Vos lectures du mois de décembre

Ma dernière lecture de novembre (pour commencer par un hors-sujet) achevée hier soir : Après le déluge, de Nicolas Herson-Macarel (manuscrit.com). Joyeuse fantaisie sans queue ni tête autour de l'écriture d'un roman. J'aime. J'en ferai une critique plus tard.

Je viens de finir "Le Premier Amour" de Santiago H. Amigorena...et cet après-midi, j'ai lu "La petite fille aux allumettes" de Véronique Olmi.

Elle revisite le fameux conte d'Andersen qui porte le même titre, et relate une histoire parallèle dont l'héroïne est une vieille femme usée, seule et déshydratée au milieu des touristes des Saintes-Maries-de-la-Mer, en plein été caniculaire.

Ca a l'air bien intéressant dis donc Coline: une manière de revisiter le conte en l'actualisant avec les problèmes de canicule 2003 et nos personnes âgées?

Prise par moult activités, j'ai peu lu. Frankenstein, Un Aller simple, quelques nouvelles policières sans intérêt...Je suis encore dans Le Moine, façon Artaud (traduit donc) sachant qu'il a adapté au théâtre. Je revis l'histoire du moine présumé incorruptible Ambrosio, séduit par une jeune femme déguisée en moine, Rosario. De cette séduction vient naturellement La Chute et la descente aux enfers, Rosario n'étant autre que Satan lui-même.

Dona a écrit:

Ca a l'air bien intéressant dis donc Coline: une manière de revisiter le conte en l'actualisant avec les problèmes de canicule 2003 et nos personnes âgées?

C'est la continuation d'une série de l'éditeur Stock, dont les deux premiers tomes n'ont guère fait parler d'eux.
Il y a eu des adaptations de Riquet à la Houppe par Catherine Millet ; et Peau d'Âne, par Christine Angot, en 2003

Quand même, pour faire un livre entier de la Petite fille aux allumettes ou de Riquet à la Houppe, il faut drôlement délayer.
http://www.chez.com/feeclochette/Andersen/allumettes.htm

Apparemment la dilution se joue au niveau du transfert entre l'auteur et le personnage du conte, de la portée symbolique du conte et de l'adéquation qu'il propose avec le parcours de l'écrivain, d'une certaine dimension psychanalitique qui confère bien aux contes ce pouvoir d'exorcisme...Je ne sais ce qu'il en est vraiment mais ça me donne vraiment envie de les lire (9 euros chaque). Quand on a une sexualité aussi exhibée, je pense que ces récritures peuvent avoir de l'intérêt. J'ai par ailleurs glané deux extraits de critiques:

Riquet à la houppe (le laid...) et Millet:

"Car le complot contre sa famille, qu'elle fomenta très tôt, se trouvait renforcé dans sa mise en acte intelligente par le fait que cette famille-là, comme le nom l'indiquait (mi-laid), était d'une banalité désespérante. Aucune chance de distinction dans cette famille-là. La famille mi-laid, en ne laissant espérer aucun destin exceptionnel à ses membres, donc à la petite Catherine, rendait ainsi impossible le déploiement de la danse de la grande gitane Esmeralda pour le petit Quasimodo ombrageux et vagissant. Le complot devait la porter ailleurs, hors de sa famille. Car dans sa famille, s'inscrivait par le nom si banal "mi-laid" l'interdit de l'inceste, alors même que tant d'excitation et de passion se révélait à la gitane pour son hochet incarné. Tout s'est déplacé, s'est joué ailleurs que dans sa famille, pour Catherine M. Ailleurs, finalement, ça aussi, cela aura été. Cela aura été, qu'une fille manifeste d'une manière à la fois intelligente et excitée son expérience enfantine du garçon, afin par ce détour d'arriver à se dégager comme fille."


Peau d'Ane et Christine Angot:

"Un point m’a encore occupée tout au long de ma lecture – m’a occupée sans jamais me gêner -, que la langue soit très régulièrement incorrecte du point de vue strictement grammatical. Que l’usage des temps soit impropre, que la concordance en somme soit bafouée, comme si c’était dans une langue enfantine, presque angélique, que le conte pouvait seulement s’écrire, et cela doit certainement nous renvoyer encore à Vue du ciel. Décidément, ce texte apparaît fondamental, et il l’est, c’est le tout premier qu’elle ait publié et qui porte, en somme, trace de son engagement."

Dona a écrit:

Apparemment la dilution se joue au niveau du transfert entre l'auteur et le personnage du conte, de la portée symbolique du conte et de l'adéquation qu'il propose avec le parcours de l'écrivain, d'une certaine dimension psychanalitique qui confère bien aux contes ce pouvoir d'exorcisme...Je ne sais ce qu'il en est vraiment mais

Heu, en fait, ce n'est que du caca-fuego*.

Hors caca-fuego, puisque c'est de la littérature pure, on trouve le Chat botté, d'Anti, sur ce forum-ci.
https://vocabulis.forumactif.com/viewtopic.forum?t=410&highlight=


* Jean Guénot, Écrire, guide pratique de l'écrivain, chapitre 20 de l'édition de 1977 : Vers le livre d'élevage. N'est pas repris dans l'édition actuelle. À consulter dans les rares bibliothèques digne de ce nom. On risque de chercher longtemps.

Vous en parlez si bien...Pauvre de moi qui n'ai fait que le lire!...

Commencé ce matin au coeur de mon lit douillet (avec vue sur le parc où les arbres presque tous dénudés frissonnent dans la brume)..."La plage de Scheveningen" de Paul Gadenne...
Impossible de sortir du lit...Est-ce le temps dehors?... Est-ce ce livre?...
Je crois que c'est la faute à Paul Gadenne dont la langue est si belle que je ne peux m'empêcher de la savourer dans une lecture à voix haute...plus lente forcément...mais dont je me délecte tout en me l'appropriant davantage...

coline a écrit:

Paul Gadenne dont la langue est si belle...

N'est-ce pas ? Je me souviens m'être cru sur un petit nuage, lors de la lecture de la plage de Schevenningen...

"Tartuffe fait Ramadan" ce week-end et peut-être "A contre Coran" dans les jours à suivre.

Croustine a écrit:

De qui de quoi tout ça ?

Oh! dsl: de Jack-Alain Léger, déjà cité ici: https://vocabulis.forumactif.com/viewtopic.forum?t=469

Depuis le travail de Fourest: "Frère Tariq" et la rediffusion de "Envoyé spécial" sur Tariq Ramadan et certains autres zappings sur le personnage en question, ça commence à m'interpeller.

Ce soir ou demain, je vais lire Maus de Spiegelman, je ne l'avais pas encore lu.

Dona a écrit:

Croustine a écrit:

De qui de quoi tout ça ?

Oh! dsl: de Jack-Alain Léger, déjà cité ici:

Je ne vois absolument aucun inconvénient à ce que mes livres tournent entre quelques personnes remarquables de Vocabulis, Dona. Si Croustine veut savoir de quoi il retourne...

Fulmi a écrit:

Je ne vois absolument aucun inconvénient à ce que mes livres tournent entre quelques personnes remarquables de Vocabulis, Dona. Si Croustine veut savoir de quoi il retourne...

Je termine le second cette semaine: disons dimanche et je les( r)envoie où on me dira.

Après le tome I, j'entame donc le tome II de Maus, Spiegelman.

Malheureusement, tout a été dit et bien dit sur Maus, je ne sais comment en parler à nouveau. Autobiographie donc, camps d'extermination, Pologne, seconde guerre, génocide...en BD. Quelqu'un l'a-t-il lu et souhaiterait en parler?

Croustine a écrit:

Il faudra que je fasse une note sur Spiegelman dans le forum BD, un jour où j'aurais le temps, il le mérite...

Bien d'accord! Mais moi je pensais le mettre en litté. Je le digère là...

Prise sous le charme des 150 pages du Da Vinci code...Cela va-t-il durer? Facile à lire et bien mené, tout cela entre l'église St-Sulpice et le Louvre: une vraie gâterie quand même, j'oserai écrire "délice" pour l'instant.

Tu dois vouloir dire: les 150 premières pages Dona parce que c'est un pavé...

Urban jungle a écrit:

Tu dois vouloir dire: les 150 premières pages Dona parce que c'est un pavé...

Tu le penses vraiment ? Ce n'est pas ce que j'appelerais un pavé. Au sens propre du terme, voir les marges et les caractères. Comme cela ce n'est pas difficile !

PS maintenant que tu as montré ta trombine, enlève définitivement ton masque.

Dona, je n'ai pas été sous le charme. Je n'ai trouvé ni l'aventure prenante, ni l'auteur très au fait quant à son écriture. Cela ressemble à un mélange d'informations dont il a voulu faire "quelque chose". Et ses chapitres qui se terminent tous de la même façon : "nos héros vont-ils s'en sortir ?" BOF.
Il faut dire que pour la comparaison, me vient de suite à l'esprit le pendule de Foucaud d'U. Eco. Il ne tient pas la route à côté bien sûr.

Mais cet avis n'est que personnel. Un roman après tout est aussi fait pour distraire. :lol:

Tu as raison, Brown ne tient pas la route avec Eco.

Là ce que j'apprécie, c'est que je me distrais :lol: et qu'il s'agit d'un grand jeu de piste, je trouve cela très agréable. Je suis admirative, de plus, de la facture du bouquin: ce n'est pas de l'art littéraire, ce n'est pas ce que je veux dire mais un best-seller qui utilise de sacrées bonnes ficelles, un savoir-faire qui me semble indéniable. Toutefois, tout le monde dit en général que le roman commence bien mais s'étire sur la fin pour finalement ne rien raconter. Je verrai bien...

Dona a écrit:

Je suis admirative, de plus, de la facture du bouquin: ce n'est pas de l'art littéraire, ce n'est pas ce que je veux dire mais un best-seller qui utilise de sacrées bonnes ficelles, un savoir-faire qui me semble indéniable.

C'est un roman conçu à partir des analyses de ce que le public aime, comme on conçoit une poupée Barbie ou le nouveau hamburger de la prochaine promo. Forcément cela plaît, puisque c'est arangé pour.

Je viens de commencer Gros-Câlin, d'Émile Ajar. Je deviens vraiment fan de Romain Gary. Ce type a un esprit absurde qui me ravit.