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| | Premières phrases | |
| | Auteur | Message |
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Fulmi Prolixe infatigable
Nombre de messages : 5214 Age : 69 Date d'inscription : 16/10/2004
| Sujet: Premières phrases Mar 30 Nov - 2:13 | |
| C'est un fil qui vient d'être lancé sur Voilà, et je trouve l'idée excellente : les premières phrases de romans.
Ça vous dirait d'en recopier des réussies (ou des ratées ?), ici ?
Le fil là-bas s'ouvre avec celle de Salammbô.
C'était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d'Almicar.
Elle est évidemment très bien, comme est très bien :
Longtemps je me suis couché de bonne heure.
Ou bien :
Ça a débuté comme ça.
Ou encore :
J'appartiens à l'une des plus vieilles familles d'Orsenna.
ou :
Dans l'annuaire de Paris, longtemps à la rubrique des professions, on a cherché en vain écrivain entre écrevisse et écrous.
Etc. À vous. | |
| | | Clair Obscur Clavieriste confirmé(e)
Nombre de messages : 1737 Localisation : Nulle part ailleurs Date d'inscription : 21/10/2004
| Sujet: Re: Premières phrases Mar 30 Nov - 2:59 | |
| Amoureuse. (j'y peux rien, c'est le premier bouquin qui me tombe sous la main : "Les chevaliers du Subjonctif" E. Orsenna)
Sur le toit de la maison, découpés sur la lumière de l'aube, les vautours ressemblent à un couple de petits vieux en frac, tout rabougris et les mains dans les poches. (Les Fleurs noires de Santa Maria - H.Rivera Letellier)
L'hiver ils descendaient vers la mer. (Fuegia - Eduardo Belgrano Rawson)
A.D : deux des textes philosophiques de ce recueil faisaient partie de ta thèse de philosophie, tandis que l'essai sur Rossini et Mozart a été rédigé, lui, un peu plus tard. (Constallations - A. Barricco)
Ce qui suit n'est pas le récit d'exploits fabuleux, ni, à proprement parler, un récit surle mode "cynique". (Voyage à motocyclette - Che Guevara) | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Premières phrases Mar 30 Nov - 3:23 | |
| Ce sont les classiques qui me restent en mémoire. Il se trouve dans certaines villes de province des maisons dont la vue inspire une mélancolie égale à celle que provoquent les cloîtres les plus sombres, les landes les plus ternes ou les ruines les plus tristes. (Balzac - Eugénie Grandet) Le 15 mai 1795 le général Bonaparte fit sont entrée dans Milan à la tête de cette jeune armée qui venait de passer le mont de Lodi, et d'apprende au monde qu'après tant de siècles César et Alexandre avaient un successeur. (Stendhal - la chartreuse de Parme) Mais aussi : Il neigeait sur Vienne. (Le printemps de Varsovie - G de Villiers - SAS) |
| | | Fulmi Prolixe infatigable
Nombre de messages : 5214 Age : 69 Date d'inscription : 16/10/2004
| Sujet: Re: Premières phrases Mar 30 Nov - 3:25 | |
| - Clair Obscur a écrit:
- Amoureuse. (..) A.D : deux des textes philosophiques de ce recueil faisaient partie de ta thèse de philosophie, tandis que l'essai sur Rossini et Mozart a été rédigé, lui, un peu plus tard.
Mon avis est que ces deux-ci, Orsenna et Barrico ne font pas le poids. j'aime beaucoup celle de Guevarra. T'as remarqué ? Éric Orsenna a son nom dans l'une de mes premières phrases : J'appartiens l'une des plus vieilles familles d'Orsenna. C'est qu'il a pris son nom de plume dans le Rivage des Syrtes, de Gracq. Il a plus de goût que de talent, je trouve, l'Éric. Allez, quelques autres : Autrefois, selon sir George H. Darwin, la Lune était très proche de la terre. Les gladiators qui tombent entre les mains des blockistes sont piétinés et traînesacqués à l'arrière par les Éclaireurs. (J'aime pas trop, trop de mots compliqués. Benjamin Berton : Pirates) Le 17 septembre 1996, j'avais rendez-vous avec Bernard Franck. Je suis cinquième sur la liste de l'Express, aujourd'hui 16 septembre. (Pas mal, d'un auteur que je déteste déteste déteste). La porte s'est refermée lourdement. Les femmes se divisent en deux catégories, celles qui lisent des livres et celles qui ont des gros seins. (Très mauvaise, à mon avis. Louis Skorecki, Il entrerait dans la légende). Que dire d'une fille de vingt-cinq ans quand elle est morte ? C'est lundi et comme tous les lundis je suis allée chez madame Burlaud. (Le plus mauvais livre que j'ai lu cette année : Kiffe kiffe demain, de Faïza Guène. pourtant cette première phrase n'est pas mal du tout, à mon avis). Un matin de la fin du siècle dernier, je me rendis en voiture à l’aéroport du Bourget, pour un concours d’embauche. Sans qu'un employé ou client de l'hôtel ne l'ait vu sortir de sa chambre de si bon matin, celui qu'on appelait jamais, depuis le soir resté fameux de son arrivée, autrement que le Professeur, descendit à pas feutrés les trois étages du Casa Blue. (Trop alambiquée pour mon goût. Daniel Rondeau : Dans la marche du temps). | |
| | | Hématite Incontinent verbal
Nombre de messages : 330 Date d'inscription : 19/10/2004
| Sujet: Re: Premières phrases Mar 30 Nov - 11:11 | |
| - Fulmi a écrit:
Dans l'annuaire de Paris, longtemps à la rubrique des professions, on a cherché en vain écrivain entre écrevisse et écrous.
Guenot? | |
| | | Hématite Incontinent verbal
Nombre de messages : 330 Date d'inscription : 19/10/2004
| Sujet: Re: Premières phrases Mar 30 Nov - 11:17 | |
| - Fulmi a écrit:
- Je suis cinquième sur la liste de l'Express, aujourd'hui 16 septembre. (Pas mal, d'un auteur que je déteste déteste déteste).
Quiçaquiça? - Citation :
- Les femmes se divisent en deux catégories, celles qui lisent des livres et celles qui ont des gros seins. (Très mauvaise, à mon avis. Louis Skorecki, Il entrerait dans la légende).
Ben, non seulement elle est mauvaise, mais elle est absurde... C'est un personnage qui s'exprime comme ça ou c'est l'auteur himself? paskeu si c'est l'auteur, il vaut mieux qu'il ne me croise pas... - Citation :
- C'est lundi et comme tous les lundis je suis allée chez madame Burlaud. (Le plus mauvais livre que j'ai lu cette année : Kiffe kiffe demain, de Faïza Guène. pourtant cette première phrase n'est pas mal du tout, à mon avis).
Il est si mauvais que ça? (entendu parler mais pas lu). | |
| | | Croustine Vocabulivore émerite
Nombre de messages : 2275 Localisation : 45°46/4°50 Date d'inscription : 15/10/2004
| Sujet: Re: Premières phrases Mar 30 Nov - 11:26 | |
| Fulmi, tu veux bien nous préciser d'où ces phrases sont extraites ?
Il s'éveilla dans l'obscurité, simplement, facilement, sans autre mouvement qu'un lever de paupières sur un décor d'ombre. (London, La petite dame de la grande maison) | |
| | | Fulmi Prolixe infatigable
Nombre de messages : 5214 Age : 69 Date d'inscription : 16/10/2004
| Sujet: Re: Premières phrases Mar 30 Nov - 16:42 | |
| - Croustine a écrit:
- Fulmi, tu veux bien nous préciser d'où ces phrases sont extraites ?
Je veux bien, mais je trouve aussi intéressant de ne pas dire de qui elles sont : mais je vais les mettre. - Hématite a écrit:
- ...un auteur que je déteste déteste déteste.
Quiçaquiça? Chritine Angot. Quitter la ville. Ma référence absolue, avec Faïza Guène. - Hématite a écrit:
- C'est un personnage qui s'exprime comme ça ou c'est l'auteur himself? paskeu si c'est l'auteur, il vaut mieux qu'il ne me croise pas...
C'est le personnage-narrateur. Il entrerait dans la légende est le monologue haché (2323 chapitres d'une à quelques lignes) d'un serial-killer pédophile. Très mauvais roman d'un vieux critique de cinéma passablement gâteux (chaque jour, dans Libé). - Hématite a écrit:
- Guenot ?
Oui, tu peux vérifier. C'est intéressant de comparer les deux versions de cette première phrase, comme quoi un livre n'est jamais définitif ; d'une édition à l'autre, on en reprend les détails : 1977 : Dans l'annuaire du téléphone de Paris, à la rubrique des professions, entre « écrevisse » et « écrous », on trouve « écritures (expert en) ». Pas écrivain. 1982 : Dans l'annuaire de Paris, longtemps à la rubrique des professions, on a cherché en vain écrivain entre écrevisse et écrous. Je crois que je préfère la première, mais j'ai une tendresse particulière et irraisonnée pour cette première édition du Guenot qui restera sans doute le grand livre de ma vie. | |
| | | Clair Obscur Clavieriste confirmé(e)
Nombre de messages : 1737 Localisation : Nulle part ailleurs Date d'inscription : 21/10/2004
| Sujet: Re: Premières phrases Mar 30 Nov - 17:29 | |
| - Fulmi a écrit:
- Clair Obscur a écrit:
- Amoureuse. (..) A.D : deux des textes philosophiques de ce recueil faisaient partie de ta thèse de philosophie, tandis que l'essai sur Rossini et Mozart a été rédigé, lui, un peu plus tard.
Mon avis est que ces deux-ci, Orsenna et Barrico ne font pas le poids. (...)
T'as remarqué ? Éric Orsenna a son nom dans l'une de mes premières phrases : J'appartiens l'une des plus vieilles familles d'Orsenna. C'est qu'il a pris son nom de plume dans le Rivage des Syrtes, de Gracq. Il a plus de goût que de talent, je trouve, l'Éric. Je n'ai pas encore lu "Les Chevaliers du Subjonctif", je ne suis pas en mesure de faire un commentaire. Par contre, j'ai effectivement remarqué que Orsenna avait son nom dans l'une de tes phrases. Amusant. Baricco : il ne s'agit pas d'un roman, mais d'un documentaire. Ce type est à la fois musicien et écrivain, il parle dans son bouquin de la relation entre la musique et l'écriture. Je suis curieuse d'en savoir d'avantage. Je sais qu'il a ouvert une école, en Italie (mais je n'ai pas encore lu le livre, donc "grand blanc" pour l'instant). Cependant, si l'auteur m'interpelle autant, c'est qu'il a la particularité d'avoir un imaginaire hors du commun. Tandis que la plupart se bornent à inventer des personnages et des situations de vie, lui apporte un "plus". Des joyaux auxquels personne ne penseraient. Des trucs... comment dire... oh et puis tu lis, tu verras bien. Mais pas "constellations". Essaye d'abord soit Novecento Pianiste, soit Océan Mer, soit Châteaux de la Colère, ou bien encore City..... :lol: J'ai un mal de chien à mettre les mots sur ce que dégagent ses bouquins... mais c'est bien connu, les sentiments ne s'expliquent pas ! | |
| | | sapotille Incontinent verbal
Nombre de messages : 486 Localisation : pour venir me rendre visite? mp Date d'inscription : 16/10/2004
| Sujet: Re: Premières phrases Mar 30 Nov - 18:17 | |
| "A un moment donné, c'était l'hivers en Ohio, avec ses portes fermées, ses fenêtres verrouillées, ses vitres masquées de givre, ses toits frangés de stalactites, les enfants qui skiaient sur les pentes, les ménagères engoncées dans leurs fourrures qui, tels de grands ours noirs, avançaient pesamment dans les rues verglacées" Ray Bradbury, Chroniques martiennes. perso je pense "bof trop long" et puis les ménagères t'em. tu t'es pas vu avec ta chapka qui te ferme à moitié les yeux parceque t'as les oreilles trop basses, espèce d'écrivain prêt à tout pour faire une ligne na! Mais... je me demande aussi s'il n'y a pas de faute d'orthographe tels de grands ours noirs? ne faudrait-il pas écrire telles? et pourquoi non??? Aux montagnes succèdent les montagnes" Fukazawa. "Narayama"ah! là ce n'est pas trop long. Et çà en dit presque plus...non?
Cà parait plus objectif, comme çà on a le loisir de penser comme on veut... on peut se préparer à ce qui va suivre, et suivant la pente de notre imaginaire, les mots à venir vont nous paraitre lourds ou léger... ....au lieu de devoir se contenter de "réagir" au regard subjectif et dirigissime de Bradbury, qui en fin de compte est d'une banalité navrante...enfin...pour l'intant..on ne parle QUE des premières phrases, bien sur. | |
| | | Fulmi Prolixe infatigable
Nombre de messages : 5214 Age : 69 Date d'inscription : 16/10/2004
| Sujet: Re: Premières phrases Mar 30 Nov - 18:23 | |
| - Clair Obscur a écrit:
- Tandis que la plupart se bornent à inventer des personnages et des situations de vie, lui [Barrico] apporte un "plus". Des joyaux auxquels personne ne penseraient. Des trucs... comment dire... oh et puis tu lis, tu verras bien.
Eh bien, je dois avouer que ces deux auteurs, Orsenna et Barrico ont en commun que leurs romans me sont tombés des mains très vite (l'Exposition coloniale et Châteaux de la colère). C'est que je suis un douillet et si la langue n'est pas confortable, je renonce assez vite. Certes, Barrico est dépendant de son traducteur et je sais, pour avoir lu pas mal de traductions de l'italien pour l'architecture, que le passage d'une langue à une autre si proche est difficile, bien plus que lorsque le traducteur doit tout réécrire. Pour Orsenna, je suis formel : sa langue me rebute. J'ai l'impression d'être frotté à un ciment brut. J'ai dès la première phrase envie de tout réécrire. C'est pour ça que je n'ai pas mis les noms d'auteurs dans mes listes de phrases. Pour qu'elles ne soient pas parasitées par les a-priori sur l'auteur. | |
| | | Clair Obscur Clavieriste confirmé(e)
Nombre de messages : 1737 Localisation : Nulle part ailleurs Date d'inscription : 21/10/2004
| Sujet: Re: Premières phrases Mar 30 Nov - 18:30 | |
| - Fulmi a écrit:
- C'est que je suis un douillet et si la langue n'est pas confortable, je renonce assez vite. Certes, Barrico est dépendant de son traducteur et je sais, pour avoir lu pas mal de traductions de l'italien pour l'architecture, que le passage d'une langue à une autre si proche est difficile, bien plus que lorsque le traducteur doit tout réécrire. Pour Orsenna, je suis formel : sa langue me rebute. J'ai l'impression d'être frotté à un ciment brut. J'ai dès la première phrase envie de tout réécrire.
Qu'est-ce qui te semble inconfortable, dans l'écriture (traduite) de Baricco ? Perso, je le trouve novateur. Inventif. Surprenant. Très agréablement magique. | |
| | | Fulmi Prolixe infatigable
Nombre de messages : 5214 Age : 69 Date d'inscription : 16/10/2004
| Sujet: Re: Premières phrases Mar 30 Nov - 18:55 | |
| - Clair Obscur a écrit:
- Qu'est-ce qui te semble inconfortable, dans l'écriture (traduite) de Baricco ?
Perso, je le trouve novateur. Inventif. Surprenant. Très agréablement magique. Je crois me souvenir qu'il m'énnervait parce que je ne comprenais rien à ce qu'il me racontait, tellement c'était touffu. Et je l'ai pas perçu de petite musique. J'ai laissé tomber très vite et je l'ai oublié. | |
| | | Clair Obscur Clavieriste confirmé(e)
Nombre de messages : 1737 Localisation : Nulle part ailleurs Date d'inscription : 21/10/2004
| Sujet: Re: Premières phrases Mar 30 Nov - 19:28 | |
| - Fulmi a écrit:
- Je crois me souvenir qu'il m'énnervait parce que je ne comprenais rien à ce qu'il me racontait, tellement c'était touffu. Et je l'ai pas perçu de petite musique. J'ai laissé tomber très vite et je l'ai oublié.
Il a pourtant de vrais moments musicaux. Plutôt des murmures. Il a entre autres la particularité d'écrire à la manière dont on pense, dans cette espèce d'anarchie plus ou moins cohérente. Entre autres. Il a aussi une écriture poétique très marquée. Il a aussi un humour tendre. Touffu, oui. Très. Dense. Il faut vraiment se frayer un passage. Ça me fait penser à la forêt de l'ancien bagne de la Nouvelle Calédonie. Les troncs si proches les uns des autres, et en même temps si fins que tu vois la perspective, très loin. La forêt mange les murs alors que d'habitude, on laisse toujours un espace. On est obligé de se mouvoir comme un félin, dans ce lieu étrange. L'écriture de Baricco est un peu cela. Mais, douillet Fulmi, ne ne chercherai pas à vouloir te convaincre. J'ai aimé simplement te dire comment il entre en moi. | |
| | | Dona Invité
| Sujet: Re: Premières phrases Mer 1 Déc - 12:43 | |
| Première phrase, sans point! Je savais bien que Rouaud avait un côté proustien...
"Elle ne lira pas ces lignes, la petite silhouette ombreuse, dont elle s'étonnait qu'elle pût traverser trois livres sans donner de ses nouvelles -ou si peu, figuration muette, condamnée au silence par le ravissement brutal de l'époux et un chagrin si violent qu'elle crut qu'il aurait raison d'elle, de sa vie, un chagrin à couper le souffle, qui étouffe aussi sûrement qu'autrefois un oreiller appliqué sur le visage d'un enragé, ce dont s'accommodait même l'Eglise, pourtant tatillonne dès qu'il s'agit de décider à la place de Dieu du terme de la vie d'un homme, mais la souffrance des mordus était à ce point atroce que la parole divine était priée de mettre une sourdine à ses principes, et le regard divin de détourner un moment les yeux, le temps que le corps entre en agonie, hurlant, la bave aux lèvres, retrouve sous cet éteignoir de lplumes la peix du sommeil plus profond. (...)"
Et deuxième phrase, enfin, dressant le thème de l'autobiographie:
"Elle ne lira pas ces lignes, notre enragée de mort et de chagrin, et donc d'amour peut-être, victime d'une morsure d'amour, car, enfin, c'est la perte d'un homme qui la met dans cet état, et pas de n'importe quel homme comme tous les autres hommes, non, de son homme premier et dernier (...)"
Et une des dernières phrases du chapitre initial:
"Elle ne lira pas ces lignes, notre miraculée des bombardements de Nantes, la jeune veuve d'un lendemain de Noël, qui traversait trois livres sur ses petits talons, ne laissant dans son sillage qu'un parfum de dame en noir."
"Pour vos cadeaux" Jean Rouaud |
| | | Clair Obscur Clavieriste confirmé(e)
Nombre de messages : 1737 Localisation : Nulle part ailleurs Date d'inscription : 21/10/2004
| Sujet: Re: Premières phrases Mer 1 Déc - 13:22 | |
| Dona, Dona, tu as le don de me faire "tilt" ! Je trouve jouissif d'entrer dans une phrase qui n'en finit pas, de me demander QUAND elle va s'achever, où elle veut en venir, et pourquoi elle a l'idée de passer par tous ces détails, ses virages inattendus et surprenants. J'aime. Mes les phrases courtes aussi :lol: J'ai un livre quelque part qui... mais bon, je cherche et je reviens !!
(pi je m'demande si je ne vais pas ouvrir un fil pour qu'on puisse s'y exercer ! C'est franchement plaisant !) | |
| | | Dona Invité
| Sujet: Re: Premières phrases Mer 1 Déc - 13:37 | |
| - Clair Obscur a écrit:
- Dona, Dona, tu as le don de me faire "tilt" !
C'est un boukin où Rouaud parle de sa mère: "la miraculée des bombardements" et il souligne le fait qu'elle a traversé "trois livres". En fait, cette figure apparaît en filigrane dans tout ses romans mais c'est quand elle décède qu'il parvient à lui dédier un livre rien que pour elle. "Pour vos cadeaux" est le nom du magasin de quincaillerie qu'elle tenait, dans ma région. Le ton du livre est plutôt tendre et amusé bien que certains passages sur la tragédie du deuil (le mari meurt très tôt) soient très émouvants. Et la fin, personnellement, m'a fait pleurer, ce qui m'arrive avec une rareté tellement signifiante que je ne peux m'empêcher d'avoir pour ce livre une certaine considération. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Premières phrases Mer 1 Déc - 15:27 | |
| Pour répondre à l'aimable suggestion du non moins aimable Fulmi, voici quelques phrases par lesquelles commencent des livres que j'ai appréciés à titre divers et qui m'ont fait "tilter" :
"Mon cher Marc, je suis descendu ce matin chez mon médecin, Hermogène, qui vient de rentrer à la Villa après un assez long voyage en Asie." (Mémoires d'Hadrien - Marguerite YOURCENAR)
"Aucun organisme vivant ne peut connaître longtemps une existence saine dans des conditions de réalité absolues." ("The Haunting of Hill House" - Shirley JACKSON)
"Quelqu'un avait dû calomnier Joseph K., car sans qu'il eût rien fait de mal, il fut arrêté un matin." ("Le Procès" - Franz KAFKA)
"Quand on disait au docteur PEYROLLES qu'il faut malgré tout une ceinture pour retenir un pantalon, il répondait que les sauvages n'en portent pas et ne souffrent jamais de varices." ("Les Fruits du Congo" - Alexandre VIALATTE)
Et enfin, il faut bien que quelqu'un ose formuler les deux suivantes :
"Scarlett O'HARA n'était pas d'une beauté classique mais les hommes ne s'en apercevaient guère quand, à l'image des jumeaux TARLETON, ils étaient captifs de son charme." ("Gone with the Wind" - Margaret MITCHELL)
"J'ai rêvé l'autre nuit que je retournais à Manderley." ("Rebecca" - Daphné du MAURIER.) |
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| Sujet: Re: Premières phrases | |
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