La nuit de mille ans
Au fond d’une nuit de mille ans,
Le galop d’un cheval terrifié
Déchire la brume glaciale
De l’aube assassinée.
Soleil. Plein soleil dans l’azur
Trompeur de bleu doré.
Le ciel poignarde sa proie
Sur le lit de l’exil.
Ils sourient de leurs dents de neige
Entre leurs lèvres d’ébène
Et leur chant traverse le désert,
En berçant la jeune captive.
De son ongle, un trait violacé
Signe son sein de marbre.
Aucun baiser ne saurait effacer
L’épitaphe au sang de l’oubli.
Kaolak. L’ombre blanche
Au fond d’une nuit de mille ans
Effleure encore, silencieuse,
La poussière du temps immobile.
Clair Obscur