J'ai acheté...

Bidouille a écrit:

"un meurtre cruel et incompréhensible, des indices, une jolie brunette détective, un séduisant chercheur et un jeu de piste bien mené."

Pas d'histoire de cul entre la jolie brunette et le séduisant chercheur ?

Ça a été discuté à table, déjà. Nous sommes tombés d'accord sur le fait que l'histoire de cul devait pouvoir entièrement être retirée de l'intrigue pour la traduction anglaise, puritanisme américain oblige. Donc elle ne peut apparaître que comme des pauses dans l'action.

Bidouille a écrit:

Pensez à la France les gars :lol:

Non, on veut faire un vrai best-seller, pas de compromis.

alejandro a écrit:

Bidouille a écrit:

Pas d'histoire de cul entre la jolie brunette et le séduisant chercheur ?

Il semble que pour faire un best-seller aux états unis il ne faut pas histoire de cul, il faut un truc à la arlequin.

Si, mais soft: entre les yeux l'histoire de cul.

Fulmi a écrit:

Reste la question de l'idéal, indiqué par Dona. Faut du sublime en tout (ne serait-ce que pour permettre aux journalistes d'utiliser ce mot passe-partout à bon escient).

L'effet palimpseste est une bonne ficelle (tu sais faut gratter pour voir deux fois ce qu'on ne voit qu'une fois) et l'effet pygmalion aussi (tu sais: l'artiste-idéal qui fait vivre son oeuvre) ce qui laisse atteindre atteindre son art à sa suprême mission: l'art ne se contente plus d'imiter la nature de manière stylisée, il est la Nature même. C'est grandiose...

Sinon il faut quelques couches de généalogie: en effet, les strates diverses de la nécessaire filiation accrédite la thèse que nous sommes tous frères, c'est le trip Universal lover, Peace and earth* for ever; ça c'est un idéal mystique qu'a de la gueule.

Encore: il faut une chouillette d'histoire d'amour, les yeux dans les yeux quoi et les promesses d'un avenir vivifiant quand tous les méchants auront été démasqués, désarmés et détruits.

Un autre ensemble de valeur n'est pas à négliger: si le Christ est homme, c'est qu'il est sexué; s'il est sexué, c'est qu'il a pu aimer; s'il a pu aimer, il a pu enfanter; s'il n'a pas pu aimer, il a pu enfanter aussi; s'il a enfanté, qui est son descendant?*
Et s'il y a descendant, le pape peut, enfin, démissionner sans honte car il a trouvé plus légitime que lui-même.

Si le pape démissionne et que le descendant du Christ prend, en chair et os, la succession papale, est-ce qu'on recommence les croisades contre les Sarrazins?

Ca c'est des questions qui tuent. C'est l'avenir du clonage en littérature quoi.


*s'il n'a pas de descendant, ben...ça vaut queue de chie.


*hum...c'est earth ou world dans ce contexte?

Fulmi a écrit:

Enfin, bref, établir la recette du CodeDeVinci à la Vocabulis.

La recette du Da Vinci...est de proposer une réflexion somme toute détonante: Jésus Christ a enfanté, ses descendants sont mérovingiens. Il y a donc un intérêt porté, dans le monde entier, non plus seulement à la postérité spirituelle de Jésus Christ mais aussi à sa postérité charnelle. Qu'adviendrait-il des catholiques aujourd'hui si l'on prouvait que le fils de Dieu, hors sa dimension divine et messianique a aussi une descendance viable? C'est la Grande Peur, version troisième millénaire quoi.

La recette Vocabulis pourrait être dans l'uchronie.

@ fulmi dona

Sadiques va ! :grrr:

Dona a écrit:

La recette Vocabulis pourrait être dans l'uchronie.

Aucune uchronie n'a jamais fait de best-seller…

Fulmi a écrit:

Dona a écrit:

La recette Vocabulis pourrait être dans l'uchronie.

Aucune uchronie n'a jamais fait de best-seller…

Tantantantan !

Coldfingers a écrit:

Fulmi a écrit:

Dona a écrit:

La recette Vocabulis pourrait être dans l'uchronie.

Aucune uchronie n'a jamais fait de best-seller…

Tantantantan !

Si ? Y'en a une qui a fait un best-seller ? Ça m'intéresse.

En repensant à ma lecture de Da Vinci Code, me vient à l'esprit :

«L'Église a violé la femme et en a fait une prostituée...». Et une image de révolte : celui d'un index majuscule, suivi d'un majeur jusqu'au coude...

Y a toujours des victimes qui ne peuvent se passer de leurs bourreaux... Battus jusqu'aux os brisés, des enfants défendent toujours leurs parents... Ainsi va le monde et la galère jusqu'au fond...

Malgré la tempête et la vie hurlant à pleine voix ou en silence sa douleur, mon espérance rêve encore d'un nouveau ciel et d'une nouvelle terre...

Le Féminin sacré, le cœur de la rose, mon adorable Trésor...

La vie est un rire d'enfant! Gâchée par des prétentions d'adultes.
[Jean Pierre Bouvier]

ronronladouceur a écrit:

En repensant à ma lecture de Da Vinci Code, me vient à l'esprit :

«L'Église a violé la femme et en a fait une prostituée...». Et une image de révolte : celui d'un index majuscule, suivi d'un majeur jusqu'au coude...

Y a toujours des victimes qui ne peuvent se passer de leurs bourreaux... Battus jusqu'aux os brisés, des enfants défendent toujours leurs parents... Ainsi va le monde et la galère jusqu'au fond...

Malgré la tempête et la vie hurlant à pleine voix ou en silence sa douleur, mon espérance rêve encore d'un nouveau ciel et d'une nouvelle terre...

Le Féminin sacré, le cœur de la rose, mon adorable Trésor...

La vie est un rire d'enfant! Gâchée par des prétentions d'adultes.
[Jean Pierre Bouvier]

:heart: en tout point : je partage cela...

Fulmi a écrit:

Aucune uchronie n'a jamais fait de best-seller…

Si.

La Bible. Du moins à la fin ;)

H.

La rivière de l'exil de Colum McCann 10/18

hermes a écrit:

Fulmi a écrit:

Aucune uchronie n'a jamais fait de best-seller…

Si.

La Bible. Du moins à la fin ;)

H.

Ah. Quel est l'événement politique qui ne s'est pas passé comme la Bible l'a dit (pas prédit, œuf corse) ? L'uchronie ne concerne que des événements passés. Quels sont les événements antérieurs à la Bible auxquels elle imagine une issue différente de ce qui a été ?

moi non plus je ne comprends pas là

à la rigueur, on pourrait parler d'uchronie pour La dernière tentation du Christ, de Scorsese ?

Lasthénie a écrit:

moi non plus je ne comprends pas là

à la rigueur, on pourrait parler d'uchronie pour La dernière tentation du Christ, de Scorsese ?

Je ne sais pas, je ne l'ai pas vu. Mais l'uchronie est intéressante si le roman raconte ce qui se passerait si un événement important avait eu une autre fin.

Concernant le Christ (hors toute référence à Scorsese), ce qui est intéressant, c'est si le christianisme se développe différemment ou ne se développe pas ; que devient alors le monde ? S'il s'agit simplement de raconter une version différente de la Passion, ce n'est pas une uchronie.

Il y a eu un débat sur l'uchronie à Artelio, mais ça n'a pas donné de grands résultats. La raison en est, à mon avis, qu'il y a très peu d'uchronies effectivement écrites.
http://forum.artelio.org/viewtopic.php?t=219

J'en ai recensé principalement cinq (et je suis preneur d'autres idées) :

Louis Geoffroy : Napoléon apocryphe (1836, révisé en 1841), premier roman uchronique connu. Napoléon est victorieux en russie et établit un empire mondial. J'ai acheté ce mois-ci. Pas encore lu.

Charles Renouvier : L'Uchronie (1872). Renouvier invente le mot "uchronie", et son roman part de l'Empire romain.

Léon Bopp : Liaisons du monde (1944). La France est devenue une république soviétique.

(Ces trois sont signalés par Sarane Alexandrian, Soixante sujets de romans au goût du jour et de la nuit, Fayard, 2000)

Celui qui a suscité le fil d'Artelio :
Éric Faye : Parij (Serpent à plumes) : la France a été coupée en deux en 1945, suite à une erreur tactique des Américains en 1944.

Signalé par Websurf qui dit qu'il n'est pas bon :
Robert Siverberg : Roma Aeterna. L'Empire romain subsiste jusqu'à nos jours.

Un très connu en SF :
Philip K. Dick : Le maître du Haut-Château. Les Nazis ont conquis l'Amérique.

Il ne s'agit donc pas d'imaginer un futur fantaisiste, mais de partir d'un événement du passé et d'imaginer l'hitoire autrement.

Coldy chéri a écrit:

@ dona :


Tu achètes da vinci code, tu en fais l'expérience et cela détermine un saut qualitatif de ta conscience qui peut être en l'occurence un saut de puce crabe c'est-à-dire vers l'arrière !

Quantitativement, hier que j'étais sur Paris, j'ai consciencieusement poussé le bouchon matériel, et qualitatif, à me rendre en ce lieu saint: l'église St-Sulpice :-)
pasque l'énigme du Da Vinci...s'y déroule, en grande partie.

Je me suis cachée dans un antre dédié à un saint guerrier et vaillant, sur les chaises du fond pour ouvrir mon missel -rouge- le roman donc et me délecter de la page idoine sur le secret qu'il fallait voir en cet endroit, placée que j'étais sous l'égide de St-Michel terrassant le dragon.

Et, rosie de plaisir, j'ai eu une pensée, enthousiaste et rieuse, à l'idée de notre Coldfingers, râleur et exubérant, qui me tancerait toujours d'avoir osé me corrompre à des lectures aussi pernicieuses et perdre mon âme dans un lieu saint, tricoté, tourneboulé par un best-seller et irrigant la noble littérature d'un sang sous-culturel ne laissant présager rien de bon.



Bien le bonjour M'sieur Cold.

Les bigots n'aiment pas le Code

Censure
Vade retro Da Vinci Code

16/3/2005
Lire.fr

 Le Da Vinci Code n'est pas le bienvenu au Vatican. «Ne lisez pas et n'achetez pas le Da Vinci Code», a déclaré le cardinal Tarcisio Bertone sur la radio vaticane. «On ne fait pas un roman en mystifiant les faits historiques, en disant du mal ou en diffamant un personnage historique qui tient son prestige et sa réputation dans l'histoire de l'Eglise et de l'humanité», a-t-il ajouté. Mgr Bertone, un des gardiens de la pureté de la doctrine catholique, s'est plaint en particulier de la diffusion du livre parmi les jeunes, «un fait vraiment douloureux et terrible». Le cardinal figure parmi les successeurs possibles de Jean Paul II. Il est proche de l'Opus Dei, dont Dan Brown dénonce les agissements occultes dans son roman. F.M.
--


Dans une interview postée sur son site, Brown se dit chrétien, puis explique un truc très compliqué. il n'est donc pas catholique et se fiche de l'avis du Vatican comme de l'an quarante sans doute.

ET Nouvel Obs de cette semaine table sur les "Révélations sur la planète Da Vinci Code". Pour 3 euros, explication sur la technique du sfumato ("embrumé") de Léonard de Vinci et autres flous artistiques dudit peintre, base des mystifications browniennes, entre autres.

Cette Mona Lisa a tout d'une grande.

Et le top, "Anges et démons" du même auteur, mis en salive avec un titillant article insinuant d'ores et déjà que celui-là se lit comme l'autre notamment par ces questions très alléchantes: "Qui sont les Illuminati, ces illuminés qui ont juré de faire sauter le Vatican? Galilée a-t-il appartenu à cette secte? Et pourquoi ces symboles maçonniques sur le billet de 1 dollar?"

Réponses sans moi, pas lu.

A qui le tour?

Dona a écrit:

Et pourquoi ces symboles maçonniques sur le billet de 1 dollar?

Fort probablement les fondateurs des États-Unis étaient tous maçons.

Ça en est où, ce fil-là ?

J'ai acheté plein de livres d'occase, ces temps-ci. Je ne sais pas si je les lirai un jour.

Benoît Duteurtre. J'aime bien Duteurtre, même si c'est un écrivain médiocre. Son Requiem pour une avant-garde, dans lequel il en fichait plein le tronche à Pierre Boulez, reste un grand souvenir. Ici, c'est La Rebelle (Gallimard, 2004). Sans doute, d'après la quat' de couv', une histoire de gens qui se la pètent dans les médias. Il doit connaître, Duteurtre, il est aussi dans les médias.

Christine Arnothy. Rentrée littéraire. Fayard, 2004, avec une dédicace à Tatiana de Rosnay, « bien amicalement ». Visiblement, elle ne l'a pas lu, Tatiana. il est tout neuf, le livre. Des histoires d'écrivains qui veulent faire publier leurs manuscrits… Pour mémoire.

Jean-Marc Parisis et Benoît Charpentier. Carnets intimes de l'édition française. La Désinvolture, 1989. Des interviews de gens de l'édition. Çui-ci, je compte le lire.

Jean-Luc Despax. Prof is beautiful. Je viens de le commencer. C'est un roman de profs. Écriture remarquable. Beau livre. Éditions Aden.

Jacques Almira. Le sémaphore. Gallimard 1988. Je me fais un peu avoir avec les Gallimard. J'aime les voir dans ma bibliothèque. Tous ne sont pas au niveau de la réputation de la couverture blanche… Je ne connais Jacques Almira que par son désopilant (digne de Jean Vilain) La reine des Zoulous, farce érotico-vulgaire et antiraciste (Mercure de France, puis Zulma). Çui-ci demble être une sorte d'Affinités électives en Italie touristique. Faut voir. Style soigné et méticuleux.

Alexandre Moix. Second rôle. Carnot, 2005. C'est le p'tit frère de l'autre Moix. Le raté qui écrit mieux que l'autre. J'ai lu un peu dans le métro. C'esrt enlevé, sans chichis, direct et brutal « Paris est la plus petite ville de France. Les gens n'y ont pas de place pour s'aimer. » Moi, j'aime déjà le p'tit Moix.

Anne-Josée Lemonnier. L'Île sœur. Apogée, 2005. Un roman épistolaire dans une langue poétique (ni plus, ni moins). Encore un truc de nana auquel je ne comprendrai rien mais qui me ravira tellement c'est beau.

Maïa Lecherbonnier. Exercices sexuels de style. Éditions Blanche, 2005. marrant. Pourquoi faut-il que, dans les romans érotiques, les femmes se livrent à leur mari. Ça casse tout. Enfin, çui-ci est joliment écrit, et plein d'invention. Bon livre pour les wécés (ceci dit sans dénigrement aucun).

Fulmi a écrit:

Maïa Lecherbonnier. Exercices sexuels de style. Éditions Blanche, 2005. marrant. Pourquoi faut-il que, dans les romans érotiques, les femmes se livrent à leur mari. Ça casse tout. Enfin, çui-ci est joliment écrit, et plein d'invention. Bon livre pour les wécés (ceci dit sans dénigrement aucun).

Raconte.
Et pourquoi ça casse tout?
Ceci dit, l'intrusion de l'amant est soit une base vaudevillesque soit une base à une intrigue nettement plus romantico-sentimentale. Dans un sens, oui, ça peut être exotique et pervers une intrigue érotique où la femme se livre à son mari.
Mais le mari?

Question subsidiaire (au cas où donc, il y aurait des ex aequo): combien représente ton budget livres??

Question personnelle: comment choisis-tu tes livres? Puisque chacun de ceux cités ici semblent déjà empreints d'un dédain ostensible de ta part?

Question curieuse: qu'entends-tu par: "Tous ne sont pas au niveau de la réputation de la couverture blanche" (les Gallimard)

Queston déférente: combien de temps par jour/semaine/mois passes-tu à lire?

Dona a écrit:

Et pourquoi ça casse tout? (...) Dans un sens, oui, ça peut être exotique et pervers une intrigue érotique où la femme se livre à son mari.
Mais le mari?

S'il n'est pas cocu, quel intérêt ? Un livre érotique, c'est du divertissement, voire du rêve s'il n'est pas trop réaliste (défaut hélas récurrent). Alors le mari… Oui, c'est pervers, mais la lecture d'un livre érotique est une perversité en soi.

Citation :

Question subsidiaire (au cas où donc, il y aurait des ex aequo): combien représente ton budget livres??

Je sais pas. C'est variable. J'achète presque tout d'occase, et je revends d'occase.

Citation :

Question personnelle: comment choisis-tu tes livres? Puisque chacun de ceux cités ici semblent déjà empreints d'un dédain ostensible de ta part?

Parfois d'après un conseil, une mention dans un post ou un journal, auquel cas je le commande chez Chapitre.com mais la plupart du temps sur les tables de chez Gibert, ou les bacs dans la rue (les livres les moins chers qui soient). Je lis quelques pages à l'intérieur, jamais la quat' de couv', jamais la première page.

La culture française est aujourd'hui médiocre, alors la littérature produit des livres médiocres, c'est normal. Stephen King dit qu'on apprend plus dans les livres médiocres que dans les chefs d'œuvre, alors…

Curieusement (mais pas tellement, car j'aime à la folie vitupérer et pas tellement louer) je ne parle pas des excellents livres que je lis. Pour le dernier, terminé juste hier, je ferai une exception.

Citation :

Question curieuse: qu'entends-tu par: "Tous ne sont pas au niveau de la réputation de la couverture blanche" (les Gallimard)

La couverture blanche (en fait crème) de Gallimard a une réputation extraordinaire, assise sur le fond prestigieux de la maison, mais la plupart des nouvelles parutions de chez Gallilard sont médiocres, comme partout, voire mauvaises. On a plus de chances de touver une « petite merveille », un « pur bonheur » ailleurs, même chez la concurrence directe, Grasset ou Stock. C'est comme pour la Deutsche Gramophon, en disques. Les meilleurs disques ne sont pas chez eux.

C'est le cas pour ce roman de Benoît Duteurtre : l'argument en est très intéressant, mais la rédaction a été arrêtée à la deuxième lecture, celle au sabre. Il manque la relecture au plumeau (cf Guenot, as usual). Ce roman d'énarque est moins bon, dans le même genre, que ceux de Gilles Martin-Chauffier, journaliste. C'est dire…

Citation :

Question déférente: combien de temps par jour/semaine/mois passes-tu à lire?

Pas beaucoup. J'ai plus de livres non lus que de livres lus. Beaucoup d'abandonnés, ou lus en sautant des pages.