peut-être pas la skunk

Qu'est-ce que c'est qu'ce shunk ?

Joséphine

La SKUNK : je ne sais pas si ça vient plutôt du Maroc, de la Colombie ou plutôt d'Afghanistan, mais c'est le shit le plus fort du marché. Quand j'étais plus jeune, j'en ai fumé, une fois, résultat : j'étais assis, bien câlé, sur une chaise, la tête et les bras reposés sur une table, et je croyais que j'allais tomber.

Et si le monde est triste, est ce que cela ne serait pas parce que nous préférons toujours un dixième jouet pour notre enfant ou nos vacances de ski que nourrir un enfant qui a faim?
Derrière toutes les théories idéologiques, il y a cette réalité horrible dont nous préférons ne pas parler: nous sommes comme cela.
Nous sommes tous des gens capables de dépenser notre argent pour des raisons égoistes dans un monde où des enfants n'ont pas à manger.

Citation :

j'étais assis, bien câlé, sur une chaise, la tête et les bras reposés sur une table, et je croyais que j'allais tomber.

Moi quand je reste assis longtemps et que je me lève brusquement, j'ai aussi des vertiges. D'ailleurs parfois ce n'est pas qu'une impression : je tombe vraiment.

J'ai inventé le shit gratuit. Le prochain coup je m'occupe de la pipe.


Sinon il est fort ce Cioran. On m'a aussi parlé de Kierkegaard (pour me le déconseiller), ça a l'air pas mal dans le genre. Le Traité du désespoir, miam.

le Veilleur a écrit:

alejandro a écrit:

et l'alternative, c'est quoi?

l'alternative ? Nous voyons que l'humanité va mal (guerres, injustices, violences, etc.); alors, nous inventons une religion ou une idéologie politique censée régler le problème.

Si c’est à des problèmes de politique économique et de géopolitique ce à quoi tu fais référence, la solution, nous la connaissons. Nous avons eu un déchaînement de violence particulièrement marqué lors de la deuxième guerre mondiale, et après toutes les destructions et les souffrances que cela a entraîné, il a fallu reconstruire et panser les plaies ; et cela a été fait. Le monde allait alors vers plus de justice, plus d'équité, plus de paix. Maintenant on nous dit que ces solutions sont archaïques et que la loi de la jungle est la seule valable, bien que cela entraîne tous les maux que tu décris.

A part ça, les pays où ces solutions ont le mieux réussi sont les pays scandinaves. Donc, il ne faut pas dire qu’il n’y a pas de solutions.

Roudoudou a écrit:

Et si le monde est triste, est ce que cela ne serait pas parce que nous préférons toujours un dixième jouet pour notre enfant ou nos vacances de ski que nourrir un enfant qui a faim?
Derrière toutes les théories idéologiques, il y a cette réalité horrible dont nous préférons ne pas parler: nous sommes comme cela.
Nous sommes tous des gens capables de dépenser notre argent pour des raisons égoistes dans un monde où des enfants n'ont pas à manger.

Pas égoïste : partial. Il y a bien sur un niveau zéro de l'intérêt, l'intérêt strictement individuel, mais bien plus souvent on a un cercle plus ou moins grand qui constitue notre capacité à la solidarité : notre famille, notre village, notre ville, notre région, notre pays... L'objectif serait donc d'étendre ces cercles, d'étendre ce que Hume appelle je crois des liens de sympathie. Jésus il y va trop fort : parabole du Samaritain, amour du prochain qui est le plus lointain. Paf. Pour moi c'est flippant parce que ça veut dire universaliser l'empathie, donner au cercle un rayon infini (ou de 6400 Km). C'est ça la modernité : la Terre dans le cerveau, la conscience - nécessairement tragique -de l'Humanité, spatialement (il meurt un enfant toutes les secondes) et temporellement (souvenez-vous, devoir de mémoire ; sans oublier le futur : ça recommencera). Conscience intime mais passive, enfoncée à coup de marteaux et de médias.


Bon c'est pas tout ça, j'ai cinq pages à taper pour demain (c'est là que je regrette de ne pas aimer le café)

Enfin c'est marrant quand même Vocabulis : on commence par Candy en Westphalie (HO MAIS C'EST HORRIBLE, il a des vers qui lui sortent des yeux et il n'est même pas blond !) et on finit par parler beu et pipe, boeufs et veaux, reubeus et indiens.

Au fait, j'aime pas les étudiants en lettres. Les étudiantes encore moins. Ca écrit trente page sur Huysmans puis cinq ans après ça se retrouve vendeuse à la Poste. Au moins là, elles en voient passer des lettres.

Baptiste a écrit:

Au fait, j'aime pas les étudiants en lettres. Les étudiantes encore moins. Ca écrit trente page sur Huysmans puis cinq ans après ça se retrouve vendeuse à la Poste. Au moins là, elles en voient passer des lettres.

C'est pas gentil pour Hématite çà! mais suis morte de rire quand même !

Anti

Baptiste a écrit:

Citation :

j'étais assis, bien câlé, sur une chaise, la tête et les bras reposés sur une table, et je croyais que j'allais tomber.

Moi quand je reste assis longtemps et que je me lève brusquement, j'ai aussi des vertiges. D'ailleurs parfois ce n'est pas qu'une impression : je tombe vraiment.

J'ai inventé le shit gratuit. Le prochain coup je m'occupe de la pipe.

Ah ! Mais je ne me suis pas levé lorsque j'avais l'impression que j'allais tomber ! J'étais assis, confortablement installé, et je croyais que j'allais tomber dans un abîme. Et pas besoin de me lever pour avoir cette impression, il me suffisait de fermer les yeux.

Roudoudou a écrit:

Et si le monde est triste, est ce que cela ne serait pas parce que nous préférons toujours un dixième jouet pour notre enfant ou nos vacances de ski que nourrir un enfant qui a faim?
Derrière toutes les théories idéologiques, il y a cette réalité horrible dont nous préférons ne pas parler: nous sommes comme cela.
Nous sommes tous des gens capables de dépenser notre argent pour des raisons égoistes dans un monde où des enfants n'ont pas à manger.

Ah ben c'est pa moi qui l'ait dit, mais j'approuve entièrement cette remarque.

Docteur Mékouille a écrit:

Ah ! Mais je ne me suis pas levé lorsque j'avais l'impression que j'allais tomber ! J'étais assis, confortablement installé, et je croyais que j'allais tomber dans un abîme. Et pas besoin de me lever pour avoir cette impression, il me suffisait de fermer les yeux.

Es-tu certain d'être sorti de ton trip?

alejandro a écrit:

Si c’est à des problèmes de politique économique et de géopolitique ce à quoi tu fais référence, la solution, nous la connaissons.

Oh! ce ne sont pas les solutions, les théories qui nous font défaut, mais l'intelligence.

Citation :

Nous avons eu un déchaînement de violence particulièrement marqué lors de la deuxième guerre mondiale, et après toutes les destructions et les souffrances que cela a entraîné, il a fallu reconstruire et panser les plaies ; et cela a été fait. Le monde allait alors vers plus de justice, plus d'équité, plus de paix. Maintenant on nous dit que ces solutions sont archaïques et que la loi de la jungle est la seule valable, bien que cela entraîne tous les maux que tu décris. .

Oui, on s'entretue puis on panse les plaies. On dit : "c'est la der des der", on croit naïvement à plus de justice, plus de paix, on idéalise, jusqu'à la prochaine guerre qui ne manque pas d'arriver plus meurtrière que la précédente. C'est le cirque que l'humanité connaît depuis toujours.