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 Autobiographie

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Dona
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MessageSujet: Autobiographie   Autobiographie EmptySam 16 Oct - 17:36

Voilà que je viens de faire émerger de ma mémoire un court-métrage de Yvon Marciano, en 1994, "Emilie Muller" a reçu je crois une distinction sous forme de prix enfin bref...Le synopsis est très simple: lors d'un casting, un cinéaste propose à ses candidates un exercice de style autobiographique. Il s'agit de vider son sac à main et de raconter l'histoire ou le lien que l'on entretient avec l'objet ou le document qu'on en ressort. Arrive Emilie Muller qui se prête fantastiquement bien à l'exercice en question. Le porte-feuille, le carnet griffonné de pensées subites, la pomme donnée par un marchand conciliant, la photo des parents qui traîne dans le porte-feuille, le livre de poche en cours, le miroir à retouches, le billet d'avion pour une excursion dans un pays étranger...tout se prête à un commentaire tout autant amusant que sensible. Evidemment, tout tient à la grâce volubile de cette charmante jeune fille. Pas vraiment belle mais des grands yeux ouverts et très mobiles, un sourire large et charmeur et puis cette inspiration du langage qui laisse passer, dans les inflexions chaudes et gaies, beaucoup d'émotions suscitées par les objets quotidiens. L'exercice de style est en fait assez révélateur: comment remonter le fil de son existence par le contenu de son sac à main? Comment philosopher et poétiser sur le banal? Beaucoup de conviction et de chaleur émanent du personnage dont on filme le visage, en plan rapproché, pendant tout le court-métrage. C'est que ce petit chef d'oeuvre du cinéma tient beaucoup à la plastique de la jeune comédienne.
Au cours de cette séance de casting, on sent aisément que le cinéaste subit le charisme de la jeune fille et somme toute, nous aussi, tout autant que lui.
Puis vient le dénouement, en d'autres termes, ce qui clôt forcément un court-métrage, la chute. Effet de surprise et de séduction garantis...A ne pas rater si vous aviez l'occasion de le regarder.

Ceci pour une éventuelle piste d'écriture :lol: Oui, après tout, voudriez-vous vider votre sac? :lol: Ou bien réfléchir à l'intérêt de vider son sac, de trouver, à chaque objet y prenant place, une sensibilité et une émotion particulière, d'imaginer que son contenu puisse permettre une subtilité de langage? Finalement en quoi l'autre peut-il être intéressé? Exercice de rhétorique? De séduction? De communication?
J'ai entendu dire qu'il s'agissait parfois d'un bon exercice de recrutement et de sélection dans certaines entreprises de communication.
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vilain
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MessageSujet: Re: Autobiographie   Autobiographie EmptyDim 17 Oct - 13:15

je m'excuse de dire ça...mais c'est du sexisme ce truc....J'ai pas de sacs à main... D
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Croustine
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MessageSujet: Re: Autobiographie   Autobiographie EmptyDim 17 Oct - 13:44

Vide tes poches ! :lol:
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Dona
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MessageSujet: Re: Autobiographie   Autobiographie EmptyDim 17 Oct - 13:50

Et ouvre ton capot! :lol:
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sapotille
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MessageSujet: Re: Autobiographie   Autobiographie EmptyDim 17 Oct - 23:13

éventuellement ton frigo? et sous ton pieu, hein? qu'est-ce qu'il peut bien y avoir sous ton pieu??? :shock: :lol:

J'ai la flemme de remonter à l'étage pour chercher mon sac et vous décrire ce qu'il y a dedans.. mais disons que je peux vous certifier une chose: il y règne un sacré bordel... hum non, on peut pas dire un sacré lupanar...
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Clair Obscur
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MessageSujet: Re: Autobiographie   Autobiographie EmptyVen 22 Oct - 2:11

Bon ben pisque personne se lance...

Je l'ai renversé sur la table. Comment pouvais-je imaginer un seul instant trimballer tout ça avec moi...

Agenda. Non, pas agenda : gros agenda. Jour après jour griffonné, structuré, surchargé... Combien de rendez-vous à heures fixes, combien de déplacements, de réunions, de dates essentielles, de numéros de téléphones et d'adresses hâtivement notés dans tous les sens, anarchiques mais indélébilement sus là, exactement là et pas ailleurs... Je mesure soudain les raisons de ma vie chaotique, cette course perpétuelle. Ça me fait penser que pendant des années, trop longtemps, je n'ai pas osé passer mon permis ni par la suite prendre ma voiture en dehors des trajets répétitifs... Ce que le temps m'a changée... Ça m'explique pourquoi je dors si peu, si mal. Pourquoi je bouillonne sans pouvoir cesser...

Les clés. Ah, les clés... Attendez, je compte, ça vaut le coup, quand même. 28. Ben voui. 28 clés. Les clés d'ici, les clés d'ailleurs, les clés de partout. Maison, voiture, boîte aux lettres, mais aussi celles du Centre d'enfants Handicapés pour lequel je bosse, celles de l'entrée des artistes du théâtre, des loges, de l'école machin, de la salle de sports, de la salle de bal, de l'association (pardon, de deux associations), de l'atelier d'écriture, d'un coffre sans trésor... 28 ! 28, c'est l'année de mes ans qui m'a ouverte à la vie pour la première fois : 28 c'était la première clé de ma première délivrance... Il n'y a pas de hasard. Juste du poids au fond du sac...

Le chéquier, le porte-monaie (le grand et le petit, celui que j'utilise au distributeur de café matinal au boulot, il est tout mignon, celui-là, alors que l'autre est une mocheté épouvantable) les cartes diverses : bleue, Air France, Abonnement Scène Nationale, magasins truc-muche... les sous, toujours les sous... Y'en a pas assez, forcément. Sinon je le saurais...

Le carnet d'adresses. Important. Je ne m'en sépare jamais. Il y a là TOUT.
Ceux que j'aime, ceux qui me pompent du fric, ceux qui me collent des imprimés à remplir pour si peu de remboursements, ceux avec qui je bosse, ceux que je n'ai pas vu depuis trop longtemps, ceux que je ne verrai plus jamais... bourré qu'il est, le carnet, avec ses post-it collés entre les feuilles, ses petits mots ramassés de ci de là... c'est presque un journal intime. Carré blanc. Perso.

Le portefeuille, avec la carte d'électeur, la carte de groupe sanguin, la carte d'identité, les deux trois photos de mes gosses et celles de deux trois amis, et je ne sais même plus quoi, vu que je ne l'ouvre qu'en cas d'extrême nécessité... Je me demande s'il est utile, mais bon, si je m'avisais de le laisser dans quelque tiroir, il me manquerait forcément...

Les papiers de la voiture, à part, bien à part, pour être sûre de pas chercher 107 ans si un monsieur en uniforme s'avisait de me les demander. J'aime pas trop les messieurs en uniforme, s'agit de s'en débarrasser vite fait...

La ventoline, au cas où... ben oui, ça peut vous tuer, un fou-rire intempestif. Voilà. La ventoline me dit de vous dire que je suis joyeuse, trop parfois... Personne ne penserait jamais à ça. On se dirait "elle est malade la pôvre". Ben non, j'suis joyeuse. Comme quoi, faut jamais s'arrêter à des détails pour juger de quelqu'un. Faut creuser un peu !!!

Le stylo plume. Ça, c'est normal. Si je l'ai pas sur moi, je deviens bancale. Par contre, les 4 feutres, je sais pas trop à quoi ils me servent, mais bon, si je les ai mis là un jour, il devait y avoir une raison. Ils y restent. Conservatrice ? Ben oui. On dirait. Aznavour, lui, y collectionne bien les paires de pompes, vu qu'il a trop crevé la misère quand il était gosse. Bon alors vous en déduisez ce que vous voulez, je m'en fiche.

Des papelards, ça y'en a ! Les invitations cocktails, manifestations culturelles diverses, le programme de la Scène nationale, une carte postale noir et blanc du grand large au Chili, le dépliant du parc où on se balade en haut des arbres, enfin des conneries que j'élimine ou pas selon. Je peux pas détailler, sinon on y passe la nuit.

Un rouge à lèvres (que je cherchais dans ma salle de bains, comme quoi y'a transhumance, des fois...), un crayon à paupières (oublié depuis les dernières coulisses), le mouchoir tissu propre plié en 18... Tiens, marrant, y'a pas de miroir...

Et bien sûr, le paquet de cigarettes et au moins trois briquets, au cas où...

Je m'disais aussi "l'est un peu lourd, le sac!". Je confirme... Mais bon, on porte tous le poids de la vie sur nos épaules... pas vrai ?
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MessageSujet: Re: Autobiographie   Autobiographie EmptyVen 22 Oct - 10:02

D merci d'avoir commencé :thumleft:
Un(e) autre ?
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MessageSujet: Re: Autobiographie   Autobiographie EmptyVen 22 Oct - 11:18

Clair Obscur: beerchug.gif


Et si tout le monde, à ton exemple, se fendait d'un petit texte autobiographique? *


Par exemple:

-rédigez le début de votre autobiographie

-la première fois que vous avez appris à faire du vélo, la première fois où vous avez appris à nager, à ouvrir des huîtres, ou bien la première fois tout simplement... :drunken:

-votre prénom, les prénoms qu'on vous a donné, ceux que vous auriez aimé avoir ou ne pas porter...

-un évènement exceptionnel (votre naissance, votre première dent, votre premir moment de cinéma, un souvenir d'école...)


* l'autobio c'est mon dada! :-)


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Fulmi
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MessageSujet: Re: Autobiographie   Autobiographie EmptyVen 22 Oct - 12:58

Dona a écrit:
* l'autobio c'est mon dada! :-)

Eh ! bien, vas-y, Donna ! Montre l'exemple. T'as un thème de blog au p'tit poil.

Au plaisir de lire les détails de ta vie palpitante.
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MessageSujet: Re: Autobiographie   Autobiographie EmptyVen 22 Oct - 19:24

Fulmi a écrit:
Dona a écrit:
* l'autobio c'est mon dada! :-)

Eh ! bien, vas-y, Donna ! Montre l'exemple. T'as un thème de blog au p'tit poil.

Au plaisir de lire les détails de ta vie palpitante.


Je n'ai jamais été à l'aise avec l'écriture. J'efface souvent tout sauf celui-là qui était resté sur un forum et que je rapatrie ici pour les besoins de la cause...^^


"Bord de mer

Du temps où je vivais chez mes grands-parents, au bord de la mer, dans une petite station balnéaire de la côte de Jade, comble en été, morte en hiver, j'allais à l'école à pied.
Le collège, Notre-Dame de Recouvrance, se trouvait à l'autre bout de la commune, à la jonction des routes qui désenclavaient les bourgs d'alentour, routes qu'on a serties autour d'un seul embranchement maintenant, que l'on appelle la Route bleue.

Il fallait trois quarts d'heure pour faire à pied, deux bons kilomètres. C'est beaucoup de temps peut-être mais la moitié du trajet se faisait en côte et le cartable, lourd, ralentissait la marche.

En premier lieu, l'itinéraire que j'empruntais de façon coutumière longeait la côte, c'était la corniche: un chemin de terre, en-dehors de la route, à certains endroits à pic des rochers.
Ma tante m'avait appris, petite, à sucer la feuille du buisson qui sert de lisière. La feuille, iodée et donc salée, a une vertu digestive et blanchissante pour les dents. C'était donc une habitude que de la mâcher. Certains matins d'hiver, à fleur de rochers, les embruns jaillissaient tout comme des flocons et le ressac donnait un bruit cavernal au petit matin. A l'aube encore, lorsque vous longez la mer, démantelée par le vent ou pis encore la tempête, elle n'est que menace. Grisâtre, déchaînée, grondante, une odeur poisseuse colle à vos vêtements.
Bien des fois, je me suis piquée au jeu contemplatif de la méditation. Assise au bord de l'eau, absorbée par la scène des remous d'écume et des vagues crénelées, je me suis souvent mise en retard. C'est que je trouvais qu'une marine vivante valait bien mieux que n'importe quelle leçon. Ceux qui n'ont jamais vécu sur le littoral breton, plus souvent bercé par la grisaille et le crachin océanique que par un soleil éclatant, ont peut-être du mal à percevoir ces sensations. C'est que cette mouvance d'eau grise et ce bruit sourd de la marée finissent par devenir langage et favorisent l'introspection. A l'échelle du tout petit humain, la mer à l'horizon est déjà l'océan et, les jours d'équinoxe, le mugissement des vagues, parfois soulevées par une bourrasque imprévue, incite à la mélancolie et au recueillement.
J'avais découvert, en Français, que Chateaubriand était né une nuit de tempête, à St-Malo et que ce signe de tumulte avait laissé, dans son berceau, la marque de sa destinée. Pour un peu, à 13 ans, je me sentais chateaubriancienne. Si je n'avais pas la prose et la technique aguerrie de l'hyperbole du grand maître, au moins croyais-je avoir, émotionnellement, une partie de son ressenti.

L'arrivée au calvaire qui ceint la route montante et la route descendante, et placé dans le même axe que le château, marque la fin de la corniche. Le chenal qui passe entre les deux circonscrit la ville haute et la ville basse.

Parvenu en bas du chemin, on arrivait au port. Les chalutiers débardaient encore à cette heure. Toute une petite ville se mettait en branle sur les quais. On ouvrait les écluses. Les mâts tintinnabulaient. De grands gaillards, en bleu, la casquette engoncée, chaussés jusqu'à mi-cuisses, le visage rubicond, fouetté par l'air du large tout autant que la vinasse, criaient fort. Les mouettes voltigeaient en nuée tout autour. J'ai gardé dans mes narines l'odeur forte et la sensation gluante de cette atmosphère maritime, les piaillements stridents des oiseaux de mer affriolés par le poisson frais, le tintamarre du moteur des bateaux rentrés de la pêche.
Après le quai, la côte escarpée demandait quelque effort. On quittait la mer et l'agitation matinale, on passait par les maisons des pêcheurs, des petits bâtiments étroits, dans des ruelles sombres, les mêmes que, de nos jours, les agences immobilières vendent fort cher aux touristes en veine de rénovation.

Quelques minutes plus tard, j'arrivais au collège, une grande bâtisse sale, flanquée, à son portail, d'un Christ dégingandé, érodé par le sel, pâli par les pluies sales. La façade décrépie, les murs branlants, la grille nasillarde, cette croix miséreuse, ces salles pauvres aux fadasses odeurs d'école, les tableaux lugubres de la Passion jalonnant les couloirs, tout ça pour moi sentait la sinistrose ambiante, les valeurs moisies des édiles de la commune, l'étouffement de la jeunesse, autant dire le pourri.
A peine le gardien poussait-il les grilles que j'étais déjà là. Il faut dire que j'étais souvent de corvée de nettoyage des classes ... quelques faits d'indiscipline et des retards conséquents, un peu de répondant mal placé, dont je trouvais le moyen de m'enorgueillir auprès des autres élèves en étaient bonnement la cause... Les autres élèves, pour moi, c'était les fils de pêcheurs, que je considérais, somme toute, comme de gros marsupiaux aux doigts gourds, à peine formés à la lecture et encore moins aux délices de la littérature, hermétiques aux accents hugoliens des "Travailleurs de la mer"...les yeux vides, la tête morne.

Mes corvées du matin consistaient à balayer la classe où les quatrième A étaient affectés, à lessiver le tableau à l'éponge et à l'eau et à écrire au tableau la prière matutinale, choisie par les soins de l'élève en retenue. Pour rire, une fois, je choisis d'inscrire le Pater Noster tout en latin. Après les marmonnements hésitants et embrouillés des élèves puis le fou rire généralisé qui s'ensuivit, je dus l'effacer et la récrire en français. Comme je m'étais fait remarquer une fois encore, je fus de nouveau retenue la semaine d'après. Je choisis alors d'inscrire au tableau le Pater Noster façon Prévert:

"Notre Père qui êtes aux cieux ...Restez-y ...". Il m'a semblé voir dans les yeux du prof comme un étonnement rieur, une lueur de connivence habita son regard, un léger sourire détendit son visage dur...Longtemps, j'eus à trouver ma place dans l'école, ç’avait été le premier signe ami.




*******************************

Allez, au suivant. coucou


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Clair Obscur
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MessageSujet: Re: Autobiographie   Autobiographie EmptyVen 22 Oct - 21:58

La première fois ! Bon sang, c'est pas simple...
Allez, je me lance mais en vrac, sans rien avoir préparé.

La première fois que j'ai vraiment aménagé, j'avais quatre ans. Vraiment aménagé, c'est à dire dans un vrai appartement, dans un vrai petit immeuble, entre des vrais murs en dur. Avant, c'était pas du vrai. Nous ne roulions pas sur l'or.
Je me souviens de ce petit deux pièces cuisine salle de bains, comme d'un palace immense. Nous nous étions même perdues, incroyable mais vrai, dans cet espace qui faisaient de nous deux Reines, ma mère et moi. Je me souviens de nos yeux émerveillés, je me souviens que tout était en travaux tout autour, que les murs n'étaient pas encore tapissés, qu'il n'y avait pas encore les fenêtres ni les portes, et que dehors n'était qu'un champ boueux. Je me souviens de ce pique-nique à même le béton, comme si nous déjeunions dans le plus grand restau du monde. C'était féérique. Ce jour là, je me suis sentie riche.

La première fois que j'ai vu mon père, je l'ai reconnu comme si je l'avais vu tous les jours de ma vie. Je l'ai reconnu et il m'a écoeurée, une vraie nausée qui a secoué tout mon corps. Il était assez petit, très mince, et ça m'a rassurée : il ne pourrait plus jamais me hanter, tellement qu'il était insignifiant. Je me souviens de la joue qu'il m'a tendue. Je n'ai pas pu. Le fait d'évoquer sa peau me hérisse, me révulse. Je préfère encore les araignées, les souris, les serpents, n'importe quoi mais pas la peau de mon père... Lui m'appelait "ma fille", et ça sonnait faux, vide, sans rien pour réchauffer cette appellation... Je me souviens de son regard en-dessous, comme le regard des menteurs, de ses yeux perçants qui ne m'ont pas quittée d'une once durant tout l'après-midi, jusqu'à me rendre mal à l'aise... Je savais bien qu'il essayait de faire passer tout ce dont il m'avait privée. Trop tard. Trop tard. On ne rattrape jamais le temps perdu. J'ai mis longtemps à pardonner. Plus de dix ans à ressasser encore et encore l'abandon du premier homme de ma vie. Plus de vingt ans se sont écoulés, je ne pense plus à lui ou en des circonstances comme celles d'aujourd'hui. Mais je souffre toujours du vide de l'abandon et je ne supporte pas le silence de ceux que j'aime ; je le prends toujours comme un abandon, un autre par dessus le premier... Je crois bien que je ne m'en guérirai jamais...

La première fois que j'ai fait l'amour, j'ai préféré la deuxième. Mais j'ai su ce jour là que je pourrai vivre. C'était la seule chose qui comptait.

La première fois que je me suis mariée, j'ai mis les deux pieds dans la merde, et le pire, c'est que j'en avais le pressentiment. Tout a mal commencé, tout s'est déroulé de travers, certains pourraient en rire, je pourrais le raconter sur un mode humoristique, y manquerait plus que la Mademoiselle Lelombec de Fernand Raynaud pour la photo de famille... Une journée et une nuit de dérapages, de ratages, une succession de circonstances navrantes, mieux vaudrait en rire qu'en pleurer... Je n'ai pas aimé le jour de mon mariage et je n'ai pas aimé les vingt ans qui ont suivi. Depuis, je suis contre le mariage...

La première fois que j'ai donné la vie fut une trève magique. Mon gynéco avait pour la circonstance mis une musique douce en sourdine et placé un grand miroir sur pieds en face de moi, pour que je puisse assister en direct à la venue de mon fils. Ça m'a considérablement aidée, c'était beau, magnifique, presque mystique. Je conserve des sensations personnelles très fortes, une puissante émotion et un sens du mystère que rien ne peut ébranler.

La première fois que j'ai divorcé, nous sommes revenus à la maison main dans la main, en quittant le tribunal, aussi décontenancés l'un que l'autre. J'étais à l'origine de la demande, rien ne pouvait plus continuer ainsi, mais je n'avais pas entamé une procédure dans un but de destruction. Il s'agissait de sauver notre peau, de survivre et peut être de renaître, autant lui que moi. Il faut parfois prendre de telles décisions pour se délivrer au lieu de s'enfermer dans un silence tueur et une vie à deux dépourvue de sens.

La première fois que j'ai recommencé ma vie avec quelqu'un d'autre, j'y croyais ferme, emplie d'espoir... à croire qu'on est naïf jusqu'au bout...

La première fois...
La première fois que j'ai vu quelqu'un mourir, j'ai trouvé cela indécent, et je me suis trouvée nulle dans mon impuissance à insuffler encore un peu de vie, à assassiner la douleur physique et l'anéantissement moral... J'ai passé plusieurs nuits blanches, plusieurs jours comme une somnambule, défaite dans tout mon être jusqu'au fin fond de l'âme. J'en ai retiré une leçon : il faut aimer d'urgence. Il ne faut que cela. Le reste a si peu d'importance.

La première fois que j'ai vidé les placards, je me suis sentie l'intruse, indiscrète et dégueulasse. Fallait pourtant bien les vider, et vider la maison désormais abandonnée...

La première fois que le public a applaudi ma première mise en scène sur un de mes textes, j'ai rien compris. J'avais l'impression que tous ces hommages n'étaient pas pour moi. L'effet demeure le même aujourd'hui... et le doute subsiste toujours...

La première fois que mon fils aîné m'a dit "tu es une femme exceptionnelle", je me suis retournée pour savoir à qui il s'adressait. Nous étions seuls. Alors j'ai pleuré. Longtemps.

La première fois qu'on m'a insultée, je me suis sentie moins que rien dans le regard de l'autre. Mais au fond de moi même, je sais que je reste une Reine.

La première fois qu'une amie m'a trahie, j'ai souffert et j'en garde une blessure indélébile. L'amitié est un sentiment sacré. On ne peut pas y toucher. On a pas le droit.

La première fois qu'on m'a dit que j'étais une femme extra, je me suis sentie une femme extra. Alors j'y repense encore, pour me donner du courage quand je me sens désertée.

Y'a tant d'autres premières fois... je veux pas vous gaver...
Bonne nuit à vous. La mienne sera probablement blanche. J'ai remué trop de choses...
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MessageSujet: Re: Autobiographie   Autobiographie EmptyVen 22 Oct - 22:11

Clair Obscur a écrit:

Y'a tant d'autres premières fois... je veux pas vous gaver...
Bonne nuit à vous. La mienne sera probablement blanche. J'ai remué trop de choses...


Mais non wink


Dernière édition par le Ven 28 Jan - 22:46, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Autobiographie   Autobiographie EmptySam 23 Oct - 0:05

Je n'aime pas beaucoup les autobiographies, je trouve que c'est une littérature assez sentimentale et parfois l'intime est presque du misérabilisme intérieur. C'est surtout une mode aussi non? Toutes les personnalités du show-biz en font paraître. Ca fait douter de la valeur réelle de ce genre. C'est se montrer en public en fait. Qu'est-ce qu'on y gagne quand on est un grand auteur et pas une poupée ou une bête de scène?
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Clair Obscur
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MessageSujet: Re: Autobiographie   Autobiographie EmptySam 23 Oct - 0:49

@ Dona

A quoi ça sert...
Ça sert à faire le point. A mesurer la distance prise depuis tout ce temps. A mettre des mots sur des émotions. A se regarder soi-même en face.

Au théâtre, un exercice tout simple est proposé à ceux qui arrivent : Tout le monde fait un cercle, et chacun à son tour ira au centre du cercle, sans dire un mot, juste pour offrir à la ronde ce que l'on est, sous un projecteur. Tout paraît simple, mais il ne faut pas s'y fier. Se sentir tout d'un coup dévoilé, sans qu'un seul son sorte de la bouche, sans esquisser un seul geste si ce n'est de pivoter lentement sur soi-même et tout en soutenant chaque regard de chaque personne formant le cercle. C'est se dire "voilà, j'ai un menton comme ceci, les épaules comme cela, mes mollets sont ainsi, etc..." et bon, c'est apprendre à accepter ce que l'on est et mieux oser la fois suivante. A petits gestes à peine imperceptibles, à petits tremblements indomptables, on montre sa peur. Mais peur de quoi, bordel ?

On montre toujours une façade de soi même et après, on s'étonne d'être jugé de travers. Déjà, ceux qui jugent n'ont pas à le faire. On doit se prendre comme ça, sans plus, sans moins. On passe souvent à côté de plein de gens que l'on considère comme des ombres au milieu de la foule, alors qu'il suffirait de si peu pour que ce soit de vraies rencontres, de vrais dialogues, de vraies acceptations.

A force de se masquer, on se perd soi même... et l'on devient leurre pour les autres. On aime, on aime pas, mais au moins que chacun sache qui et pourquoi...

@ Urban Jungle

"la misérabilité"... ben oui. Faut s'y faire. Nous sommes grands et misérables. Pourquoi après tout renier ce côté misérable, ces défaites, ces erreurs, ces faiblesses, ces cris... Hein ? Pourquoi faudrait il toujours parader en habit du dimanche ?

Belle bagnole, belle femme, belle baraque, beau costar, belle gueule, belle écriture (important, sur les lettres de recherche d'emploi!) beau tout !

Ben non. Pas beau tout. Cauchemars, questions sans réponses, dérapages, circonstances, enfance massacrée, maladresses... on est d'abord faits de ça. Après, on enfile les masques comme on peint ses ongles. Avant de me régaler d'une entrecôte, il m'arrive de penser fugacement "c'est du cadavre de bête"... et de me dire qu'avec du sordide, on peut faire du sublime.

J'ai plus envie de l'ombre, du non dit, du silence, de l'hypocrisie. C'était bon pour avant, quand j'avais peut-être encore des illusions. Je suis pas entrain de dire qu'il n'y a plus d'espérance. Je suis entrain de dire que je veux vivre Vrai. Avec le sublime et avec le sordide.

Maintenant, chacun décortiquera le sujet avec sa propre sensibilité, sa propre évolution, ses propres choix.
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MessageSujet: Re: Autobiographie   Autobiographie EmptySam 23 Oct - 1:20

Dona a écrit:



* l'autobio c'est mon dada! :-)

wink Je trouvais même que tu tardais à lancer cette perche-là! non Cela me rappelle les auto-portraits sur ..."ailleurs"!...Souvenir douloureux!...j'ai quand même beaucoup de mal à me livrer....
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MessageSujet: Re: Autobiographie   Autobiographie EmptySam 23 Oct - 3:09

Ça ne sert à rien de se cacher, sinon accroître le mal être :grrr:
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MessageSujet: Re: Autobiographie   Autobiographie EmptySam 23 Oct - 3:48

Urban jungle a écrit:
Je n'aime pas beaucoup les autobiographies, je trouve que c'est une littérature assez sentimentale et parfois l'intime est presque du misérabilisme intérieur. C'est surtout une mode aussi non? Toutes les personnalités du show-biz en font paraître. Ca fait douter de la valeur réelle de ce genre. C'est se montrer en public en fait. Qu'est-ce qu'on y gagne quand on est un grand auteur et pas une poupée ou une bête de scène?


J'avoue, j'ai un point de vue un peu semblable... (pardonne-moi Dona... ange ) il y a quelques autobiographies que j'ai beaucoup appréciées mais en ce moment, il y a une espèce de "mode" à ce sujet qui me gonfle un peu, à force. Au lieu d'être personnel, empathique, sincère, on devient facilement misérabiliste, narcissique, poseur. Attention je ne vais pas jeter l'anathème sur les autobiographes, il y en a de très bons, mais si tous les autobiographes ne sont des fumistes, le recours incessant au "moijeuh" me semble parfois un moyen un peu facile de pallier à un manque de créativité, d'imagination ou d'inspiration. Si on n'a rien à raconter, qu'est-ce qu'il nous reste? il reste "moi".
Puis il y a aussi, parfois, un côté un peu "voyeur" du lecteur. Lui fournir de l'intime, c'est parfois chercher une bonne vente. Je pense à Catherine M. et à sa vie sexuelle du même nom qui s'est vendue à une paquetance d'exemplaires. Sans vouloir jouer les prudes, je ne suis pas sûr que le succès de l'ouvrage soit dû aux qualités intrinsèques de l'ouvrage et à son style (d'ailleurs, dans le peu que j'ai lu, du style, il n'y en avait pas).
Au fait Fulmi, Christine Angot, elle est autobiographe?
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MessageSujet: Re: Autobiographie   Autobiographie EmptySam 23 Oct - 4:06

Citation :
Ça ne sert à rien de se cacher, sinon accroître le mal être

Oui, surtout que nous sommes tous pareils dans le fond, même si notre parcours personnel forge nos différences.
Paradoxalement nous sommes tous "dans la forme" différents mais "dans le fond" on est tous pareils, nous voulons tous la même chose : qu'on nous aime.

On ne peut pas faire une autobiographie sans parler de l'amour, celui qu'on a reçu, celui qui nous a manqué.

Il y a aussi celui que l’on donne

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MessageSujet: Re: Autobiographie   Autobiographie EmptySam 23 Oct - 12:21

Hématite a écrit:
Au fait Fulmi, Christine Angot, elle est autobiographe?

Ah non. On chercherait vainement le récit de sa vie dans son « œuvre ». Elle est assurément romancière : elle prend appui sur la réalité pour narrer une fiction. Ce qui est déplaisant chez Angot, c'est son style à chier, pas sa démarche.

Pour ce qui est le seul que j'ai lu en entier, Quitter la ville, je suis sûr qu'on pourrait faire un roman drôle avec le même argument : un auteur obtient un prix littéraire qui favorise ses ventes : le succès vient et, avec lui l'argent. Au fur et à mesure que les chiffres de vente augmentent, et la perpective de gagner beaucoup d'argent se précise, que les invitations à paraître dans les médias se font nombreuses, l'auteur se persuade que sa vie est un enfer et, particulièrement, que la ville qu'il habite lui devient hostile. Il veut la quitter et attend impatiemment que les droits d'auteur lui soient versés (un an après, comme c'est l'usage). Plus le temps passe, plus l'auteur trouve le monde entier odieux, jusqu'à ses rares amis qui le supportent encore.
Lorsqu'enfin l'argent est versé et que quitter la ville devient possible, l'auteur renonce : sa fille y a tous ses amis au lycée et ce serait trop cruel de l'en priver.
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MessageSujet: Re: Autobiographie   Autobiographie EmptySam 23 Oct - 13:45

Petit poisson rouge a écrit:
Citation :
Ça ne sert à rien de se cacher, sinon accroître le mal être

Oui, surtout que nous sommes tous pareils dans le fond, même si notre parcours personnel forge nos différences.
Paradoxalement nous sommes tous "dans la forme" différents mais "dans le fond" on est tous pareils, nous voulons tous la même chose : qu'on nous aime.

On ne peut pas faire une autobiographie sans parler de l'amour, celui qu'on a reçu, celui qui nous a manqué.

Il y a aussi celui que l’on donne

The end (les fans d’Abbey Road comprendront)
And in the end the love you take is equal to the love you make.

Je crois qu'on a perdu l'habitude de se regarder bien au fond des yeux, les uns les autres. Qu'est ce que ça peut avoir d'indécent, d'être ce que l'on est, et de montrer ce que l'on est ? Il y a là quelque chose que je ne comprends pas.
J'ai pas l'impression de me hausser, de me vendre, de faire l'article.
Tu as raison, nous sommes tous faits pareil. La source de nos blessures ou de nos émotions a beau varier de l'un à l'autre, si nous regardions bien nous constaterions que l'essence demeure identique.
Franchement, je ne me souviens pas de la première fois où je suis montée sur une trottinette, où j'ai mangé un chewing gum, où j'ai dansé, où j'ai tiré la sonnette du voisin avant de partir en courant. Ce sont des images qui reviennent sans évoquer "la première fois".
Les faits marquants ne sont pas forcément marrants, mais pourquoi est-ce qu'on pourrait faire un portrait de détails insignifiants, et pas avec les lignes profondes ?
Ouvrez un fil "les petits riens" et j'y foncerai aussitôt.
Nous sommes faits de tout cela, et ce n'est pas se vendre ou se faire valoir que de dire ce que nous sommes. C'est peut-être aller à la rencontre des autres. Encore faut-il être sincère et sincèrement reçu.
Après, on est pas obligé de répéter à tout bout de champ, mais au moins, on s'est placé quelque part au milieu de la foule...
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MessageSujet: Re: Autobiographie   Autobiographie EmptySam 23 Oct - 15:19

Je me méfie des autobiographies, l'auteur ayant toujours tendance (sauf exception rarissime) à passer sur ses défauts - c'est particulièrement lisible chez les comédiens, etc, etc ... Et même parmi les biographies, il faut se garder de celles qui ne sont qu'exercices hagiographiques. Ce que l'on appelle "biographies non autorisées" sont peut-être très méchantes mais, souvent, elles détiennent plus de vérité que les précédentes ...

Mais un romancier, en général, s'appuie toujours sur son ego. Comment appréhender la vie sinon, tout d'abord, par notre expérience personnelle ? ... Est-ce vraiment de l'exhibitionnisme même si cela déborde chez certains ? ... merlot
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MessageSujet: Re: Autobiographie   Autobiographie EmptySam 23 Oct - 15:55

Ame Damnée,
Je vois que tu cherches la faille wink
Les défauts pour réduire l'ego !?

D D D D

Ceci n'était pas lié à "la première fois que..."
La première fois, c'est plutôt la description de ce qu'on a ressenti, de ce qui nous a marqué.

Qualités/défauts, c'est n'importe quand au fil de nos agissements.

Je pourrais te dire : je suis extravagante, difficile à vivre au quotidien, obsédée par l'abandon (donc en quête permanente de preuves, c'est chiant), emportée dans mon monde intérieur (c'est aussi chiant pour les autres), susceptible (mais j'me soigne), sans cesse balancée d'un extrême à l'autre (et ça m'épuise), extrêmement maladroite (du style Pierre Richard), pétrie de contradictions, etc.....

Mais tout cela n'a décidément rien à voir avec la première fois.

Et puis on dit "ego", mais c'est vrai que l'on perçoit les choses et on transmet par rapport à ce que l'on est. Je vois mal comment faire autrement. Même si tu te mets dans la peau d'un autre et que tu inventes son histoire, c'est forcément à travers ta propre personnalité.
J'aurais plutôt tendance à utiliser "ego" pour celui qui se regarde le nombril en ignorant celui des autres.
On peut montrer ce que l'on est, tout en prenant aussi ce que sont les autres. Et c'est différent. On n'est plus seul au monde.
Aie... je sais pas si j'arrive à m'exprimer correctement aujourd'hui, vu que j'ai la tête dans le chou... mais bon. J'essaye :lol:
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MessageSujet: Re: Autobiographie   Autobiographie EmptySam 23 Oct - 16:10

Clair Obscur nous dit :

Citation :
On peut montrer ce que l'on est, tout en prenant aussi ce que sont les autres. Et c'est différent. On n'est plus seul au monde.

Nous sommes d'accord : c'est tout l'art du romancier, je pense. Prenons un cas hyper-simple : celui de Dumas. Si Dumas n'a pas mis un peu de lui-même (en tous cas de ses rêves) dans ses trois mousquetaires qui, comme chacun sait, étaient quatre, perso, je veux bien me rendre sur le pré avec mon contradicteur. duel

PS pour Dona : ma fille admire le smiley "Mousquetaires" - elle l'a baptisé ainsi. Elle aime aussi le petit sautrouge si cher à Fulmi et aussi le petit spot
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MessageSujet: Re: Autobiographie   Autobiographie EmptySam 23 Oct - 16:18

Ame Damnée a écrit:
Si Dumas n'a pas mis un peu de lui-même (en tous cas de ses rêves) dans ses trois mousquetaires qui, comme chacun sait, étaient quatre, ...

... eh bien, comme le reste n'est pas de lui, ce ne serait pas son œuvre.
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MessageSujet: Re: Autobiographie   Autobiographie EmptySam 23 Oct - 16:20

:lol: :lol: :lol:
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