vilain Logorrhéique talonnesque
Nombre de messages : 924 Date d'inscription : 16/10/2004
| Sujet: juste pour vous dire... Ven 10 Fév - 12:23 | |
| que j'ai de la peine, ce matin....J'ai travaillé avec Thierry sur le pièce de Marcel Maréchal, "l'Arbre de Mai"....C'était un grand comédien, un mec drôle, charmant....un peu trop fêtard... - Citation :
- Thierry Fortineau, une splendide sensibilité
Marion Thébaud [10 février 2006]
C'ÉTAIT une voix, curieux mariage du grave et de l'acide, on la reconnaissait aux premières intonations. C'était une stature, carrure bien découplée, visage bien dessiné, mâchoires carrées. C'était une sensibilité au service de personnages complexes comme ce jeune curé de campagne de Bernanos ou ce dieu inventé par Eric-Emmanuel Schmitt dans Le Visiteur. Thierry Fortineau mélangeait la grâce acide de l'enfance à la brutalité inquiétante de l'homme aux abois. Il est mort des suites d'une longue maladie à l'hôpital Saint-Antoine à l'âge de 51 ans. Sa disparition touche un acteur qu'on imaginait suivre les traces d'un Alain Cuny, par exemple, tant était splendide sa ferveur poétique. Il aurait joué Tchekhov comme personne.
Arrivé de Nantes à Paris au début des années 70, il a fait ses classes à l'Ecole nationale supérieure des arts et techniques du théâtre installée rue Blanche, puis rejoignit très vite Stuart Seide avec lequel il joua sous sa direction Dommage qu'elle soit une putain de John Ford aux côtés de Christophe Malavoy, Benoît Régent, Vladimir Yordanoff...
Mais c'est à Marcel Maréchal qu'il doit sa première consécration. Alors directeur de la Criée à Marseille, Maréchal l'engage pour jouer Le Roi Lear, Question de géographie, L'Arbre de mai, puis son collaborateur François Bourgeat lui propose Le Journal d'un curé de campagne «J'ai reçu un choc à la lecture», reconnaissait-il. Il va surtout porter le projet à son zénith et du jour au lendemain connaître un début de notoriété. Présenté à Marseille, le spectacle sera joué à Lyon, puis à Paris, à la Potinière et enfin au Petit Montparnasse, donnant plus de 200 représentations de ce texte dru, d'un mysticisme rude où il est le curé d'Ambricourt dont il avait la maladresse inquiète et la clarté. A l'époque, il était tout en col, en longueur et maigreur. Peu à peu, il s'était étoffé et avait incarné avec intensité Flaubert dans Chère Maître auprès de Marie-France Pisier, spectacle nourri de la correspondance de Flaubert et George Sand. «Je n'essaie pas d'imiter Flaubert, mais je tente de caresser l'homme qu'il a pu être», disait-il de ce travail qui fut sa dernière création théâtrale.
Un triomphe dans la discrétion
La profession lui avait rendu hommage en lui offrant le molière du meilleur comédien en 2003 pour son interprétation personnelle de Gros Câlin d'Emile Ajar. Seul en scène, en pyjama, Thierry Fortineau devenait Michel Cousin, pauvre diable égaré dans la ville, amoureux d'un python. Au final, le comédien se transformait, changeant de visage. «Il y a dans ce spectacle une poésie de l'effroi. C'est très beau», avait écrit Frédéric Ferney à sa création en 2002. Cet homme qui se livrait peu, avait été associé à la création d'Une pièce espagnole, texte controversé de Yasmina Reza mis en scène par Luc Bondy. Là encore, il avait été remarquable, installant une complicité amicale avec le public. C'est dans ce désespoir secret que tenait le mystère de ce comédien qui savait triompher dans la discrétion.
Le cinéma s'était intéressé à ce comédien dans les années 90. Il avait reçu le césar de l'espoi masculin en 1990 pour Comédie d'été de Daniel Vigne. L'année suivante, il tournait Le Brasier, sorte de mélo populiste d'Eric Barbier où il avait rencontré Maruska Detmers qui était devenue sa femme et la mère de leur enfant. Jean-Charles Tacchella l'avait réuni à Maria de Medeiros dans L'Homme de ma vie. La télévision lui avait donné quelques beaux rôles comme celui du préfet Papon dans Nuit noire ou celui de Thomas dans Entre l'arbre et l'écorce. Mais c'est au théâtre qu'il s'était forgé un nom, comédien profondément émouvant et dont la disparition, en pleine maturité, est d'une énorme tristesse. | |
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Fulmi Prolixe infatigable
Nombre de messages : 5214 Age : 70 Date d'inscription : 16/10/2004
| Sujet: Re: juste pour vous dire... Ven 10 Fév - 12:32 | |
| Condoléances, amigo. Qu'il aille au paradis des théâtreux, là où les vierges ne le sont plus, où les jeunes anges ont de belles fesses et les spectateurs applaudissent à tout rompre. | |
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Anti Phrasophile averti(e)
Nombre de messages : 1439 Localisation : sur l'enterprise Date d'inscription : 20/10/2004
| Sujet: Re: juste pour vous dire... Ven 10 Fév - 16:29 | |
| Juste pour te dire aussi condoléances Vilain.
Anti | |
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Dona Incontinent verbal
Nombre de messages : 419 Date d'inscription : 09/02/2006
| Sujet: Re: juste pour vous dire... Ven 10 Fév - 21:52 | |
| "meilleur comédien en 2003 le césar de l'espoir masculin en 1990 Maruska Detmers qui était devenue sa femme" Belle vie tout de même. Des fois on a beaucoup moins. Condoléances monsieur. | |
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ours impatient Drôle de zèbre
Nombre de messages : 2800 Localisation : Marseille Date d'inscription : 15/10/2004
| Sujet: Re: juste pour vous dire... Sam 11 Fév - 0:34 | |
| rôôôlala i commence à craindre ce forum | |
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vilain Logorrhéique talonnesque
Nombre de messages : 924 Date d'inscription : 16/10/2004
| Sujet: Re: juste pour vous dire... Sam 11 Fév - 4:12 | |
| - Dona a écrit:
- "meilleur comédien en 2003
le césar de l'espoir masculin en 1990
Maruska Detmers qui était devenue sa femme"
Belle vie tout de même. Des fois on a beaucoup moins.
Condoléances monsieur. ouais! | |
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| Sujet: Re: juste pour vous dire... | |
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