Mots

Tumulte silencieux les barbelés de marbre
Ont lacéré l’ivresse éperdue de la tendre jeunesse
Je n’étais qu’un désert aux longues dunes blanches
Sous le soleil glacial au ciel d’un autre temps
Inutile

De l’alphabet d’Amour pas un mot pas un son
Que pouvais-je inventer allongée sur ma terre
Telle une vieille souche aux ombres lunaires
Et pourquoi murmurer si l’on ne sait pour qui
Mains nues

A ces aventuriers caressant le bois mort
Pour l’album souvenir des maîtresses d’antan
J’ai dit ce qu’ils voulaient j’ai fait ce qu’ils ont pris
Ils ont enseveli sous le ciel du couchant
Les mots

Mots…

Vous que ma bouche tait dans la désespérance

Vous dont je sais le fardeau amoureux
Capable en ruisselant de verdir un désert
Vous que plus rien n’arrête aujourd’hui de jaillir
Mots Mystère libérateurs des gestes primitifs

Mots flambeaux ravageurs de sagesse et d’oubli
Vous enserrez dans votre déraison
La houle indomptable et rebelle
D’une captive consentante

Mots pluie d’abondance sur le lac épuisant du silence
En effeuillant des poignets aux chevilles
Vous dévalez gravement dans mes veines
Les sillons d’un long fleuve sans nom

Faut-il vous dire ou bien vous taire

Mots sauvages à l’indicible étreinte
Vous qui avez mille ans une heure seulement
Mots rares exquis délicieux
Je ne peux vous graver autrement
Que corps sur corps peau contre peau
Dans l’abandon qui ne délaisse pas mais retient
Entre deux âmes l’essentiel

Mots de la Création impudiques et brûlants
Vous qui faites l’Amour à celui que j’attends
Vous êtes de ceux qu’on ne dit qu’une fois

Esquif entre mes doigts protégé
Dis que feras-tu de ces mots inédits

Je les retiens encore à peine un peu
Ces mots qui te sont destinés
Toi que j’aime entre mes doigts bercé

J’ai si peur de ne pas entendre les mêmes en retour…
Qu’ils sont les mots que je n’ose pas dire…

Clair Obscur - Printemps 2004

Clap ! Clap !

Clair Obscur

BRAVO ! clap clap clap aussi...

Les mots

Mais où vont tous les mots que l’on jette en pâture
au regard indiscret des lecteurs sans mesure ?
Voguent-ils ça et là dans les esprits étroits ?
Viennent-ils réchauffer une âme qui a froid ?

Quand ils naissent des doigts pourtant je vous l’assure
c’est pour toucher au cœur et chercher l’ouverture,
Courant à tous les vents, ils deviennent chanson
quand une jeune muse les reçoit d’un garçon.

Oh ! mots ! ne cherchez pas si un jour d’aventure
vous subissez encore l’affront d’une rature
je saurais vous donner une nouvelle envie
Et je vous le promets, car vous êtes ma vie.

Et je vous donnerai au lieu d’une rupture
l’esquisse d’un matin pour vous faire une armure
je ne peux vous rayer ni ne peux vous gommer
ma vie vous est dédiée, oh mots tout embaumés !

Mots si doux et ardents ou encore mots qui durent
ne me rejetez pas, oui je vous en conjure
je vous veux et vous prends, et vous rends la pareille
sur la feuille dormez jusqu'à ce qu’on vous réveille.

Euh...... merci.................. à vous..............;

Super d'avoir continué le fil, Misstick ! J'aime beaucoup !

J'ai entendu une phrase, récemment : "j'écris pour me taire"
Ça me donne à penser...
Je prendrais bien cette phrase pour élaborer une suite à ma manière. Si ça vous chante, les uns les autres, n'hésitez pas ! Je me sentirai encouragée

Sans rime ni raison....

Ecrire, écrire, écrire, encore faut-il pourvoir ! Quand l’étincelle n’est plus là, que la page reste blanche, que les yeux secs ne laissent plus les larmes couler dans l’encrier, pour nourrir la plume qui fit tant de merveilles.

Ecrire, écrire, écrire quand l’envie n’est plus là, quand le cœur ne bat plus aux mots qui s’éparpillent, quand la main ne sait plus guider la plume d’oie.

Ecrire, écrire, quand les forces abandonnent quand la vie n’est plus ça.

Ecrire, écrire pour noircir des centaines de pages de l’encre indélébile que personne ne lira, parce que les phrases n’ont plus de sens.

Ecrire, et rester là devant son écritoire, en se demandant pourquoi.

Ecrire, pour ne rien dire aligner des lettres sans rime et sans raison, quand juste au bout du trait on ne sait plus que mettre le mot : FIN.

mmm....