Sondage | | Êtes-vous d'accord ? | Oui | | 75% | [ 3 ] | Oui | | 25% | [ 1 ] |
| Total des votes : 4 |
|
| | Citations in Delerm (père) | |
| | Auteur | Message |
---|
Dona Invité
| Sujet: Citations in Delerm (père) Dim 28 Nov - 0:49 | |
| C'est à l'occasion d'un petit rangement des rayonnages que j'ai feuilleté à nouveau le best de Philippe Delerm au sujet de ces minuscules plaisirs que sont" La Première gorgée de bière et autres..". Je n'ai pas lu la suite excepté "La Sieste assassinée" du même acabit, chez L'Arpenteur.
A dire vrai, je n'ai relu que la table des matières et bien que le petit livre ait déjà quelques années d'âge à présent, il m'interroge encore par la résonance anodine des chapitres: « Un couteau dans la poche, Le paquet de gâteaux du dimanche matin, Aider à écosser des petits pois, Prendre un porto, L’odeur des pommes, Le croissant du trottoir, Le bruit de la dynamo, L’inhalation… » etc... J'avais trouvé l'idée féconde et parce qu'elle correspondait aussi à des fragments de vie mis côte à côte et dits avec une justesse très agréable. Bon, l'ensemble est un peu sirupeux donc sucré, j'entends par là un exercice de style un peu facile, un peu consensuel avec la littérature (pas une innovation majeure ou bien une oeuvre provocatrice ou révolutionnaire, juste une opportunité d'ouvrir un champ nouveau dans une nouvelle perspective autobiographique puisque c'est le cas ou du moins ça y ressemble) mais il y a un charme incontestable. Petit pot-pourri alors de citations empruntées à quelques oeuvres de l'auteur en question:
Philippe Delerm 1950
[...] je me souviens de ce bonheur-désordre sur ta table. (Le Cinquième Saison, p.17, Éd. du Rocher) Si tu n'étais pas morte... Ces mots ne dansent pas sur mon cahier, mais blessent le silence de la marge. (Le Cinquième Saison, p.31, Éd. du Rocher) Tu ne revivras pas, mais il y a ce chemin des mots qui mène un peu plus près de ton sourire ; le souvenir ne te rend pas, mais tu sourds quelquefois de cette folie douce de t'écrire, avec au bout le son-vertige de ta voix. (Le Cinquième Saison, p.43, Éd. du Rocher) Les filles sont un autre monde, et je m'en souviendrai. Elles deviendront cet ailleurs difficile où je te reconnais, pays à inventer pour le bonheur de passer la frontière. (Le Cinquième Saison, p.53, Éd. du Rocher) Elle en parle sans larmes, avec au fond des yeux le poids de l'habitude du chagrin. (Le Cinquième Saison, p.68, Éd. du Rocher) J'apprends comme il est simple et fort d'aimer tout seul. (Le Cinquième Saison, p.69, Éd. du Rocher) Il faut partir ou bien rester, cela revient au même gris. Je t'écris ça ce soir avec cette envie de mourir, la fatigue si longue ; le chagrin seul me tient ici, brûlure au creux de la poitrine. (Le Cinquième Saison, p.122, Éd. du Rocher) On se surprend à marcher sur le bord du trottoir comme on faisait enfant, comme si c'était la marge qui comptait, le bord des choses. (La première gorgée de bière, p.20, Éd. L'Arpenteur) Trop tard ? L'avenir sera ce que vous en ferez. (La première gorgée de bière, p.27, Éd. L'Arpenteur) Parfois on dit : "On aurait presque pu..." Là, c'est la phrase triste des adultes qui n'ont gardé en équilibre sur la boîte de Pandore que la nostalgie. (La première gorgée de bière, p.28, Éd. L'Arpenteur) En espadrilles, on est tout juste assez civilisé pour tutoyer le globe, sans l'appréhension rétive du pied nu méfiant, sans l'excessive assurance du pied trop bien chaussé. (La première gorgée de bière, p.64, Éd. L'Arpenteur) [Dans le journal du petit déjeuner] On y lit que le monde se ressemble, et que le jour n'est pas pressé de commencer. (La première gorgée de bière, p.71, Éd. L'Arpenteur) J'aime la mélancolie de ce passant. Il n'a plus aucune de ces prétentions du paraître qui nous amenuisent tant dans la vraie vie, nous contraignent à cacher nos blessures, nos tristesses. (L'envol, p.7, Éd. Librio n°280) Il se sentit délicieusement en fraude [...]. (L'envol, p.27, Éd. Librio n°280) |
| | | Clair Obscur Clavieriste confirmé(e)
Nombre de messages : 1737 Localisation : Nulle part ailleurs Date d'inscription : 21/10/2004
| Sujet: Re: Citations in Delerm (père) Jeu 2 Déc - 3:34 | |
| Un rassemblement de petits bonheurs, ce Delerm. Une incitation à ouvrir les yeux sur les gestes simples, le flottement des instants. L'album photos d'une époque à peine un peu passée, parfois encore très actuelle, mais qui plus tard, bien plus tard, se laissera feuilleter "pour le plaisir et la nostalgie".
Le genre de bouquin à renouveler régulièrement. Aujourd'hui, on pourrait y trouver le geste d'allumer son ordinateur, le bruit du micro-ondes, la petite place réservée au portable dans la poche du jean, les frites surgelées ou le rire des enfants dans l'espace jeu des Mac Do...
Ben oui... tout évolue... faut fixer les choses si on veut transmettre la mémoire ! | |
| | | Fulmi Prolixe infatigable
Nombre de messages : 5214 Age : 69 Date d'inscription : 16/10/2004
| Sujet: Re: Citations in Delerm (père) Jeu 2 Déc - 15:07 | |
| « Ce soir je sors la poubelle ».
« Ce paon pas vraiment paon, ce faux rosier ont les mêmes aigreurs, les mêmes aspérités, distillent au cœur de leur orientalisme occidentalisé les mêmes griffures virtuelles »
Philippe Delerm comprend ce qu'il écrit lorsqu'il reste au sujet+verbe+complément basique, mais il a tort de vouloir paraître intelligent.
Citations tirées de La littérature sans estomac, de Pierre Jourde. | |
| | | Dona Invité
| Sujet: Re: Citations in Delerm (père) Jeu 2 Déc - 21:32 | |
| - Fulmi a écrit:
« Ce paon pas vraiment paon, ce faux rosier ont les mêmes aigreurs, les mêmes aspérités, distillent au cœur de leur orientalisme occidentalisé les mêmes griffures virtuelles »
Moi je conçois très bien cette phrase: c'est une question d'analogies. Les syntaxes à pied-bot il y en a plein la littérature, c'est ce qu'on appelle le style. |
| | | ours impatient Drôle de zèbre
Nombre de messages : 2800 Localisation : Marseille Date d'inscription : 15/10/2004
| Sujet: Re: Citations in Delerm (père) Jeu 2 Déc - 21:50 | |
| - Dona a écrit:
- Fulmi a écrit:
« Ce paon pas vraiment paon, ce faux rosier ont les mêmes aigreurs, les mêmes aspérités, distillent au cœur de leur orientalisme occidentalisé les mêmes griffures virtuelles »
Moi je conçois très bien cette phrase: c'est une question d'analogies. Les syntaxes à pied-bot il y en a plein la littérature, c'est ce qu'on appelle le style. pis Delerm, c'est c'que fulmi appelle de l'orthopédant ? | |
| | | vilain Logorrhéique talonnesque
Nombre de messages : 924 Date d'inscription : 16/10/2004
| Sujet: Re: Citations in Delerm (père) Jeu 2 Déc - 22:06 | |
| - Fulmi a écrit:
« Ce paon pas vraiment paon, ce faux rosier ont les mêmes aigreurs, les mêmes aspérités, distillent au cœur de leur orientalisme occidentalisé les mêmes griffures virtuelles »
Moi, je dois être très con...mais j'aimerais bien qu'on m'explique ce que veut dire cette phrase....pour moi ce ne sont que des mots qui n'ont aucun vrai sens... | |
| | | Fulmi Prolixe infatigable
Nombre de messages : 5214 Age : 69 Date d'inscription : 16/10/2004
| Sujet: Re: Citations in Delerm (père) Jeu 2 Déc - 22:50 | |
| - vilain a écrit:
- Moi, je dois être très con...mais j'aimerais bien qu'on m'explique ce que veut dire cette phrase....pour moi ce ne sont que des mots qui n'ont aucun vrai sens...
C'est la description d'une assiette. Selon Jourde, c'est la beauté recommandée à Mme le Quesnoy par son curé (cf. La vie est un long fleuve tranquille, d'Étienne Chatilliez). De fait, c'est sans doute une tentative d'imitation de Surgi de la croupe et du bond, de Mallarmé. | |
| | | Dona Invité
| Sujet: Re: Citations in Delerm (père) Jeu 2 Déc - 23:02 | |
| « Ce paon pas vraiment paon, ce faux rosier ont les mêmes aigreurs, les mêmes aspérités, distillent au cœur de leur orientalisme occidentalisé les mêmes griffures virtuelles »
Hors contexte j'aurai dit une sorte d'estampe à la Zadig. Sympa l'assiette.
Sinon on a l'imagination métaphorique tracé plat. Ca existe aussi. L'extrait de Zeller que Flammarion propose quelque part en est un exemple: jolie linéarité. On dirait un appareil photo qui prend un cliché en laissant les kro au premier plan, les serviettes sales au second plan et les auréoles de vin sur la nappe au troisième plan tandis que le pochtron qu'on vient de clicher sourit, le front coupé à mi-hauteur. |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Citations in Delerm (père) | |
| |
| | | | Citations in Delerm (père) | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |