Franglisons !

La RATP drague le djeun pour qu'il lui foute la paix, et s'adresse à lui dans le plus total irrespect de la langue française ! Voyez plutôt :
http://www.writeyourmap.com/

Citation :

Il faut changer la règle. Le writing est un art urbain à part entière et mérite de sortir de l’interdit et de l’anonymat.

Du 1 er au 31 mars 2005, la RATP organise la première Writing Battle. Vous êtes le meilleur writer de la place ? Réalisez un sketch sur le thème "le mouvement dans la ville" et mesurez vous à tous les writers de la capitale, de ses banlieues et de la France entière.

L'équipe de Write Your Map présélectionnera 100 sketches parmi ceux publiés dans la galerie du site. Un jury sans pitié, composé de writers, de journalistes, de personnalités du monde du Hip-Hop et de représentants de la RATP, ne retiendra que les 10 meilleurs.

Le deal ? Les writers vainqueurs devront réaliser leur sketch à grande échelle, et le résultat final sera reproduit sur l’un des plans de réseaux de la RATP (Métro, Bus, RER, Tram).

Edifiant, n'est-il pas ?

Croustine a écrit:

Edifiant, n'est-il pas ?

Ce qui est édifiant, à mon avis, plus que l'utilisation extensive du franglais, c'est l'injonction initiale qui en appelle au principe d'Impérieuse Nécessité : « Il faut changer la règle. »

C'est typique de la connerie ordinaire du Français ordinaire, qui s'exprime en général au mieux dans les établissements publics et les Administrations, mais souvent ailleurs aussi.

On ouvre le ban par l'incantation à la réforme, ce sida mental* du microcosme politique et c'est cette dégénérescence de la pensée qu'on voit à l'œuvre dans cet appel à contributions. L'incantation ayant été prononcée, le reste du discours n'en est que son illustration. C'est ce qu'on appelle le wishful thinking, pratique anglo-saxonne basique. Le wishful thinking permet de faire prendre à ses interlocuteurs ses désirs pour leur réalité. Lorsqu'il est mal fait, comme ici, il est grotesque.

L'emploi abusif du franglais n'est qu'un inconvénient mineur, ensuite, puisque le public à qui s'adresse cette incantation ne sait pas l'anglais.

* L'expression est du journaliste un peu beaucoup de droite Louis Pauwels, directeur jadis du Figaro-Magazine. Elle définissait la pensée de gauche sous Mitterrand. Il avait, hélas, raison.

I suis very très con, mais qu'est-ce qu'un Writer ?

vilain a écrit:

I suis very très con, mais qu'est-ce qu'un Writer ?

En Anglais, c'est un écrivain (de "to write", "écrire"). Ici, je suppose que c'est un auteur de graffitis, ou quelque chose comme ça.

C'est bien ce que je croyais avoir compris...mais j'étais pas sûr...j'étais assez étonné qu'ils cherchent des écrivains....

Apparemment, le writing est une composante de la « culture » hip-hop.

Croustine a écrit:

C'est en effet sa composante plastique, les autres étant entre autre musicale, gestuelle et vestimentaire

Plastique + musicale + gestuelle + vestimentaire

On cherche la culture, là. On a dû l'oublier au passage.

Croustine a écrit:

Si tu entends par là la culture littéraire, en effet... mais tu sais bien, cultivé comme tu l'es, que la culture s'exerce à différents niveaux.

Oui, bien sûr, elle s'exerce en littérature, dans les arts, dans la philosophie, en musique (pas en chansons, n'est-ce pas), en savoir vivre, en politesse, etc. Mais en hip-hop, non, là, je ne vois pas où est la culture.

Croustine a écrit:

Comment, Maître Fulmi ? Ce n'est même pas comme en art, Culture Majeure et culture mineure ? Je m'offusque !

Une culture mineure ? C'est le folklore, dans ce cas, la bourrée auvergnate, la tartiflette, le chaâbi ou les jouets de la montagne métallique seraient des productions de cultures mineures. Mais le hip-hop, je ne crois pas. C'est l'expression d'une grave absence de culture plutôt.

Croustine a écrit:

Je dirais plutôt l'expression d'une interculturalité difficile à vivre, ce qui n'est pas absence de culture !

Ça ne veut rien dire, l'interculturalité. Ce serait être entre deux cultures ? Mais il faudrait qu'on leur ait enseigné deux cultures ? Ils seraient alors des gens extraordinairement cultivés et ne produiraient que ces graffitis ?

Je rêve ! Les gens qui ont deux cultures, en général, ont un haut niveau culturel, et ne salopent pas les couloirs du métro. Près cde chez mon père, il y a des gens comme ça : le père est Suisse, la mère Finlandaise et la fille, française, donc, étudie à Berlin. Voilà de l'interculturalité !

Croustine a écrit:

Je dirais plutôt l'expression d'une interculturalité difficile à vivre, ce qui n'est pas absence de culture !

Ça ne veut rien dire, l'interculturalité. Ce serait être entre deux cultures ? Mais il faudrait qu'on leur ait enseigné deux cultures ? Ils seraient alors des gens extraordinairement cultivés et ne produiraient que ces graffitis ?

Je rêve ! Les gens qui ont deux cultures, en général, ont un haut niveau culturel, et ne salopent pas les couloirs du métro. Près de chez mon père, il y a des gens comme ça : le père est Suisse, la mère Finlandaise et la fille, française, donc, étudie à Berlin. Voilà de l'interculturalité !

Ne confonds pas "culture" = culture savante, notion issue du siècle des lumières, et culture au sens antropologique du terme.

Une définition pertinente est celle de Carmel Calilleri (dans "Antropologie culturelle et éducation")
La culture c'est l'ensemble plus ou moins lié des significations acquises les plus persistantes et les plus partagées que les membres d'un groupe, de par leur affiliation à ce groupe, sont amenés à distribuer de façon permanente sur les stimulis provenant de leur environnement et d'eux-même, induisant vis à vis de ces stimulis des attitudes, des représentations et des comportements communs valorisés dont ils tendent à assurer la reproduction par des voies non génétiques.
Tout le monde a forcément une culture, ou se trouve en situation d'interculturalité (= intersection).

On a découvert chez les chimpanzés des attitudes apprises qui varient d’un groupe à un autre. Par exemple, un groupe peut être friand de termites et détester les fourmis et le groupe voisin avoir les goûts opposés. Ou encore, les outils certes élémentaires, pour extraire les insectes peut être aussi différents selon les groupes. Les spécialistes parlent de culture là aussi.

Attention, je ne suis en train de dire que les graffiteurs soient comparables à des chimpanzés.

Croustine a écrit:

Une définition pertinente est celle de Carmel Calilleri (dans "Antropologie culturelle et éducation")[/color]

Bah non, le jargon d'anthropologue ne concerne que les anthropologues, pas les gens ordinaires.

Ce n'est pas parce que les anthtopologues appellent culture un corpus de traditions et de croyances qu'on doit leur emboîter le pas. La culture est savante, par définition, accoler ces deux mots est un pléonasme, c'est ce qui la différencie de l'acculturation, de la contre-culture ou des modes et tendances passgères, des manifestations folkloriques et de la délinquance créative.

Le hip-hop n'est guère qu'une pratique banlieusarde sans passé et sans avenir, comme, par exemple le réalisme socialiste.

Citation :

Tout le monde a forcément une culture, ou se trouve en situation d'interculturalité (= intersection).

C'est cela, oui, on va croire ce genre de connerie sur parole. L'Avenir radieux est pour demain.

alejandro a écrit:

Attention, je ne suis en train de dire que les graffiteurs soient comparables à des chimpanzés.

Dans leur activité de graffiteurs, ils le sont, les chimpanzés étant parfaitement capable de graffiter. La seule différence sera minime : les graffiteurs banlieusards graffiteront des lettres de l'alphabet, les chimpanzés des signes insensés, mais c'est leur culture de chimpanzés qui leur fait graffiter autre chose que les banlieusards. C'est leur exception culturelle.

Le parallèle banlieusard // chimpanzé...

J'allais dire que c'est maladroit, mais j'imagine que la juxtaposition est calculée (en toute-aucune innocence :? )

Croustine a écrit:

La culture (...) les infrastructures, (...) les mésostructures ou structures du milieu,(...) , les superstructures (...) des savoirs et de l'organisation psychosomatiques, (...) Je ne jargonne pas…

Qu'est-ce qu'on se marre !

Mawie a écrit:

Le parallèle banlieusard // chimpanzé...

J'allais dire que c'est maladroit, mais j'imagine que la juxtaposition est calculée (en toute-aucune innocence :? )

Seulement les graffiteurs hip-hop, pas tous les banlieusards, dont je suis. Les chimpanzés ne voudraient pas vivre en banlieue : ils y dépériraient.