Un article que j'ai écrit pour un magazine satirique de mon école. Que je voulais vous faire lire, parce que ci, parce que.
C’est l’histoire d’un homme. Euh… non, en fait, c’est l’histoire d’un aéroport, où se côtoient plein d’hommes, mais où il y en a un seulement qui retient l’attention. Cet homme, c’est Viktor Navorski, un type un peu comme les autres, mais pas vraiment, puisqu’il est Cracozien, et qu’il est perdu dans Kennedy Airport pour cause de coup d’Etat militaire dans son pays imaginaire, la Cracozie. Au début idiot du village, sympathique crétin paumé au milieu de l’impitoyable administration, Navorski devient au fil du film un personnage autodidacte, génie du système D, utilisant les astuces les plus saugrenues pour vivre. Mais les gags passent, repassent, se succèdent, et finissent par ne plus suffire. Oh, c’est rigolo de voir Tom Hanks se balader avec un espadon en plastique dans les couloirs de l’aéroport. C’est cocasse de retrouver dans un film de Spielberg les meilleures séquences de vidéo gag, c’est amusant, enfin, de voir Tom Hanks se déhancher en peignant un mur.
Mais bon, à vrai dire, quand à quatre ou cinq reprises dans le film le héros dit calmement « J’attends », ben nous aussi. On attend quoi ? Une utopique partie de jambes en l’air avec Catherine Zeta-Jones ? Il nous apporte une irréelle fontaine de mosaïque que même Mc Gyver ne saurait construire. On espère une bonne grosse baston avec le chef des douanes ? On obtient une pénible scène où tout le monde hurle pour une petite boîte de médicaments. On souhaite ardemment quelque chose de génial, mais de réaliste, on arrive à une scène où le vieux petit balayeur indien de son balai muni, arrête un boeing 747, sans même se faire écraser.
Alors, pour se raccrocher au peu de choses qu’il reste, on préfère réfléchir de façon un peu catho-de-gauche/Télérama-caviar sur le sens profond du film. Parce que oui, ce film est engagé mesdames et messieurs ! Et si il ne l’est pas physiquement, il l’est drôlement dans le morale. Ouais, les Américains ils sont racistes monsieur, et ils traitent les honnêtes gens comme de la merde en profitant d’eux ! Ouais, Viktor Navorski nous prouve que sans méthode Assimil mais avec un cerveau Cracozien on peut apprendre l’anglais en 7 mois ! Au milieu de ce fatras d’improbables événements, on oublie finalement pourquoi on est venu là. Et finalement, on s’en aperçoit à la fin, quand pour le bonheur de chacun, le générique final donne enfin un sens au mot « terminal ». D’ailleurs, c’est en fait ce qui m’a émerveillé, moi, ce générique, avec les vraies signatures des acteurs. Ça démythifie un acteur, ça, l’écriture. On se rend compte que Catherine Zeta-Jones signe comme ma petite sœur (mais vous ne connaissez pas ma petite sœur…), et que Spielberg écrit comme un cochon.