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 Tristan Corbière

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ours impatient
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MessageSujet: Tristan Corbière   Tristan Corbière EmptySam 16 Oct - 8:26

allez hop, j'ai essuyé mes pieds, et j'inaugure la rubrique avec ma ptite faiblesse du moment.
Tristan Corbière est breton, XIXème siècle

Bohème de chic

Ne m'offrez pas un trône !
A moi tout seul je fris,
Drôle, en ma sauce jaune
De chic et de mépris.

Que les bottes vernies
Pleuvent du paradis,
Avec des parapluies...
Moi, va-nu-pieds, j'en ris !

- Plate époque râpée,
Où chacun a du bien ;
Où, cuistre sans épée ,
Le vaurien ne vaut rien !

Papa, - pou, mais honnête, -
M'a laissé quelques sous,
Dont j'ai fait quelque dette,
Pour me payer des poux !

Son habit, mis en perce,
M'a fait de beaux haillons
Que le soleil traverse ;
Mes trous sont des rayons.

Dans mon chapeau, la lune
Brille à travers les trous,
Bête et vierge comme une
Pièce de cent sous !

- Gentilhomme !... à trois queues :
Mon nom mal ramassé
Se perd à bien des lieues
Au diable du passé !

Mon blason, - pas bégueule,
Est, comme moi, faquin :
- Nous bandons à la gueule,
Fond troué d'arlequin. -

Je pose aux devantures
Où je lis ; - DÉFENDU
DE POSER DES ORDURES -
Roide comme un pendu !

Et me plante sans gène
Dans le plat du hasard,
Comme un couteau sans gaine
Dans un plat d'èpinard.

Je lève haut la cuisse
Au bornes que je voi :
Potence, pavé, suisse,
Fille, priape ou roi !

Quand, sans tambour ni flûte,
Un servile estafier
Au violon me culbute,
Je me sens libre et fier !...

Et je laisse la vie
Pleuvoir sans me mouiller,
En attendant l'envie
De me faire empailler.

- Je dors sous ma calotte,
La calotte des cieux ;
Et l'étoile pâlotte
Clignote entre mes yeux,

Ma Muse est grise ou blonde...
Je l'aime et ne sais pas ;
Elle est à tout le monde...
Mais - moi seul - je la bats !

A moi ma Chair.de.poule !
A toi ! Suis-je pas beau,
Quand mon baiser te roule
A cru dans mon manteau !

Je ris comme une folle
Et sens mal aux cheveux,
Quant ta chair fraîche colle
Contre mon cuir lépreux !
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CONSTANT
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MessageSujet: Re: Tristan Corbière   Tristan Corbière EmptyLun 18 Oct - 4:44

ours impatient a écrit:
Tristan Corbière est breton, XIXème siècle


Il est de Morlaix. :albino:
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ours impatient
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MessageSujet: Re: Tristan Corbière   Tristan Corbière EmptyLun 18 Oct - 8:49

CONSTANTIN TARTAUXPOMMES a écrit:
ours impatient a écrit:
Tristan Corbière est breton, XIXème siècle


Il est de Morlaix. :albino:
ah enfin un connaisseur clown
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CONSTANT
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MessageSujet: Re: Tristan Corbière   Tristan Corbière EmptyLun 18 Oct - 18:37

Bah, c'est assez notoire qu'à Morlaix il y a un lycée qui s'appelle " lycée Tristan Corbière " de même qu'à St-Brieuc il y a un lycée " Louis Guilloux ".

Pour en revenir à l'auteur des amours jaunes, pour ceux qui ne le connaissent pas, on dira que ça ressemble à du Verlaine. :compress:
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ours impatient
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MessageSujet: Re: Tristan Corbière   Tristan Corbière EmptyMar 19 Oct - 6:24

CONSTANTIN TARTAUXPOMMES a écrit:
Bah, c'est assez notoire qu'à Morlaix il y a un lycée qui s'appelle " lycée Tristan Corbière " de même qu'à St-Brieuc il y a un lycée " Louis Guilloux ".
notoire notoire exagère pas tartop :mrgreen:
Citation :
Pour en revenir à l'auteur des amours jaunes, pour ceux qui ne le connaissent pas, on dira que ça ressemble à du Verlaine. :compress:
mais arrête 'spèce de traître !!! ça ressemble à du Verlaine non mais je rêve ! C'est contemporain à verlaine, c'est aimé par verlaine mais c'est pas du verlaine. Bon mais toi t'aimes ou t'aimes pas ?
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MessageSujet: Re: Tristan Corbière   Tristan Corbière EmptyMar 19 Oct - 19:16

C'est bien involontairement que j'ai pu donner l'impression de ramener Tristan Corbière à du Verlaine imité. :no

Pour répondre à ta question précise je dois avouer que je n'accroche pas vraiment à sa poésie, il n'y a aucune page que je lise et relise inlassablement. Désolé :( Il me manque un smile " départ sur la pointe des pieds "

Mais le début de son Casino des Trépassés n'est pas mal, par contre là, c'est de la prose. :scratch:
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MessageSujet: Re: Tristan Corbière   Tristan Corbière EmptyMer 20 Oct - 12:29

casino des trépassés ? ah ben j'vais voir ça !
bon j'aime aussi Verlaine wink ... d'ailleurs me d'mande si ça vaudrait pas un fil poésie XIXème... nan c'est pas une menace :twisted:
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MessageSujet: Re: Tristan Corbière   Tristan Corbière EmptyJeu 21 Oct - 11:20

ours impatient a écrit:
casino des trépassés ? ah ben j'vais voir ça !
bon j'aime aussi Verlaine wink ... d'ailleurs me d'mande si ça vaudrait pas un fil poésie XIXème... nan c'est pas une menace :twisted:


oh oui... menace-moi encore :DD


Héma, fan de poésie XIXe (et aussi de romans XIXe, de théâtre XIXe, de nouvelles XIXe, de peinture XIXe...)


PS: j'aime beaucoup Tristan Corbière ours... perso je l'aurais cependant moins comparé à Verlaine qu'aux quelques Laforgue que j'ai lus.
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MessageSujet: Re: Tristan Corbière   Tristan Corbière EmptyVen 22 Oct - 3:59

Laforgue :?: Jules, comme l'oncle :?:
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MessageSujet: Re: Tristan Corbière   Tristan Corbière EmptyVen 22 Oct - 6:21

Hématite a écrit:
ours impatient a écrit:
casino des trépassés ? ah ben j'vais voir ça !
bon j'aime aussi Verlaine wink ... d'ailleurs me d'mande si ça vaudrait pas un fil poésie XIXème... nan c'est pas une menace :twisted:


oh oui... menace-moi encore :DD


Héma, fan de poésie XIXe (et aussi de romans XIXe, de théâtre XIXe, de nouvelles XIXe, de peinture XIXe...)


PS: j'aime beaucoup Tristan Corbière ours... perso je l'aurais cependant moins comparé à Verlaine qu'aux quelques Laforgue que j'ai lus.
une fan de laforgue... je m'rends :lol!:
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MessageSujet: Re: Tristan Corbière   Tristan Corbière EmptyDim 24 Oct - 9:02

bon on va dire que c'est le fil XIX, j'espère pas m'faire raccourcir par les modos Mr green
Un ptit Mallarmé pour la route.

"Sonnet.
À la nue accablante tu
Basse de basaltes et de laves
À même les échos esclaves
Par une trompe sans vertu

Quel sépulcral naufrage (tu
Le sais, écume, mais y baves)
Suprême une entre les épaves
Abolit le mât dévêtu

Ou cela que furibond faute
De quelque perdition haute
Tout l'abîme vain éployé

Dans le si blanc cheveu qui traîne
Avarement aura noyé
Le flanc enfant d'une sirène."

ça croque, ça casse, ça glisse, ça gouleye. Aussi jouissif qu'un tir au but cheers
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MessageSujet: Re: Tristan Corbière   Tristan Corbière EmptyDim 24 Oct - 10:03

Ah! Mallarmé! Ca c'est du bossé, du torché, de l'impeccable...
On n'en refait plus guère des aussi pointilleux à la tâche... chaque mot soigneusement pesé comme un orfèvre mesure les pierres avant de les sertir... le tout formant une oeuvre tellement ciselée qu'on y changerait en vain ne serait-ce qu'une syllabe sans faire crouler le texte.


(toi ma chère ourse t'as oublié de naître avec des goûts de chiotte coucou )


Et un ptit Aloysius Bertrand pour la route:



ONDINE

- « Ecoute ! - Ecoute ! C’est moi, c’est Ondine qui frôle de ces gouttes d’eau les losanges sonores de ta fenêtre illuminée par les mornes rayons de la lune ; et voici en robe de moire, la dame châtelaine qui contemple à son balcon la belle nuit étoilée et le beau lac endormi.

» Chaque flot est un ondin qui nage dans le courant, chaque courant est un sentier qui serpente vers mon palais, et mon palais est bâti fluide, au fond du lac, dans le triangle du feu, de la terre et de l’air.

» Ecoute ! - Ecoute ! - Mon père bat l’eau coassante d’une branche d’aulne verte, et mes sœurs caressent de leurs bras d’écume les fraîches îles d’herbes, de nénuphars et de glaïeuls, ou se moquent du saule caduc et barbu qui pêche à la ligne ! »

*

Sa chanson murmurée, elle me supplia de recevoir son anneau à mon doigt pour être l’époux d’une ondine, et de visiter avec elle son palais pour être le roi des lacs.

Et comme je lui répondais que j’aimais une mortelle, boudeuse et dépitée, elle pleura quelques larmes, poussa un éclat de rire, et s’évanouit en giboulées qui ruisselèrent blanches le long de mes carreaux bleus.

Aloysius Bertrand, Gaspard de la Nuit, La Nuit et ses prestiges, IX.
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MessageSujet: Re: Tristan Corbière   Tristan Corbière EmptyMar 26 Oct - 11:29

rôôôôôôôô aloysius, c'est tell'ment lourd qu'il faut des jours pour le digérer non

çui-là c'est un des plus connus d'laforgue, mais bon ça marche tjs en cas de dyspepsie récalcitrante wink

    Je ne suis qu’un viveur lunaire
    Qui fait des ronds dans les bassins,
    Et cela, sans autre dessein
    Que devenir un légendaire.

    Retroussant d’un air de défi
    Mes manches de mandarin pâle,
    J’arrondis ma bouche et – j’exhale
    Des conseils doux de Crucifix.

    Ah ! oui, devenir légendaire,
    Au seuil des siècles charlatans !
    Mais où sont les Lunes d’antan ?
    Et que Dieu n’est-il à refaire ?
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MessageSujet: Re: Tristan Corbière   Tristan Corbière EmptyMer 27 Oct - 11:12

C'est vrai qu'Aloysius, c'est plus pesant que du Laforgue ou du Corbière... mais j'aime bien quand même... :lol: (de toute façon je suis une fanatique du XIXe, bon, moins bon, je bouffe de tout ou presque lorsque ça vient de cette époque)


Un ptit Verlaine plus ciselé pour me faire pardonner... (je l'aime bien çui-là, et en plus ça fait bien ambiance Halloween)


" Pierrot "

Ce n'est plus le rêveur lunaire du vieil air
Qui riait aux aïeux dans les dessus de porte ;
Sa gaîté, comme sa chandelle, hélas ! est morte,
Et son spectre aujourd'hui nous hante, mince et clair.

Et voici que parmi l'effroi d'un long éclair
Sa pâle blouse a l'air, au vent froid qui l'emporte,
D'un linceul, et sa bouche est béante, de sorte
Qu'il semble hurler sous les morsures du ver.

Avec le bruit d'un vol d'oiseaux de nuit qui passe,
Ses manches blanches font vaguement par l'espace
Des signes fous auxquels personne ne répond.

Ses yeux sont deux grands trous où rampe du phosphore
Et la farine rend plus effroyable encore
Sa face exsangue au nez pointu de moribond.


Verlaine, Jadis et Naguère.
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MessageSujet: Re: Tristan Corbière   Tristan Corbière EmptyJeu 28 Oct - 10:33

c'est marrant verlaine j'aime de moins en moins confused
pis j'vais organiser la résistance... nous aussi on a droit de vivre au milieu des insultes et des perfidies rhétoriques, nous aussi on a droit de voir la censure se j'ter à bras raccourcis sur nos débats sulfureux, nous aussi on a droit au chahut ds les chaumières...
Amateurs de poésie XIXème, nous sommes des rebelles, je propose donc un fil, rebelle et tout à fait pertinent, du genre 'la poésie vous fait gerber, c'est rédhibitoire ?' Qu'est-ce t'en penses ? Non, pas un sondage qd même Mr green perso je suis cernée par les contempteurs, ça m'rend lucide
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MessageSujet: Re: Tristan Corbière   Tristan Corbière EmptyJeu 28 Oct - 10:53

pour oublier Verlaine qu'on dirait d'la guimauve fondue accrochée aux doigts, l'efficacité Verhaeren... non mais spot

Londres (1888 je crois)

    Et ce Londres de fonte et de bronze, mon âme,
    Où des plaques de fer claquent sous des hangars,
    Où des voiles s'en vont, sans Notre-Dame
    Pour étoile, s'en vont, là-bas, vers les hasards.

    Gares de suie et de fumée, où du gaz pleure
    Ses spleens d'argent lointain vers des chemins d'éclair,
    Où des bêtes d'ennui bâillent à l'heure
    Dolente immensément, qui tinte à Westminster.

    Et ces quais infinis de lanternes fatales,
    Parues dont les fuseaux plongent aux profondeurs,
    Et ces marins noyés, sous les pétales
    Des fleurs de boue où la flamme met des lueurs.

    Et ces châles et ces gestes de femmes soûles,
    Et ces alcools de lettres d'or jusques aux toits,
    Et tout à coup la mort, parmi ces foules ;
    O mon âme du soir, ce Londres noir qui traîne en toi !
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MessageSujet: Re: Tristan Corbière   Tristan Corbière EmptyJeu 28 Oct - 11:08

Pauvre Verlaine! Guimauve? :lol: tu es impitoyable!

A vrai dire chez Verlaine même si j'aime les thèmes c'est surtout les ciselures de la forme et la musicalité qui me plaisent. Désolée! J'ignorais que tu n'aimais pas! wink
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MessageSujet: Re: Tristan Corbière   Tristan Corbière EmptyJeu 28 Oct - 11:15

et bien moi j'aime et même j'adore Verlaine. Faut que je trouve... mon pti livre !? ...et je pooooooooste, na.
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MessageSujet: Re: Tristan Corbière   Tristan Corbière EmptyJeu 28 Oct - 11:18

ben si, j'aimais, mais maint'nant, non. La grâce de la poésie est mouvante... une caresse à laquelle on est plus ou moins sensible, mais tjs caresse wink je trouve tjs Verlaine chantant, mais pompeux eek
je suis d'autant plus frustrée que je recherche vainement un de ses poèmes érotiques que j'voulais mettre pour la bonne bouche Mr green
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MessageSujet: Re: Tristan Corbière   Tristan Corbière EmptyJeu 28 Oct - 11:55

Lequel? si ça se trouve je l'ai en stock, dans mon dossier de poèmes cochons... ange connais-tu le titre? ou alors un ou deux vers?
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MessageSujet: Re: Tristan Corbière   Tristan Corbière EmptyJeu 28 Oct - 12:07

sur l'efficacité de la guimauve...

Une grande dame

Belle "à damner les saints", à troubler sous l'aumusse
Un vieux juge! Elle marche impérialement.
Elle parle -Et ses dents font un miroitement-
Italien, avec un léger accent russe.

Ses yeux froids ou l'émail sertit le bleu de Prusse
Ont l'éclat insolent et dur du diamant.
Pour la splendeur du sein, pour le rayonnement
De la peau, nulle reine ou courtisane, fû-ce

Cléopâtre la lynce ou la chatte Ninon,
N'égale sa beauté patricienne, non!
Vois, ô bon Buridan: "C'est une grande dame!"

Il faut -pas de milieu!- l'adorer à genoux,
Plat, n'ayant d'astre aux cieux que ses lourds cheveux
roux,
Ou bien lui cravacher la face, à cette femme!

Verlaine
cool , non?
tiré des "caprices" dédiés à Henry Winter (qui c'est ?, ceci explique-t-il celà?) dans "Poèmes Saturniens"

voui... m'en fiche un peu....suis brune! wink :lol:
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MessageSujet: Re: Tristan Corbière   Tristan Corbière EmptyLun 1 Nov - 9:17

puisqu'on fait ds l'doré sur tranche, et quoique les arguments aient été ridiculement faibles pour Verlaine Mr green, un petit poème en prose de Baudelaire (Le Spleen de Paris, 1864), histoire d'évacuer la guimauve.
On s'y croirait.

"
    Assommons les pauvres !

    Pendant quinze jours je m'étais confiné dans ma chambre, et je m'étais entouré des livres à la mode dans ce temps-là (il y a seize ou dix-sept ans) ; je veux parler des livres où il est traité de l'art de rendre les peuples heureux, sages et riches, en vingt-quatre heures. J'avais donc digéré, -avalé, veux-je dire, -toutes les élucubrations de tous ces entrepreneurs de bonheur public, -de ceux qui conseillent à tous les pauvres de se faire esclaves, et de ceux qui leur persuadent qu'ils sont tous des rois détrônés. -On ne trouvera pas surprenant que je fusse alors dans un état d'esprit avoisinant le vertige ou la stupidité.

    Il m'avait semblé seulement que je sentais, confiné au fond de mon intellect, le germe obscur d'une idée supérieure à toutes les formules de bonne femme dont j'avais récemment parcouru le dictionnaire. Mais ce n'était que l'idée d'une idée, quelque chose d'infiniment vague.

    Et je sortis avec une grande soif. Car le goût passionné des mauvaises lectures engendre un besoin proportionnel du grand air et des rafraîchissants.

    Comme j'allais entrer dans un cabaret, un mendiant me tendit son chapeau, avec un de ces regards inoubliables qui culbuteraient les trônes, si l'esprit remuait la matière, et si l'œil d'un magnétiseur faisait mûrir les raisins.

    En même temps, j'entendis une voix qui chuchotait à mon oreille, une voix que je reconnus bien ; c'était celle d'un bon Ange, ou d'un bon Démon, qui m'accompagne partout. Puisque Socrate avait son bon Démon, pourquoi n'aurai-je pas mon bon Ange, et pourquoi n'aurais-je pas l'honneur, comme Socrate, d'obtenir mon brevet de folie, signé du subtil Lélut et du bien-avisé Baillargé ?

    Il existe cette différence entre le Démon de Socrate et le mien, que celui de Socrate ne se manifestait à lui que pour défendre, avertir, empêcher, et que le mien daigne conseiller, suggérer, persuader. Ce pauvre Socrate n'avait qu'un Démon prohibiteur ; le mien est un grand affirmateur, le mien est un Démon d'action, un Démon de combat.

    Or, sa voix me chuchotait ceci ; « Celui-là seul est l'égal d'un autre, qui le prouve, et celui-là seul est digne de la liberté, qui sait la conquérir. »

    Immédiatement, je sautai sur mon mendiant. D'un seul coup de poing, je lui bouchai un œil, qui devint, en une seconde, gros comme une balle. Je cassai un de mes ongles à lui briser deux dents, et comme je ne me sentais pas assez fort, étant né délicat et m'étant peu exercé à la boxe, pour assommer rapidement ce vieillard, je le saisis d'une main par le collet de son habit, de l'autre, je l'empoignai à la gorge, et je me mis à lui secouer vigoureusement la tête contre un mur. Je dois avouer que j'avais préalablement inspecté les environs d'un coup œil et que j'avais vérifié que dans cette banlieue déserte je me trouvais, pour un assez long temps, hors de la portée de tout agent de police.

    Ayant ensuite, par un coup de pied lancé dans le dos, assez énergique pour briser les omoplates, terrassé ce sexagénaire affaibli, je me saisis d'une grosse branche d'arbre qui traînait à terre, et je le battis avec l'énergie obstinée des cuisiniers qui veulent attendrir un steak.

    Tout à coup, -ô jouissance du philosophe qui vérifie l'excellence de sa théorie ! - je vis cette antique carcasse se retourner, se redresser avec une énergie que je n'aurais jamais soupçonnée dans une machine si singulièrement détraquée, et, avec un regard de haine qui me parut de bon augure, le malandrin décrépit se jeta sur moi, me pocha les deux yeux, me cassa quatre dents, et avec la même branche d'arbre me battit dru comme plâtre. -Par mon énergique médication, je lui avais donc rendu l'orgueil et la vie.

    Alors, je lui fis force signes pour lui faire comprendre que je considérais la discussion comme finie, et me relevant avec la satisfaction d'un sophiste du Portique , je lui dis ; « Monsieur, vous êtes mon égal ! veuillez me faire l'honneur de partager avec moi ma bourse ; et souvenez-vous, si vous êtes réellement philanthrope, qu'il faut appliquer à tous vos confrères, quand ils vous demanderont l'aumône, la théorie que j'ai eu la douleur d'essayer sur votre dos. »

    Il m'a bien juré qu'il avait compris ma théorie, et qu'il obéirait à mes conseils.
"
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MessageSujet: Re: Tristan Corbière   Tristan Corbière EmptyMar 2 Nov - 11:07

Mais ce n'est PAS de la guimauve Verlaine! :lol: rhaaaa!


Par contre, ce poème en prose de Baudelaire est un de mes préférés du recueil... complètement jouissif!
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MessageSujet: Re: Tristan Corbière   Tristan Corbière EmptyLun 8 Nov - 16:02

ben alors, ça s'ramollit ds les rangs... Un abus d'verlaine sans doute Mr green
Un ptit air de clairon pour réveiller les troupes ?
Tristan Corbière wink

    Sonnet (Avec la manière de s'en servir)

    Réglons notre papier et formons bien nos lettres :

    Vers filés à la main et d'un pied uniforme,
    Emboîtant bien le pas, par quatre en peloton ;
    Qu'en marquant la césure, un des quatre s'endorme...
    Ça peut dormir debout comme soldats de plomb.

    Sur le railway du Pinde est la ligne, la forme ;
    Aux fils du télégraphe : - on en suit quatre, en long ;
    A chaque pieu, la rime - exemple : chloroforme.
    - Chaque vers est un fil, et la rime un jalon.

    - Télégramme sacré - 20 mots. - Vite à mon aide...
    (Sonnet - c'est un sonnet -) O Muse d'Archiméde !
    - La preuve d'un sonnet est par l'addition :

    - Je pose 4 et 4 = 8 ! Alors je procède,
    En posant 3 et 3 ! - Tenons Pégase raide :
    " O lyre ! O délire ! O... " - Sonnet - Attention !
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ours impatient
Drôle de zèbre
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MessageSujet: Re: Tristan Corbière   Tristan Corbière EmptyLun 22 Nov - 21:31

bon ben ça pionce ici qd chu pas là Mr green
pour la Tildée particulièr'ment , Leconte de Lisle

    Effet de lune

    Sous la nue où le vent qui roule
    Mugit comme un troupeau de boeufs,
    Dans l'ombre la mer dresse en foule
    Les cimes de ses flots bourbeux.

    Tous les démons de l'Atlantique,
    Cheveux épars et bras tordus,
    Dansent un sabbat fantastique
    Autour des marins éperdus.

    Souffleurs, cachalots et baleines,
    Mâchant l'écume, ivres de bruit,
    Mêlent leurs bonds et leurs haleines
    Aux convulsions de la nuit.

    Assiégé d'écumes livides,
    Le navire, sous ce fardeau,
    S'enfonce aux solitudes vides,
    Creusant du front les masses d'eau.

    Il se cabre, tremble, s'incline,
    S'enlève de l'Océan noir,
    Et du sommet d'une colline
    Tournoie au fond d'un entonnoir.

    Et nul astre au ciel lourd ne flotte ;
    Toujours un fracas rauque et dur
    D'un souffle égal hurle et sanglote
    Au travers de l'espace obscur.

    Du côté vague où l'on gouverne,
    Brusquement, voici qu'au regard
    S'entr'ouvre une étroite caverne
    Où palpite un reflet blafard.

    Bientôt, du faîte de ce porche
    Qui se hausse en s'élargissant,
    On voit pendre, lugubre torche,
    Une moitié de lune en sang.

    Le vent furieux la travaille,
    Et l'éparpille quelquefois
    En rouges flammèches de paille
    Contre les géantes parois ;

    Mais, dans cet antre, à pleines voiles,
    Le navire, hors de l'enfer,
    S'élance au-devant des étoiles,
    Couvert des baves de la mer.
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