Vos lectures de février

Dona a écrit:

Pendant les espaces creux et les instants vides, je suis en train de relire Les Caves du Vatican de Gide: increvable le roman-bouffe entre burlesque et satire. J'aime. J'en ai fait l'expérience et cela détermine un saut qualitatif de ma conscience: c'est un pas de crabe latéral mais en avant quand même. J'aime les papes quand on les kidnappe et j'aime bien Gide.

Parfait dona c'est un chef d'oeuvre celui-là !

Cela me donne presque envie de le relire pour resentir mes émotions adolecentes. et aussi les Faux-monnayeurs... ah le crime gratos ! qui en a pas eu comme expérience de pensée.

J'ai oublié de préciser que j'en ai bavé à finir "Zen et occident" de Jacques Brosse.


Que ça me vaudra bien une seconde lecture, une autre fois.

Alors, tu passes toutes tes journées en tailleur à regarder un mur ? l'éveil est prévu pour quand ?

Ben...je me suis plutôt méchouillée plusieurs fois la frange en posant un vaste regard interrogateur sur not' société. Et à chaque fois que j'ai dû cherché les mots dans un dictionnaire, ben...ils y étaient pas.

Y a du vocab particulierement spécialisé de philo ? Ou des mots étrangers ? Parce que même si les defs peuvent etre nazes, ne pas etre dans le dico faut quand même le faire.

Citation :

méchouillée

J'aime.^^

Remarque, même un dico de philo peut égarer plutot que guider : si tu cherches par exemple "phénoménologie", tu vas tomber sur 30 lignes denses avec plein de mots étonnants qu'il faudra aller à leur tour chercher. Bref, même si tu comprend ce que tu lis, on n'en sort pas.

Pfff !

Dans ces cas là, mp. D'autant plus Dona que j'aurai pu et pourrai te commenter des passage sprécis sur lesquels tu achoppes.

Les femmes.

H.

hermes a écrit:

Pfff !

Dans ces cas là, mp. D'autant plus Dona que j'aurai pu et pourrai te commenter des passages précis sur lesquels tu achoppes.

Les femmes.

H.

Justement: il s'agit du dernier chapitre, là où Brosse compare la pensée Heidegger et zen, compare les structures de pensée traditionnelles entre occidentaux et orientaux.

Donc.

Heidegger, connais pas.
Mais la pensée zen, un peu.
Si j'peux aider…

Disons que tout la dernière partie de Brosse repose sur la traduction du terme allemand "dasein".

Je n'avais pas pensé que cela puisse donner matière à article, mais je vais m'y employer sur artelio. Un truc sur Zen et dasein. Par exemple.

Il me faut du temps.

H.

@Ka

Je ne peux que t'inviter à venir ici pour discuter zen.

H.

Artelio : oulalah, ça y cause beaucoup pour le temps déjà trop long que j'accorde aux blogs…

Deux trois mots vite faits, donc, sur le zen et ce que je crois en comprendre.
Je me suis enfilé, il y a bien longtemps, quelques bouquins inbuvables auxquels je n'ai jamais rien compris.

Et puis, lentement, grâce à la pratique assidue de certaines acitivités dont je ne dirai rien parce qu'elles n'ont aucune importance (l'explication sera donnée plus bas), en lisant des contes zen, des aphorismes, en relisant au hasard de très courts passages du Shobogenzo de Dogen, et en réfléchissant un tout petit peu aussi (mais j'peux peu), il m'est apparu quelques vagues lumières :

- on peut pratiquer le zen en étant assis (zazen) ;
dans ce cas, il suffit de rester le dos droit, d'essayer de penser au moins de choses possibles, d' " écouter " sa respiration sans essayer de la dompter de quelque manière que ce soit (la respiration abdominale des budoka n'a ici pas lieu d'être) ; et pis c'est tout, pas la peine de chercher midi à quatorze heures ; posture assise, dos droit et silence ;

- on peut pratiquer le zen en ayant une activité toute autre, dont la nature est indifférente ; de la poterie, du macramé, du patin à roulettes ou du parachutisme ; parce que "la voie qui peut être nommée n'est pas la voie" ;

- le zen repose sur une contradiction apparente : on dit que c'est la recherche de l'Eveil, du Satori, sauf que celui qui cherche a toutes les chances de ne rien trouver ; il s'agit donc d'une activité dénuée de but ; mais pourquoi nous lancerions-nous dans une entreprise sans but ? Les Japonais ont à cela une réponse qui consiste à dire : " au départ je cherchais et puis j'ai oublié ce que je cherchais, sans doute parce que ce n'est pas important " ;
on a ici l'illustration de cet adage :" l'important n'est pas le but mais le chemin " ;

- ceux qui ont atteint l'état de Satori n'en ont même pas conscience, tandis que ceux qui disent ou veulent donner à penser qu'ils l'ont atteint mentent ; parce que " le Satori qui peut être nommé n'est pas le Satori " ;

- le zen peut sembler n'être qu'un système de pensée égotiste ; réalisation de soi-même, abandon des contraintes de ce monde, diminution des désirs, etc. ; à première vue, il n'y a pas de projet global et l'Autre ne compte guère ; sauf que s'il y avait plus de gens " sur le chemin ", peut-être le monde tournerait-il plus rond…
cela dit, il est plus facile de faire du zen le ventre plein que le ventre vide
(rappelons qu'au Japon, le moine zen vit aux crochets de la communauté : il est un mendiant qui tous les matins va quémander sa pitance !)

Boin bein voilà, c'est tout. J'avais prévenu, j'pense peu.

KA a écrit:

Artelio : oulalah, ça y cause beaucoup pour le temps déjà trop long que j'accorde aux blogs…

Ni Voca ni artelio ne sont des blogs. Le premier un forum, le second un site. ;)

KA a écrit:

Deux trois mots vite faits, donc, sur le zen et ce que je crois en comprendre.
Je me suis enfilé, il y a bien longtemps, quelques bouquins inbuvables auxquels je n'ai jamais rien compris.

Loin de moi la prétention de détenir une quelconque vérité pure et absolue. Comme toi, j'avance en tatonnant.

KA a écrit:

Et puis, lentement, grâce à la pratique assidue de certaines acitivités dont je ne dirai rien parce qu'elles n'ont aucune importance (l'explication sera donnée plus bas), en lisant des contes zen, des aphorismes, en relisant au hasard de très courts passages du Shobogenzo de Dogen, et en réfléchissant un tout petit peu aussi (mais j'peux peu), il m'est apparu quelques vagues lumières :

Que de saines choses... c'est en faisant la vaiselle que j'essaie de pratiquer. Donc pas de sottes activités

KA a écrit:

- on peut pratiquer le zen en étant assis (zazen) ;
dans ce cas, il suffit de rester le dos droit, d'essayer de penser au moins de choses possibles, d' " écouter " sa respiration sans essayer de la dompter de quelque manière que ce soit (la respiration abdominale des budoka n'a ici pas lieu d'être) ; et pis c'est tout, pas la peine de chercher midi à quatorze heures ; posture assise, dos droit et silence ;

De nombreux maîtres insistent sur l'importance de la posture et sur le fait que la respiration soit fondamentale. Je ne sais moi-même pas respirer. J'essaie d'apprendre mais c'est très difficile, surtout avec des poumons percés.

KA a écrit:

- on peut pratiquer le zen en ayant une activité toute autre, dont la nature est indifférente ; de la poterie, du macramé, du patin à roulettes ou du parachutisme ; parce que "la voie qui peut être nommée n'est pas la voie" ;

Moi avec la vaiselle. Ou la cuisine. D'ailleurs le zen se pratique au quotidien et Dogen avait écrit quelques recueils justement pour ses cuisiners. Donc cuisier zen ce n'est pas faire de la bouffe diététique mais cuisiner dans un état d'esprit orienté vers le zen.

KA a écrit:

- le zen repose sur une contradiction apparente : on dit que c'est la recherche de l'Eveil, du Satori, sauf que celui qui cherche a toutes les chances de ne rien trouver ; il s'agit donc d'une activité dénuée de but ; mais pourquoi nous lancerions-nous dans une entreprise sans but ? Les Japonais ont à cela une réponse qui consiste à dire : " au départ je cherchais et puis j'ai oublié ce que je cherchais, sans doute parce que ce n'est pas important " ;
on a ici l'illustration de cet adage :" l'important n'est pas le but mais le chemin " ;

Le zen comme oubli de l'apprentissage du pas. De la mesure. Dénuée de volonté propre elle veut Tout. Pour ma part c'est justement cette apparente contradiction qui permet de déserrer la contrainre, l'étau de l'impératif rationnel. D'où la viviante présence acide du zen.

Ceci est prolongé directement parce que tu écris ensuite :

KA a écrit:

- ceux qui ont atteint l'état de Satori n'en ont même pas conscience, tandis que ceux qui disent ou veulent donner à penser qu'ils l'ont atteint mentent ; parce que " le Satori qui peut être nommé n'est pas le Satori " ;

Ensuite :

KA a écrit:

- le zen peut sembler n'être qu'un système de pensée égotiste ; réalisation de soi-même, abandon des contraintes de ce monde, diminution des désirs, etc. ; à première vue, il n'y a pas de projet global et l'Autre ne compte guère ; sauf que s'il y avait plus de gens " sur le chemin ", peut-être le monde tournerait-il plus rond…
cela dit, il est plus facile de faire du zen le ventre plein que le ventre vide
(rappelons qu'au Japon, le moine zen vit aux crochets de la communauté : il est un mendiant qui tous les matins va quémander sa pitance !)

Là... nous touchcons effecitvement à la limite de l'actualité du zen : le modèle du moine zen du XIV° est-il toujours pertinent ? Approfondir l'aspect politique est vraiment un point dont il nous faudrait discuter.

KA a écrit:

Boin bein voilà, c'est tout. J'avais prévenu, j'pense peu.

Merci à toi,

H.

Coldfingers a écrit:

Muda a écrit:

Lasthénie a écrit:

Et bien je lis Molloy aussi (grâce à vous ^^)

Sinon aujourd'hui j'ai acheté Les Paravents de Genet, L'Expérience intérieure de Bataille, L'Encyclopédie des morts de Danilo Kis (j'adore la littérature balkanique ) et Enterrez-moi debout d'Isabel Fonseca.

Et puis la compilation des 1001 Roucasseries et l'autobio de Vincent Mac Doom :lol:

Choix très éclectique ma foi!...Peut-être une autre fan de Becket alors?...

Ce serait étonnant !

Et bien mon p'tit Cold, j'ai été passionnée par Molloy

D'abord j'ai crains un trip d'ado en plein dépucelage de bédo, style "oh, j'ai un bras", ou "peut-être que je suis le rêve d'un chien" (grosso-modo le bon mot de W. Allen non ?), bref, la même impression que j'avais eu en lisant la Nausée.

Bien sûr ce n'est pas lecture facile, il faut y voir ces traits d’union conspirant entre les éléments, ceux qui s’enchâssent entre les lignes imprimées, ceux chlorotiques à l'encre sympathique qu'il faut fileter.

C'est çà que j'aime, même si on risque de finir comme l’antihéros de Pie

Donc je vais attaquer le second de la trilogie, et investir dans Le Saut de Sandra, à force d'en entendre parler , et histoire de ne pas finir conne (mais blonde quand même ^^)

@ lasthénie :

Au temps pour moi !
bravo!

Lecture de Zen Min, Beginner's Mind de Shunryu Suzuki. Livre très simple à lire et très accessible. Les mots sont tous décochés avec humilité et atteignent tous leur cible.

Existe traduit également, mais la version anglaise, originale ne pose vraiment aucun souci.

H.

Indécrottable anglophile !

br a écrit:

Indécrottable anglophile !

Que non, je suis un piètre angliciste, j'essaie de ne pas trop sombrer.

H.

Je lis le Prix Goncourt de l'année: "Le soleil des Scorta" de Laurent Gaudé.
Pour l'instant, cela me plaît beaucoup...

Lecture de Prédire n'est pas expliquer de Thom qui constitue en fait une excellente introduction à d'autres ouvrages plus copieux et conséquents de ce mathématicien français qui enfanta une théroei géniale, brillante et méconnue.

H.

hermes a écrit:

Lecture de Prédire n'est pas expliquer de Thom qui constitue en fait une excellente introduction à d'autres ouvrages plus copieux et conséquents de ce mathématicien français qui enfanta une théroei géniale, brillante et méconnue.

H.

....... ?

Donc en février, j'ai lu peu: "Le Saut de Sandra", et je suis toujours plongée dans "Ecrire" de Jean Guenot (<===énorme bouquin de 500 et quelques pages, un régal).

@ours

Il s'agit de la "Théorie des catastrophes". Attention, Thom n'entend pas "catastrophe" comme nous l'entendons, à savoir comme un accident de train, un crash d'avion ou autre.

Pour Thom, "cette théorie a pour intérêt principal de proposer une théorie mathématique de l'analogie" (p.46) puisque pour Thom, "il y a catastrophe dès qu'il y a discontinuité phénoménologique" (p.28).

Citation :

Un problème de sémantique se pose : pour moi, n'importe quelle discontinuité dans les phénomènes est une catastrophe. Le bord de la table, là où le bois devient de l'air : c'est une surface de séparation, c'est un lieu de catastrophe. La catastrophe est donc permanente, nous n'en avons pas conscience.(p.28)

Thom a identifié 7 catastrophes fondamentales, qu'il appelle les catastrophes élémentaires.

Thom a donc posé les jalons pour une géométrie totalement nouvelle et pour des représentations graphiques du réel mathématisé.

Pour plus de renseignements...

http://perso.wanadoo.fr/marxiens/philo/pretapen/thom.htm
http://www.utqueant.org/Thom.html
http://www.ihes.fr/EVENEMENT/Thom/Thom1.html

H.

Et celui là qui est pas mal du tout : http://pst.chez.tiscali.fr/thomodel.htm

H.

Hermes pourrais-tu me dire pourquoi la théorie de René Thom sur la morphogénèse n'a eu aucun succès ? Il semble que ce soit son caractère qualitatif qui l'a déservie ! Exemple de ce non succès René Thom n'est jamais cité par le mathématicien Kip.S Thorme dans ses oeuvres !
Et je n'ai jamais rien lu sur l'utilisation de sa morphogénèse dans la physique nucléaire.