Michel Houellebecq est un con, par Yann Moix :)

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Michel Houellebecq est un con

Une fois qu'on est arabe, se pose tout naturellement la question de savoir si on veut être musulman... Mon problème, c'est que je suis athée comme un singe... Ce qui m'avait toujours intéressé, c'était de devenir arabe, pas musulman... Je comprenais très bien qu'il pouvait y avoir des gens, sur terre, qui fussent musulmans sans être arabes : les Turcs, les Iraniens étaient de ceux-là. Je voulais, par conséquent, qu'on m'autorisât à être, si j'ose dire, le "contraire" : arabe sans être forcé d'être musulman... C'était parler l'arabe, la langue la plus raffinnée du monde, la langue la plus amourseuse de tous les temps, qui m'intéressait : or, 80% des musulmans, dans le monde, ne parlaient pas l'arabe*. Culture de l'oralité : la poésie avait été, un premier temps, bédouine, et ensuite, arabe. Puis musulmane. Quand on était "épris de" poésie, quand on était "épris de" romantisme (quand on voulait réciter des poèmes à une femme), on glissait facilement du statut d'arabe au statut de musulman.

Le Coran était le Verbe, le Verbe par excellence. Le Verbe absolu. Le Verbe le plus abouti. C'est pourquoi aucun écrivain au monde n'avait le droit d'insulter le Coran. Insulter le Coran, c'était insulter le Verbe. C'était être un con. Michel Houellebecq (1958-...), qui ne se prenait pas pour de la merde, loin s'en fallait, avait pris sur lui d'insulter la langue la plus aboutie au monde, la plus aboutie du monde. Michel Houellebecq était un con.

Un assez médiocre, un relativement, un plutôt médiocre écrivain doublé d'un gros con. Alors qu'il venait de sortir un livre passable (son "meilleur") intitulé Plateforme (2001), il n'avait pas pu s'empêcher de venir faire une petite provocation de beauf, cerise inutile sur son gateau, en insultant l'islam. C'était comme un premier de la classe (sa littérature était très scolaire) qui aurait montré son cul à la maîtresse pour gagner le coeur des cancres. Comme le sexe n'étonnait plus personne, la seule chose sensible aujourd'hui, c'était la religion, alors Michel était allé chercher là-dedans de quoi choquer sa voisine du dessus. Dans le magazine Lire, il avait avoué "haïr" l'islam, cherchant ainsi un regain de notoriété en souhaitant voir tomber sur sa gueule de Droopy alcoolo chauve à chemise vichy une fatwa qui aurait fait de lui le Rushdie français. Il s'était dit "effondré" à la lecture du Coran - dont il n'avait pas lu une traitre ligne. Parlait-il seulement un mot d'arabe, pour juger de l'extraordinaire pouvoir poétique et littéraire de ce texte qui valait mieux que n'importe laquelle de ses poésies poussives et bâclées ? Le Coran était une merveille ininterrompue de créativité, d'action, un modèle littéraire absolu qui, à la manière d'un kaléidoscope, à la manière de Proust, exposait la réalité en parcelles qui se répondaient, se complétaient, s'éclairaient les unes les autres. Mais Michel Houellebecq ne parlait pas un traître mot d'arabe (et pas un traître mot de Proust non plus) : sa culture arabe s'arrétait à l'épicier en bas de chez lui, qu'il méprisait vaguement, de son racisme vague, de son racisme nonchalent, du bout du mégot, comme il conchiait du bout de l'Irlande les Palestiniens. Quel courage, de s'en prendre aux Palestiniens ! Quelle originalité. Quelle politique incorrectitude. La question qui m'était venue à l'esprit était celle-ci : pourquoi, quitte à choquer en disant n'importe quoi sur n'importe quoi, ne pas avoir poussé le courage à tenir les mêmes propos sur les Juifs ? Ah oui tiens, voilà qui aurait été vraiment insoutenable. Non ? Ah oui mais zut, ç'avait déjà été pris par Louis-Ferdinand Céline. Il avait donc fallu trouver autre chose qui pût sonner "fou génial" quand même, "grand écrivain incontrôlable et maudit" quand même - alors bon, il avait essayé ça. C'était petit. C'était un peu minable. ça faisait (un peu) peine à voir.

La petitesse de Michel Houellebecq n'avait pas été une révélation. En novembre 1998, pour Les particules élémentaires (1998), il avait attendu le résultat du Goncourt pour décréter, sur LCI, que les prix littéraires étaient truqués. Il aurait pu le faire la veille. Mais non : il était comme ces résistants qui avaient pris le maquis en 1946 : ilavait eu un léger contretemps. Il en avait profié, au passage, pour glisser que son livre était meilleur que celui de la lauréate de l'époque, Paule Constant (1944-1998), et qu'il méritait le Goncourt. Les branchés s'étaient indignés que Michel ne soit pas primé. Tout le monde avait fait plus ou moins semblant de plus ou moins s'indigner. Il ne fallait pas exagérer : le Goncourt 1998 n'avait rien eu à voir avec le scandale de 1932 où Guy Mazeline (1900-1996), avec Les loups, avait été préféré à Céline. Voyage au bout de la nuit était tellement loin devant, tout au bout de la littérature, que Les particules élémentaires restaient, par leur côté bourgeois et scolaire, de toute façon plus proches du livre de Mazeline (que j'avais consulté) que du Voyage. Les chefs-d'oeuvre n'ont jamais besoin de venir montrer leur cul à la télé. Ils n'ont nul besoin de se défendre, de se justifier, tout leur passe dessus.

Yann Moix, Partouz, chapitre 11: "L'amour".

*Pas d'accord avec ce chiffre.

Un qui n'a pas aimé :

http://www.lelitteraire.com/article1038.html

Impossible de copier le texte.

Capitaine ad hoc a écrit:

Impossible de copier le texte.

P'tite bite, comme dirait Anti !


Imiter et haïr pour tenter d’exister

Quand un missile rate sa cible on a plutôt tendance à incriminer le constructeur que le tireur. Ce n’est pas à cause de l’opérateur qui a appuyé sur le bouton que la mission est ratée mais parce que Matra a construit un Exocet instable et imprécis. Il en va de même pour un livre qui paraît sous un label reconnu et jouit donc d’un a priori positif : en effet, comment imaginer une seule seconde qu’une noble maison puisse laisser passer un livre minable, un torchon indigne, un pavé de comptoir dont mon armoire normande sise au fin fond d’une maison de campagne oubliée ne veut même pas pour soutenir ses vieux jours...
Car ce livre nauséeux n’aurait jamais dû voir le jour. À moins qu’il s’agisse d’une manœuvre machiavélique consistant à publier au plus vite le dernier Moix pour ne plus jamais entendre parler de l’auteur - lui qui, déjà, après le four de Podium s’était empressé d’aller sonner chez Flammarion pour leur vendre son piètre talent de plume et qui aurait sans doute réussi... si Grasset n’avait pas menacé de procès l’inconvenant en brandissant le fameux contrat stipulant qu’il était lié pour trois ouvrages à la vénérable maison de la rue des Saints-Pères...

Néanmoins il est inadmissible de publier de telles saloperies ! Il n’y a pas d’autre mot, je suis désolé, pour désigner ce tissu d’insultes à l’humanité. Attaquer inutilement l’islam et la femme dans un jargon d’attardé mental qui se masturbe devant le catalogue de La Redoute est, en sus d’une insulte à tous les musulmans et à toutes les femmes, une gifle donnée à tout être humain doté de sensibilité et d’intelligence. Et, contrairement à ce que pense Moix, ils sont nombreux dans ce cas. En quoi ces insultes, ces bains dans la fange, ces vomissures haineuses... etc. ont-ils le moindre rapport avec la littérature, la pensée, la philosophie, la narration, l’art du récit ? Noircir ainsi des feuillets est à la portée de n’importe qui, il n’y a qu’à noter ce qui se dit dans un meeting du Front National et le publier. Mais ce n’est pas la vocation de Grasset ! Moix n’est pas le meilleur écrivain de sa génération, comme il le prétend haut et fort. C’est un jeune homme malade qui devrait se soigner seul sans nous imposer de participer à sa thérapie...

Yann Moix déteste tout le monde. À commencer par Houellebecq qu’il tente néanmoins d’imiter (le nouvel ami de Moix se voit affublé d’un gros con bien sympathique en guise de portrait léché ; mais ne vaut-il pas mieux, finalement, être l’ennemi de Moix que son ami ?). Oui, cela aurait été un grand livre s’il avait été écrit par un écrivain, et non un trublion qui, quand il ne pigeait pas dans ELLE, s’était lancé dans le cinéma. Plateforme semble donc être le point de départ de ce fantasme littéraire, mais :
- dans le livre de Houellebecq il y a une histoire, une trame qui se déroule au fil du temps, une intrigue, un plan ;
- il y a aussi une langue, une manière d’écrire et de voir le monde, une réflexion sur la misère érotique et sentimentale de nos contemporains, une analyse des déviances ;
- enfin il y a surtout une âme, la magie qui perce une fois franchi le premier stade de la lecture pour vous emmener sur les plages des lignes et vous faire partager l’intrigue.
Ici, rien.

Il n’y a qu’à lire les dernières jaculations de monsieur Moix dans Bordel pour s’en convaincre. N’a-t-il pas, d’ailleurs, fui au Brésil avant la sortie de Podium, soudain en proie à une folie paranoïaque ? À moins qu’à force de cracher son venin sur tout et sur rien, il ait finalement attiré à lui quelques ennemis réellement désireux de lui taper dessus...
Pour faire dans l’vent, Yann Moix n’a rien trouvé de mieux que de braire dans un jargon de bas quartiers des tirades sur l’islam côté cour. Entendez l’islam et le sexe. Pour coller à la mode, cassons de l’Arabe ! Mais apprend-on quelque chose ? Sur le sujet, rien. Sur Moix, rien que l’on ne sache déjà : il écrit comme il parle, c’est-à-dire très mal. Il ne s’intéresse qu’à son nombril, en l’occurrence, ici, sa "bite" qui s’est vue refusée un bon nombre de trous (sic). C’est vomitif, c’est pire que le moins bon des SAS tellement cela baigne dans la vulgarité de dernière zone, dans l’arrogance outrancière, dans la misogynie minable... Écrire des gros mots ne suffit pas à être un écrivain branché.
Réflexions et analyses sont stupides de bout en bout : le 11 septembre serait anal (pas le stade psychanalytique freudien, Moix ne connaît pas le grand maître de Vienne) car issu d’une frustration immense. Sans blague ? Oui, Moix en est convaincu, Mohammed Atta est le nouveau Charles Péguy (oh !) et son combat mystique [relève] d’une même désolation, d’une même misère sentimentale et sexuelle. À n’en pas douter Moix a lu le Coran et étudié les paroles du Prophète pour s’avancer avec une telle assurance. Pour assener de telles envolées philosophiques Moix s’est plongé dans le seul lieu où il puisse surnager sans être repéré : une partouse. Ainsi caché dans son univers de pervers (vous avez déjà vu son regard ? ce type me fait froid dans le dos...), notre frustré distille sa pensée de xénophobe (on lui connaît de jolis papiers antisémites dans la feuille de choux de Sup. de Co. Reims, où l’infâme usa ses fonds de culotte) et d’obsédé sexuel misanthrope. De grâce, offrez-lui une professionnelle le temps d’un week-end et confisquez-lui son PC.

Bref, le titre aurait pu annoncer un livre choc - comme Plateforme le fut. Mais au lieu du texte majeur espéré, du récit construit et précis traitant avec humour, candeur, érudition et talent de l’art de jouir sur fond de détournement des dogmes que la société nous impose, rien. Non, décidément, rien. Sinon la puérilité. Sinon l’aigreur. Sinon les déblatérations sur les bites pointées comme des ogives vers le con des femmes, sur une religion trancheu(se)r de queues frivoles, sur la femme qui salivait de la chatte, la pute... Tout cela ne m’incite qu’à une seule chose.
À jeter !
On lui jette à la figure son livre, oui...

Capitaine ad hoc a écrit:

Citation :

Alors qu'il venait de sortir un livre passable (son "meilleur") intitulé Plateforme (2001), il n'avait pas pu s'empêcher de venir faire une petite provocation de beauf, cerise inutile sur son gateau, en insultant l'islam.

Il faut reconnaître au christianisme un mérite : celui d'avoir appris à encaisser les insultes.

Maintenant, c'est au tour de l'islam. Je ne pense rien de houellebecq comme écrivain, mais en insultant l'islam, il a fait oeuvre de salubrité publique.

çafait plaisirde terevoir, Saga.Commentvamadame?

En fait, je crois qu'il vaut mieux critiquer qu'insulter. En fait, Welbek a amorçé une critique en disant que l'islam était la religion la plus con, mais ses arguments pour étayer cette opinion me laissent sur ma faim. Il y a tant de choses à dire sur l'islam... Que dire que leur livre sacré est mal écrit, c'est un peu faible, je trouve.

Certains musulmans, comme Abderraouf Benhalima, Malek Chebel, Youssef Seddik, sont plus incisifs avec leurs coreligionnaires.