Regardé hier soir le docu. Cauchemars.
J'ai 32 ans en 2006. 1956 me semble à des années lumière... Je dois me faire violence pour croire, comprendre, ne pas fermer les yeux sur les images, intégrer que les images que je vois, les explications qu'on me donne sont éléments d'une réalité qui ne m'a précédée que d'une vingtaine d'années.
http://www.arte.tv/fr/histoire-societe/les-mercredis-de-l-histoire/cette-semaine/101106.htmlHongrie 1956 - Notre révolutionLe
soulèvement de l'automne 1956 à Budapest raconté par quelques témoins directs, qui laissent remonter souvenirs et émotions liés à ces journées terribles. L'histoire d'un immense espoir collectif étouffé par une
répression brutale.
© Erich Lessing - MagnumÀ l'automne 1956, Budapest, la capitale de la Hongrie, connaît un bouleversement majeur dont le souvenir hante encore douloureusement ceux qui l'ont vécu. Une petite dizaine d'entre eux témoigne ici, et c'est à travers leurs récits que Mark Kidel déroule le fil des événements.
Le 23 octobre, deux marches étudiantes se transforment en gigantesque manifestation populaire. Dès le 24 au matin, les Russes sont là mais la foule fraternise avec les soldats. Le 25, quelque
deux cents manifestants pacifiques sont massacrés devant le parlement, sans que l'on sache très bien qui a ouvert le feu, de la police secrète hongroise ou des Russes.
Pendant les jours qui suivent, de petits groupes armés livrent combat à travers la ville. Le 28, les chars russes quittent Budapest et l'espoir renaît. Mais le 4 novembre, les habitants se réveillent au son des canons et des bombes soviétiques…
Un cri de liberté
Le soulèvement de Budapest a été un événement déterminant de la domination soviétique en Europe de l’Est et de la guerre froide. Cette révolte violente et soudaine, réprimée en moins de deux semaines par les troupes soviétiques, a provoqué chez les Hongrois une émotion considérable, qu'ils ont dû taire jusqu'au
retour de la démocratie, en 1989.Cinquante ans après, une dizaine d'entre eux – étudiant, ouvrière, journaliste, leader d'un groupe d'insurgés, officier de l'armée hongroise – racontent ce qu'ils ont vu et vécu pendant ces semaines historiques. Les drapeaux que les habitants mettaient aux fenêtres après avoir découpé, au centre, les symboles de la république populaire ; la statue de Staline traînée par un camion, au petit matin, dans les rues de Budapest ; le corps méconnaissable, accroché à un arbre, d'un membre de la police secrète exécuté sommairement. Ils disent l'incroyable espoir d'un peuple qui croit reprendre son destin en mains et la chape de répression et de silence qui s'abat sur lui.
Leurs sentiments remontent à la surface et la caméra nous les rend palpables. À ces témoignages émouvants de sobriété, Mark Kidel mêle quelques images de Budapest aujourd'hui et surtout des photos et films de l'époque. Parmi les photographies, quelques-unes sont signées de l'Autrichien Erich Lessing qui capta de nombreux instantanés de ces semaines terribles. En choisissant de présenter l'histoire du soulèvement à partir de récits individuels, Mark Kidel en propose une vision incarnée et intime. On peut gagner sa liberté mais on ne peut pas la garder, conclut l'un des témoins.
Témoignages tirés du film
"L'année 1956 survit au plus profond de mon être, comme une strate géologique."
"Il m'est difficile de décrire l'allégresse et l'enthousiasme que nous avons ressenti. Tout à coup, nous étions dans la rue, libres, on pouvait s'exprimer sans crainte. Tout cela frôlait la folie."
Mark Kidel : "Il y a quelque chose de très héroïque autour des combattants hongrois pour la liberté. (…) Et il y a quelque chose de très tragique autour de leur inévitable échec, une fois qu'ils ont réalisé que l'Ouest ne viendrait pas à leur secours."
Hongrie 1956 - Notre révolution
Documentaire de Mark Kidel
Coproduction : ARTE France, Calliope Media, Les Films d'Ici, BBC
(France, 2006, 52mn)
ARTE FRANCE
Multidiffusion le 21 octobre à 18.05
J'ai toujours été et suis encore, entourée de personnes ayant au moins vingt ans de plus que moi. Je vous le dis tout net, je ne comprends pas le monde dans lequel je vis, celui que vous ou vos pères vous ont laissé.