Ces mots dont nous oublions sans arrêt le sens

Il y a des mots dont nous oublions sans arrêt le sens, on ouvre vingt fois son dictionnaire, persuadé en le refermant que ça y est c'est bon, maintenant ce mot-là, terminé il ne nous embêtera plus. Tout à l'heure j'ai feuilleté un Tristan Corbière il y en a un ( un mot hein ! ) qui m'a fait le coup pour la énième fois ! :twisted: :


Mâchicoulis :affraid:

Mouais.

Moi ce qui m'interpelle davantage c'est notre capacité à oublier l'épaisseur sémantique des termes que nous employons...

Par exemple, "questionner".

Pour filer la métaphore.

H.

Ce que je trouve agaçant, et marrant en pmême temps, c'est les expression qui se déforment jusqu'à devenir absurdes, comme, par exemple,
- faire long feu, dit dans le sens de durer longtemps (alors que faire long feu, c'est rater).
- deux poids, deux mesures, alors que c'est un poids, deux mesures (deux manières différentes de parler de la même chose).

hermes a écrit:

Mouais.

Moi ce qui m'interpelle davantage c'est notre capacité à oublier l'épaisseur sémantique des termes que nous employons...

Par exemple, "questionner".

Pour filer la métaphore.

H.

Torture, oui.


C'est un peu ce que disait Philippe Jacottet dans Promenade sous les arbres (années 30 je crois). «L’épaisseur d’un tel mot est inépuisable. »
Beau sujet de dissert d'ailleurs (souvenirs...) Du genre: "Vous rédigerez un dialogue dans lequel deux personnages choisissent un mot et s’efforcent d’expliquer ce que Philippe Jacottet appelle son «épaisseur»."

Dona a écrit:

Moi ce qui m'interpelle davantage c'est notre capacité à oublier l'épaisseur sémantique des termes que nous employons...

Par exemple, "questionner".[/i]

Ou : formidable : qui inspire la terreur.

« Je vous souhaite une année formidable » (le directeur général de l'ANPE à ses employés, en janvier 2001). Elle l'a été, en effet, avec la généralisation du harcèlement moral comme mode de gestion du personnel).

« ORFEO
Possente Spirto e formidabil nume,
senza cui far passaggio
à l'altra riva alma da corpo
sciolta in van presume. »

Monterverdi : Orfeo.

Aujourd'hui, je fourre le nez dans les J. Et je me rends compte que j'ai toujours eu quelque chose en travers avec jarre, jar, jard, jars et à suivre, jas. Par contre, je viens de me remettre jaspé au bout de la langue. Magnifique!...

Alors:

Jarre: (une) le grand vase en terre cuite
Jarre: (un) ou jard ou jars: les poils longs qui émergent d'une fourrure
Jarre: (un) ou jar ou jard (régional): banc de sable ou de gravier dans le lit de la Loire
Jars: (un) mâle de l'oie domestique
Jar ou jars (un): l'argot du milieu, ex: jaspiner le jar (parler l'argot)

Jas: partie de l'ancre.


Simple...

majorité qualifiée.

Fulmi a écrit:

Ce que je trouve agaçant, et marrant en pmême temps, c'est les expression qui se déforment jusqu'à devenir absurdes, comme, par exemple,
- faire long feu, dit dans le sens de durer longtemps (alors que faire long feu, c'est rater).
- deux poids, deux mesures, alors que c'est un poids, deux mesures (deux manières différentes de parler de la même chose).

Il y a une autre expression qui est souvent déformée, c'est l'expression " partir sur la pointe des pieds ".

Chez la plupart des ignares elle devient " partir sur la plante des pieds ".

Croustine a écrit:

Déception toutefois, le premier sens est noté dans le Larousse 2005 comme étant "contesté mais courant". Mais il est noté quand même [/color]

Faut pas être déçue. Le dictionnaire a aussi pour objet d'aider à lire un mot dont on ignore le sens ; or le sens courant n'est pas formément le bon, mais il est usuel, donc susceptible d'être rencontré par le lecteur ignorant (jeune, étranger, peu lettré).

Ben oui, et du coup, comme c'est dans le dico...
Et la langue évolue.
Et je me découvre un peu anar ET un peu conservatrice, aujourd'hui :drunken:

Croustine a écrit:

Ben oui, et du coup, comme c'est dans le dico...

... les gens croient que c'est vrai. En fait le dico ne définit pas les mots : il indique les définitions. Mais le dico est d'un certain type : littéraire, usuel, argotique, spécialisé, etc.

La langue évolue de toute façon, en bien ou en mal, selon les moments. Là, c'est plutôt mal, ces derniers temps, mais ça reviendra.

Fulmi a écrit:

Ce que je trouve agaçant, et marrant en pmême temps, c'est les expression qui se déforment jusqu'à devenir absurdes

Par exemple la confusion existant entre ces deux expressions: "Etre comme chien et loup" et "Entre chien et loup" (jolie celle-ci :eye: , en rapport avec un éventuel phénomène de lycanthropie?)

Dona a écrit:

Par exemple la confusion existant entre ces deux expressions: "Etre comme chien et loup" et "Entre chien et loup" (jolie celle-ci :eye: , en rapport avec un éventuel phénomène de lycanthropie?)

D'autant que l'expression correcte est « Être comme chien et chat », qui est le contraire dêtre cul et chemise.

C'est comme l'histoire de bailler ou bayer aux corneilles...:-)

c'est bayer qu'il faut dire... bailler, ça se dit des portes ou fenêtres mal fermées...


(ouais, je sais, j'adore faire mon puits de science pour ne rien dire... toutes ces révisions pour le fichu-concours-de-merde ont dû me monter au cerveau...)

çà nous évite de chercher dans le dico 8)

sapotille a écrit:

çà nous évite de chercher dans le dico 8)

Ah ! Merci ! J'ai appris un verbe, ce soir. Je ne connaissais pas. Donc on écrit : tu nous la bayes belle ; qu'est-ce que tu nous bayes, là ? etc.

Comme dirait Molière :
— Belle Marquise, vos beaux yeux me font bayer d'amour...
— Mais, j'ai vingt-huit ans, mon vieux Corneille, et je t'emmerde, en attendant !
— J'suis pas Corneille.
— C'est pareil, vieux con, on baille dur à tes pièces, j'péfère la starac'.

Moi on peut me le répéter 100 fois ça rentre jamais
Bâbord (gauche) et tribord (droite)
Au théâtre côté jardin et côté cour :?:

Tiens? Fulmi prend le mors aux dents? et redevient mordant (ouarf), çà faisait un bail! ;-))