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 Le Couperet de Costa-Gavras

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AuteurMessage
alejandro
Vocabulivore émerite
alejandro


Nombre de messages : 2095
Date d'inscription : 16/10/2004

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MessageSujet: Le Couperet de Costa-Gavras   Le Couperet de Costa-Gavras EmptyVen 11 Mar - 4:44

Le couperet
De Costa-Gavras
Avec José Garcia et Karin Viard

Le retour à la jungle. C’est la guerre ! La guerre de tous contre tous, comme le disait le slogan de Highlander : il ne peut en rester qu’un. C’est une guerre qui sacrifie les hommes dans la force de l’âge, tellement sanguinaire qu’elle les pousse au bord de la folie, une guerre sous forme de suicide collectif qui ramène la civilisation des siècles en arrière, une guerre qui laisse un monde où il n’y a de place que pour les guerriers ; ceux qui plieront, ceux qui se laisseront bousculer, ceux qui auront oublié qu’ils sont des guerriers seront abattus, euthanasiés ; parfois, eux-mêmes se chargeront de s’euthanasier. Mais la récompense est là, non pas la victoire, puisqu’il ne restera que des ruines, mais la promesse de posséder des créatures fantasmatiques qui telles des sirènes s’exhibent au bord de la route.

Dans cette guerre, l’homme est seul responsable de son clan ; aucune loi, aucune morale, aucune éthique n’aura le droit de franchir le seuil de la porte, jamais quiconque extérieur au clan ne pourra toucher à un cheveu de ses enfants, quoiqu’ils aillent fait. Seul le chef de clan décide. Seul le guerrier a le droit de fonder un clan qu’il protège du monde extérieur ; si le guerrier a impérativement besoin de son clan pour exister et pour cela, lui faudra à tout prix sauvegarder sa cohérence, il le portera dans la solitude. La femme est là pour veiller aux enfants et assurer la cueillette si jamais le guerrier devait provisoirement, mais très, très provisoirement – il n’a pour ainsi dire pas le droit à l’erreur – faillir.

Le film de Costa-Gavras est sorti à une semaine de la journée de la femme. Le guerrier n’aura plus jamais le droit au repos. Attention ! semble nous dire le réalisateur en guise de conclusion, les amazones sont aussi des guerrières.

Est-ce un film fantastique, un film de cape et d’épée, un film sur la préhistoire, de science-fiction ? Non, du tout. Ca se passe bien de nos jours. Bruno (José Garcia) est un cadre sur et hyper compétent dans son domaine, la fabrication de papier ; au chômage depuis plus de deux ans, victime de l’écrémage de l’entreprise qui l’employait. Si le nombre de candidats au poste qu’il vise est très important, seule une poignée est assez compétente pour pouvoir lui faire sérieusement de la concurrence. L’idée germe en lui, en les assassinant, le poste sera à coup sûr pour lui ; il commence donc à mettre son plan à exécution. La planque, le repérage des futures cibles nous donne l’occasion d’entrer dans la vie de ces hommes anéantis par un chômage qui n’épargne personne ; tout le monde, tout personnage qui a un moment ou à un autre a affaire à Bruno, a de la famille proche qui est touchée. Dans ce monde, la tentation du serrage de coudes, de la solidarité est forte, mais la pression est trop importante, et la violence, l’incivisme, l’égoïsme emporte tout sur son passage. Et tout ce sacrifice humain pourquoi faire ? Pour aller droit au mur : « Quand ils auront délocalisé toutes leurs usines, quand tout le monde sera au chômage, qui leur achètera leur putain de papier ? » (je cite de mémoire).

Ce dernier long-métrage de Costa-Gavras n’est pas du tout filmé comme un polar, plutôt comme une comédie de mœurs, avec des décors uniformément éclairés, ses zones résidentielles cossues mais que la gangrène mine peu à peu (panneaux à vendre, des brocantes devant les maisons) ses gens bien habillés, ses enfants heureux. Mais qui apprennent peu à peu ce qui les attend. Au voisin qui a eu l’amabilité d’amener son fils au cinéma voir un film qui s’est avéré particulièrement violent, et qui s’en émeut, Bruno répond : « Il faut bien qu’ils s’y fassent ». A l’attention des policiers venus perquisitionner la maison, la fille préadolescente sait qu’en se montrant en petite culotte et exhibant langoureusement ses jambes elle pourra les amadouer.

Comme une comédie de mœurs, je disais, car à bien des moments s’en est une, une comédie à un fort arrière-goût acide. Seule une discrète musique qui accompagne les moments « chauds » et un choix de gros plans à la longue focale appuient le coté polar du film. (en fait, je soupçonne d’avoir choisi ces grands plans aussi pour mieux passer à la télé, j’espère me tromper). On regrettera seulement cette manie actuelle de nous faire un pseudo flash-back au début qui renvoie à une scène au milieu du film, pénible mode du moment. Si l’action et l’enjeu de la situation sont est posées dès le départ, Costa-Gavras sait nous surprendre avant que l’assassinat méthodique devienne fastidieux et prévisible, et sait aussi éviter l’écueil que l’on constate souvent dans les films américains, il sait faire vivre tous les personnages secondaires, et leur insuffler cette chaleur qu’ils ne demandent qu’à partager avec autrui. José Garcia est excellentissime en cadre « trop sérieux ».

Bref, à voir absolument.
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coline
Invité




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MessageSujet: Re: Le Couperet de Costa-Gavras   Le Couperet de Costa-Gavras EmptyMer 23 Mar - 20:07

Bref...J'ai suivi les conseils d'Alejandro...et je n'ai pas regretté!...

« LE COUPERET »

Un film réalisé par Costa-Gavras

Avec José Garcia, Karin Viard, Geordy Monfils, Christa Theret, Ulrich Tukur, Olivier Gourmet, Yvon Back, Thierry Hancisse, Olga Grumberg

Adapté du livre « Le Couperet »du romancier américain Donald Westlake.

Ce film marque la troisième collaboration du réalisateur avec le scénariste et dramaturge Jean Claude Grumberg, qui a déjà co-écrit « La petite Apocalypse » et « Amen ».
« Comme il existe de la science-fiction, de la politique-fiction, on peut faire aussi du social-fiction, déclare Jean Claude Grumberg . Le roman présente le bout de la route de l'individualisme que nous sommes en train de vivre. Le film alerte sur une sorte de nouvelle sauvagerie, de nouvelle barbarie. »

La coproduction est franco-belge. Tourné en grande partie à Liège, « Le Couperet » a notamment été financé par Les Films du Fleuve, la maison de production de Luc et Jean Pierre Dardenne, réalisateurs qui filment crûment les dégâts du libéralisme, à l'instar de « Violence des échanges en milieu tempéré » ou « Ressources humaines » On retrouve d'ailleurs au générique du « Couperet » le comédien-fétiche des frères belges : Olivier Gourmet. Et celui-ci établit un parallèle entre le film de Costa-Gavras et ceux des Dardenne, comparant Bruno Davert à Rosetta, cette jeune fille sans emploi, livrée à elle-même, qui perd toute dignité humaine et lutte.

Synopsis : Bruno Davert (José Garcia) travaille comme chimiste à la complète satisfaction de ses employeurs et de leurs actionnaires. Mais il est un jour congédié pour cause de redéploiement économique, de délocalisation. Bruno sur le coup ne s'inquiète pas. A son niveau de qualification il est persuadé de pouvoir retrouver un poste équivalent, il est encore jeune, la quarantaine. Pourtant, trois ans après, il est toujours sans travail. Sa femme (Karin Viard) fait des petits jobs et ils ne savent plus comment payer les traites de leur maison. Acculé, Davert décide alors d'éliminer le titulaire d'un poste qu'il vise, ainsi que les postulants éventuels , une petite demi-douzaine quand même!
Ce ne sont pas des ennemis. Les vrais coupeurs de tête du système,les actionnaires, sont inatteignables. Alors, il tue ses alter ego parce qu’il doit jouer sa peau contre la leur pour sauver son train de vie et son image sociale.Sa seule mission : se sauver lui-même en préservant son confort ,celui de sa femme et de ses enfants. Son équilibre, la cohésion de son couple, l'avenir de ces mêmes enfants dépendent du succès de ce combat. Il s'arme donc, il passe à l'offensive et liquide la concurrence.Il tue. Seul. Avec effroi, maladresse, opiniâtreté .


Ce qui surprend, à regarder ce film, c’est le moment où soudain l’on réalise et se dit : « Mais qu’est-ce qui m’arrive ? …Je suis du côté du serial-killer ? »…Je le comprends ?…Il m’émeut…
C’est un père, profondément sympathique en dépit de la cruauté dont il fait preuve à chaque instant.C’est seulement un homme poussé à agir comme un monstre pour s'éviter la culpabilité de voir la déchéance des siens dans la société. Rien de plus qu’un homme ayant une famille à nourrir, un CV en béton, mais pas le poste qui va avec…


"Le Couperet » fait froid dans le dos, simplement par le caractère tellement vraisemblable d’une fiction qui aurait pu avoir tout d’une histoire vraie. Il met mal à l’aise et pousse à réfléchir sur notre société et son avenir
Un film d'horreur…Une horreur sociale, une fiction presque documentaire qui pourrait se dérouler chez nous, chez vos voisins .

Costa-Gavras s’attaque à la société libérale et le culot du projet est de le faire dans le cadre d'un film français grand public.
Il met l'ultralibéralisme dans son collimateur et nous livre un thriller social implacable.
Costa –Gavras est un de ces cinéastes qui croit encore que le cinéma est un art pour dialoguer, pour provoquer, pour revendiquer.
Chef -d'œuvre d'ironie et d'humour (très) noir, « Le couperet » est également un formidable pamphlet contre la société actuelle, le comportement des chefs d'entreprise et du gouvernement, contre cette religion de l'argent qui prédomine aujourd'hui, cette idéologie de la rentabilité qui prend le pli sur tout, sur la vie, sur l'humain. "Le Couperet" est un film sur la société qui génère les sans-emplois et les déshumanise.

Mais le film ne serait pas le même sans la prestance et le charisme du comédien José Garcia. Le comique de service prouve une nouvelle fois (après « Extension du domaine de la lutte ») son immense talent d'acteur dramatique, grâce à ce rôle taillé à sa mesure
« Il m'a fallu inventer de l'intérieur à l'extérieur,dit-il. Ca m'a plongé dans une fragilité, pas la fragilité de faire un tueur, mais une fragilité par rapport à mon métier comme un univers que je commence à découvrir au fur et à mesure."

Il est dans ce film d'une sobriété glaçante, inquiétante, tout en colère retenue,mais il apporte aussi au film une nuance de comédie qui atténue la violence. Il arrive à rendre humaine la folie, par ses doutes, sa peur glacée et ses tremblements.
On ne peut qu’apprécier dans son jeu le mélange entre la démesure et la finesse, entre la drôlerie et l’effroi.
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