de Lucía Etxebarría
Le trio Anna, Rosa et Christina, trois portraits de femme et un regard différent à chaque chapitre.
Anne, l'aînée, et son Prozac, mère au foyer dépressive alors que, au regard de tous, elle a tout pour être heureuse. Si on oublie qu'elle mène une existence fort ennuyeuse auprès d'un homme triste. Femme au caractère faible, elle erre dans un appartement luxueux et s'épuise à organiser une vengeance d'opérette pour prouver à un amant de jeunesse qu'elle est "respectable".
Rosa, grande bringue au QI impresionnant, business woman dopée aux amphétamines. Une réussite sociale sans faux pas mais une vie sans amour, sans ami, froide et vide. Très consciente de cette réalité, Rosa s’accroche au Prozac, "une drogue magique et légale". Pourtant elle a aimé, furieusement aimé deux hommes, son père puis son cousin Gonzalo. Qui, eux, lui ont préféré Christina, sa petite sœur, aussi instinctive qu'elle, est cérébrale. Elle a 30 ans, fait une sorte de point sur sa vie mais : "Que faire lorsque l’on découvre qu’on a vécu selon le désir des autres, convaincue que l’on poursuivait ses propres ambitions ?"
Et Christina, celle qui ne pense qu'aux hommes et à l'extasie. Qui travaille dans un bar malgré des études supérieures et qui dit : "plutôt devenir pute que de travailler dans une multinationale". Une vie noyée dans la musique techno, l’ecstasy, le sexe et ponctuée de tentatives de suicide. Et qui perd tous les hommes qu'elle aime !
Un ton très très cru, un "parfum" d'Almodovar, mais de l'humour également.
Un livre qui m'a laissé une impression mitigée. Finalement, aucune n'a réussi sa vie, je veux dire que, de page en page, elles donnent toutes les trois l'impression, au bout du compte de ne pas avoir "choisi" leur vie.
Quant aux hommes, ils ne sont pas à la "fête". Ils ne paraissent ici que sous forme de souvenirs. Il faut reconnaître que le livre est assez féministe.