@ Ours: elles sont nues.
En 1896, la pièce provoque un scandale. interdite pour "pornographie et parce qu'elle sous-entend que tout homme n'est mené que par son instinct sexuel".
Belier-Garcia l'a donc mise en scène à la sauce contemporaine avec faste de décors mouvant à chaque dialogue (10 en tout); la création esthétique se trouve vraiment là: c'est beau.
Voici de quelle manière Belier-Garcia justifie son adaptation:
"on fait l'apologie de la sexualité comme horizon de réalisation de l'être humain. Tout cela est un leurre. Le sexe ne fait pas sortir du malentendu entre deux êtres. Dans La Ronde, ils fuient l'étreinte dès qu'elle s'est relâchée."
Erotisme virulent donc, dix dialogues confrontant dix couples, microcosme des différentes composantes sociales homme-femme (et à cheval sur le 19ème le 20ème).
Curieusement, ce qui devait constituer un bon morceau de bravoure et une jolie satire sexuelle en 1896, tinte de nos jours uniquement de manière comique. Pris dans le jeu, on rit beaucoup mais ce qu'il en reste dans le fond n'est pas grand-chose: l'impression d'un théâtre de boulevard, ni plus ni moins, des stéréotypes de personnages éculés par le temps (la prostituée, la soubrette, le bourgeois, la femme mariée, le jeune don juan...) et à force de jeu poussé, on aboutit à ces caricatures fantoches typiques du théâtre. Seuls quelques-uns, très physiques (dont Eric Berger) et ayant composé, personnalisé leur rôle s'en tirent avec brio. La seule originalité, si originalité il y a, se situe dans le fait que les personnages se déshabillent devant le spectateur. Mais c'est plutôt comme une sorte de mauvais goût qui ne pallie pas le manque de résonance que peut avoir cette mise en scène particulière.
Un peu de news:
http://www.mairie-laciotat.fr/s/4019_Theatre_du_Golfe/533_Vendredi_