Fulmi Prolixe infatigable
Nombre de messages : 5214 Age : 69 Date d'inscription : 16/10/2004
| Sujet: La litt américaine au bottom Mer 16 Mar - 18:43 | |
| Il y a eu un mini ouragan dans le monde très dynamique de la littérature américaine en juillet 2001. Un inconnu nommé B. R. Myers a violemment pris à parti la littérature américaine qu’il accuse d’être illisible et de viser le best-seller à tout prix, paraît-il. L’article n’est pas en libre lecture sur le net, mais il a suscité des réactions dans la presse et les forums. on ne peut en lire sur le site du magazine The Atlantic que le début, que je traduis pour Vocabulis. ------- Rien ne me donne l’impression d’être né des décennies trop tard comme la lecture d’un best-seller « littéraire ». Donnez-moi un chef-d’œuvre qui a fait ses preuves, donnez-moi un roman à l’eau de rose, ou simplement un roman de gare, donnez-moi n'importe quoi, mais que ça n’aie pas en couverture le sceau d’un prix récent avec mention spéciale du jury, et que la quatre de couverture ne soit pas plombée de dithyrambes prétentieuses. En librairie, je vais parfois voir de quoi tout ce tralala cause, mais au premier coup d’œil, cette prose pédante (« quelques tulipes agités bégayantes », ou « Dans l’obscurité qui précédait le jour »), je file dare-dare vers les rassurants dos noirs des classiques Penguin. Je conçois que cette déclaration doit paraître bien ingrate à l'establishment littéraire. Depuis des années, les directeurs littéraires Depuis des années, les directeurs littéraires, les critiques et jurys des prix, sans oublier les romanciers eux-mêmes, nous ont dit, à nous les sans-grade, comme nous étions chanceux de vivre et de lire en cette époque formidable. L’absence d’une école critique dominante, nous dit-on, a fait éclore une extraordinaire diversité de styles, un buffet froid où il y en a pour tous les goûts. Comme le romancier et critique David Lodge l’a dit lors d’une conférence sur la coexistence du sensationnel, du minimalisme et autres genres, « Tout est bon et rien n’est nul ». Comme je suis de ceux pour qui « sensationnel » a un sens, cette hyperbole est pardonnable, voire engageante. C’est comme si une équipe de cuisiniers d’hôtels étaient enthousiastes à la vue de leurs paniers de victuailles. Du point de vue du lecteur, pourtant, « diversité » est le dernier qualificatif qu’on eût employé. La plus grande partie paraît plus nulle que jamais. Il y a un peu plus d’un siècle et demie, des auteurs comme Christopher Isherwood et Somerset Maugham étaient classés parmi les meilleurs romanciers de leur temps, et considérés pas moins littéraires que Virginia Woolf et James Joyce. Aujourd’hui, n’importe quel histoire écrite en prose facile est déclarée roman de genre (une excellente lecture, se lit d’une traite), mais jamais Littérature avec un grand L. Un auteur qui possède une belle liste de meilleures ventes trouvera un éditeur pour son prochain roman, qui en fera un événement culturel populaire, mais la plupart des romans de genre ont bien de la chance d’obtenir quinze lignes en dernières pages du supplément littéraire du New-York-Times. http://www.theatlantic.com/doc/prem/200107/myers | |
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