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 Houellebecq

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MessageSujet: Re: Houellebecq   Houellebecq - Page 2 EmptyMer 24 Aoû - 20:06

Fulmi a écrit:
mais c'est vrai que Houellebecq est difficile à attaquer…
bon çui-là j'vais m'y mettre, dès qu'j'ai fini mes horaires sncf
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Dona
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MessageSujet: Re: Houellebecq   Houellebecq - Page 2 EmptyMer 24 Aoû - 20:23

Fulmi a écrit:


Justement, faut que j'en cause, de çui-ci. Il m'a déçu, Naulleau. Je l'ai lu hier. Il tombe dans la facilité, trouvé-je, mais c'est vrai que Houellebecq est difficile à attaquer…


Au dos du Naulleau, je crois, on parle de Houellbecq comme étant "notre écrivain national".
A déduire que Houellbecq bouleverse stratégiquement la rentrée littéraire comme il se doit pour un phénomène de la littérature; à considérer que Naulleau publie son pamphlet en pleine rentrée littéraire, juste avant la lecture du roman notre écrivain national; à conclure que les deux font un très beau commerce et que la vanité des choses est deux fois plus lucrative quand elle est définie comme une cible marketing, les deux font la paire.
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MessageSujet: Re: Houellebecq   Houellebecq - Page 2 EmptyMer 24 Aoû - 20:23

Fulmi a écrit:
Dona a écrit:
ours impatient a écrit:
et alors ?


Ben ça engraisse certaines maisons d'édition, ça fait vendre le pamphlet d'Eric Naulleau plein pot, …

Justement, faut que j'en cause, de çui-ci. Il m'a déçu, Naulleau. Je l'ai lu hier. Il tombe dans la facilité, trouvé-je, mais c'est vrai que Houellebecq est difficile à attaquer…

Difficile à attaquer ? Chais pas.

Il avoue lui-même qu'il ne s'intéresse pas à l'islam et pourtant il est en mesure d'affirmer que c'est une religion "bête" et "simple". Passons. Mais il ajoute pour se justifier que les chrétiens (sic) ont un "sacré talent littéraire". Avoir lu le coran en français (avec toutes les difficultés de traductions que suppose le passage de l'arabe au français), c'est pas vraiment ce que j'appelle une référence. Les évangiles me semblent certes assez bien écrits (du moins dans les traductions que j'en ai lues), mais de là à voulioir en rajouter inutilement en parlant de "sacré talent littéraire", tout ça pour faire passer les musulmans pour des cons, je trouve ça léger, quand même.
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MessageSujet: Re: Houellebecq   Houellebecq - Page 2 EmptyMer 24 Aoû - 20:32

Capitaine Caverne a écrit:
Difficile à attaquer ? Chais pas.

Il avoue lui-même qu'il ne s'intéresse pas à l'islam et pourtant il est en mesure d'affirmer que c'est une religion "bête" et "simple". Passons. …

Il ne traite pas du Coran dans ses livres et le prochain c'est sur le clônage et les sectes.

Citation :
mais de là à voulioir en rajouter inutilement en parlant de "sacré talent littéraire", tout ça pour faire passer les musulmans pour des cons, je trouve ça léger, quand même.

Non, pas pour faire passer les musulmans pour des cons mais pour vendre ses livres. Les musulmans ayant eu la bonne idée d'attaquer le WTC en pleine campagne de pub pour Plateforme, il aurait eu tort de se priver. Faut pas confondre littérature et marketing.

Ceci dit, y'a pas de raison que les musulmans, s'ils désirent vivre en France, n'essuient pas les mêmes attaques que les catholiques ont essuyé il y a un siècle.
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MessageSujet: Re: Houellebecq   Houellebecq - Page 2 EmptyMer 24 Aoû - 20:38

Dona a écrit:
Au dos du Naulleau, je crois, on parle de Houellbecq comme étant "notre écrivain national".

Pas tout à fait : « notre nouvel écrivain national », ce qui est un peu différent. C'est la chute de la 4 de couv'.
« Dans le pays où tout le monde écrit, il était temps de remettre notre nouvel écrivain national à sa juste place : celle d'un romancier de gare ».
À mon avis, Naulleau rate son but.

Citation :
A déduire que Houellbecq bouleverse stratégiquement la rentrée littéraire comme il se doit pour un phénomène de la littérature; à considérer que Naulleau publie son pamphlet en pleine rentrée littéraire, juste avant la lecture du roman notre écrivain national; à conclure que les deux font un très beau commerce et que la vanité des choses est deux fois plus lucrative quand elle est définie comme une cible marketing, les deux font la paire.

Voui. Rien à redire.
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MessageSujet: Re: Houellebecq   Houellebecq - Page 2 EmptyMer 24 Aoû - 20:40

Citation :
Ceci dit, y'a pas de raison que les musulmans, s'ils désirent vivre en France, n'essuient pas les mêmes attaques que les catholiques ont essuyé il y a un siècle.

Bien d'accord avec ça. Mais il aurait pu le faire un peu mieux, je trouve.

Cela dit, j'ai beaucoup aimé Extension. Je vais donc me farcir Plateforme.

En fait, qu'il n'ait pas écrit de bouquin dont le thème principal est l'islam est sans doute à mettre à la décharge de l'islam.

à son procès, il a déclaré qu'il visait surtout l'islam dans ses propos, en tant qu'idéologie, mais surtout pas les musulmans. Personnellement, c'est le contraire que je trouverais beaucoup plus judicieux. Je ne trouve pas que l'islam, en principe, soit si con. En revanche, les musulmans d'aujourd'hui en tiennent une sacrée couche.
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MessageSujet: Re: Houellebecq   Houellebecq - Page 2 EmptyMer 24 Aoû - 20:48

Capitaine Caverne a écrit:
En fait, qu'il n'ait pas écrit de bouquin dont le thème principal est l'islam est sans doute à mettre à la décharge de l'islam.

C'est que l'exemple de Salman Rushdie, obligé de vivre en clandestinité depuis plus de dix ans, n'incite guère à considérer l'islam comme un bon sujet de roman.

Citation :
à son procès, il a déclaré qu'il visait surtout l'islam dans ses propos, en tant qu'idéologie, mais surtout pas les musulmans. Personnellement, c'est le contraire que je trouverais beaucoup plus judicieux.

Il se peut qu'il soit de ton avis. Ce qu'on dit à un procès vise à obtenir gain de cause. Aucun accusé n'est tenu de dire ce qu'il pense, heureusement.

Citation :
Je ne trouve pas que l'islam, en principe, soit si con. En revanche, les musulmans d'aujourd'hui en tiennent une sacrée couche.
Une religion ou une idéologie est ce qu'on en fait : le communisme aussi était merveilleux, mais les Russes en ont fait un enfer.

Citation :
Cela dit, j'ai beaucoup aimé Extension. Je vais donc me farcir Plateforme.

Je trouvais Plateforme meilleur que Les particules, mais ayant entrepris de relire H. ce printemps, j'ai relu Extension, puis Particules, dans l'ordre d'écriture, donc. Particules m'a paru bien meilleur que dans mon souvenir. Or H. dit lui-même que Plateforme n'est pas très bon, trop simple et manichéen. Je n'ai pas encore relu Plateforme. Mais peut-être devrais-tu lire plutôt Particules qui a l'avantage de ne pas attaquer l'islam et ne te mettra pas en colère inutilement (surtout pour un roman jugé pas très bon par son auteur).

Tu pourras toujours lire les fameux (et extraordinaires) Versets sataniques, de Rushdie. Sacré roman !
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MessageSujet: Re: Houellebecq   Houellebecq - Page 2 EmptyMer 24 Aoû - 20:56

Citation :
le communisme aussi était merveilleux, mais les Russes en ont fait un enfer.

C'est ce que ma mère me dit tout le temps (faut pas confond' le trosskysme avec le Stalinisse, mon enfant !). mais si je vote un jour pour l'UMP sans nécessité, je crois qu'elle est capable de me couper la tête (elle aura alors sans doute raison, mais bon... confused ).
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MessageSujet: Re: Houellebecq   Houellebecq - Page 2 EmptyMer 24 Aoû - 21:10

Citation :
Mais peut-être devrais-tu lire plutôt Particules qui a l'avantage de ne pas attaquer l'islam et ne te mettra pas en colère inutilement

En colère ? Moi ? Vous rigolez...

Enfin, quand même, ça me gêne toujours pas mal quand on dit "LES musulmans ont commis un attentat terroriste." Parce que si c'était le cas, y aurait plus un métro ni un bus en service en Europe.

ça me fait penser qu'un collectif de muftis d'Espagne a émis une

fatwa qui excomunie Ben Laden. Preuve qu'ils sont pas tous débiles, LES musulmans.

Quant aux versets sataniques, je l'ai lu en diagonale, à la Fnac du forum des Halles. ça a l'air pas mal, c'est vrai. Mais comme me le disait un ami, ça contribue à alimenter le flots d'approximations et de malentendus à propos d'une religion toujours aussi mal connue en Occident. Cela dit, en allant sur un forum marocain, je me suis rendu compte que pas mal de musulmans eux-mêmes n'ont qu'une idée trop vague de ce qu'est l'islam).
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MessageSujet: Re: Houellebecq   Houellebecq - Page 2 EmptyMer 24 Aoû - 21:18

Capitaine Caverne a écrit:
Enfin, quand même, ça me gêne toujours pas mal quand on dit "LES musulmans
"Les" ne signifie pas "tous les". Faut t'y faire.


Citation :
ça me fait penser qu'un collectif de muftis d'Espagne a émis une
fatwa qui excomunie Ben Laden. Preuve qu'ils sont pas tous débiles, LES musulmans.
C'est l'un des grands problèmes de l'islam, semble-t-il : n'importe qui peut y décréter n'importe quoi.

Citation :
Quant aux versets sataniques, je l'ai lu en diagonale, à la Fnac du forum des Halles. ça a l'air pas mal, c'est vrai. Mais comme me le disait un ami, ça contribue à alimenter le flots d'approximations et de malentendus à propos d'une religion …
Les Versets n'est pas un roman sur l'islam. C'est un roman sur l'exil et la difficulté de l'intégration, d'un auteur musulman qui intègre naturellement sa religion dans le récit. Il va de soi qu'en ne protestant pas contre ce harcèlement décrété par l'imam Khomeyni, les musulmans du monde entier ont contribué au dénigrement général de leur religion. Menacer un auteur, en Grande-Bretagne, cela ne se fait pas. La liberté d'expression y est garantie.
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MessageSujet: Re: Houellebecq   Houellebecq - Page 2 EmptyMer 24 Aoû - 21:28

Citation :
"Les" ne signifie pas "tous les". Faut t'y faire.

Ben alors y a un truc qui m'échappe merlot

Citation :
C'est l'un des grands problèmes de l'islam, semble-t-il : n'importe qui peut y décréter n'importe quoi.

Ouais, c'est le grand problème depuis la dispartioon du califat.

Citation :
Les Versets n'est pas un roman sur l'islam. C'est un roman sur l'exil et la difficulté de l'intégration, d'un auteur musulman qui intègre naturellement sa religion dans le récit.

Oui, mais quand il y parle du contexte de la révélation coranique, il oublie certains détails importants (un autre jour, je posterai peut être des précisions à ce sujet, là j'ai la flemme, non pas que je n'ai pas une idée précise de ce que je veux dire, mais j'eai la flemme).

Citation :
Il va de soi qu'en ne protestant pas contre ce harcèlement décrété par l'imam Khomeyni, les musulmans du monde entier ont contribué au dénigrement général de leur religion.

Certes. Les musulmans sont un peuple décadent en ce moment, alors.
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Mawie
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MessageSujet: Re: Houellebecq   Houellebecq - Page 2 EmptyDim 28 Aoû - 22:33

Je pique ce que pique Sébastien sur Ecrits-Vains read

Le grand pontife technoïde et furtif

Par Philippe Muray
*

Il est touchant de voir Houellebecq osciller sans cesse du même constat au même espoir. Le constat, c'est la perte définitive de la civilisation occidentale. Là-dessus, le diagnostic est d'une radicalité sauvage: fondées sur le mirage de la jeunesse perpétuelle et l'oubli de la mort, les sociétés contemporaines ont inventé une forme de torture par le plaisir d'autant plus suicidaire qu'elles en imposent partout l'image et la promesse tout en les cernant d'interdits en nombre croissant. Chez Houellebecq, dans cette Possibilité d'une île qui est en somme un post-scriptum (un gros post-scriptum) aux Particules élémentaires, avec le même système de confessions alternées, la réalité a des allures de fagot d'épines. Même la réussite sociale de Daniel1, son héros principal, comique post-desprogien qui se présente comme un bouffon islamophobe et fait une carrière fracassante «cent pour cent dans la haine», a tout d'un deuil interminable. Et sa villa de rêve en Andalousie ressemble à un cabanon morbide où il n'y a plus qu'à se pendre ou à prendre une cuite. Houellebecq a inventé un nouveau genre: la success story qui flanque le cafard; le conte de fées qu'on suit comme un corbillard. Il y excelle, par ce romantisme tressé de méchanceté et par ce sentimentalisme de bande dessinée qui font son génie.

Isabelle, la première compagne de Daniel1, rédactrice en chef de Lolita - magazine conçu pour les filles de dix ans mais lu par les femmes de trente qui ont peur de vieillir -, se suicide. La seconde, Esther, le plaque. Il lui reste son chien Fox, qu'un camion écrase. Son fils a mis fin à ses jours; Daniel1 accueille la nouvelle avec le plus complet détachement. Il est odieux, c'est-à-dire ultra-lucide et sans aucune illusion, même s'il se vante d'avoir fondé sa prospérité sur tout ce que la société feint d'avoir en horreur, racisme, pédophilie, cannibalisme, parricide: le politiquement abject est l'autre face du politiquement correct. Et la farce de l'innocence indignée est solidaire du vaudeville de la liberté insurgée qui crie à la censure. Après une provocation plus violente que les autres, qui lui vaut les hauts cris des bien-pensants et le soutien de ceux qui croient mal penser, il conclut: «L'espace d'une ou deux saisons, je m'étais retrouvé dans la peau d'un héros de la liberté d'expression. La liberté, à titre personnel, j'étais plutôt contre.»

Le rire lui-même touche à sa fin parce qu'il ne peut atteindre que des gens en proie au doute. Ce qu'Isabelle, sa compagne, traduit ainsi: «Ce que nous essayons de créer c'est une humanité factice, frivole, qui ne sera plus jamais accessible au sérieux ni à l'humour, qui vivra jusqu'à sa mort dans une quête de plus en plus désespérée du fun et du sexe; une génération de kids définitifs.» Crépuscule du rire, infantilisation croissante, déclin de la vie sexuelle, toutes ces choses sont liées. Et mieux vaut ne pas parler de l'escroquerie de la procréation contre laquelle Houellebecq mène la plus réjouissante des charges.

Dès lors, que reste-t-il? L'espoir d'en finir avec cette humanité si mal engagée et d'en fabriquer une autre. Revoici le Houellebecq positivo-mystique des Particules, avec cette attente millénariste d'une humanité neuve dégagée du malheur d'aimer, de la souffrance de vieillir et de la tragédie de mourir. Deux mille ans après Daniel1, les témoignages de Daniel24 et de Daniel25, descendants par clonage du premier Daniel, livrent la «preuve» que la mutation a eu lieu, que l'immortalité est un fait techniquement acquis et que les nouveaux vivants, délivrés de la peine de vivre, se portent bien, merci. On peut sourire de cette obsession d'une humanité de rattrapage échappée à la malédiction du péché originel. Un catholique, à lire les chapitres consacrés à ces affaires de bricolage des gènes, se dirait que c'est bien de la fatigue quand il n'a fallu que trois jours au Christ pour ressusciter d'entre les morts. On peut se demander aussi pourquoi, puisque le livre recueille des séquences écrites aux environs de l'an 4000 par des êtres clonés, ces derniers éprouveraient l'envie d'écrire, quand cette envie n'émanait chez les humains que de ce qu'il y avait d'incompréhensible en eux et pour eux, c'est-à-dire d'humain, et qu'il n'y a plus rien d'incompréhensible chez les néo-vivants. On peut déceler, dans cette eschatologie baroque, l'ébauche d'une doctrine «spirituelle» qui, pour être biologiquement assistée, n'en fait pas moins de Houellebecq une sorte de fondateur de religion, un Grand Pontife technoïde et furtif; et y voir la clé cachée de son succès. On peut surtout, à la quincaillerie d'utopies, préférer le Houellebecq âpre et drôle qui note: «Quant aux droits de l'homme, bien évidemment, je n'en avais rien à foutre; c'est à peine si je parvenais à m'intéresser aux droits de ma queue.» Ou qui remarque: «C'est triste, le naufrage d'une civilisation, c'est triste de voir sombrer ses plus belles intelligences - on commence par se sentir légèrement mal à l'aise dans sa vie, et on finit par aspirer à l'établissement d'une république islamique.» On peut préférer la vérité noire.

* Essayiste, auteur d'un portrait de Céline, Philippe Muray livre au gré de ses Exorcismes spirituels une démolition de la modernité et des idées reçues qu'il est arrivé à Michel Houellebecq de saluer. Le quatrième volume, Moderne contre Moderne, paraîtra en octobre aux Belles Lettres. Dernier livre paru: Festivus Festivus (Fayard).

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MessageSujet: Re: Houellebecq   Houellebecq - Page 2 EmptyLun 29 Aoû - 1:35

Plus en on parle, moins j'ai envie de lire.
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MessageSujet: Re: Houellebecq   Houellebecq - Page 2 EmptyMer 14 Sep - 22:49

Il y en a un chez Politis qui n'a pas aimé la dernière livraison de Houellebecq.
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MessageSujet: Re: Houellebecq   Houellebecq - Page 2 EmptyDim 25 Sep - 23:26

Politis.

C'est un bel éreintage :


« La possibilité d’une île » de Michel Houellebecq : le roman le plus con du monde

Christophe Kantcheff

« La Possibilité d’une île », de Michel Houellebecq, lancé comme un produit avec le plus grand cynisme, est d’une rare pauvreté littéraire. Et ses échappées vers l’anticipation sont dépourvues d’imagination.

Pourquoi s’étonner ? Le lancement du dernier Houellebecq n’est qu’un pas de plus dans la spectacularisation marchande des biens culturels. La méthode est connue : le teasing. Les éditions Fayard, et leur PDG Claude Durand, l’ont simplement poussé à son terme avec un cynisme assumé : rien ne devait filtrer à propos de l’« oeuvre » pour susciter le désir des consommateurs jusqu’au moment de sa sortie, tandis que la complicité de quelques journalistes en odeur de sainteté était sollicitée pour organiser des fuites alléchantes pendant l’été (Sollers, toujours prêt !), et le concert médiatique au moment voulu. Les journalistes pressentis ont tous accepté de collaborer. Il faut bien vendre du papier.

Michel Houellebecq, ça fonctionne comme une marque. Ça obéit aux deux mamelles du commerce moderne : la stratégie marketing et l’opération promotionnelle (c’est-à-dire médiatique). L’être qui répond à ce nom en est un acteur ravi : devant Arnaud Lagardère, le PDG de Matra-Hachette, propriétaire de Fayard, qui l’exposait fièrement à Deauville après l’avoir racheté à Flammarion, le « sulfureux » Houellebecq a bredouillé : « J’aime bien les grands groupes. »

Ordinairement, on range les produits Houellebecq au rayon littérature. C’est en tout cas à cette aune qu’il convient de les appréhender. Ce n’est pourtant pas à leur avantage. Mais toute la chaîne de production insiste pour qu’il en soit ainsi. Alors...

Alors la Possibilité d’une île est le roman « le plus con du monde », pour reprendre une mémorable expression de l’auteur à propos de l’islam. Il ne faudrait pas croire pour autant que les Particules élémentaires ou Plateforme, ses précédentes choses, fussent beaucoup moins bêtes littérairement. Mais plus grande ici est l’ambition revendiquée. D’où les sommets de stupidité atteints.

La Possibilité d’une île est fidèle à la marque de fabrique houellebecquienne (un filon, ça s’exploite) : un personnage principal, Daniel 1, qui cultive la haine de soi et surtout celle des autres, la description de la société moderne en pleine décrépitude morale, plusieurs séquences sexuelles majoritairement dépressives, et les « prophéties » habituelles sur la fin de la civilisation humaine. Qu’il comporte une part de science-fiction est le trait « original » du livre. Le « récit de vie » de Daniel 1 est en effet entrecoupé par les « commentaires » de ses clones, Daniel 24 puis Daniel 25, trois siècles plus tard, clones obtenus à partir des recherches sur l’ADN entreprises par la secte que fréquente Daniel 1, les Élohim (inspirés par les vrais raëliens, qui, dans un communiqué, ont félicité l’auteur...).

Rien chez Houellebecq n’étant audacieux, son anticipation est peu imaginative. On est aux antipodes, par exemple, de la grâce, de la fantaisie et de la puissance d’un Antoine Volodine. Les « commentaires » de ces clones tristes sont en général de courts chapitres, assommants de platitudes pseudo-futuristes, qui permettent surtout à l’auteur de poursuivre ses ratiocinations sur les technosciences et les manipulations génétiques (entamées avec les Particules élémentaires), dans le contexte de la mort des grandes religions, autrement dit la mort de Dieu. Il recycle ainsi ce qu’il a lu dans les livres, sur le fantasme d’immortalité et le rêve d’une post-humanité.

La Possibilité d’une île s’inscrit donc dans la veine réaliste, tendance poids lourd : le roman à thèse. Ses deux grandes idées : le monde va à vau-l’eau ; être né n’entraîne que des inconvénients. Houellebecq radote, et reprend son même personnage odieux, « Zarathoustra des classes moyennes », misogyne, raciste (surtout anti-arabe), misanthrope, égoïste... Son type d’« humour » : « Comment nomme-t-on le gras autour du vagin ? » Réponse : « la femme ». Un personnage semblable à celui de Pogrom, le roman d’Éric Bénier-Bürckel, qui avait valu à celui-ci d’être qualifié d’antisémite (1) par de beaux esprits, qui restent aujourd’hui silencieux. Pourtant, les points communs entre Daniel 1 et Houellebecq foisonnent...

Si la Possibilité d’une île contient quelques maigres banalités sur la société de consommation, sur les désirs qu’elle attise pour mieux les rendre irréalisables, au moins ces banalités ont-elles le mérite d’exister. Pour le reste, c’est-à-dire la littérature, on n’en décèle nulle trace. C’est d’ailleurs ce qui excite les journalistes fervents de la marque Houellebecq. Ils s’extasient devant une telle « franchise » qui, croient-ils, leur révèle la réalité même de notre époque. Où l’on retrouve ces lectures régressives désormais fréquentes (qui, par exemple, confondent systématiquement auteur et narrateur, ou effets de réel et réalité), n’ayant cure des enjeux de l’écriture littéraire.

C’est que Houellebecq les y aide consciencieusement. Avec la naïveté du douanier Rousseau, il aligne de pauvres phrases linéaires, impuissantes à rendre compte de la complexité du réel. Son univers romanesque est unidimensionnel, univoque, et monosémique. Pas de soubassement de la langue chez lui, ni de résonance textuelle. Parce qu’il en est incapable, il feint de faire croire que sa position relève d’un choix esthétique. Rejetant toutes les avancées littéraires depuis Proust et Joyce (mais les a-t-il même comprises ?), haïssant le Nouveau roman (« Je n’ai jamais pu, pour ma part, assister sans un serrement de cœur à la débauche de techniques mise en œuvre par tel ou tel “formaliste-Minuit” pour un résultat final aussi mince » (2)), Houellebecq se rêve en nouveau Balzac. La présomption rejoint l’ineptie. « Moraliste », et pourquoi pas « humaniste » (la Possibilité d’une île ne contient-il pas un éloge de l’amour, « un des plus vieux sentiments humains » ?), de tels qualificatifs le feraient rougir de plaisir, alors qu’il n’est qu’un imitateur sans voix, un perroquet aphone. Les vers de mirliton qui parsèment son roman sont emblématiques de la poésie qu’il croit y avoir insufflé. La Possibilité d’une île brille au royaume du kitsch. Houellebecq est un auteur empaillé. Ce qu’il écrit a l’odeur du déjà mort.

La Possibilité d’une île, Michel Houellebecq, Fayard, 488 p., 22 euros.

(1) Voir Politis n° 840 du 24 février 2005. (2) In Interventions, Flammarion, 1998, p. 53.
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MessageSujet: Re: Houellebecq   Houellebecq - Page 2 EmptyDim 25 Sep - 23:29

Le Bazar de l'Hotel de Lille a un avis sur le nouveau Houellebecvq :
http://www.lepoint.fr/edito/document.html?did=168066

Peut-être y reviendrai-je. Mais j'aime décidément bien l'idée du très grand succès de « La possibilité d'une île » de Michel Houellebecq (Fayard). Parce que le livre est bon ? Oui, bien sûr, parce que le livre est bon et qu'il est toujours bon de voir un bon livre qui, etc. Mais aussi parce que plus les semaines passent, plus se multiplient les commentaires devenus, avec le temps, de plus en plus embarrassés - et plus me réjouit le spectacle de ce milieu littéraire affolé par le golem qu'il a lâché dans la nature. Que le livre marche, c'était en effet prévu. Qu'il marche énormément, ce devait être l'événement d'une saison qui a toujours, par définition, besoin d'un événement. Mais qu'il écrase, à ce point, une rentrée littéraire dont nombre d'opus se trouvent renvoyés, de ce fait, à leur insignifiance et leur néant, cela en revanche n'était pas prévu. Et ce qui était moins prévu encore, et qui déroute comiquement tout ce petit monde, c'est que, quoique marchant, il reste un très bon livre ; c'est que l'événement, voire l'interminable discussion sur l'événement comme événement, ne dissuade pas les lecteurs de le lire comme un roman ; c'est qu'il ne soit pas si facile, autrement dit, de faire la fine bouche et de pérorer, comme on aurait tant aimé pouvoir le faire, que c'est la moins aboutie des oeuvres de l'auteur, qu'on regrette le bon vieux temps de ses premières oeuvres moins fameuses, etc. etc. ; bref, ce qui n'était pas au programme, c'est le démenti ainsi porté au théorème voulant qu'un grand texte ne soit jamais un best-seller ni, symétriquement, un best-seller un grand texte. J'aime l'idée, oui, de la MCF (maison de la culture française) prise au piège de ses mauvais comptes et petits calculs. Je préfère le nihilisme de Houellebecq au ressentiment de ceux qui regrettent déjà son triomphe.

© le point 22/09/05 - N°1723 - Page 142 - 931 mots
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MessageSujet: Re: Houellebecq   Houellebecq - Page 2 EmptyMar 4 Oct - 21:35

Houellebecq chez Laure Adler c'est un peu comme regarder le géranium de ta grand mère et en chercher le coté érotique - notre ami écrivain-business-plante verte pourrait, remarque, se taper une queue en pensant à la main experte de votre grande maternelle au-dessus des feuilles vertes quelconques.

Ce cher autopersuadé de son autograndeur grace à la graisse de Lagardère qui exporte la merde hors de France - il a pas la place de tout mettre en France probablement - nous raconte donc chez la blonde pouf ( mais pouffffff ) de la 5 que l'avenir de l'homme c'est la photosynthèse.

Haaaa d'accord. Et la lumière fut, Houellebecq est un pissenlit. Tout s'explique. Non content d'être raellien, rasciste, homophobe, xénophobe, Houellebecq est donc un sous-produit jardilandien à la confiture de topinambour.
Comme la confiote il a besoin d'une plateforme afin de s'étaler au niveau 0 et, comme l'herbe verte du Wyoming, ben, il s'accouple plus bas que terre.

Attrofié des sens au débit moutonement monotone, il a besoin de veaux des beaux quartiers qui, eux aussi, vivent en camisole dans leurs haussemaniens purineux.
Alors, comme une bète bétailleuse, il fait caca devant tout le monde et attire les félécitations beuglantes de ses collègues d'étable.
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MessageSujet: Re: Houellebecq   Houellebecq - Page 2 EmptyMar 4 Oct - 21:40

Dovobo a écrit:
Houellebecq chez Laure Adler c'est un peu comme …

Ça c'est de l'éreintage en règle ! Bravo !
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MessageSujet: Re: Houellebecq   Houellebecq - Page 2 EmptyMar 4 Oct - 21:55

ouah, un nouveau... mazette, ce style yeah
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MessageSujet: Re: Houellebecq   Houellebecq - Page 2 EmptyMar 4 Oct - 22:13

Bienvenue, Dovobo. Moi j'ai rien compris à ton post. eek
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MessageSujet: Re: Houellebecq   Houellebecq - Page 2 EmptyJeu 6 Oct - 0:02

Malgré ce que j'ai pu dire sur Houellebecq (à Fulmi et à Capitaine Caverne), je tiens à vous dire que j'ai lu "l'extension...", "Plateforme" (j'ai bien aimé d'ailleurs) et que, étant un grand curieux, je compte lire son nouvel opus.
Quand je lis Houellebecq, j'ai l'impression de lire Vernon Sullivan (alias Boris Vian), pour le côté simple et direct de la narration.
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MessageSujet: Re: Houellebecq   Houellebecq - Page 2 EmptyJeu 6 Oct - 0:08

terence a écrit:
Quand je lis Houellebecq, j'ai l'impression de lire Vernon Sullivan (alias Boris Vian), pour le côté simple et direct de la narration.

??? I beg your pardon Sir ? Houellebecq ressemble au style de Sullivan ? Ah non, ben non, en rien; Vian sous Sullivan s'amuse, se marre, est ironique sans jamais tomber dans le cynisme. Là, vraiment, non.

Candy
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MessageSujet: Re: Houellebecq   Houellebecq - Page 2 EmptyJeu 6 Oct - 0:13

terence a écrit:
Quand je lis Houellebecq, j'ai l'impression de lire Vernon Sullivan (alias Boris Vian), pour le côté simple et direct de la narration.

J'ajoute (en citant une seconde fois; et toc!) que je suis sensible au fait que nous, qui sommes de la même génération, considérons Houellebecq ou plutôt, nous ne le considérons pas avec la même gravité que nos aînés. J'avoue qu'en ce qui me concerne l'"Extension..." m'a fait rire et c'est peu de le dire. Naïveté pour les uns, je ne sais trop quoi pour les autres, et pour moi : Vive Unico !

Candy
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MessageSujet: Re: Houellebecq   Houellebecq - Page 2 EmptyJeu 18 Mai - 3:09

Excellente critique du romancier John Updike sur La Possibilité d'une île, dans le New-Yorker.


90% HATEFUL
A new novel by the provocative Michel Houellebecq.
by JOHN UPDIKE
Issue of 2006-05-22
Posted 2006-05-15

It is to the credit of the French novelist, poet, and provocateur Michel Houellebecq that, in his new novel, “The Possibility of an Island” (translated from the French by Gavin Bowd; Knopf; $24.95), he so boldly, with considerable energy and erudition, seeks to confront and encompass the fundamentals of the human condition—or, to quote his veiled reference to André Malraux, “what a pompous author of the twentieth century had felt fit to call ‘the human condition.’ ” It is to Houellebecq’s discredit, or at least to his novel’s disadvantage, that his thoroughgoing contempt for, and strident impatience with, humanity in its traditional occupations and sentiments prevents him from creating characters whose conflicts and aspirations the reader can care about. The usual Houellebecq hero, whose monopoly on self-expression sucks up most of the narrative’s oxygen, presents himself in one of two guises: a desolate loner consumed by boredom and apathy, or a galvanized male porn star. In neither role does he ask for, nor does he receive, much sympathy.

Michel, the protagonist of Houellebecq’s previous novel, “Platform”—the rather bleak and enigmatic English rendering of “Plateforme: Au Milieu du Monde,” possibly an allusion to global politics, or a pun on “flat style,” a characterization that most French critics find apt—helps promote, in conjunction with the ideally compliant and lewd travel agent Valérie, a momentarily booming chain of Asian vacation resorts for European sex tourists. In the new novel, a lengthy exercise in futuristic science fiction, the hero, named Daniel, involves himself in the founding stages of a worldwide cult, Elohimism, that delivers its adherents into practical immortality, achieved through replacement of the deceased individual by a DNA-derived duplicate possessed of not only the same bodily traits but the same memories. The original Daniel—Daniel1—lives more or less in the present era, in Paris and Andalusia, and his latest edition, Daniel25, lives two millennia hence, in a depopulated Spain. They and the intervening Daniels have become, thanks to the ingenious founders of Elohimism, what the novel calls neohumans, who reside in electrically fenced isolation, keeping in rather slack electronic touch with one another and waiting, with an indifference compounded of Buddhist detachment and genetic modification, to die and be replaced by eighteen-year-old clones. The earth in these millennia has been beset by several disasters: first, a melting of the polar ice that reduced the planet’s population from fourteen billion to seven hundred million, and then the Great Drying Up, which reduced it further, to pathetic bands of savages who roam the blasted terrain outside the fenced pens of the neohumans, and who are killed if they come too close, as beseeching mothers with starving babies sometimes do. Daniel24 annihilates them with “the sensation of accomplishing a necessary and legitimate act.”

Sound inviting? Want to go there? Curiously, of the novel’s strictly alternating strands, the relatively laconic and sexually neutered commentary of the neohumans Daniel24 and 25 is the more interesting—more pregnant with suspense, more amusing to imagine in its technology and austerity, its attenuated eschatology. The far fuller autobiography of Daniel1, detailing Daniel’s involvement with his wife, Isabelle, and a midlife mistress, Esther, and relating his halfhearted participation in the hectic founding of the eventually triumphant Elohimite sect, seems by comparison an opinionated drone, an interminable blog from nowhere. Much of the fantasy feels warmed-over: the Canary Islands setting of the headquarters of the fledgling sect’s leader suggests the opulent, fortified lair of a James Bond villain, and Daniel’s two inamoratas, a loving wife who dislikes sex and a sexy twenty-two-year-old Spanish blonde who doesn’t love him, both have the airbrushed unreality of Playmates-of-the-Month. In fact, “The Possibility of an Island” has been excerpted by Playboy; Houellebecq and Hugh Hefner alike offer the ailing world a panacea of self-righteous hedonism. The twinkle in Hefner’s eye becomes a furious glare in Houellebecq’s. Their connoisseur’s emphasis on the physical perfection of the naked young women whom they present as pieces of Utopia verges on pedophilia; Daniel1 writes, “The dream of all men is to meet little sluts who are innocent but ready for all forms of depravity—which is what, more or less, all teenage girls are.” Houellebecq’s spokesmen insist that sex is not merely an aspect of life, or merely one of its pleasures: “All energy is of a sexual nature, not mainly, but exclusively, and when the animal is no longer good for reproducing, it is absolutely no longer good for anything.” Of the beloved Esther we are assured:

Like all very pretty young girls she was basically only good for fucking, and it would have been stupid to employ her for anything else, to see her as anything other than a luxury animal, pampered and spoiled, protected from all cares as from any difficult or painful task so as to be better able to devote herself to her exclusively sexual service.


Houellebecq’s solemnly blunt descriptions of sex acts are notorious, or as notorious as such things can be in a sex-saturated age; but it is one thing to propagandize for sex and another to integrate it, as more than “naughty bits,” into the conflict-ridden flow of incident and psychology that make up a novel. The reader has no trouble believing that Daniel1, over forty and physically no prize, sorely grieves when his pet slut Esther in her heedless youth tires of him; it is another thing for the reader to grieve along with him. This reader, actually, rejoiced when the breakup came, and wondered why Esther had been so slow about it.

Houellebecq does not attempt to portray his hero and his views as agreeable. Daniel1 made his fame and his fortune—forty-two million euros and growing—as a deliberately outrageous standup comedian and video artist, one of whose presentations is subtitled “100% Hateful.” Muslims and children are especially loathed targets. “The show We Prefer the Palestinian Orgy Sluts was undoubtedly the pinnacle of my career—from a media point of view, I mean,” Daniel1 says, in a hard-to-miss allusion to the furor caused by the anti-Muslim views expressed in “Platform,” and by Houellebecq’s subsequent, unrepentant appearances in court and on television. Daniel1 produces a parody of a porn film titled “Munch on My Gaza Strip (My Huge Jewish Settler),” and a prospective script called “The Social Security Deficit” is summarized:

The first fifteen minutes of the film consisted of the unremitting explosion of babies’ skulls under the impact of shots from a high-caliber revolver—I had envisaged it in slow motion, then with slight accelerations—anyway, a whole choreography of brains, in the style of John Woo.

The film goes on to expose “the existence of a network of child killers, brilliantly organized and inspired by ideas rooted in Deep Ecology. The MED (Movement for the Extermination of Dwarves) called for the disappearance of the human race, which it judged irredeemably harmful to the balance of the biosphere.” Tree huggers, get your guns. Daniel admits to “that legitimate disgust that seizes any normal man at the sight of a baby,” and to a “solid conviction that a child is a sort of vicious dwarf, innately cruel, who combines the worst features of the species, and from whom domestic pets keep a wise distance.” The despiser of dwarves doesn’t love giants, either, at least literary ones: Shakespeare is a “sad fool,” James Joyce “an insane Irishman” who wrote “ponderous prose,” and Vladimir Nabokov a “mediocre and mannered pseudo-poet” whose style resembles a “collapsed pastry.” Writers who get passing marks, sometimes grudgingly, are Balzac, Marcel Proust, Agatha Christie, Arthur Schopenhauer, and Heinrich von Kleist.

Daniel is not entirely hateful. He loves his dog, Fox, who, through all his own replications, is not only wholly affectionate but happy: “We sleep together, and every morning is a festival of licks and scratches from his little paws; it is an obvious joy for him to be reunited with life and daylight.” The human difficulty in attaining and sustaining canine happiness arouses an emotion close to pity, described as “a horror, an authentic horror at the unending calvary that is man’s existence.” Nor is Houellebecq, shrill and even silly as he can be, entirely without literary virtue. His four novels—“Whatever” (1994), “The Elementary Particles” (1998), and “Platform” (2001) are the three others—display a grasp of science and mathematics beyond that of all but a few non-genre novelists. He is anthropologically alert to the deeper trends behind contemporary news, fashion, and mores; his macabre future takes off from such recent news items as the consensual cannibalism of two German men and the deaths of hundreds of neglected French elderly in a heat wave. His elaborate invention, in the latest novel, of a new religion stands on a base of present cultural facts: “Elohimism marched in many respects behind consumer capitalism—which, turning youth into the supremely desirable commodity, had little by little destroyed respect for tradition and the cult of the ancestors—inasmuch as it promised the indefinite preservation of this same youth, and the pleasures associated with it.” His sociological/psychological/philosophical vocabulary opaquely thickens around his core topic—Pascal’s, after all, and La Rochefoucauld’s—of human isolation and unhappiness:

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MessageSujet: Re: Houellebecq   Houellebecq - Page 2 EmptyJeu 18 Mai - 3:10

The subject-object separation is triggered, in the course of cognitive processes, by a convergent mesh of failures. . . . It is in failure, and through failure, that the subject constitutes itself, and the passage of humans to neohumans, with the disappearance of all physical contact that is its correlative, has in no way modified this basic ontological given. . . . It has, however, been shown countless times that the physical pain that accompanied the existence of humans was consubstantial with them, that it was the direct consequence of an inadequate organization of their nervous system, just as their inability to establish interindividual relations in a mode other than that of confrontation resulted from a relative insufficiency of their social instincts in relation to the complexity of the societies that their intellectual means enabled them to found.

Houellebecq’s most ambitious scientific reach is to be found in “The Elementary Particles,” one of whose two main characters, the biologist Michel Djerzinski, is introduced as among the “most clear-sighted and deliberate engineers” of the third “paradigm shift, which opened up a new era in world history”—the other shifts being the fall of the Roman Empire to Christianity and the post-medieval fall of Christianity to modern science. Djerzinski and his half brother Bruno Clément split the customary Houellebecq protagonist in two: Michel (that name again!) is the near-autistic container of affective emptiness, while Bruno does duty, after some clumsy auditions, as the porn star. Their intertwined tale, which toward its end sings praises of the intricate Book of Kells, is knotty with words like “pubococcygeal,” sentences like “According to Margenau’s theory, human consciousness could be compared to a field of probabilities in a Fock space, defined as a direct sum of Hilbert spaces,” and pages of tendentious analogy between quantum physics and biological processes. Djerzinski’s theories end in the creation, as soon as the year 2029, of a race of new, immortal, nonviolent, sex-free, egoless beings, of whom the ostensible author is, to our surprise, one; he graciously dedicates his book to obsolete mankind. The paradigm-shift scenario approximates that of “The Possibility of an Island,” which, being more schematic and dogmatic, is the inferior novel.

But Houellebecq’s best novel, the only one that is less idea-driven than experience-driven, is the first, a brief first-person narrative so shapeless and various that its English translator derived the title “Whatever” from the French “Extension du Domaine de la Lutte” (“Extension of the Field of the Struggle”). Composed in short and jumpy chapters akin in tone to the amiable absurdism of Raymond Queneau and Robert Pinget, the novel begins like a Gallic version of Kingsley Amis’s “Lucky Jim” or Jay McInerney’s “Bright Lights, Big City”—an account of a young goof-off’s embarrassments with liquor, women, and gainful employment. The unnamed narrator is, he tells us, an “analyst-programmer in a computer software company” with a salary “two and a half times the minimum wage.” Houellebecq, after studying at the National Institute of Agronomy, spent eleven years debugging computers for the French government; he differs from most contemporary romancers in his acquaintance with office work, its applied technology and edgy relationships. His two most recent novels take an organization man’s delight in diagramming the organization of, respectively, a more overtly sexual kind of Club Med and a clone-based global cult. The diffident but apparently competent software expert of “Whatever” addresses some specifically aesthetic questions: “The progressive effacement of human relationships is not without certain problems for the novel. . . . The novel form is not conceived for depicting indifference or nothingness; a flatter, more terse and dreary discourse would need to be invented.” As he warms up, he formulates a distinctly Houellebecqian, furtively puritanical world view:

Love as a kind of innocence and as a capacity for illusion, as an aptitude for epitomizing the whole of the other sex in a single loved being rarely resists a year of sexual immorality, and never two. In reality the successive sexual experiences accumulated during adolescence undermine and rapidly destroy all possibility of projection of an emotional and romantic sort; progressively, and in fact extremely quickly, one becomes as capable of love as an old slag. And so one leads, obviously, a slag’s life; in ageing one becomes less seductive, and on that account bitter. One is jealous of the young, and so one hates them. Condemned to remain unavowable, this hatred festers and becomes increasingly fervent; then it dies down and fades away, just as everything fades away. All that remains is resentment and disgust, sickness and the anticipation of death.

These stately pessimistic reflections, however, are overlaid with a personal development: in the wake of a professional colleague’s sudden death in an auto accident, and under the strain of erotic frustration and alcohol, cigarette, and sedative abuse, the hero of “Whatever” suffers a breakdown; he abandons his job, consults a psychiatrist, and enters a hospital. A female psychologist takes him to task for “speaking in general, overly sociological terms”; he responds with the generalization that “this notion of ageing and death is insupportable for the individual human being,” and invites her to sleep with him—the only palliative in sight. She prudently replaces her therapeutic presence with that of a male colleague, and he is eventually released: “I left the clinic on 26th of May; I recall the sunshine, the heat, the atmosphere of freedom in the streets. It was unbearable.” The hero of Albert Camus’s “The Stranger,” a classic repeatedly echoed in Houellebecq’s oeuvre, found the harsh sun on an African beach unbearable; even the temperate French sun afflicts the tender mental skin of a stranger sixty years later. He cries a lot, and has volatile sensations, at one moment feeling, “with impressive violence, the possibility of joy,” and at another sensing “my skin again as a frontier, and the external world as a crushing weight.” Yet a recognizable everyday reality exists in “Whatever,” which is populated by characters who are not all either odious dolts or slavish sex toys. We experience the hero’s effort to rise into happiness (“It’s not that I feel tremendously low; it’s rather that the world around me appears high”) as poignantly sincere, and his estrangement as a personal aberration rather than the universe’s fault. Hereafter, in his novels, Houellebecq’s will to generalize smothers the real world under a blanket condemnation, and his determination to invent a more congenial one grows.

In an epilogue of less than forty pages, “The Possibility of an Island” arrives at a tranquillized beauty that has some relation to the concluding escape and convalescence of “Whatever.” Troubled by the departure of an e-mail communicant, Marie23, from her haven in New York City, Daniel25, as he is now numbered, puts on a light backpack and, with his beloved Fox, abandons his fenced individual preserve and his guaranteed immortality. He has only a vague plan: to walk southwest across the land that had been Spain to the Canary Island of Lanzarote, where Elohimism started. Conveniently, the cult’s scientific founders redesigned the neohuman body to survive on water, solar energy, and a small intake of mineral salts, eliminating the need to eat and to defecate. Fox, rapidly adjusting to the wild, catches rabbits and other small prey as master and dog traverse the bleak topography. Daniel25 in his improved body can walk for twenty hours at a time, and the human savages are more afraid of him than he of them. Houellebecq’s idealization of sexual congress comes to a Swiftian halt when the timorous savages offer Daniel, as to a god, a human sacrifice, a terrified young female who opens her legs to him. Aware of “the procedures of human sexuality,” though after two millennia of chastity the knowledge has become purely theoretical, the neohuman starts to oblige but is “overwhelmed by the pestilential odor that emanated from between her thighs . . . a mixture of the musty smell of shit and rotten fish.” Rebuffed, she crawls toward him to commit fellatio—the gold standard of Houellebecq’s erotic currency—but her mouth also stinks, and her teeth are rotten and black, and the neohuman “gently” sends her back untouched to her tribe.

Growing fainter, his faithful Fox slain with a bow and arrow by the unreconstructed human beings, Daniel25 staggers across a featureless, ashy tract called the Great Gray Space, and reaches, two days after his supply of mineral salts has run out, “a string of puddles and ponds of almost still water” where once there had been ocean. The salty water revives his body, and he prepares for a, by his estimate, sixty-year delay before death and irreversible dissolution claim him. He has twenty thousand identical days to live through: “I would avoid thought in the same way I would avoid suffering.” In “The Elementary Particles,” it is said of Michel Djerzinski that “he’d always had a tendency to confuse happiness with coma.” The love of his life, as she lies dying, “seemed to him completely happy.” A fulfilled death wish may be the best, all orgies past, that Houellebecq can provide. Daniel1, the performer of hateful sketches, boasts of being told by a friend:

On the intellectual level I was in reality slightly above average, and on the moral level I was the same as everyone else: a bit sentimental, a bit cynical, like most men. I was just very honest, and therein lay my distinction; I was, in relation to the current norms of mankind, almost unbelievably honest.

But how honest, really, is a world picture that excludes the pleasures of parenting, the comforts of communal belonging, the exercise of daily curiosity, and the widely met moral responsibility to make the best of each stage of life, including the last? The island possible to this airless, oppressive imagination has too few resources. The final edition of Daniel has sunk to the condition of a mollusk: “I bathed for a long time under the sun and the starlight, and I felt nothing other than a slightly obscure and nutritive sensation.” The sensations that Houellebecq gives us are not nutritive.
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