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| LA MORT DE SOEREN NEPAERSON | |
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+4liserondaix Dona Anti le Veilleur 8 participants | |
Auteur | Message |
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Croustine Vocabulivore émerite
Nombre de messages : 2275 Localisation : 45°46/4°50 Date d'inscription : 15/10/2004
| Sujet: Re: LA MORT DE SOEREN NEPAERSON Mar 2 Mai - 16:09 | |
| Défier plutôt que déïfier. Quelle inconscience ! | |
| | | liserondaix Volubile
Nombre de messages : 51 Localisation : aix en provence Date d'inscription : 29/04/2006
| Sujet: Re: LA MORT DE SOEREN NEPAERSON Mar 2 Mai - 16:13 | |
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| | | le Veilleur Phrasophile averti(e)
Nombre de messages : 1024 Localisation : ici Date d'inscription : 01/05/2005
| Sujet: Re: LA MORT DE SOEREN NEPAERSON Mar 2 Mai - 16:14 | |
| - joséphine a écrit:
- Cette deuxième partie est très différente de la première. C'est beaucoup plus psychologique. Je ne vois pas le rapport (qui va intervenir je sais) avec le début.
Joséphine Oui, le rapport se dessinera peu à peu. Sur le plan psychologique, ce que je voudrais montrer au fil des chapitres et des personnages c'est, malgré toutes les différences d'origines, de situations sociales, de caractères et de sensibilités, combien les êtres humains sont fondamentalement semblables. P.S. J'ai corrigé deux ou trois fautes depuis que j'ai mis le début du second chapitre en ligne; il est probable qu'il y en ait d'autres. | |
| | | Anti Phrasophile averti(e)
Nombre de messages : 1439 Localisation : sur l'enterprise Date d'inscription : 20/10/2004
| Sujet: Re: LA MORT DE SOEREN NEPAERSON Mar 2 Mai - 16:57 | |
| - le Veilleur a écrit:
- Sur le plan psychologique, ce que je voudrais montrer au fil des chapitres et des personnages c'est, malgré toutes les différences d'origines, de situations sociales, de caractères et de sensibilités, combien les êtres humains sont fondamentalement semblables.
Si tu as besoin de témoignage... - le Veilleur a écrit:
- P.S. J'ai corrigé deux ou trois fautes depuis que j'ai mis le début du second chapitre en ligne; il est probable qu'il y en ait d'autres.
If you need help... Joséphine, pour vous servir. | |
| | | Anti Phrasophile averti(e)
Nombre de messages : 1439 Localisation : sur l'enterprise Date d'inscription : 20/10/2004
| Sujet: Re: LA MORT DE SOEREN NEPAERSON Mar 2 Mai - 16:59 | |
| - liserondaix a écrit:
- Ces fées qui trouvent plaisir à changer les hommes en chat !
Après on me demande pourquoi j'adore les chats ;-) Joséphine | |
| | | le Veilleur Phrasophile averti(e)
Nombre de messages : 1024 Localisation : ici Date d'inscription : 01/05/2005
| Sujet: Re: LA MORT DE SOEREN NEPAERSON Mar 2 Mai - 17:15 | |
| - joséphine a écrit:
If you need help...
Joséphine, pour vous servir. With pleasure, thank you. | |
| | | Anti Phrasophile averti(e)
Nombre de messages : 1439 Localisation : sur l'enterprise Date d'inscription : 20/10/2004
| Sujet: Re: LA MORT DE SOEREN NEPAERSON Jeu 4 Mai - 0:08 | |
| - joséphine a écrit:
- J'ai été ravie de refaire un tour à Paramé, la bretonne en moi vibre au souvenir des criques qui cachent les amants clandestins...
C'est rigolo ça : "Ils partent dans la maison dont elle a hérité de sa grand-tante paternel, à Paramé, dans la banlieue chic de Saint Malo en Bretagne." C'est un extrait du plan que j'ai écrit en août l'an dernier pour mon projet. Les grands esprits sûrement ;-) Joséphine | |
| | | le Veilleur Phrasophile averti(e)
Nombre de messages : 1024 Localisation : ici Date d'inscription : 01/05/2005
| Sujet: Re: LA MORT DE SOEREN NEPAERSON Jeu 4 Mai - 9:14 | |
| - joséphine a écrit:
- joséphine a écrit:
- J'ai été ravie de refaire un tour à Paramé, la bretonne en moi vibre au souvenir des criques qui cachent les amants clandestins...
C'est rigolo ça : "Ils partent dans la maison dont elle a hérité de sa grand-tante paternel, à Paramé, dans la banlieue chic de Saint Malo en Bretagne." C'est un extrait du plan que j'ai écrit en août l'an dernier pour mon projet.
Les grands esprits sûrement ;-)
Joséphine De quel projet parles-tu? Si je ne m'abuse, il y a le grand et le petit Paramé : appartiennent-ils tous deux à la banlieue chic? Mon souvenir (qui date d'une douzaine d'années) a surtout retenu l'impression d'un village de campagne avec de vieilles maisons pittoresques (parfois cossues, certes) et la proximité des champs. | |
| | | Anti Phrasophile averti(e)
Nombre de messages : 1439 Localisation : sur l'enterprise Date d'inscription : 20/10/2004
| Sujet: Re: LA MORT DE SOEREN NEPAERSON Jeu 4 Mai - 12:57 | |
| - le Veilleur a écrit:
- De quel projet parles-tu?.
De celui là : https://vocabulis.forumactif.com/viewtopic.forum?t=1592 - le Veilleur a écrit:
- Si je ne m'abuse, il y a le grand et le petit Paramé : appartiennent-ils tous deux à la banlieue chic? Mon souvenir (qui date d'une douzaine d'années) a surtout retenu l'impression d'un village de campagne avec de vieilles maisons pittoresques (parfois cossues, certes) et la proximité des champs.
Là, ma mémoire me fait aussi défaut. Il faut que je me renseigne. Joséphine | |
| | | Anti Phrasophile averti(e)
Nombre de messages : 1439 Localisation : sur l'enterprise Date d'inscription : 20/10/2004
| Sujet: Re: LA MORT DE SOEREN NEPAERSON Jeu 4 Mai - 13:06 | |
| Paramé est une ancienne commune française, qui a fusionné avec Saint-Servan et Saint-Malo en 1967. Elle est située à l'est de Saint Malo intra-muros, à laquelle elle est reliée par le Sillon. Paramé est connue pour sa longue plage de près de 2 kilomètres couramment appelée plage de Rochebonne. De 1880 à 1910, une longue digue a été construite pour protéger les dunes de sable et permettre leur lotissement, lançant Paramé comme station balnéaire avec quelques années plus tard la construction du Grand Hotel puis des thermes marins. Cette digue, bordée de maisons de la Belle Epoque, est devenue désormais un lieu de promenade fréquenté. Et là : http://www.saint-malo.fr/decouvrir/parame-rotheneuf.htmlJoséphine | |
| | | le Veilleur Phrasophile averti(e)
Nombre de messages : 1024 Localisation : ici Date d'inscription : 01/05/2005
| Sujet: Re: LA MORT DE SOEREN NEPAERSON Jeu 4 Mai - 14:07 | |
| - joséphine a écrit:
Paramé est une ancienne commune française, qui a fusionné avec Saint-Servan et Saint-Malo en 1967. Elle est située à l'est de Saint Malo intra-muros, à laquelle elle est reliée par le Sillon. Paramé est connue pour sa longue plage de près de 2 kilomètres couramment appelée plage de Rochebonne. De 1880 à 1910, une longue digue a été construite pour protéger les dunes de sable et permettre leur lotissement, lançant Paramé comme station balnéaire avec quelques années plus tard la construction du Grand Hotel puis des thermes marins. Cette digue, bordée de maisons de la Belle Epoque, est devenue désormais un lieu de promenade fréquenté.
Et là : http://www.saint-malo.fr/decouvrir/parame-rotheneuf.html
Joséphine Oui, je vois. J'ai dû me promener sur cette digue. Je pense qu'elle se situe plutôt du côté du grand Paramé. L'action de mon histoire dans le passage concerné se situe davantage vers l'intérieur des terres (du côté des choux et des artichauts). De qui est ce charmant paysage? | |
| | | Anti Phrasophile averti(e)
Nombre de messages : 1439 Localisation : sur l'enterprise Date d'inscription : 20/10/2004
| Sujet: Re: LA MORT DE SOEREN NEPAERSON Jeu 4 Mai - 14:56 | |
| - le Veilleur a écrit:
- De qui est ce charmant paysage?
Oups ! Pardon ! La plage, Paramé, v. 1902 huile sur toile, 60,3 x 73 cm (23 3/4 x 28 3/4 po) Fondation Beaverbrook, Fredericton, N.B. (83.33) Don, Mme Murray Vaughan, 1983 http://www.cyberus.ca/~ldorais/morr/paramef.htmJoséphine | |
| | | Anti Phrasophile averti(e)
Nombre de messages : 1439 Localisation : sur l'enterprise Date d'inscription : 20/10/2004
| Sujet: Re: LA MORT DE SOEREN NEPAERSON Ven 8 Déc - 11:22 | |
| Bon, ben là, même chose Le Veilleur : Je veux la suite ! Je veux, je veux, je veux !
Joséphine, impératrice. | |
| | | le Veilleur Phrasophile averti(e)
Nombre de messages : 1024 Localisation : ici Date d'inscription : 01/05/2005
| Sujet: Re: LA MORT DE SOEREN NEPAERSON Ven 8 Déc - 18:06 | |
| - joséphine a écrit:
- Bon, ben là, même chose Le Veilleur : Je veux la suite ! Je veux, je veux, je veux !
Joséphine, impératrice. Joséphine de Beauharnais, alors? Le beau harnais étant pour moi! | |
| | | Anti Phrasophile averti(e)
Nombre de messages : 1439 Localisation : sur l'enterprise Date d'inscription : 20/10/2004
| Sujet: Re: LA MORT DE SOEREN NEPAERSON Sam 9 Déc - 1:03 | |
| - le Veilleur a écrit:
Joséphine de Beauharnais, alors? Le beau harnais étant pour moi! Ceinture de chasteté par Fulmi, harnais par le Veilleur, Ours tu m'offres quoi à Noël toi ? Joséphine qui attend quand même la suite, les suites et vos lettres au papa noyelle. | |
| | | ours impatient Drôle de zèbre
Nombre de messages : 2800 Localisation : Marseille Date d'inscription : 15/10/2004
| Sujet: Re: LA MORT DE SOEREN NEPAERSON Sam 9 Déc - 7:57 | |
| - joséphine a écrit:
- le Veilleur a écrit:
Joséphine de Beauharnais, alors? Le beau harnais étant pour moi! Ceinture de chasteté par Fulmi, harnais par le Veilleur, Ours tu m'offres quoi à Noël toi ?
Joséphine qui attend quand même la suite, les suites et vos lettres au papa noyelle. m'enfin c't'évident je s'rai consensuelle : un gode ceinture pour ton nouveau harnais, comme ça pas d'jaloux, tout l'monde en profite (tu peux l'essayer aussi bien sur fulmi que sur le veilleur, attention méfie-toi certains hommes sont délicats du trou d'balle, et comprennent à c't'occase tout l'intérêt des préliminaires et de la, si j'ose, mise en bouche ; tu peux aussi d'mander à une gouine de l'tester sur toi, après tout c't'elles qui pratiquent le mieux, mais là c't'en option, on verra pour ton anniv ) | |
| | | Fulmi Prolixe infatigable
Nombre de messages : 5214 Age : 70 Date d'inscription : 16/10/2004
| Sujet: Re: LA MORT DE SOEREN NEPAERSON Sam 9 Déc - 19:01 | |
| >>tu peux aussi d'mander à une gouine de l'tester sur toi, après tout c't'elles qui pratiquent le mieux, mais là c't'en option, on verra pour ton anniv<<
C'est l'25 janvier. On peut t'attendre jusqu'aux vacances de février. | |
| | | ours impatient Drôle de zèbre
Nombre de messages : 2800 Localisation : Marseille Date d'inscription : 15/10/2004
| Sujet: Re: LA MORT DE SOEREN NEPAERSON Sam 9 Déc - 19:22 | |
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| | | le Veilleur Phrasophile averti(e)
Nombre de messages : 1024 Localisation : ici Date d'inscription : 01/05/2005
| Sujet: Re: LA MORT DE SOEREN NEPAERSON Dim 10 Déc - 21:43 | |
| - joséphine a écrit:
Bon, puisque tu insistes et qu'il ne reste presque plus personne pour me lire... Au « Monastère », tout le monde connaissait Bernard et l‘appelait par son prénom. Dès la porte franchie, ç’avait été de grandes poignées de mains, des claques sur l’épaule, des embrassades, des exclamations et des rires bruyants. La serveuse lui avait apporté avec un clin d’oeil complice les deux wisky-coca qu’il avait commandés après avoir consulté Béatrice. La musique était assourdissante, il lui fallait constamment se pencher sur elle, la bouche près de sa joue pour lui parler. Il avait mis à profit cette nécessité pour s’emparer peu à peu de son corps. Elle avait semblée ravie de cette intimité qui s’instaurait dans la chaleur moite du night-club. Le disc-jockey passait un des tubes anglo-saxon de l’année. Elle en susurrait le refrain avec sensualité, et chaque fois qu‘elle prononçait « relax !», son menton volontaire se tendait en avant, ses lèvres effleuraient l’oreille de Bernard ; puis, désinvolte, espiègle, elle plongeait ses yeux dans les siens, des yeux noirs qui brillaient d’une sorte de fièvre montante. Son corps, moulé dans sa robe de satin lie-de-vin, ondulait doucement au rythme de la musique. Ils se tenaient tous les deux au bord de la piste de danse et regardaient les danseurs. Ils s’étaient rapprochés dans un consentement mutuel et muet, se touchaient maintenant, se communiquaient la volupté de leurs formes à travers les tissus ; et leurs corps tièdes et humides exhalaient des effluves de musc, de tabac blond et d’eau de toilette. Il avait réalisé qu’elle le tutoyait maintenant. Ils s’appartenaient déjà et en retiraient un sentiment délicieux. La parade nuptiale avait commencée. Et, autour d’eux, c’était un carnaval où chacun tendait plus ou moins au même but, sous des masques jeunes ou vieux, charmants ou hideux. Derrière le bar, Etienne, le patron de la boite, tout en plaisantant avec les clients accoudés au comptoir, veillait à tout et orchestrait la bacchanale. C’était un homme d’une quarantaine d’années, mince, de taille moyenne. Sa démarche féline, son maintien à la fois gracieux et viril, sa musculature témoignaient d’un passé de gymnase dont il conservait les acquis en dépit des quelques bières consommées tous les soirs. Le visage était sec, les lèvres minces, le nez tranchant, la mâchoire carrée ; sous le front bombé, dans les orbites caves, le regard était vif, intelligent, rusé. Il était sûr de lui, déterminé; il se vantait adroitement. C’était un cynique qui flattait et exploitait la débauche et l‘aimait lui-même; il charmait et se montrait généreux avec ses amis, mais rarement sans calcul. Les hypocrites le haïssaient et l’enviaient; il inspirait la crainte à ses ennemis. Dans l’ambiance chaude et parfois explosive de son établissement, il usait habituellement d’une habile diplomatie mais savait aussi se faire redouter de par sa réputation sulfureuse. Ancien proxénète de Grenoble arrêté place Grenette à la faveur d’un dispositif policier spectaculaire, il avait purgé huit mois de prison après avoir jeté une machine à écrire à la tête de l’inspecteur qui l’interrogeait. Privé de ses droits civiques, il s’était réfugié sur l’île du Levant en compagnie de sa jeune et charmante épouse au type eurasien qui lui vouait une fidélité à toute épreuve ; en arrivant, il avait acheté sous le nom de cette dernière une gargote qu’il avait bientôt rendue prospère grâce à sa détermination, son sens des affaires et ses connaissances du cœur humain, particulièrement celle du vice. Il avait à ce jour une fille de huit ans et un fils de deux ans et pouvait passer pour un bon père de famille. A l’extrémité du comptoir, près de la porte, Bruce (c’est du moins ainsi qu’il se faisait appeler) racontait à une jeune femme subjuguée ou qui faisait semblant de l’être des aventures invraisemblables. Sa mine de baroudeur, ses grands yeux romantiques et son sourire charmeur entre une moustache de dandy et un menton carré à fossette le rendaient généralement crédible auprès de la gente féminine. Enfant de la DASS, il s’était inventé un père G.I.; l’Amérique l’inspirait puisqu’il prétendait aussi avoir participé à la guerre du Vietnam. Comme la plupart des mythomanes, il avait accumulé un certain nombre de connaissances dans beaucoup de domaines. Il en imposait ainsi aux ignorants et affrontait sans se décontenancer les objections narquoises de ceux dont il offusquait les compétences réelles. Marga s’était approché de Bruce par derrière, avait passé son bras autour de son cou. Elle n’était plus très jeune mais conservait une silhouette d’adolescente qu’elle soulignait par des toilettes de lycéenne en goguette; son visage un peu ovin était criblé de taches de rousseurs et encadré de longs cheveux blond; ses yeux bleus délavés par la vodka et la bière attestait ce soir là comme de nombreux soirs d’un état d’ébriété avancé. « Tu m’offres à boire », avait-elle quémandé d’une bouche un peu pâteuse en minaudant. Sous l’effet de l’alcool, l’accent de son Alsace natale traînait encore plus que de coutume. Elle s’accrochait à lui et menaçait de le faire tomber de son tabouret s’il ne se retenait pas au comptoir. Il lui avait versé une dose de la bouteille de vodka qu’il avait commandé sur le crédit d’une ardoise qui s’allongeait, et pour le règlement de laquelle Etienne devrait employer quelques arguments dont il avait le secret. Un groupe était entré : quatre hommes et trois femmes qui s’installèrent à une table, non sans avoir salué, de droite et de gauche, en vieux habitués, une bonne partie de la compagnie. Ils avaient échangé quelques mots avec deux autres couples assis à la table voisine. Une des femmes semblait ivre mais restait droite et immobile sur son siège; son rimel avait coulé sous ses yeux; elle pouvait avoir une trentaine d’années. Un des hommes, beaucoup plus âgé, se collait à elle; petit, grisonnant, rougeaud, il tendait maladroitement ses lèvres vers les siennes qui ne se dérobaient ni ne s’offraient; il paraissait lui caresser la jambe sous la table. Elle le dépassait d’une tête et restait impassible, silencieuse, le regard brouillé. A côté, son mari se désintéressait du manège. C’était un homme athlétique; sa chemisette blanche mettait en valeur le bronzage de son visage aux traits virils et sensuels accentués par quelques rides de loup-de-mer; il parlait d’une voix que l’usage de la cigarette entretenait dans les graves avec un léger accent belge; il se montrait affable avec tout le monde, particulièrement avec sa voisine, jeune et jolie brune court-vêtue d’une jupe de cuir qui laissait voir une partie intime de son anatomie chaque fois qu’elle se renversait en riant dans le fond de la banquette. Joël était le chef d’un des deux pôles de partouseurs qui investissaient le village d’Héliopolis à la belle saison. Puis, solitaire, comme toujours, au milieu de cette faune de noctambules, Soeren s’appuyait nonchalamment à un des piliers de la boite, un verre de soda à la main. Bernard ne l’aimait pas ; il trouvait son attitude méprisante en ne se mêlant jamais à aucun groupe; il avait l’air hautain, esquissant à peine ici ou là un sourire que Bernard jugeait narquois ; il ne participait pas aux conversations; il esquivait les invitations à dîner, et les rares soirées où une bande était parvenue à l’entraîner, il avait paru tellement s’ennuyer derrière sa froide politesse qu’on avait fini par renoncer à sa compagnie. Ce n’était pas sans regret d’ailleurs du côté de la gente féminine car il était bel homme et son air mystérieux ajoutait à son charme. Bien qu’il ne ressemblât pas vraiment à Bernard, il arrivait qu’on les confondît par quelques traits physiques communs; et malgré toute l’antipathie de ce dernier pour Soeren, il en était plutôt flatté. Les femmes le courtisaient d’autant plus qu’il ne semblait guère pressé de répondre à leurs avances. Que faisait-il dans la vie ? On l’ignorait et les suppositions allaient bon train. Il apparaissait sur l’île dés le début de l’été et n’en repartait qu’à l’automne; personne ne savait pour quelle destination, et le froid mutisme dont il accueillait les questions les avait bientôt découragées. Artiste, écrivain, homme d’affaire ? On le voyait parfois griffonner quelques notes à la terrasse de « La Pomme d’Adam », à l’ombre des palmiers, en sirotant un soda. Bernard, qui était allé chercher deux nouveaux wiskys au bar, s’était trouvé nez à nez avec Soeren, coincé un instant entre lui et un groupe de client qui venaient d’entrer. Bernard commençait à être ivre. « Finalement, la seule différence entre nous deux, c’est que tu ne bois pas d’alcool ! », lui avait-il lancé avec hargne. Un bref éclair de surprise avait traversé le visage de Soeren; puis il avait regardé Bernard au fond des yeux, souri légèrement et acquiescé d’un hochement de tête, sans un mot. Bernard en avait été désorienté : se foutait-il de lui ou était-ce de la lâcheté ? Il n’avait pas eu le temps d’approfondir la question, la foule qui se pressait vers la piste de danse les avait éloignés l’un de l’autre et Soeren s’était détourné. Quand il repensait à cette scène, Bernard en éprouvait une honte à retardement; il ne comprenait pas ce qui lui avait pris, il regrettait sa réaction mais, au fond, n’en haïssait Soeren que davantage, et cette haine lui était inexplicable. Bernard et Béatrice avaient quitté la boite vers trois heures du matin. Ils avaient descendu la petite route bétonnée du vallon de l’Ayguade bordée de hauts eucalyptus. Il n’y avait aucune circulation automobile : elle y était interdite de 22 heures à 6 heures. Les éclairages électriques à l’extérieure des maisons aussi était prohibés; de sorte que le spectacle du ciel était extraordinaire avec ses milliards d’étoiles dont aucune autre source de lumière ne venait faire pâlir le scintillement. Ils s’étaient allongés côte à côte sur la route fraîche et repéraient les constellations; leur tête tournait un peu à cause de l’alcool qu’ils avaient bu toute la soirée, et cet effet euphorisant était agréable. Il n’y avait plus que ce ciel immense et la forte odeur de l’eucalyptus; tout était tranquille; seule la note paisible du petit-duc tombait comme une goutte sonore dans un océan de silence et en faisait mesurer la profondeur. *** | |
| | | Anti Phrasophile averti(e)
Nombre de messages : 1439 Localisation : sur l'enterprise Date d'inscription : 20/10/2004
| Sujet: Re: LA MORT DE SOEREN NEPAERSON Mer 20 Déc - 17:59 | |
| Dix jours plus tard, c'est imprimé et prêt à être lu...
Merci m'sieur Le Veilleur, de quoi occuper mes soirées.
Joséphine | |
| | | le Veilleur Phrasophile averti(e)
Nombre de messages : 1024 Localisation : ici Date d'inscription : 01/05/2005
| Sujet: Re: LA MORT DE SOEREN NEPAERSON Mer 20 Déc - 20:37 | |
| - joséphine a écrit:
- Dix jours plus tard, c'est imprimé et prêt à être lu...
Merci m'sieur Le Veilleur, de quoi occuper mes soirées.
Joséphine Bah! ça n'en occupera pas beaucoup. Mais j'ai l'impression que tu as ce qu'il faut en ce moment pour en animer d'autres! | |
| | | ours impatient Drôle de zèbre
Nombre de messages : 2800 Localisation : Marseille Date d'inscription : 15/10/2004
| Sujet: Re: LA MORT DE SOEREN NEPAERSON Mer 20 Déc - 20:43 | |
| chut veilleur, fais comme si de rien n'était, profitons-en de c'forum de fantômes, on va faire genre personne il a r'marqué | |
| | | le Veilleur Phrasophile averti(e)
Nombre de messages : 1024 Localisation : ici Date d'inscription : 01/05/2005
| | | | Anti Phrasophile averti(e)
Nombre de messages : 1439 Localisation : sur l'enterprise Date d'inscription : 20/10/2004
| Sujet: Re: LA MORT DE SOEREN NEPAERSON Mer 20 Déc - 23:43 | |
| - le Veilleur a écrit:
- ours impatient a écrit:
- chut veilleur, fais comme si de rien n'était, profitons-en de c'forum de fantômes, on va faire genre personne il a r'marqué
Je viens d'acheter une nouvelle série d'assiettes. Je dois avoir des dons de médium. Anti | |
| | | le Veilleur Phrasophile averti(e)
Nombre de messages : 1024 Localisation : ici Date d'inscription : 01/05/2005
| Sujet: Re: LA MORT DE SOEREN NEPAERSON Jeu 21 Déc - 19:34 | |
| - Anti a écrit:
Je viens d'acheter une nouvelle série d'assiettes. Anti Incassables? | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: LA MORT DE SOEREN NEPAERSON | |
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| | | | LA MORT DE SOEREN NEPAERSON | |
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