et en novembre vous avez vu ?

voilà, mon cinéma a rouvert. Et je suis heureuse, bêt'ment.

Le cinéma c'est mon sapin de Noel, quand j'étais ptite je croyais qu'il fallait réserver des mois à l'avance avant de pénétrer dans c'paradis, c'tait d'jà vach'ment chelou. Dès mes dix ans, ma mère m'emmenait voir des films sérieux ou cons pendant qu'l'incapable pourrissait sur son fauteuil.

J'ai poussé entre le ciné-club du lycée et le Pathé Clichy, plantés entre les salles sulfureuses et glauques kung-fu/porno.

Le ciné-club, sa vieille bique, ses copies merdeuses et ses chaises bancales, et toujours ce même fantasme amoureux, les heures interdites, le noir, les souffles, l'attente.
La place Clichy, ses ouvreuses, oui encore, qui râlaient en éclairant leur paume empiécée par deux gamines, à s'demander si on ach'tait pas leur silence ; faisaient crisser leur panier à Toblerone en agitant leur cul l'air boudeur les salopes.

Après, j'ai assidûment sèché la Sorbonne dans les cinoches du Quartier Latin tout en explorant les subtilités du sexe, section art et essai.

Pis les potes projectionnistes, le premier, Fernand, qui s'excitait comme un gosse, à 60, 65, 70 piges, en découpant ses ptits bouts d'pelloche, planqué dans son abri.

L'odeur du film qui chauffe, la poussière dans la lumière, les ronds les trous les sombres, le souffle, le noir, l'attente.

Et comment jouir ou s'rater... les bobines qui s'écroulent avec mauvaise grâce au moment M (hein vilain ), ce film, le seul, où je suis partie avant la fin (Le Dernier Empereur et la nuit derrière, de dieu quel cafard), cette cabine où je me suis retranchée pour voir Délivrance et la fin du Greenaway, Le Cuisinier, le voleur, sa femme et son amant, les bobines oui je sais vilain, des plaisirs fades et écoeurants aussi.

Une femme, perdue, qui ne vivait que par et pour cet autre oeil, et mon fils, forcément adoré, et tell'ment accro qu'il n'en sortait déjà pas intact à quatre ans ; maint'nant il m'explique les plans et fait l'andouille aux manettes, comment passer de l'érotisme au porno...

Voilà, mon cinéma, mon alcôve, a rouvert. Et j'avais envie d'le dire.

J'mets ce fil si vous avez envie d'dire ce que vous avez vu, aimé ou détesté, juste histoire de faire des bonnes pioches.
Si ça vous dit pas, tant pis, mon cinéma a rouvert, on peut fermer les rideaux et faire silence.

donc ... j'ai commencé par cette horreur de Guillaume Canet, adaptation pèteuse et laide d'un Harlan Coben, Ne le dis à personne

Nan pasque pfiou c'est long, nan j'déconne la musique est top, M, mais voilà quoi, ça s'étire dans des scènes ramollos, pour des retournements dramatiques règlés sur dix mns, ah non vraiment déçue... pis ces mouvements de caméra prétentiards... pis cette décevante direction d'acteurs... pis cette absence de naturel...

faut qu'j'compense là pis pas que j'me loupe ça urge.

hier, c'tait Prête-moi ta main, bien ficelé ma foi, ça faisait longtemps que j'avais pas vu Bernadette Laffont, Chabat m'fait rire et la fille Gainsbourg vieillit très bien.

ours impatient a écrit:

hier, c'tait Prête-moi ta main, bien ficelé ma foi, ça faisait longtemps que j'avais pas vu Bernadette Laffont, Chabat m'fait rire et la fille Gainsbourg vieillit très bien.

"Prête-moi ta main". Pas encore vu. En fait, le synopsis ne me donnais pas du tout envie de le voir ce film, mais lorsque j'ai vu les extraits, j'ai changé d'avis et ton commentaire me conforte dans ma position. À voir donc.

Sinon, en Novembre, vu "The Queen" : extraordinaire ! En terme cinématographique je ne saurais pas en parler mais en néophyte, je dirais : une vision de... je ne sais pas... mais... brillant film !

ours impatient a écrit:

Voilà, mon cinéma, mon alcôve, a rouvert. Et j'avais envie d'le dire.
(...) mon cinéma a rouvert, on peut fermer les rideaux et faire silence

Clap ! Clap ! La Ours. Clap !

Joséphine

ours impatient a écrit:

donc ... j'ai commencé par cette horreur de Guillaume Canet, adaptation pèteuse et laide d'un Harlan Coben, Ne le dis à personne

Moi, j'ai commencé par balancer un râteau dans la jolie tronche de Canet. Nous allions voir The Queen et, dans le hall du cinéma, une équipe de tournage faisait tout pour qu'on la remarque. Un des gus me demande si je vais voir Ne le dis à personne. Je réponds « Heureusement, non ». « pourquoi ? » « Parce que je n'aurai pas à vous supporter ».

Dans la magazine publicitaire de la chaîne de cinémas, j'ai vu que le dit gus était Canet soi-même. Anti a trouvé (comme d'hab) que j'étais un grossier personnage.

fulmi gaffe tu vas d'venir d'utilité publique

Fulmi a écrit:

Anti a trouvé (comme d'hab) que j'étais un grossier personnage.

Tu adores que je te trouve grossier ! Il faut préciser que la dite scène fut ponctuée d'un récit dans lequel Môssieur Fulmi a incendié un type emballé par son boulot et la découverte de l'Islande, le pôvre !

Anti, peace and love

quelqu'un a vu Scoop ?

bon final'ment j'ai vu Little Miss Sunshine, gentillet, mais à mon avis demain j'ai oublié... ah s'il suffisait d'se bourrer l'pif de coke pour être un rebelle...

ours impatient a écrit:

quelqu'un a vu Scoop ?

Non point, par contre, j'ai vu "U" avec les minots.
Je n'avais pas envie de le voir, mais je me suis plantée de séance... Le hasard faisant bien les choses, j'ai ainsi découvert une petite merveille de réalisation. Ce film est absolument craquant et bien vu.

Un récit initiatique animé facétieux qui respire la poésie artisanale. Précieux.

L’argument : U, une licorne, vient au secours de Mona, une petite fille désespérée par la cruauté de ses parents adoptifs. Le temps passe, Mona grandit et se transforme en une jolie adolescente rêveuse et très préoccupée par son aspect physique...

Notre avis : Pour ceux qui n’étaient pas encore au courant, l’animation française se porte bien, très bien même. Il suffit de voir les charmes picturaux et narratifs de U pour ne plus en avoir le moindre doute. De l’animation artisanale au rendu particulièrement séduisant à mille lieues du numérique ; une musique inspirée de Sanseverino et un joli casting de voix (Isild Le Besco en premier). Un vrai travail d’équipe qui sent bon l’atelier poussiéreux, par le réalisateur et le scénariste de Loulou et autres loups. Difficile alors de ne pas succomber aux plaisirs conjugués de cette production de qualité.
U, c’est avant tout un univers de conte de fées quelque peu mélancolique, avec en fond de toile une côte rocheuse que l’on croirait bretonne, une grande tour lugubre et des personnages insolites comprenant une princesse chienne longiligne sensible à l’éveil des sens, une licorne (la fameuse U du titre) ange gardien en pleine crise existentielle, un chat à longue queue, des lapins, lézard et autres rats musqués aux designs simples mais singuliers, dignes des meilleurs contes pour enfants. Un univers à la beauté graphique reposante, nourrie à la bonhomie et aux sous-entendus coquins (pour amuser les plus grands spectateurs). Un vrai bonheur enchanteur à découvrir à partir du 11 octobre, avant la sortie le 25 de l’imposant Azur et Asmar de Michel Ocelot, l’autre production animée française du mois. Cocorico.

Frédéric Mignard

http://www.avoir-alire.com/article.php3?id_article=8754

ours impatient a écrit:

quelqu'un a vu Scoop ?

Personne n'a vu Babel du mexicain González Inárritu?

non, pas vu, chus con, 21 grammes, du même, m'avait touchée

ours impatient a écrit:

non, pas vu, chus con, 21 grammes, du même, m'avait touchée

Trop rentre-dedans 21 grammes, très dur.

j'aime bien le côté gestion pratique de la chose, je trouve que ça renvoie le duo vie/mort (âme/corps/esprit ?) à une place plus modeste, et plus subtile final'ment.

Dona a écrit:

ours impatient a écrit:

non, pas vu, chus con, 21 grammes, du même, m'avait touchée

Trop rentre-dedans 21 grammes, très dur.

me souviens d'une construction très agressive, ça doit y faire aussi

L'extrême violence réside dans la mort d'un père et de ses deux enfants, fauchés par une voiture. Mais c'est aussi la construction ou déconstruction plutôt -une base esthétique héritée des années 90 depuis Tarentino- qui participe à l'impression de chaos. Jusqu'à temps que le puzzle se reforme du moins.