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 autobiographie Vilain

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Clair Obscur
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MessageSujet: Re: autobiographie Vilain   autobiographie Vilain - Page 2 EmptyMar 2 Nov - 13:36

C'est ce temps d'enfance là, qui passe trop vite, tu vois...
Tu avais quel âge, quand tu as écrit tous ces souvenirs d'enfance ?

autobiographie Vilain - Page 2 Smiley4

La suite ! La suite !!!
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MessageSujet: Re: autobiographie Vilain   autobiographie Vilain - Page 2 EmptyMar 2 Nov - 13:47

j'ai écris ça l'année dernière...j'avais donc ...57 oops
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MessageSujet: Re: autobiographie Vilain   autobiographie Vilain - Page 2 EmptyMar 2 Nov - 14:10

Tu as gardé la fraîcheur des pensées d'antan, c'est une qualité rare et précieuse. Tant que tu la garderas en toi, ton coeur ne vieillira pas. Et l'important, c'est ça.
:santa: Y croire encore !
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MessageSujet: Re: autobiographie Vilain   autobiographie Vilain - Page 2 EmptyMer 3 Nov - 14:35

En ce moment, j'ai un rhûme, j'aime pas ça....
J'ai beaucoup été malade avant, quand j'étais plus petit. D'abord il y a eu les otites, jusqu'à au moins 6 ans on me les a percés presque tous les hivers les tympans et dès fois plusieurs fois. C'est pour ca que je me souviens de mon lit à barreaux bleu de bébé dans la chambre de Papa et maman. Dans mon souvenir, je vois la tête du docteur Vasseur qui s'approche de moi , d'une main il me tient la tête, dans l'autre il a une aiguille... Il demande à Papa de l'aider à me tenir parce qu'il ne faut pas que je bouge. J'ai peur, je sais que je vais avoir mal, je ne veux pas....Je m'accroche aux barreaux du lit et puis ça fait mal.....mal.... Presque tous les hiver, ça recommençait .
Maintenant c'est fini mais je fais des Rhyno-pharingites, c'est pas beaucoup mieux. Bien sûr, ça fait pas mal comme de perçer les oreilles, mais c'est la toux qui fait mal. Dès fois, je tousse tellement fort que j'en vois plus clair. Ca fait comme des grands éclairs dans mes yeux et après je vois tout noir, un peu comme quand on regarde le soleil trop longtemps et qu'après on a des taches vertes plein les yeux et qu'on se demande si on va revoir les choses normalement .
En tout cas, je tousse tellement dès fois, que la maitresse l'année dernière ne voulait pas me garder à l'école quand j'y revenais quand j'étais presque guéri. Quand c'est en plein dans la maladie, il est pas question que j'aille à l'école. D'abord parce que je n'arrête pas de tousser, de moucher, mais aussi parce que j'ai la fièvre et que dans ces cas là, maman me garde à la maison.
J'aime pas être malade. Surtout au début de la maladie quand il y a la fièvre, qu'on a mal à la tête et des fois aux jambes. Maman elle me soigne en me mettant des cataplasmes, j'aime pas ç'est toujours trop chaud, ça brule. La dernière fois, elle m'a même mis un "Rigolo". C'est de la farine de moutarde qui est collée sur un petit carton. On mouille le carton avec de l'eau froide et on le met sur la poitrine. Ca fait froid, c'est déplaisant et puis, après, petit à petit ça se met à chauffer, d'abord un petit peu et c'est agréable mais après ça se met à piquer en chauffant de plus en plus. Plus ça chauffe, plus ça pique. Maman elle m'encourage pour que je le garde le plus longtemps possible. Quand elle le retire, c'est tout rouge là où il était le rigolo comme si on avait brûlé la peau avec un fer un peu chaud. Après c'est mieux parce que Maman elle me donne des bonbons au miel qui sont bons pour la gorge et pour la toux. Il faut aussi que je fasse des Fumigations. Avant on les faisait dans un bol avec une serviette sur la tête mais maintenat on a un appareil exprès. C'est un truc en émail avec en bas comme une petite casserole qui aurait 2 poignées et en haut comme 2 cônes retournés où on met son nez et sa bouche comme ça on ne peut que respirer les vapeurs sulfurées qui sortent du comprimé qu'on a mis dans l'eau chaude dans la petite casserole du bas.
C'est Papa qui a dit que les vapeurs elles étaient sulfurées, moi je trouve simplement que ça sent le pourri.
Il faut les faire au moins 4 fois par jour les fumigations.... Quand ça va un peu mieux, que j'ai plus de fièvre, que je ne suis plus obligé de me moucher toutes les quatre-minutes et que je tousse moins, alors là j'aime bien "être malade" . Je peux rester toute la journée au lit sans qu'on ne me dise rien. Je lis. Je joue aux sodats. Sur le lit, c'est chouette, avec les couvertures ça fait comme des montagnes, des vallées, des canyons pour faire attaquer les cavaliers indiens, ou alors je rêve en regardant les nuages par la fenêtre qui est juste devant mon lit. Autrement il y a juste le jeudi matin que je peux rester au lit parce que le dimanche il y a la Messe et tous les autres jours il y a de l'école sauf pendant les vacances, mais là c'est pas pareil.
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MessageSujet: Re: autobiographie Vilain   autobiographie Vilain - Page 2 EmptyMer 3 Nov - 14:49

J'y suis... exactement... c'était pas souvent, mais qu'est-ce que j'aimais être "malade" de temps en temps... histoire de me faire bichonner et de joncher mon lit d'un tas de trésors, de relire pour la énième fois mes livres préférés, rêver, bref... une vie de château ! wink

J'ai pas besoin d'en rajouter, tu le fais pour nous ! :lol:

Continue !!! :sunny:
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MessageSujet: Re: autobiographie Vilain   autobiographie Vilain - Page 2 EmptyJeu 4 Nov - 10:32

Les Demotte c'est en face de l'épicerie des Calmels qu'ils habitent. C'est une drôle de famille. Ils sont tout plein chez eux.
Le grand-père quand il fait beau reste assis dans leur cour sur un banc adossé à la maison. Il reste comme ça les mains appuyées sur la cane , là où on l'a posé. De temps en temps, son oeil se fait malin, il regarde si personne ne le voit, se baisse pour attraper un litre de rouge caché dans un tas de chiffon et vite il boit une goulée ou deux, s'essuie les lèvres du revers de la manche, repose le litre, vérifie une dernière fois que personne ne l'a vu et reprends la pose qu'il avait quelques instants avant.
Dès fois quand je joue dans la rue, il me fait signe avec le doigt de venir près de lui.
" Tu veux gagner des sous gamin ?", alors il me tend une pièce
"Va me chercher une recharge chez la Mère Calmels"- Alors, vite je cours chez Madame Clmels et je lui dis : " C'est monsieur Demotte qui m'envoie..."
- " Oui, j'ai vu, tiens, tu lui donnera ça" elle dit en me tendant un litre avec des étoiles. Je paye, je ramasse la monnaie et je cours vite de l'autre côté de la rue porter le litre à Monsieur Demotte.
Lui quand je reviens, il me prend vite la bouteille des mains.
" On va voir si il est bon ! " il dit en la débouchant et il boit vite une grande goulée.
Après il me dit toujours :"T'en veux ?".
Moi je dis Non. J'ai pas droit au vin pur.
Alors Monsieur delmotte il hausse les épaules et puis il me donne une pièce. "Tu te payera des bonbons" il dit. Alors, je lui dis merci et je pars vite m'acheter des bonbons chez madame Calmels qui me regarde venir sur le pas de sa porte.
Après il y a le Père. Lui on le voit pas beaucoup, parce qu'il travaille sur les chantiers. Mais dans le quartier souvent les gens ils disent que c'est parce qu'il est en prison. Moi je sais pas, je ne crois pas qu'il soit en prison si souvent que ça. Mais une fois c'est vrai j'ai vu les policiers venir le chercher. C'est parce qu'il avait fait du scandale.
C'était un soir en été. Tout le monde était dans les cours ou dans la rue, et lui Monsieur Demotte le jeune, il avait bu un coup de trop et il s'est mis à crier sur sa femme.
Même de notre cour on l'a entendu. Alors, bien sûr tout le monde est sorti dans la rue pour voir ce qui se passait. Ca en faisait du monde !
On a vu des morceaux de vaisselle qui passaient par les fenêtres et ça criait très fort dans la maison. Tout le monde, la mère, les enfants, les vieux. Ils gueulaient tous plus fort les uns que les autres et puis ça tapait aussi.
Alors y'a quelqu'un de notre côté de la grille qu'a dit : "On peut pas le laisser faire, il faut prévenir les flics !"
Tout le monde a été presque d'accord et ils sont allés à plusieurs chez Madame Calmels qu'a le téléphone au bistrot. Puis ils sont ressortis
- Alors? on leur a demander
- Ils arrivent ! ils ont répondus.
Et puis on a attendu.
Chez les Demotte ça gueulait toujours, peut-être un peu moins fort, mais ça gueulait toujours. Et puis les policiers sont arrivée avec la fourgonnette Renault, ils ont fait dégager ( " Y'a rien à voir !) et ils sont rentrés dans la maison. Cinq minutes après, ils sont ressortis avec Monsieur Demotte. Ils lui avait mis les menottes.
Les gens, il y en avait qui disaient rien, il y en avait qui disaient que ça devait bien arriver un jour ou l'autre encore heureux qu'il avait tuer personne et puis y'avait aussi des qui étaient au bistrot et qui se moquaient carrément de Monsieur Demotte même que Madame Calmels, elle a dit que c'était l'hopital qui se moquait de la charité.
C'était souvent qu'il y avait des histoires dans le quartier avec les Delmotte.
En plus des hommes, il y a Madame Delmotte, elle on ne l'entend pas sauf quand Monsieur Demotte lui tape dessus, et les enfants. J'ai jamais bien su combien ils était parce qu'il en a des petits mais aussi des grands qu'on ne voit pas souvent ou peut-être jamais. Les filles, elles sont presque toutes grandes sauf une qui s'appelle Mireille et qui est dans la même classe que Marie-Claire Paponnot . Les grandes on ne les voit presque jamais, il y en a qui travaillent chez Rhône-Poulenc à Vitry ou alors dans les usines aux Gondolles ( c'est un quartier de Choisy le roi où il y a plein d'usines ). Des fois, il y a des garçons qui vienne les chercher le soir pour aller au bal ou au cinéma. Les gens ils disent que c'est pas des filles bien mais moi, je dis que les gens ils disent ça parce qu'ils croient que les filles Delmotte elles sont comme les garçons.
Les garçons Delmotte, "c'est de la graine de voyou" qu'elle dit grand-mère Titine. Et elle s'y connait parce qu'elle travaille à l'école maternelle et que les garçons Demotte elle les a tous eus à l'école et que même à la maternelle c'était déjà des voyous. Maintenant c'est pire. Quand il y a une bétise de faite dans le quartier : " Cest les Delmotte !". Dès fois, c'est pas vrai. Par exemple la fois où "le Champ" à brulé, c'était pas les Delmotte, c'était moi et les Wagner de la rue des Orvilliers.
Mais c'est vrai que les Delmotte, ils font plein de bétises, et des grosses. L'autre jour dans le jardin de la Mairie, en face de l'école il y avait les deux qui vont encore à l'école qui étaient à chasser les moineaux à la carabine à plombs. A un moment, on a vu arriver la camionnette des policiers qui descendait l'avenue Léon Marchand. Eh bien les Delmotte ils se sont planqués derrière un arbre et ils se sont mis à tirer sur eux avec leur carabine .D'abord les policiers ils ont pas compris d'où ça venait, mais après ils ont vu. Ca a fait une drôle de cavalcade ! Si ils continuent comme ça, ils vont finir en maison de correction les Delmotte. Moi, je dis pas que je serais content s'ils allaient en maison de correction mais quand même un peu. Il faut dire que des fois ils sont drôlement embêtants. Moi, ça va ils me laissent à peu près tranquille maintenant que je suis plus grand mais avant ils me faisaient peur. Quand j'allais jouer dans la rue, ils me prennaient mes jouets ou quand j'en avais pas mon béret ou mon écharpe et ça faisait des tas d'histoire comme j'aime pas.
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MessageSujet: Re: autobiographie Vilain   autobiographie Vilain - Page 2 EmptyJeu 4 Nov - 14:59

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La vie de quartier, quoi !!! (ça bouge tout le temps !)
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MessageSujet: Re: autobiographie Vilain   autobiographie Vilain - Page 2 EmptyVen 5 Nov - 0:42

Vilain...autobiographie Vilain - Page 2 Clapclap
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MessageSujet: Re: autobiographie Vilain   autobiographie Vilain - Page 2 EmptyVen 5 Nov - 14:05

Moi, je n'y ai été qu'une journée à l'école maternelle. Comme dis Papa en riant " c'est un souvenir qui t'as frappé !". Moi ça me fait pas rire du tout, c'est là que j'ai attrapé la jaunisse. C'était juste après mes cinq ans . Ma grand-mère Titine, grand-mère Vilain, la maman à Papa elle travaille comme Dame de service à l'école maternelle à Choisy. Alors comme çà on m'a mis à l'école. Moi, ça me plaisais pas trop, mais il fallait bien. J'avais une petite bague où il y avait une coccinelle. Une fille, une grande, elle a voulue que je lui donne parce que elle disait que c'était une bague de fille. Moi, je ne voulais pas. Alors, elle s'est mise à me cogner dessus. J'étais petit, encore plus que maintenant, j'avais peur. Je suis tombé par terre, je ne sais pas comment et là, elle m'a donné des coups de pied. Elle avait des grosses galoches avec des clous sur la semelle. J'ai eu si peur que je revois encore la semelle de la galoche qui s'approche de ma figure quand je ferme les yeux et que je cherche à me rappeller. A un moment quelqu'un a dû s'apperçevoir de ce qui se passait, qu'on me battait, je ne sais plus, moi je pleurais. Et puis j'ai eu la jaunisse à cause de ça et je suis resté fragile du foie depuis.
J'ai plus été à l'école maternelle, c'est Maman qui m'a appris à lire. C'était avec un livre avec des dessins avec Toto et Titi. Il y en a un qui est gros et l'autre qui est maigre, je sais plus lequel. Mais c'est bien parce que quand je suis arrivé à la grande école, je savais bien lire.
Les deux premières années de grande école j'ai été avec la même Maitresse, Madame Proffi . Je l'aimais bien cette maitresse, elle a toujours de jolies robes avec des fleurs. Comme jusqu'à maintenant j'ai toujours été premier ou presque j'ai pas eu beaucoup de problème avec les maitresses.
Cette année c'est pas pareil parce que je suis avec Monsieur Durand et qu'il est un peu fou. Il est pas vieux comme maitre. Il a les cheveux coiffés en arrière avec de la Gomina et des lunettes en fer. Sa blouse, elle est bleue, pas comme celle de Monsieur Leroux.
Monsieur Leroux, c'est le maitre que je vais avoir l'année prochaine en CM2 et ses blouses à lui, elles sont grises comme ses cheveux qui sont très longs sur les cotés et chauve dessus.
Monsieur Durand c'est le seul maitre a avoir une blouse bleue, les autres maitres, ceux des classes pour le certificat d'étude, ils sont en gris et les maitresses, elles ont des blouses blanches.
Mais il n'y a pas que pour sa blouse qu'il est bizarre Monsieur Durand. On ne sait jamais comment il est.
Des fois, il est de bonne humeur, il nous raconte des histoires. On peut rire avec lui.
Des fois, il ne supporte pas la plus petite discution, le moindre geste. C'est un jour à régles. Ces jours là si jamais il y a quelque chose que vous faites qui lui plait pas à Monsieur Durand, vous vous prenez une règle dans la figure si vous n'êtes pas assez rapide pour l'éviter.
Il en a tout un paquet de règles. Des règles en bois, toutes bêtes. Il en a peut-être 20 ou 30 dans son paquet. Et il les balance à travers la classe en visant l'élève qui l'a énervé. C'est souvent qu'il touche son but Monsieur Durand. Il est très rapide et il vise bien.
Des fois, c'est comme si on était pas là, on peut parler, faire des trucs pas permis comme se passer des mots, lui il est derrière son bureau à lire un livre comme si il ne se passait rien.
Une fois, Luc Hozibovitch - c'est un copain, son père il est Polonais - Il avait fait un char de hannetons et il l'a lâché en pleine classe.
On s'est dit: "Là, il peut pas rester sans rien dire. Il va faire voler les règles !"
Eh bien. Non. Il a pas bougé un oeil Monsieur Durand. Pourtant c'est pas rien un char de hannetons.
Si vous en avez jamais vu, vous pouvez pas savoir.
C'est pas facile à faire. D'abord faut attrapper les hannetons. Mais ça c'est pas trop difficile, à la saison, y'en a partout.
Avant il faut faire le char. C'est un bout de papier. On lui donne la forme que l'on veut ça n'a pas d'importance. On y attache autant de bouts de fil qu'on veut mettre de hannetons. Au bout du fil on fait un noeud coulant et on attache ce noeud à une patte de hanneton. Et puis, quand tous les hannetons ont leur fil à la patte, on les fait s'envoler. Ca va dans tous les sens, surtout au début et puis des fois ils vont tous dans le même sens. C'est marrant.
Il y a une autre méthode pour attacher les hannetons, mais j'aime pas trop. Au bout des morceaux de fil, on met un tout petit rouleau de papier qu'on enfonce , après, dans le derrière des hannetons. Moi, je suis sûr que ca leur fait mal. Les hannetons c'est comme les mouches, ça crie pas, mais ils durent pas longtemps quand on leur fait ça !
Ce jour là, le char à hannetons de luc, il a volé pendant tout le cours et Monsieur Durand , il a rien dit.
C'est dans la classe de Monsieur Durand que j'ai commencer à ne plus être premier partout. Surtout en orthographe, je suis devenu un peu mauvais. Je fais surtout des fautes parce que je fais pas bien attention, mais je les fais quand même. Pour le reste ça va. J'ai été 4° le mois dernier. C'est quand même pas mal. Papa et Maman, ils voudraient que je sois toujours premier en tout. Mais je peux pas.
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MessageSujet: Re: autobiographie Vilain   autobiographie Vilain - Page 2 EmptyVen 5 Nov - 15:02

C'est plus fort que moi... je ris...
Le char de hannetons... :roro:
entre autres...
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MessageSujet: Re: autobiographie Vilain   autobiographie Vilain - Page 2 EmptySam 6 Nov - 14:52

Ce qu'il y a,c'est que Monsieur Durand il arrive pas à être interressant pendant la classe. Il y a déjà qu'il est un peu fou avec ses régles et tout, mais c'est pas tout, ce qu'il nous apprend, il le fait comme si lui ça ne l'intéressait pas du tout. Si c'est pour avoir en cours la même chose que dans le livre, c'est pas la peine, autant apprendre ses leçons directement dans le livre. Alors, moi, souvent j'écoute pas pendant les cours. Je rêve à des trucs. Comment ça serait si j'étais explorateur dans la forêt Amazonienne ou des choses comme ça.
L'année dernière dans la classe de Madame Vairoux dès fois j'écoutais plus du tout ce qui se passais. Je faisais semblant d'écrire en Arabe. C'est dans "Tintin au pays de l'or noir" que j'ai vu de l'écriture Arabe. J'ai trouvé que c'était drôlement beau. Alors je fais semblant. L'arabe ça s'écrit de droite à gauche. Déjà, ça c'est pas facile à faire du premier coup. Après, avec l'habitude ça va. Les autres à me voir faire comme si je savais, ils ont cru que je savais vraiment. C'était drôle .
C'est aussi dans la classe de Madame Vairoux que ça a commencer les bouteilles de lait. C'est un ministre qui a dit qu'il fallait que tous les enfants boivent du lait. Alors, un jour, quand on est entré dans la classe, il y avait plein de casiers à bouteille entassés dans le fond . C'était ça, le lait qu'on devait boire tous les jours. En rentrant de la récréation de 10 heures, le matin, c'est l'heure du lait. La maitresse elle nous distribue les bouteilles, en même temps il faut qu'elle les ouvre parce que c'est des bouteilles à capsule et il faut un ouvre-bouteille pour ça.
Depuis, j'ai changé de classe mais pour le lait, c'est toujours pareil. Il est pas bon .
C'est du lait "pasteurisé", c'est marqué sur les bouteilles. C'est de petites bouteilles marron. On a chacun la sienne. Je sais pas ce que c'est "Pasteurisé", la maitresse elle a dit que c'était qu'il y avait pas de microbes dedans grâce à Monsieur Pasteur, celui de la râge. En tout cas, c'est bien moins bon que le vrai lait, celui que je vais chercher à la ferme chez Grand'mère Irma, qui est tout chaud sorti de la vache. C'est même pas bon du tout ce lait fait comme il dit qu'il faut boire, Monsieur Pasteur. Mais c'est obligatoire, alors je le bois quand même.


A l'école, il ya plein de copains qui sont pas vraiment Français. Il y a luc Ozibovitch, lui il est Polonais. Enfin, c'est son père qui est Polonais. Il y aussi plein d'Italiens. Perrucca, le fils du marchand de vélo. Il ya aussi Rodolfi, c'est un copain au papa de Perrucca qu'est champion cycliste, eh bien le fils Atillio, il est aussi dans ma classe. Il y a aussi Sanchez, Santacata. Leurs Papas à tous, ils sont arrivé en France avant la guerre. Dès fois, leurs Pépés et leur Mémés sont aussi en France. Mais pas souvent. Dans la rue, en face de la maison, les Polianoff, c'est le Papa et la maman de Katia, je jouais avec elle quand j'étais tout petit, eh bien ils ont plus personne. Enfin si, ils ont de la famille en Russie mais ils savent pas parce qu'ils ont pas de réponse aux lettres qu'ils ont envoyé.
Souvent, les gens quand ils parlent des étrangers ils disent les Polacs, les Ritals, les Espingouins, les Sidis, tout ça. Je trouve que c'est pas gentil. Katia, c'est peut-être une Russkoff, mais elle est drôlement gentille et sa maman aussi. Et les autres copains, c'est pareil. Leurs Papas et leut mamans, ils sont pareil que si ils étaient Français, sauf pour parler. Ils ont un accent. Des fois, ils sont durs à comprendre du premier coup mais c'est pas grave, en faisant attention on y arrive. Et puis, chez eux, il y a toujours des choses qui sont de leurs pays qu'on connait pas. Alors moi, quand je vais chez un copain comme ça et que je vois un truc que je connais pas, je demande et à tous les coups c'est pareil, ils se mettent à parler de leurs pays et c'est drôlement bien.
Chez les copains italiens et espagnols, il a toujours une drôle d'odeur, à cause de l'huile d'olive. Maman elle ne s'en sert pas de cette huile là. Elle prend de l'huile d'arachides. C'est de l'huile de cacahuètes. J'aimerais bien y gouter à l'huile d'olive ! Mais je sais pas si je pourrais un jour. On s'invite jamais à manger avec les copains. A gouter, des fois mais on mange pareil du pain avec du chocolat. Des Sidis, j'en ai pas comme copains. J'ai jamais vu des enfants Sidis, juste des hommes , jamais de femmes. Mais on en voit pas beaucoup, des Sidis, juste des fois dans la rue ou au marché.
Moi, j'en ai un peu peur des Sidis, ils ont une drôle d'allure. Et puis j'ai entendu à la radio que dans leur pays il y en a qui égorgent les autres avec des rasoirs. Ca fait peur.
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MessageSujet: Re: autobiographie Vilain   autobiographie Vilain - Page 2 EmptySam 6 Nov - 14:59

Le truc marrant, c'est que moi aussi j'ai "écrit en arabe"... et je suis persuadée que bien des gosses fascinés s'y essayent.
De même que j'ai aussi tenté d'inventer des pâtes à gâteaux oops et bon... résultat nul évidemment ! :lol:
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MessageSujet: Re: autobiographie Vilain   autobiographie Vilain - Page 2 EmptyLun 8 Nov - 19:02

Je suis content parce que cette année à l'école, on peut écrire avec un stylo à plume. Le maitre, il veut bien. Jusqu'à maintenant à l'école, il fallait qu'on écrive à la plume. On a toujours les encriers sur les tables, mais il y a pas beaucoup qui s'en serve.... Avant, moi j'écrivait à la plume sergent-major. C'est celles que je préfère. Et puis c'est les mieux pour faire des fléchettes.
J'ai de la chance, Papa il a bien voulu me donner son vieux stylo quand on lui en à offert un autre. Il est vert et noir et la plume, c'est une vraie plume en or. C'est drôlement bien d'écrire au stylo, y a pas à tremper la plume dans l'encrier toutes les cinq minutes. Et puis on fait moins de taches. Enfin, moi j'en fais presque plus jamais maintenant,mais quand même c'est mieux le stylo ! C'est parce qu'on sait bien écrire avec les pleins et les déliers qu'on a le droit de s'en servir. Mais on a pas le droit au Bic. Il y a des copains, ils ont voulu écrire avec à l'école, le maitre l'a interdit. C'est dommage, parce qu'avec un Bic, tu peux plus faire de taches du tout. Sauf quand il fuit, mais là, c'est pas pareil.
On dit qu'en 6°, on a le droit, mais ça dépend où. Au lycée, à Sceaux c'est pas permis. Mais à Choisy, ma cousine elle a le droit de s'en servir. Mais elle est grande maintenant, elle va entrer chez Pigier. Elle veut faire secrétaire. Elle va apprendre la sténo. Ca a l'air bien ce truc. Elle m'a dit que c'était un peu comme un code secret. Seuls ceux qui ont appris la sténo peuvent lirent ce que tu écris quand tu écris en sténo. Et surtout ça fait que tu peux écrire très vite tout ce que les gens disent en parlant. Si tu essaye de faire la même chose avec l'écriture normale, tu y arrive pas parce que tu peux pas écrire vite comme les gens parlent. Avec la sténo, tu peux. Tous les espions connaissent la sténo, c'est sûr !

Papa, il chef-comptable. Il travaille chez Fumouze. C'est des médicaments qu'il font. Papa, il fait pas des médicaments, c'est des pharmaciens qui font ça. Papa, il travaille dans un bureau avec d'autres gens. Lui c'est le chef. C'est lui qui dit ce qu'il faut faire et c'est lui qui ramène dès fois du travail à la maison quand c'est le bilan. Je sais pas bien ce que c'est le bilan, mais il faut que les additions tombent toutes juste et que les résultats soient les mêmes dans toutes les colonnes qu'il faut. J'ai pas tout bien compris, mais je l'ai aidé Papa la dernière fois qu'il râlait que son bilan n'était pas juste. Il m'avait donné un grand livre de comptes et je lui disais les chiffres et lui il vérifiait dans un autre livre si ces chiffes là il les avait aussi. A la fin, il a trouvé l'erreur et il était drôlement content. Moi aussi parce que c'est long comme travail et c'est pas bien marrant.
Dès fois avec Maman, on va le chercher à son travail à Paris. C'est le jeudi qu'on fait ça, parce que j'ai pas école. C'est loin, il faut d'abord prendre le bus jusqu'à la Porte de Choisy et puis àprès le métro. Là, on peut pas se tromper de direction mais, quand on change à Chatelet , il y a plein de couloirs et il faut faire attention à prendre la bonne direction. Moi, je regarde les panneaux et quand c'est marqué "Porte de Clignancourt" je dis à maman qu'il faut prendre par là. Et puis, àprès on regarde sur le plan et on compte les stations dans le métro.
J'aime pas trop prendre le métro avec Maman, elle sait jamais quel chemin il faut prendre et puis elle a toujours peur de se tromper ou d'arriver en retard. Surtout quand elle décide qu'on va chercher Papa pour lui faire la surprise. Je sais pas pourquoi elle a peur, parce qu'on arrive toujours en avance. Quand on arrive au bureau de Papa, on attend pas dehors. On entre et maman elle dit à la Dame qui est dans le bureau en bas qu'on viens chercher Papa. La Dame, maintenant elle nous connait alors elle nous laisse monter.
Le bureau de papa c'est au 2° étage. Les escaliers sont grands, on peut monter à deux en se tenant la main et sur les marches il y a un tapis en velours rouge, comme dans les chateaux, avec des barres dorées pour le tenir. Et puis, on arrive dans le bureau de papa.
Enfin, quand on entre, on est d'abord dans une grande pièce. Les dames qui travaillent là, elles ont chacunes leur bureau.
Il y a aussi Jean Desenlis, c'est un apprenti-comptable. C'est papa qui lui apprend à travailler. Cette année, on est allé en vaçances avec lui dans sa voiture à Batz-sur-mer.
On dit bonjour à tout le monde. Maman, elle va serrer les mains à toutes les dames. Moi, elle me font des bisous et elles m'offre des bonbons ou des chocolats. Et puis, papa sort de son bureau qui est au fond et d'où il peut voir tout ce qui se passe dans le bureau des autres. Dès fois, il a l'air étonné de nous voir. Dès fois, non. Mais peut-être que ces fois là, c'était pas pour lui faire la surprise. On attend qu'il aie fini de travailler. Les dames me demande si je travaille bien à l'école, me trouve mignon, me disent plein de choses gentilles. Ou alors si il peut, il quitte plus tôt. Après, on va faire un tour sur les grands boulevards. C'est plein de monde. Il y a des cinémas partout, plein de bistrôt, de restaurants, des baraques de loterie où on peut gagner du sucre.
Une fois, papa, il en a gagner 10 Kg de sucre quand on se promenait sur les boulevard. Ca a pas été marrant du tout de ramener tous ces kilos dans le métro et l'autobus jusqu'à la maison, mais papa, il avait l'air content.
Des fois on va jusqu'aux grands magasins. Ca c'est quand c'est bientôt Noël. Quand il y a les vitrines. Tous les ans on va les voir les vitrines. C'est jamais la même chose. Il y a toujours plein de monde. J'aime pas quand il y a trop de monde. Quand c'est comme ça, j'ai vite envie de partir mais pas Papa et Maman, eux ils veulent tout voir. C'est long ! Même les jouets, comme ça, quand on est bousculé et qu'il faut pousser les autres pour voir quelque chose, c'est pas marrant !
Papa, il a plusieurs travails. La semaine il a Fumouze, rue du Chateau-d'eau, où on va le chercher avec maman et le samedi matin, il va travailler chez Saussier ou chez Humbert.
Saussier, c'est des "démolisseurs". C'est leur métier, ils démolissent les maisons quand elles sont vieillent et qu'on veut les remplacer par des neuves. Mais ils font ça bien, par petit morceaux et ils récupèrent les fenêtres, les portes, les cheminées, les éviers, les escaliers et après ils revendent tout ça en occasion pour les gens qui ont pas l'argent pour acheter neuf ou ceux qui retapent une vieille maison. Papa, il y va tous les 15 jours pour faire la comptabilité.
L'autre samedi, il va chez Humbert. Là, c'est pas pareil. C'est pas un chantier plein de vieilles fenêtres. C'est dans un grand immeuble rue de la Victoire, pas loin des Galeries Lafayette. Monsieur Humbert, il est Pharmacien. Il est très gentil avec moi quand dès fois il vient voir papa et que je suis là. J'aime bien quand papa, il m'emmêne avec lui ces samedis là.
Les bureaux sont grands, sur les portes, il a du rembourrage pour qu'on entende pas se qui se passe de l'autre côté, par terre il y a des tapis , aux fenêtres plein de rideaux, ça sent bon les meubles cirés.
Dès fois, j'emmêne un jouet, ou alors papa me donne du papier et je dessine ou simplement je m'invente des aventures dans la tête. C'est pas dur avec un décor comme ça !
Un samedi qu'il avait beaucoup de travail à faire, papa à dit que le midi on irait manger au restaurant. C'est souvent qu'il doit manger au restaurant papa quand il va chez Monsieur Humbert. Mais d'habitude, quand il m'enmêne on rentre le midi. Ce jour là, il m'a enmené quand même. J'étais drôlement content. Parce que c'est pas souvent qu'on va au restaurant. Et tout seul avec papa, c'était la première fois. Quand ça a été midi, papa il a dit "c'est l'heure d'aller manger. J'ai faim, et toi ? ". J'ai dit " oui ". Il a rit papa, parce que c'est dur de me faire manger à la maison. Et puis on a été au restaurant.
Quand on est entré dans le café-restaurant, papa il a dit "Bonjour", alors le monsieur derrière le bar il a dit a papa: "Bonjour monsieur Vilain, c'est le petit que vous nous amenez là ?"en trainant sa voix d'une drôle de façon. Papa il a dit que oui et j'ai dit bonjour bien poliment en serrant la main du monsieur et puis on a été s'assoir à une table pour nous tous seuls. Moi, j'aime pas quand dans les restaurants on est assis à la même table que quelqu'un d'autre. Mais là, il y avait des petites tables à deux alors on pouvait.
J'ai demandé à papa pourquoi le patron du bistrôt il parlait bizarrement. Papa, il m'a dit que c'était parce qu' il était corse, comme Napoléon. J'avais jamais entendu quelqu'un qui parlait comme ça, même pas à la radio. Pourtant à la radio on entend plein d'histoires avec l'accent de Marseille. Mais il était gentil quand même le monsieur. Il est venu prendre la commande. Papa il a pris un steack-frites. "Comme d'habitude" il a dit le patron avec son drôle d'accent . Moi, j'ai pris pareil. A la fin, j'ai pris une crème caramel. Papa il a un peu parlé avec les monsieurs de la table d'à çôté. Forcément, les gens qui mangent souvent dans le même restaurant, ils finissent par se connaitre et ils parlent ensemble. Tout le monde avait l'air content. C'est chouette le restaurant ! Papa, il a joué au 421 avec les monsieurs de la table d'à côté en prenant le café. Il a pas gagné, mais j'ai bu une grenadine.
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MessageSujet: Re: autobiographie Vilain   autobiographie Vilain - Page 2 EmptyLun 8 Nov - 19:13

merci :thumright:
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MessageSujet: Re: autobiographie Vilain   autobiographie Vilain - Page 2 EmptyMar 9 Nov - 12:39

Maintenant, Maman ne vient plus me chercher tous les jours à l'école. Alors dès fois, avec les copains on traine en rentrant le soir. Surtout les jours où le cantonniers ouvre l'eau dans les caniveaux dans les rues qui sont sur le chemin. Les deux rues qui sont interréssantes, c'est la rue edgard quinet qui est un peu en pente et la rue Pierre Bigle qui est une vraie pente. Quand on voit que c'est le jour du caniveau, on fait attention à pas oublier nos bateaux. Normalement on les oubli pas, ils sont dans le catable, mais si on a oublier de le remettre ou qu'on en ai perdu un dans une bouche d'égout et qu'on l'ai pas remplacé, c'est bête !
Le bateau c'est juste un bouchon. Et avec un couteau on le taille pour qu'il ait l'air d'un bateau. On fait aussi le mat avec une alumette. Pour les reconnaitre, on a chacun sa couleur. La mienne, c'est bleu.Une fois, j'en avais fait un avec une voile et tout. J'ai pas eu de chance, il est partit dans l'égout dès son premier voyage. J'en ai jamais refait d'aussi bien !
On se met en haut d'une rue en pente. Il faut que l'eau du ruisseau coule très vite, c'est mieux ! Et on fait la course avec nos bateau. Quand on est plusieurs c'est bien plus drôle. Dès fois, les bateaux s'accrochent dans des barrages de feuilles ou de trucs sales qui ont pas encore été balayés. Mais quand la cantonnier de la ville à passer le balai juste avant, il n'y a plus rien pour faire obstacle et là ça va très vite. Ca devient une vraie course. Nous, il faut aussi qu'on courre pour suivre les bateaux . Quand on arrive à la bouche d'égout, on essaye d'empêcher les autres d'attrapper leur bateau. Mais pour ça, faut arriver premier, vite rattrapper son bateau à soi et empêcher les copains de s'approcher. C'est drôle. Surtout quand on voit la tête de l'autre quand son bateau disparait dans l'égout. Quand c'est le tien c'est moins drôle, mais c'est pas grâve, c'est facile à faire un bateau comme ça ! Mais une fois ça a fait une vraie bagarre. Et on est resté fâchés longtemps sans jouer à ça !

C'est tout un truc de faire sa toilette en grand à la maison, parce que c'est dans la cuisine qu'il faut qu'on se lave. On n'a pas de salle de bains, j'en ai vu chez les parents de Jean Desanlis, l'aide-comptable de Papa, quand on est allé chez eux. J'ai même pris un bain dedans, mais sinon, j'en avais jamais vu ou alors dans des publicité sur les journeaux.
Il faut dire que la cuisine, chez nous, elle n'est pas grande. Mais pas grande du tout. Quand on est à un, ça va on peut bouger un peu dans la cuisine, mais à deux il faut faire attention à l'autre. Maman , elle dit toujours qu'elle voudrait bien avoir une cuisine où on peut manger.
Pour faire ma toilette, il faut 2 cuvettes. Une grande qu'on met par terre devant l'évier avec moi debout dedans et une autre dans l'évier. Celle-là, on la remplit avec moitiè d'eau chaude, qu'on a fait bouillir sur le gaz et moitiè d'eau froide. On se lave tout entier avec le gant et le savon et après c'est la tête. Maintenant c'est bien avec les Berlingots DOP. Ca mousse du tonnerre ! Dès fois, il y a tout juste assez d'eau pour rincer ou alors il faut finir à l'eau froide. L'été ça va, mais l'hiver... Parce que pour rincer, il faut faire attention à pas éclabousser partout. Moi, je prends le gant et je m'en sert pour faire dégouliner l'eau sur la tête. Mais, Maman, elle fait attention à ce que je rince bien. De temps en temps elle me les rinces même avec de l'eau et du vinaigre pour qu'ils soient bien brillants mes cheveux. Elle dit que ça leur fait du bien et que pour les poux y'a pas mieux !
A la fin, quand je suis tout propre, bien essuyé, Maman me met de l'eau de Cologne derrière les oreilles. Après je mets mon pyjama et ma robe de chambre . J'aime bien, surtout l'hiver, quand il fait froid dehors et que chez nous, dans la salle à manger, il y a le poële qui ronfle.
Notre poële, c'est un Godin. Un grand poêle en fonte, avec le couvercle et les pieds en émail bleu. L'émail, il y en a aussi sur la porte pour sortir les cendres, avec des carreaux en mica. Il chauffe drôlement bien, alors il faut faire attention en passant, parce qu'on a pas beaucoup la place et qu'on pourrait se brûler. Mais l'hiver, quand il fait vraiment froid, c'est chouette en rentrant de rester à côté du poële, de se réchauffer les mains. J'aime bien aussi quand on met du charbon dedans et que dans le poële, celui qui y est est presque blanc tellement il est chaud. Quand on met le charbon neuf, il refroidit, il fait une couleur d'un très beau rouge et puis en ajoutant le charbon, on ne voit plus la couleur du feu que par les trous entre les morceaux de charbon. C'est beau !
Le charbon, on le met à la cave, parce que ça fait plein de poussière et puis ça prend plein de place. Et puis c'est plus pratique pour le charbonnier, parce qu'il y a un petit soupirail dans la cour qui va dans notre cave. Alors comme ça, le charbonnier il va dans la cour en portant les sacs et il peut les vider dans la cave sans avoir à descendre. Nous par contre, il faut qu'on descende nos deux étages plus la cave pour aller le chercher le charbon. Maintenant je suis assez fort pour porter le seau et j'ai plus trop peur, alors c'est souvent que j'y vais. J'aime mieux quand c'est de l'anthracite, ça fait des beaux cailloux de pierre noire et brillante. Et puis ça chauffe mieux, plus longtemps et ça fait moins de cendres. Et puis quand Maman dit qu'on peut acheter de l'anthracite, c'est qu'il y a pas trop besoin de se serrer la ceinture, comme il dit papa, alors ça veut dire aussi qu'ils sont de meilleure humeur et qu'on pourra manger du poulet le dimanche.
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MessageSujet: Re: autobiographie Vilain   autobiographie Vilain - Page 2 EmptyMar 9 Nov - 16:19

Lectrice assidue, moi.
J'aime beaucoup ce récit nature. Quel talent tu as !
Merci de partager tout cela.
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MessageSujet: Re: autobiographie Vilain   autobiographie Vilain - Page 2 EmptyMer 10 Nov - 13:43

Le dimanche matin, je vais à la messe. Maman , elle vient des fois avec moi, mais pas souvent. J'aime bien la messe. Surtout l'odeur de l'encens et l'orgue. Des fois, je vais à la grand-messe, c'est à cette messe là qu'il y a l'orgue. Quand ça commence la musique avec les grandes notes basses, que le son remplit toute l'église, ça me fait la chair de poule. Et puis j'ai mon copain Jo Habert qui est enfant de choeur, c'est lui qui fait l'encensoir. Quand on peut, on se fait des signes pendant la messe, des clins d'oeil ou des choses comme ça.
En sortant de la messe, on va chez Dalier acheter des bonbons. Maman, le dimanche, elle me donne l'argent pour la quête et aussi un peu pour Dalier. Dalier, c'est une boutique pas loin de l'école. Une espèce d'épicerie, mais Madame Dalier, elle vend surtout des bonbons aux heures de l'école, surtout à la sortie du soir. Il y a des chewingums gagnants, des roudoudous, du coco,des mistral gagnants, de la guimauve, des sucettes, des bonbons fraises ou bananes, des pâtes de fruit et plein d'autres trucs. Des petits jouets aussi, des avions en balsa, des petites voitures, des balles, des cordes à sauter, des jeux de 7 familles, des osselets , des sifflets, des rossignols, des lances-pierres.... Le Dimanche àprès la messe, c'est plustôt les enfants sages qu'on voit chez Dalier.
Les lances-pierres c'est surtout en semaine qu'elle en vend Madame Dalier. Dès fois en sortant de l'école, même si on a pas d'argent pour acheter c'est souvent qu'on fait le détour pour passer devant la vitrine. On regarde les autres, ceux qui achètent. Quand c'est un copain, on essaye de se faire donner quand il prend des chewingums ou des Mistral - gagnants:
" Si t'en gagne 2, tu m'en donne 1 ? "
Souvent le copain, si c'est un bon, il dit " Oui ". Mais même quand on arrive pas à se faire donner, c'est pas grave, c'est terrible quand le gars il gagne plein de chewingums. A tous les coups que c'est "Gagnant", on crie des hourras, des Ouaiiis.... C'est presque aussi bien que si c'était nous. Une fois, un gars comme ça, il en a gagné dix-huit. On étaient tout un tas. Il nous à dit " Je vous en donne cinq à vous partager ". Eh bien, il n'y a pas eu de bagarre, rien du tout. On a tout bien partagé. C'est un copain qui avait un couteau qui a fait ça. On avait un bout pas bien gros pour chacun, mais ça fait rien, ca avait été terrible !
Mais le dimanche, c'est aussi les chansonniers à la radio. Papa, il aime bien les chansonniers. Moi, je ne comprends pas tout, surtout les trucs politiques, mais quand même je comprends mieux qu'avant quand j'étais plus petit. Un jour, je comprendrais tout comme Papa. Alors j'écoute comme ça à chaque fois je comprends un peu mieux. Et puis, j'aime bien,c'est gai, ça rit tout le temps dans ces émissions là.
Le dimanche, maman sort la belle vaisselle avec les assiettes en porcelaine, les couverts en argent et les verres tout fins. Moi, je préfère avoir un verre comme tous les jours, parce que j'ai peur de le casser le verre du dimanche. C'est des verres que le Grand'père Vilain à fait lui même. Il était verrier, souffleur de verre, mon grand'père, mais je l'ai pas connu parce qu'il est mort quand Papa avait juste 17 ans. C'est pour ça qu'il faut faire attention a pas les casser les verres. Il faut dire qu'ils sont drôlement beaux avec des tas de petits dessins gravé à la main. Du cristal guilloché que ça s'appelle. Ca fait un peu comme une sorte de dentelle de lumière, je sais pas bien expliquer, mais c'est terrible ! On a aussi des porte-couteaux. Eux, on ne les mets pas tous les dimanches, mais moi dès fois je demande parce que je les trouve marrants. Ils ont tous un animal différent dessus. Celui que j'aime le mieux c'est celui qui a un petit escargot qui mange une feuille de salade. Il y a aussi un homard, un poisson avec des gros yeux, d'autres aussi mais je les aime moins. Le plateau à fromage on le met que quand il y a des invités.
Le dimanche, ce qui change aussi, c'est qu'on prend l'apéritif. Les bouteilles d'apéritifs, elle sont dans le buffet, dans la salle à manger. Papa prend toujours un Pernod et maman un Dubonnet, les autres bouteilles, la Suze, le Martini, c'est pour quand on a des invités. Le Pernod, c'est les hommes qui le boive. Moi, j'ai le droit d'en boire avec plein d'eau. C'est un peu comme la grenadine mais avec le gout d'Anis. C'est un gout que j'aime bien, en bonbon, en sucette, mais aussi à boire, mais j'ai le droit qu'un peu le dimanche. J'ai aussi droit a du vin pur, le dimanche. Juste un petit verre mais sans eau. Il faut dire que le vin du dimanche c'est du bon. Papa, le dimanche, c'est une bouteille de "vin bouché" qu'il ramène de la cave. Dès fois, le bouchon est dur à retirer, alors Papa, il coince la bouteille entre ses genoux et il tire sur le tire-bouchon en faisant des grimaces. C'est comme le tir à la corde. Ca résiste longtemps et puis quand ça vient, ça vient d'un seul coup - "Clofff"- et àprès - "Glou, glou" dans le verre.
Comme c'est Dimanche, on mange du poulet ou des fois du Rosbeef. C'est bon ça, il n'y a pas besoin de me gronder pour que je mange. C'est pas toujours pareil. Mais il y a plein de choses que je trouve pas bonnes ou que j'ai pas envie de manger. Les trucs que j'aime vraiment pas c'est les endives, les épinards, les betteraves rouges, les oeufs pas bien cuits. Un jour, mon tonton, le mari de la soeur de maman, il a voulu me forcer à manger de l'omelette baveuse. Ca a fait toute une histoire. Tonton il a dit à Maman que j'étais mal élevé, que si c'était lui mon père....Tout ça... Maman, elle était pas contente. Je me suis fait gronder quand même. Mais après, j'ai entendu maman qui disait à papa que l'oncle René, il exagèrait et que son gosse à lui, mon cousin, il était pas si bien élevé que ça, qu'il avait même pas été capable d'avoir son brevet et que s'il n'était pas rentré à la SNCF par piston...... Ca à vraiment fait toute une histoire.
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MessageSujet: Re: autobiographie Vilain   autobiographie Vilain - Page 2 EmptyMer 10 Nov - 14:16

:lol: :lol: :lol:
J'espère que tu as grandi LENTEMENT, histoire de nous combler longtemps !
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MessageSujet: Re: autobiographie Vilain   autobiographie Vilain - Page 2 EmptyJeu 11 Nov - 12:09

Grand'mère Roger, elle dit que je "chipotte"parce que je reste longtemps devant mon assiette. Mais c'est pas de ma faute. D'abord c'est pas très bon la cuisine de grand'mère Roger. A part les omelettes qu'elle fait comme je les aime, cuites des 2 côtés. La viande, elle la fait trop cuire. Il n'y a plus du tout de rouge dans les beefsteack qu'elle fait cuire. Elle dit que la viande rouge c'est dur à digérer et que de tout façon elle peut pas la mâcher avec toutes ses dents qu'elle a plus. Mais, moi , la viande comme ça, j'aime pas. Ca fait des boules toutes sèches qui restent dans la bouche. Je mâche, je mâche mais j'arrive pas à avaler. Alors j'attends qu'Irma - c'est son petit nom à ma grand'mère - fasse un truc et j'en profite pour mettre tout ce que j'ai dans la bouche dans la gamelle des chats. Ou des fois, je le met dans ma poche et je vide tout ça sur le fumier quand je vais dehors. Les poules, elles aiment ça !
La plus grosse histoire que j'ai eu avec la nourriture, c'est à la colonie de vaçances, à cause des endives.


C'est souvent que le dimanche on mange avec des gens de la famille. Dès fois c'est à la maison. Dès fois c'est chez eux. Dès fois il n'y a que les Lucas. Dès fois que les Vilain. Dès fois, mais pas souvent, tous ensemble.
Les LUCAS, c'est mon Tonton René, ma Tata Simone et mon cousin Jean-Claude. Ils sont de la famille parce que Tata Simone c'est la soeur de Maman.
Les VILAIN c'est la famille de Papa. Il y a Grand'mère Titine, la maman de Papa, l'oncle Albert , le frère de Papa, la tante Paulette et mes cousines, Nicole et Anne-Marie.
Quand on invite les Vilain où qu'il faut aller chez eux, c'est pas loin. Eux, ils habitent à Choisy-le-roi et nous, on habite Thiais, mais c'est juste un peu plus loin que le boulanger qu'est à côté du coopérateur où je vais faire les courses, alors !
Dès fois, c'est Mémère Titine qui invite et on mange tous chez elle. Dès fois, c'est chez Tonton Albert qu'on mange. Mais ça fait pareil parce que Tonton Albert, il habite à 2 maisons de chez Mémère. Même qu'il a un jardin et un cabanon pour sa moto qui est avec celui de Mèmère.
Les repas de famille avec les VILAIN ça va, ça dure mais mes cousines et moi, on a le droit de sortir de table quand on a tout manger. Dès fois, on a même le droit de commencer à manger pendant que les grands prennent l'apéritif. Comme ça, ça va. Sinon, c'est embêtant les repas de famille. Les grands, ils parlent d'un tas de choses qui n'interresse pas, ou que les enfants peuvent pas comprendre parce qu'ils sont trop jeunes, ou alors ils s'engeulent avec la politique ou autre chose. je préfère aller jouer dehors.
C'est surtout avec les LUCAS que c'est embêtant. Surtout quand on va chez eux. Ils habitent à Paris. D'abord, il faut prendre le trolley-bus jusqu'à la porte de Choisy. Après, on prend le métro, on fait 3 stations jusqu'à la Place d'Italie, on change et après il y a 11 stations avant de descendre à La Motte-Picquet-Grenelle, là, ils habitent tout à côté, pas loin de la tour Eiffel. Ils ont un appartement comme nous, tout petit. Mais eux, ils sont au premier étage.
Chez eux, on a le droit de rien faire. Pas le droit de parler à table et même autrement sauf si on te demande quelque chose. Il ne faut rien toucher. Mon cousin, il est grand. Il a 8 ans de plus que moi et il ne veux plus jouer. Et en plus c'est avec Tonton René que Papa il s'engueule le plus. Ils sont jamais d'accord. Surtout quand c'est sur la politique. Presque à tous les coups, ç'est pareil . Au début, ça va, ils parlent du sport ou de choses tranquilles en buvant l'apéritif. Ils rigolent, ils disent des blagues. Après, c'est le repas. Eux aussi quand on est invité, ils sortent la belle vaisselle. Au début du repas, c'est l'entrée avec la charcuterie et les crudités. Tonton, il dit qu'il faut boire du rosé avec les entrées ou alors un blanc d'Alsace. Moi, j'aime pas trop les crudités, les carottes râpées tout ça , je préfère le saucisson. Après c'est le poisson, j'aime pas bien non plus à cause des arêtes et de Tonton qui voudrait que je mange tout même ce que j'aime pas. Avec le poisson, il sert du vin blanc sec, il dit que c'est ce qu'il y a de mieux. Il est marrant, Tonton. Quand il sort une bouteille, il nous lit tout ce qu'il y a de marqué sur l'étiquette. Il passe la bouteille à Papa pour que Papa puisse lire dessus que c'est bien marqué ce que Tonton vient de dire. Après, il ouvre la bouteille. Tout en tournant le tire-bouchon, il raconte comment il a eu la bouteille. Dès fois, c'est un client qui lui a donné ou alors c'est un cadeau de son patron ou il l'a acheté pas chère, une affaire, à un producteur que connait un de ses amis. Quand il a débouché la bouteille, il sert tout le monde et il faut faire comme lui. Sentir, regarder, goûter en faisant tourner sa langue dans la bouche en levant les yeux en l'air et dire à la fin qu'il est bon ce vin.
Papa, il dit que l'oncle René, il n'y connait rien en vin, que tout ce qu'il fait en goutant le vin, c'est du cinéma et que le Bordeaux qu'il nous a servit l'autre fois c'était de la piquette et que ça a pas empêché Tonton de dire qu'il était bon quand il a eu fini de faire toutes ses simagrées.
Après, il y a encore la viande à manger, les légumes, la salade, le fromage et le dessert. Tonton, lui il continue à lire les étiquettes et ouvrir les bouteilles.
" Du rouge avec la viande. Un autre rouge, plus corsé avec les fromages et un blanc moelleux pour accompagner le gâteau".
A chaque bouteille, Tonton René refait tout "son cinéma", comme il dit Papa. Il goûte le vin, il regarde si Papa fait bien comme il faut, si c'est pas comme il veut, il lui redis comment il faut faire. Papa, je sens bien que ça l'aggace tout ça. J'ai hâte qu'on ai fini le dessert, comme ça, je peux demander à sortir de table. Parce que c'est à tous les coups pareils. Quand il finisent la dernière bouteille, ils prennent le café, les alcools et c'est là qu'ils se mettent à parler fort et qu'ils finisent toujours pas s'engueuler. Ca fini toujours par s'arranger à la fin, mais j'aime pas ça.
En rentrant, Maman, elle a dit que : "René, il fait ça pour nous en mettre plein la vue. Depuis qu'il est devenu chef de rayon, il se croit "arrivé" !"
Parce que Tonton René, il travaille à "La Belle Jardinière". Il y est entré quand il avait 14 ans, comme grouillot. Mais depuis l'année dernière il est passé chef de rayon alors il est content. C'est bien, c'est comme moi si je réussit à aller en 6°, je suis sûr que je serais drôlement content. Je l'ai dit à Papa et à Maman. Ils ont ri et Papa il a dit que c'est pas pour ça qu'il fallait "péter plus haut que son cul". Alors moi aussi j'ai ri parce que je sais ce que ça veut dire et que c'est vrai quand même que Tonton René il est agaçant à vouloir toujours tout savoir mieux que tout le monde.
Et puis je me souviens, un jour, à Noël, on avait été chez les Lucas. J'étais encore petit, je devais avoir 5 ans. Je croyais encore au Père Noël. Au pied du sapin j'ai trouvé une belle panoplie de soldat, avec le casque, la ceinture, le pistolet, le fusil, tout. J'ai bien joué quand j'ai eu le droit de sortir de table. Mais c'était pas longtemps. Comme toujours avec Tonton René, il avait fallu que j'attende àprès le dessert que tout le monde ai fini de manger avant de sortir de table. Et ils sont long les grands à manger. Heureusement j'ai eu le droit de reprendre du dessert pour attendre. Et puis, après pendant qu'il prenait le café et le digestif, j'ai été jouer dans la chambre de mon cousin, il a bien voulu. Dès fois, il veut pas Jean-Claude que j'aille dans sa chambre, alors je dois rester dans la salle à manger avec les grands, mais je dois pas faire de bruit pour pas déranger. Lui, il avait eu un mécano et il construisait des trucs pendant que je jouais avec ma panoplie. J'aimais bien jouer au soldat. Maintenant, je préfère les cows-boys et les indiens, surtout les indiens. Quand j'étais petit, c'était pas longtemps àprès la guerre et les gens ils en parlaient encore beaucoup, plus que maintenant. Alors, je jouais au Général de Gaulle. Avec Jean-Claude, on a aussi mangé presque tous les chocolats qu'on nous avait donné pour Noël. Et puis, je sais plus si on est resté manger le soir ou pas, mais quand on est repartit chez nous, il faisait nuit. On a pris le métro. J'étais fatigué. Dans le trolley-bus, ça allait pas du tout, je sentais que j'allais avoir mal au coeur. Je l'ai dit à Maman. Elle m'a dit de me réténir. Mais j'allais pas pouvoir. Alors Maman, elle à cherché quelque chose dans quoi je pourrais vomir. Moi, j'ai sentis que ça venait. Je voulais pas parce que tout le monde me regardais. J'ai eu un gros haut-le-coeur . Maman m'a dit "Vas-y mon garçon !" et elle a mis comme une cuvette sous mon menton. Alors c'est tout venu d'un coup dans mon beau casque tout neuf. J'ai beaucoup pleuré. Après, même quand Maman l'a lavé avec du savon, il était plus neuf pareil.


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Maman, ce qu'elle aime surtout c'est les chansons, surtout Edith Piaf. Elle est drôle Maman, ce qu'elle aime en chansons c'est les chansons qui font pleurer. L'autre jour, j'étais chez Grand'mère Titine, je jouais à écouter des vieux disque d'avant la guerre sur le phono. C'est un vieux phono avec des aiguilles pour lire le disque. Il faut remonter le ressort toutes les deux ou trois morceaux sans ça la vitesse elle est plus bonne et ça fait que la musique elle dégouline. Maman est arrivé quand Berthe Silva chantait "Mon vieux Pato" et elle s'est mise à pleurer parce que c'est une chanson qui est très triste. Celle qui est la plus triste, c'est "les roses blanches". Alors là, Maman elle pleure comme une Madeleine comme dit Grand'Mère......." Ma pauvre fille, on a pas idée de se mettre dans des états pareils pour une chanson..."..... C'est vrai, elle a un peu raison Grand'mère. Mais quand même, elle est drôlement triste cette chanson.... J'aimerai pas être ce petit garçon là..... J'espère que je la garderais longtemps ma Maman.... Elle m'a raconté la pension, celle où elle a été elle, chez les Bonnes-Soeurs, et je voudrais pas y aller. Déjà la colonie de vacances j'aime pas, alors la pension !
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Clair Obscur
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MessageSujet: Re: autobiographie Vilain   autobiographie Vilain - Page 2 EmptyJeu 11 Nov - 18:19

:study:
Très beaucoup.
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MessageSujet: Re: autobiographie Vilain   autobiographie Vilain - Page 2 EmptySam 13 Nov - 11:35

C'est quand j'ai eu 7 ans que j'ai été en colonie. La colonie elle est en Bretagne, à Roscoff. C'est l'Abbé Core qui l'a dirige la colonie. Maman, elle dit que c'est la maison de sa famille qu'il a transformé en colonie pour que les enfants puissent aller à la mer. Elle devait être riche la famille de l'Abbé Core, parce que la colonie elle est drôlement grande. Il y a même une plage exprès pour nous. C'est bien, comme ça on y va quand on veux quand on ne fait pas une promenade, un jeu de piste ou un autre truc avec les moniteurs.
Qu'est-ce qu'on en a fait des kilomètres. Une fois, on a été jusqu'à Saint-Paul de Léon. C'était plein de champs d'artichauds de tous les côtés. C'est drôle, je savais pas que les artichauds ça poussait comme ça. Ca fait comme une grosse fleur. Quand on marche, on chante des chansons. Au début je trouvais ça drôle de chanter "Un kilomètre à pied", " Je cherche fortune" ou " Ne pleure pas jeannette" mais àprès c'était toujours pareil.
Au début, j'ai pleuré beaucoup. C'était la première fois que j'étais tout seul sans Maman. Enfin si, j'avais déjà été tout seul mais c'était chez ma grand-mère, alors c'est pas pareil. Là, à la colonie, je connaisais juste l'Abbé Core et un ou deux copains, mais pas des bons. Dans le dortoir on est une douzaine. Il y en a toujours qui font les imbéciles, qui font des blagues idiotes comme de nouer les bras et les jambes de pyjama avec des noeuds mouillés, comme ça on ne peux plus les défaire. Et puis, il faut faire la sieste, c'est obligatoire, même si on ne dort pas. Des fois quand même, on a bien rigolé. On faisait des bagarres de polochons. Les moniteurs, ils ne voulaient pas, ils disaient que c'est interdit, mais je crois bien qu'ils laissaient faire parce qu'avec le bruit qu'on faisait ils auraient pû s'en apercevoir avant.
Une fois par semaine, il y avait la douche. Moi, c'était la première fois que je me lavais comme ça. Il fallait garder son slip pour pas montrer sa quéquette aux autres et puis se laver les cheveux. Après la douche, on mettait les habits propres pour la semaine.
Ce que j'ai bien aimé c'est la pichenette. C'est un jeu que je ne connaisait pas. On y joue sur la plage . C'est avec un couteau qu'il faut planter en faisant des figures. Par exemple, il faut faire faire deux tours au couteau avant de le planter dans le sable, ou alors on met la pointe du couteau sur un doigt d'une main et on le tient et on le lance avec l'index de l'autre main et il faut le planter. Si on réussit, on pose la pointe du couteau sur le dos de la main, le poignet, le coude, l'épaule, le front, le nez, le menton et enfin le coeur et à chaque coup il faut arriver à le planter dans le sable. J'arrive à tout faire bien avec le couteau. J'arrive même à le lancer comme les indiens et le planter sur un arbre. Mais ça on le fait quand on est tout seul parce que c'est vraiment interdit. La Pichenette, on a le droit mais pas d'autres jeux avec les couteaux. Les couteaux c'est pour quand on peut en avoir besoin, pour couper son manger ou un morceau de bois, autrement c'est dangereux, on peux se crever un oeil ou même se tuer si on fait pas attention.
Et puis, il y a eu l'histoire des endives. J'aime pas ça les endives quand elles sont cuites. Même avec du jambon et de la sauce blanche comme Maman. Et là, un jour, à la colonie, il y en avait des endives. Mais elles étaient juste cuites dans l'eau, amères. Alors je les ai pas mangé. Au moment du desert, l'Abbé Core, il est passé voir dans les tables et il m' a dit de manger mes endives. Moi, je lui ai dit que je n'aimais pas ça que je ne les mangerais pas. Il s'est mis en colère, il a dit que ces endives je les mangerais que ça me plaise ou pas, que je ne sortirais pas de table avant d'avoir fini mon assiette. C'était le repas du soir. Je suis resté devant mon assiette. Ceux qui étaient de corvée de cantine ont débarrassés les table, balayés par terre, donnés un coup de main aux dames qui font la vaiselle. Il n'y avait plus que moi dans le réfectoire. J'étais là tout seul au milieu devant mon assiette. Monsieur l'Abbé venait de temps en temps voir si j'avais fini.
- " Tu restera là le temps qu'il faudra, mon garçon, j'ai le temps !" et il repartait dans son bureau.
Moi, je ne regardais rien ni personne. Les coudes sur la table, la tête entre les mains, j'avais décidé que je ne les mangerais pas ces endives. Il est têtu l'Abbé Core. Mais moi aussi.
A minuit j'étais toujours là. Cela faisait une heure que l'Abbé, il était assis en face de moi et qu'il me disait de manger. A un moment il a même dit des gros mots et j'ai eu peur qu'il me mette une claque. Il s'est retenu, je crois. En tous cas, à minuit..... Je sais parce que la pendule de la colonie sonnait les heures et que j'avais compté 12 coups.... L'Abbé, il a regardé sa montre. Il m'a regardé bien dans les yeux. J'ai pas baissé les miens. Il a poussé un gros soupir. Il a dit - " Toi, alors !" - Il a été prendre un saladier ou il restait plein de mousse au chocolat. - " Tiens, manges moi ça...... Et tu lavera ton assiette avant de te coucher ! Bonne nuit ! " - Et il est parti......
Moi, jai mangé toute la mousse au chocolat et j'ai bien fait ma vaisselle.
J'aime pas les endives !
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MessageSujet: Re: autobiographie Vilain   autobiographie Vilain - Page 2 EmptySam 13 Nov - 13:29

merci ban
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MessageSujet: Re: autobiographie Vilain   autobiographie Vilain - Page 2 EmptyDim 14 Nov - 14:10

A la fête de l'école de l'année dernière, je suis monté sur scène.... Pas simplement pour recevoir mes prix et pour faire semblant de chanter dans la chorale de la classe comme d'habitude. La maitresse, elle nous a fait faire un spectacle. Un petit, pas long. L'histoire c'était un groupe de campeurs, ils avaient plein d'ennuis avec la tente qui ne voulait pas se monter comme il faut. Moi je faisait un des campeurs, je faisait pas grand chose dans l'histoire de la tente mais à un moment quand celui qui faisait le chef demandait ce qu'on allait pouvoir manger, j'arrivais en courant de la coulisse avec un pied de patate en fleur dans la main et il fallait que je dise : " Des pommes de terre !".
J'ai pas eu beaucoup de mal à apprendre mon texte mais qu'est-ce que j'ai eu peur !
Toute la journée, j'ai eu peur ! En me réveillant, tout de suite, la première chose que j'ai pensé c'est que j'avais peur que ce soit déjà l'heure, que Maman n'aie pas repasser mon short et ma chemise. Mais il était pas l'heure, heureusement.
Si j'ai eu peur comme ça c'est que la nuit j'ai fait le rêve que le copain qui fait le chef de patrouille il disait la phase avant la mienne et que moi quand je l'entendais j'étais encore au lit. Alors je courais, dans la rue, que j'arrivais tout éssouflé dans la salle des fêtes. Ils étaient tous en train de m'attendre et moi j'ai dit ma phrase avec mes patates, leurs feuilles, leurs fleurs. et tout le monde riais en se moquant de moi parce que j'étais tout nu...
Mais il était que 10 heures et c'est l'àprès-midi la distribution des prix, alors j'avais tout le temps. Maman avait bien tout repasser mes habits propre. Même mes tennis, elle les avait passer avec du blanc. Le midi, j'ai presque pas mangé. Ca a fait une comédie, mais je pouvais vraiment pas. Pas comme des fois où c'est parce que j'aime pas bien ce qu'il y a à table. Là je pouvais pas avaler et puis j'avais le ventre qui me faisait mal. Comme des coliques. Papa, il a dit que c'est parce que j'avais le trac et que ça irait mieux àprès. Il a dit à Maman que c'était normal et que lui aussi il avait eu le trac les fois où il avait fait des choses sur la scène. Après je les ai encore embêter parce que je voulait qu'on parte tout de suite pour pas être en retard. Papa n'a pas voulu, il a dit que c'était bien trop tôt. Et il avait raison parce que même en partant quand il a bien voulu, quand on est arrivés, la salle des fêtes était pas encore ouverte. Quand on a pû entrer, moi j'ai été avec les copains dans les coulisses. Papa et Maman m'ont montré où ils étaient assis dans la salle pour que je puisse savoir où les regarder quand je serais sur la scène.
Il a fallu attendre longtemps avant que ça commence. On étaient pas les premiers à passer. Et plus c'était bientôt à nous, plus j'avais peur. J'ai été faire pipi plusieurs fois pendant qu'on attendait comme ça. Quand la maîtresse nous a fait signe on est entrer sur la scène. Il fallait le faire dans le noir. C'était pas facile. Je me suis cogné dans le copains qui était devant moi quand il s'est arrêté. Quand la lumière s'est allumée, on était pas du tout à la place où on était à la répétition. La maitresse, elle nous faisait des grands signes avec les mains pour nous faire comprendre ce qu'on devait faire. D'abord on devait chanter une chanson de feux de camp, en rond autour du feu. Le feu, c'était du papier crépon rouge et moi j'avais pas le droit de chanter parce que je fais tromper les autres. J'avais de plus en plus envie de faire pipi. J'ai même pas pensé à regarder si Papa et Maman me voyaient Et puis ça a été le moment de ma phrase. J'étais dans la coulisse parce que je sortais quand le copain qui faisait le chef de patrouille disait : " Allez, et trouvez nous de quoi manger !" . Alors on sortait tous, sauf lui. Et puis les autres ils rentraient chacun leur tour et ils disaient qu'ils n'avait rien trouver qui se mangeait et tout le monde était navré. Il y avait le coup de la tente qui ne voulait pas se monter et après ils disaient que si moi je revenais sans rien, il faudrait tirer à la courte-paille. Moi, j'avais la bouche tout sèche. Le chef de patrouille s'est touné vers moi. Mes genoux se sont mis à trembler. Il a dit sa phrase et la maîtresse m'a poussé un peu dans le dos. Heureusement j'avais pris les patates avant parce que là j'y aurais pas penser. J'ai avaler ma salive et j'ai crié : " Des pommes de terre". Mais avant j'ai eu le temps de faire un peu pipi. Pas assez pour que ça se voit, mais quand même ! On a salué en se tenant les mains et les gens dans la salle ont applaudis très fort, et très longtemps. C'était chouette, j'avais plus peur du tout. J'ai regardé vers Papa et maman, mais je ne les aie pas vu, parce que j'avais quitté mes lunettes. Après avec les copains on était tout énervés, on s'est raconter tout ce qu'on avait fait, ceux qui avaient bafouillé, tout çà. On a bien rigolé !
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MessageSujet: Re: autobiographie Vilain   autobiographie Vilain - Page 2 EmptyDim 14 Nov - 14:34

Et ce fut le début de l'amour des planches... quelle aventure, hein !
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MessageSujet: Re: autobiographie Vilain   autobiographie Vilain - Page 2 EmptyDim 14 Nov - 23:46

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