alejandro Vocabulivore émerite
Nombre de messages : 2095 Date d'inscription : 16/10/2004
| Sujet: la chose et les conditions de la chose Dim 11 Mar - 20:06 | |
| - Père Gourdin a écrit:
- Les conditions de la chose, font partie de la chose.
Ne cherchez pas, ce n'est pas quelqu'un de connu. C'est un curé de Créteil. Je l'ai rencontré aujourd'hui lors d'une interview pour un documentaire sur lequel je travaille en ce moment, sur les diacres. Alors, vous ne le savez peut-être pas – moi, en tout cas, je ne le savais pas – les diacres sont des clercs ordonnés comme les prêtres et les évêques (déjà, je croyais qu'un évêque c'était une sorte de super-prêtre, pas une ordination à part). Lors de la messe, on les reconnaît à ce qu’ils ont un bandeau au travers du torse, alors que les prêtres l’ont autour du cou. Ce ne sont pas des demi-prêtres, ni des sous-prêtres, ni des assistants du prêtre ; leur ministère, comme on dit en langage ecclésiastique, est de faire entrer le monde dans l’église et de porter l’église au monde. On ne devient pas diacre parce qu’on le veut, on demande à quelqu’un s’il veut bien le devenir. C’est généralement quelqu’un qui a son métier (parmi ceux qu’on suit il y a un photographe d’art, un médecin cardiologue et un ex-employé de la RATP devenu syndicaliste professionnel) et qui est marié. Leur rôle a été mis en valeur par le Concile Vatican II et leur formation est gérée par chaque diocèse, ce qui fait qu’il y a des variations d’un diocèse à un autre et, surtout, d’un pays à un autre. Ce que disait le père Gourdin, qui a été ordonné en 1965, en plein trip Vatican II, bientôt suivi par le délire soixante-huitard, est que les diacres sont un peu ce que les prêtres auraient voulu être à l’époque, c’est-à-dire, des clercs mariés. On était, vous l’aurez compris, en train de parler de mariage de prêtres. C’est que les diacres, bien que clercs, ne sont pas des professionnels de l’église, puisqu’ils ont leur propre métier (qu’il ne faut surtout pas abandonner en étant ordonné puisque la moitié de l’intérêt de la chose est qu’ils aillent parler de Dieu dans leur milieu) et, par là, peuvent subvenir aux besoins de leur famille. Ce qu’expliquait ce curé, c’est que si les prêtres étaient autorisés à se marier, comment subviendraient-ils aux besoin de leurs familles ? Faudrait-il les rémunérer en conséquence ? mais avec quel argent ? Faudrait-ils que comme les diacres, comme les prêtres ouvriers, aillent un métier en plus que leur ministère ? D’où la citation en début de post : qu’est-ce qu’un prêtre ? Eh bien, les conditions dans lesquels s’exerce la prêtrise font partie du rôle de prêtre et de sa définition. Je trouve que la phrase est excellente, et elle s’applique un peu partout. | |
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koala Bavard
Nombre de messages : 10 Localisation : Là où les héros ne meurt jamais Date d'inscription : 06/04/2007
| Sujet: Re: la chose et les conditions de la chose Dim 22 Avr - 13:37 | |
| Bonjour, De retour de vacances et le fil part sans moi zut :)
Allons nous avoir un retoiur en force du religieux dans les arcanes du pouvoir? si la droite passe ... Sarko me fait un peu penser à Georges Bush et depuis que j'ai lu le DA VINCI code, je vois des complots partout.
Helllp !! | |
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alejandro Vocabulivore émerite
Nombre de messages : 2095 Date d'inscription : 16/10/2004
| Sujet: Re: la chose et les conditions de la chose Dim 22 Avr - 14:32 | |
| Je ne sais pas si Sarkozy incarne le renouveau religieux ; si c’était le cas, je pense qu’il aurait exprimé une morale, fut-elle condamnable, alors que le personnage en semble parfaitement dépourvu. Mais il est aussi vrai que Sarkozy a une vision assez communautariste de la vie en société et qu’il semble penser que les pires spécimens d’un groupe sont nécessairement les représentants de ce groupe. En tout cas, ça a été son approche de la population d’origine maghrébine en mettant sur un piédestal une association intégriste pour tous les représenter.
C’est un parmi d’autres points qui inquiètent chez lui. D’autres sont le peu de respect qu’il semble éprouver pour les libertés individuelles (fichiers sans accord de la CNIL), pour la constitution (en voulant faire passer des lois clairement anticonstitutionnelles en essayant d’éviter que le Conseil Constitutionnel ne soit pas saisi), son manque d’humanisme (promotion de peines automatiques), l’idée un peu légère qu’il se fait de la démocratie (en ne respectant pas la séparation des pouvoirs), et de préconiser une solution policière à toute chose (par exemple à la santé et à l’éducation).
Bref, il devrait y en avoir pour tout le monde, chacun a de quoi nourrir son inquiétude personnelle. | |
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| Sujet: Re: la chose et les conditions de la chose | |
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