Mâle être, en quête d’amour
Un homme perdu dans sa relation conjugale déséquilibrée, relève la tête peu à peu, fortifie sa confiance en lui avec l’amour complice d’Alice, son gros secret à ne pas partager.
Ecrit comme une confidence intime, Fargues utilise le lecteur comme un thérapeute, l’invitant dans le secret d’un confessionnal.
Le livre rend mal à l’aise l’homme que je suis, ne supportant pas qu’une tierce personne (homme ou femme), puisse utiliser la violence (verbale ou physique) pour se faire entendre. En cela les personnages sont formidablement bien dépeints, atteignant pour l’un (Alexandra, la désespérée) le paroxysme de l’abjecte, pour l’autre, le mari en manque de câlin maternel, la dépendance démesurée.
Le machiavélisme des situations tarabiscotées sont réduites à néant, dès lors que l’humain réagissant, fait bouillir ses tripes laissant libre court à son cœur amoureux.
Fargues utilise la citation de Nietzsche « tout ce qui ne tue pas rend fort », semble être l’image la plus appropriée pour résumer ce roman fleuve (dans le sens où tout coule, comme dit l’auteur).
L’histoire de se personnage qui se débat dans un univers oppressant, qui le rend, ni jaloux, ni mâle heureux, ni vivant, ni mort, donne à la lecture un besoin d’air pur, une nécessaire envie de souffle nouveau.
Une question demeure en suspend : qu’est ce qui peut bien pousser une femme (ou un homme) à agir en tyran de la sorte ? Ces gens ne méritent aucune pitié (évitant ainsi de rentrer dans leur jeu, dominant, dominé) mais assurément, une sérieuse analyse approfondit.
L’écriture de Fargues est simple, lâchée, agréable à lire. Nous restons accrochés aux récit du personnage qui a l’air de chuchoter son mal être.
Avant qu’il ne se réveille nous attendons son cri de délivrance, comme un bon coup de pied au derrière à la personne qui lui bouche la vie.
Les méchants sont mauvais, mais les pires sont les bons, tant qu’ils se taisent (bertrand-môgendre)