Livre de poche et philosophie

Avatar du fil sur le bookcrossing, victime de la plus arbitraire censure. On a le droit de protester, mais pas en section Livres. Fulmimod.


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Dona a écrit:

Parfois je m'interroge sur mon incapacité à laisser ne serait-ce qu'un livre de poche quelque part sur un banc sans moi.

mieux ne vaut pas s'interroger en effet, tu imagines si le livre de poche te laisse sur le banc sans lui ?

z'avez pas fini de saloper paris avec votre poubelle brochée ?

Saga a écrit:

z'avez pas fini de saloper paris avec votre poubelle brochée ?

Ça gaze, Saga, ze matin ?

Dona a écrit:

Parfois je m'interroge sur mon incapacité à laisser ne serait-ce qu'un livre de poche quelque part sur un banc sans moi.

Il est écrit sur le site du bookcrossing :

Relâchez le livre !!!

Vive la libération des livres, des arbres fruitiers et des élans en p'luche !

antillaise a écrit:

Vive la libération des livres, des arbres fruitiers et des élans en p'luche !

Je vais libérer les élans en p'luche. Ça tombe bien, les boueux ne sont pas encore passés.

Fulmi a écrit:

Je vais libérer les élans en p'luche. Ça tombe bien, les boueux ne sont pas encore passés.

Anti a écrit:
Tu m'expliqueras la différence entre se débarrasser de quelque chose et avoir la volonté de partager.

anti, deuxième catégorie.

Ben, il réussit les 2...Il se débarrasse et il t'en fait part...Il te le fait partager en quelque sorte... [/b]

Canaillette a écrit:

mieux ne vaut pas s'interroger en effet, tu imagines si le livre de poche te laisse sur le banc sans lui ?

En effet: ptit con ce livre de poche!

Dona a écrit:

En effet: ptit con ce livre de poche!

C'est un livre de poche, quoi.

Fulmi a écrit:

C'est un livre de poche, quoi.

Avec ce genre d'idées, on ne sait jamais si c'est l'édition qui est visée ou les gens qui l'achètent.

Dona a écrit:

Fulmi a écrit:

C'est un livre de poche, quoi.

Avec ce genre d'idées, on ne sait jamais si c'est l'édition qui est visée ou les gens qui l'achètent.

Quelle idée ? Un livre de poche n'est qu'un livre de poche (moins grand, moins beau, moins cher, moins précieux, moins bien broché, en moins beau papier, etc. [rien que des moins] qu'un vrai livre). Donc ce n'est qu' livre de poche. L'acheter, c'est se contenter de moins que si on achète un vrai livre.

Fulmi a écrit:

Quelle idée ?

L'acheter, c'est se contenter de peu.

La voilà l'idée.

J'ai jamais vu qu'avoir accès à peu cher était l'équivalence de se contenter de peu: pour bon nombre de personnes, c'est l'équivalence d'un prix réel, parfois une équivalence d'investissement et même un investissement tout court. C'est à se demander où certains placent leur niveau de satisfaction culturelle.

Dona a écrit:

J'ai jamais vu qu'avoir accès à peu cher était l'équivalence de se contenter de peu: pour bon nombre de personnes, c'est l'équivalence d'un prix réel,…

Le prix réel d'un livre ? Qui le paye ? Quel est le tarif réel auquel on devrait payer un écrivain génial ? Pfff…

Dans un livre, on paye essentiellement un produit manufacturé, et presque rien à l'auteur (prestation immatérielle). Dans un livre de poche (lequel est vendu à un prix tout aussi réel qu'un vrai livre), on paye encore moins cher l'çuvre (prestation immatérielle) de la même qualité et moins cher l'objet livre, de médiocre qualité.

Ces gens qui acceptent de payer moins cher la même œuvre, et moins cher un objet de facture médiocre, sont foncièrement radins.

Citation :

parfois une équivalence d'investissement et même un investissement tout court. C'est à se demander où certains placent leur niveau de satisfaction culturelle.

Pas dans l'idée qu'ils consomment sans payer, c'est sûr. Tout travail mérite salaire, celui de l'écrivain comme les autres. Je ne méprise pas les écrivains au point de désirer les payer le moins possible.

Fulmi a écrit:

Ces gens qui acceptent de payer moins cher la même œuvre, et moins cher un objet de facture médiocre, sont foncièrement radins.

ou alors, ils n'ont pas les moyens de payer 20€ chaque livre qu'ils lisent.

alejandro a écrit:

ou alors, ils n'ont pas les moyens de payer 20€ chaque livre qu'ils lisent.

Si les livres de poche n'existaient pas, ils trouveraient un moyen.

Fulmi a écrit:

alejandro a écrit:

ou alors, ils n'ont pas les moyens de payer 20€ chaque livre qu'ils lisent.

Si les livres de poche n'existaient pas, ils trouveraient un moyen.

Pour lire?

Dona a écrit:

Fulmi a écrit:

alejandro a écrit:

ou alors, ils n'ont pas les moyens de payer 20€ chaque livre qu'ils lisent.

Si les livres de poche n'existaient pas, ils trouveraient un moyen.

Pour lire?

Pour acheter des livres plus chers, ou d'occasion, bref, ils n'asphyxieraient pas l'édition de nouveautés littéraires comme ils le font. Le désir de disposer de plus d'argent est le principal ressort de la société libérale, la nôtre.

Fulmi a écrit:

Pour acheter des livres plus chers, ou d'occasion, bref, ils n'asphyxieraient pas l'édition de nouveautés littéraires comme ils le font.

Pour acheter des livres plus chers, il faut déjà créer le besoin d'en lire, des livres. En ce sens, l'accès à prix réduit reste l'une des meilleures voies pour apprendre à aimer lire et aimer posséder des livres.

Dona a écrit:

Pour acheter des livres plus chers, il faut déjà créer le besoin d'en lire, ...

Créer le désir, je dirais.

Dona a écrit:

Pour acheter des livres plus chers, il faut déjà créer le besoin d'en lire, des livres. En ce sens, l'accès à prix réduit reste l'une des meilleures voies pour apprendre à aimer lire et aimer posséder des livres.

On voit d'ailleurs que les gens lisent de plus en plus de bonne littérature et de moins en moins de best-sellers. Excellente démonstration, Dona. Les grands auteurs français (pays du livre de poche) sont de plus en plus nombrex. À part Houellebecq, on peut citer qui ?

Mais on s'en fout des grands auteurs,

on est en démocratie, merde.

Fulmi a écrit:

On voit d'ailleurs que les gens lisent de plus en plus de bonne littérature et de moins en moins de best-sellers. Excellente démonstration, Dona. Les grands auteurs français (pays du livre de poche) sont de plus en plus nombreux. À part Houellebecq, on peut citer qui ?

Tu as toujours un constat incroyablement négatif et pessimiste quant à ce principe de distribution. Que le perversions de ce système existent, ok mais par ailleurs, on ne peut nier que par ce principe même le livre soit un objet culturel accessible à tous. Imagines-tu ce que serait l'école sans livre de poche?

Capitaine ad hoc a écrit:

Dona a écrit:

Pour acheter des livres plus chers, il faut déjà créer le besoin d'en lire, ...

Créer le désir, je dirais.

Oui c'est plus juste. Disons créer le désir qui finit par créer le besoin. Un bon lecteur ressent davantage le besoin que le désir. Enfin je crois.

Capitaine ad hoc a écrit:

Mais on s'en fout des grands auteurs,

Tu t'en fous.

Citation :

on est en démocratie, merde.

Oui, donc d'autres sont d'un avis contraire au tien.

Dona a écrit:

Tu as toujours un constat incroyablement négatif et pessimiste quant à ce principe de distribution.

Oui. Et encore, je ne prends pas la peine de pousser la démonstration D'autres l'ont fait à ma place, et fort bien.

Citation :

… mais par ailleurs, on ne peut nier que par ce principe même le livre soit un objet culturel accessible à tous. Imagines-tu ce que serait l'école sans livre de poche?

Il l'est de moins en moins* et ne le sera bientôt plus du tout.

* moins culturel, bien sûr, et moins il est culturel, plus il est accessible à tous. Le peuple se fait niquer la gueule à chaque fois, comme d'hab.

L'école sans livre de poche ? Elle serait ce qu'elle était sans livre de poche avant le Livre de Poche (1953) : une école démocratique, héritière de Jules Ferry, qui savait enseigner le bien parler et le bien écrire, pas comme aujourd'hui

Fulmi a écrit:

Capitaine ad hoc a écrit:

Mais on s'en fout des grands auteurs,

Tu t'en fous.

C'était ironique.

Citation :

on est en démocratie, merde.

Oui, donc d'autres sont d'un avis contraire au tien.[/quote]

Oui, mais leur avis est contradictoire,

On ne peut pas vouloir que la littérature soit "démocratique" et en même temps exiger que la plupart des auteurs soient "grands".

Capitaine ad hoc a écrit:

C'était ironique.

OK. You got it. Au temps pour moi !

Citation :

Oui, mais leur avis est contradictoire,

On ne peut pas vouloir que la littérature soit "démocratique" et en même temps exiger que la plupart des auteurs soient "grands".

Je ne demande pas que la plupart soient grands, je demande quels sont les grands. Il y a des réponses, bien sûr, mais Dona ne les connaît pas, livre de poche oblige.

Ceci dit, il y a de la contradiction partout ; elle est inhérente à l'humanité et apparaît dès lorsqu'on discute des choses humaines.

Petit point de vocabulaire, Cap'tain : on ne peut exiger que si l'on est en position de force et que l'on peut contraindre l'autre à faire ce qu'on exige ; sinon, on ne fait que désirer (éventuellement désirer fortement, demander, prier, supplier, insister, mais pas exiger ; donc dans ce cas, je n'exige pas, je souhaite, ou je demande).